VERS MINUIT
Des portes s’ouvrent des fenêtres se dévoilent
Un feu silencieux s’allume et m’éblouit
Tout se décide je rencontre
Des créatures que je n’ai pas voulues
Voici l’idiot qui recevait des lettres de l’étranger
Voici l’anneau précieux qu’il croyait en argent
Voici la femme bavarde aux cheveux blancs
Voici la fille immatérielle
Incomplète et laide baignée de nuit et de misère
Fardée de mauves et de pervenches absurdes
Sa nudité sa chasteté sensibles de partout
Voici la mer et des bateaux sur des tables de jeu
Un homme libre un autre homme libre et c’est le
même
Des animaux enragés devant la peur masquée de
boue
Des morts des prisonniers des fous tous les absents
Mais toi pourquoi n’es-tu pas là pour m’éveiller
Paul Eluard

J’étais plus que la mer entêté à te mordre
Toi plus nue dans mes bras
Que la mer et le ciel et le vent et la mer
toi qui n’étais que toi
Claude Roy.
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Émoi te rejoignait
Longue algue encrée…
Merci ma Barbara.
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Mais sur le sable auprès de moi
ton corps désaltéré de jour
ta peau crissante comme soie
luit doucement parmi l’obscur
Un peu de soleil prisonnier
s’évapore en secret de toi
et quand je caresse tes seins
tout ce qui reste de soleil
glisse doucement dans mes mains…
Claude Roy, encore.
Merci à toi, mon Alain.
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Ce trot plein
Qui mène au galop
Les étoiles soufrées allumées au frottement…
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BESTIAIRE DES AMANTS
Amants endormez-vous après de tendres soins serrez-vous aimez-vous vos rêves iront loin Bien au-delà du jour au profond du sommeil du bon-chaud de l’amour renaîtra le soleil
Un écureuil viendra Entre vos deux orteils un lézard glissera Tous vos amis de nuit la loutre et le renard le chat et la fourmi accourront sans retard à pas feutrés de
rêve jusqu’au chant de l’alouette et se mélangeront sans mordre ni crier au jaune hérisson à la fauvette huppée Les hôtes amicaux
viendront à pas feutrés
jusqu’au cocorico
d’un grand coq très distrait
qui chassera enfin
cette ménagerie
que la soif ni la faim
n’auront jamais surpris
Sur la main de l’enfant aimée un rossignol vient et se pose (La gazelle viendrait aussi mais elle a peur et elle n’ose)
La truite et le chien de mer
s’en vont naviguant de conserve
Le toucan l’étoile de mer
restent tous deux sur la réserve
Devant le bélier qui insiste
pour que le chat touche à ses cornes
ne sachant trop si elle existe
longuement pleure la licorne
La taupe et le corbeau
s’en vont à petits pas
Le renard les chevaux
marchent tout près du rat
et la chauve-souris
veille sur la dormeuse
tandis qu’une perdrix
lui chante une berceuse
La girafe et le chien
le lion le pangolin
le zèbre et la vigogne
flairent les endormis les lèchent doucement et parlent en amis aux fidèles amants qui s’éveillent enfin lorsque le réveil sonne et leur rend leur matin de vraies grandes
personnes.
Claude Roy
Encore, Claude, avec lui on se retrouve chez ses gens-là, sans chercher où sont rangés les couverts à poisson et le caleçon de ben, on est chez nous ma Barbara.
Je t’embrasse comme un bestiaire, non exhaustif…
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oh oui, je le connais bien celui-là. C’est lui qui m’avait inspiré l’image « l’écureuil de nos genoux »…
Merveilleux !
Je t’embrasse itou!
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Pour un bon seoir…
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Un bon bon seoir
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