D’UN ESTRAN A L’AUTRE


 

19.12.15. - 1

D’UN ESTRAN A L’AUTRE

A l’horizon l’eau

bain de nuages

balise soleil

chenal lune

En tiret

quoi

à part en thèse principale

des points de suspension ?

Rien d’autre que le mouvement démarré

Phare sur son socle granitique

on est pas assis au ban de sable

aujourd’hui signal muet

qui ne cesse d’émettre

la lanterne des mors plantée

sans bolduc et papier-cadeau

Cordouan corde touée

faisceau continu d’ondes fortes

nous fait la bonne passe

gravant au burin des ongles

l’encre qui nous tient à flot

d’un estran à l’autre

sans les boules

à l’étrave

Niala-Loisobleu

20 Décembre 2015

 

 

 

COGITO, ERGO SUM : LA PASSION


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Je pense donc je suis

René abat ses cartes

Je suis fou de Toi dit Valéry

Niala-Loisobleu

19 Décembre 2015

JE SUIS FOU DE TOI

Février 1938, 11 rue de l’Assomption, Paris : devant la grille d’une maison silencieuse, un homme fragile et vieillissant, s’apprête à rendre les armes. A soixante-sept ans, écrivain et poète célébré, professeur au Collège de France, père de famille modèle et mari aimant, il est le grand personnage de la Troisième République.

Pourtant, en ce soir d’hiver, c’est un homme sans défense qui s’avance pour s’engager dans une bataille qu’il s’était juré de ne plus livrer : celle du cœur.

Jeanne Voilier est la plus terrible des guerrières. Loin des murs tapissés de Renoir et de Degas de l’immeuble animé où Valéry habite depuis trente ans avec son épouse, sa famille élargie, les Manet-Rouart, et leurs enfants, Jeanne a dû lutter seule pour se faire une place. Née de père inconnu et d’une mère comédienne, adoptée par un beau-père qui lui offre un état-civil et une situation, elle s’invente ce nom de Voilier, qui fait partie de son charme mystérieux.

Avocate, éditrice, divorcée et très libre de mœurs, courtisée par les plus grands, elle a pris sa revanche sur ses origines lorsqu’elle rencontre Paul Valéry. Lui aussi a connu d’autres femmes, mais jamais il n’a laissé l’amour briser la forteresse de son esprit ou nuire à sa famille et son écriture. Seulement voilà, devant le corps sculptural et la fraîcheur de Jeanne, il va se laisser emporter par la passion.

C’est l’histoire de leur amour que nous raconte merveilleusement Dominique Bona, biographie d’un couple hors du commun, talentueux, tendre, cruel, traversé par la littérature et par la grande histoire

(Source Babelio)

https://www.youtube.com/watch?v=cE87BWq-rPQ

PO DE NUIT


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PO DE NUIT

Cette nuit où j’ai marché

debout

me lit sans savoir ce que le sommeil aurait pu m’apprendre

de ce qu’il conviendrait mieux

de choisir pour les yeux

J’hésite

entre

une literie

à ressorts (histoires en stase)

ou

de la mousse à miel (chasse-aqueux)

reste en corps

le lit de rivière

genre Ophélie

Niala-Loisobleu

19 Décembre 2015

 

 

LES POETES


Les poètes, vois-tu, il ne faut pas les vivre
Il faut les rencontrer le soir au coin d’un livre
Ô, qu’une brume épaisse à jamais te protège

De leurs serres d’oiseaux enfouies sous la neige
Et leurs plaintes ne sont qu’un avatar du vent
S’il faut les aimer morts, il faut les fuir vivants.Imagine-les,
Tout ce que tu veux,
Tendres et doux
Mais surtout
Reste à distance d’yeux
Ne t’approche pas d’eux

Les poètes, vois-tu, sont des oiseaux en cage
Qui déchirent des coeurs pour s’offrir des orages
Boudeuse dans ton attitude d’Odalisque
Rêve-toi dans leurs vers, mire-toi dans leurs disques
Laisse-les te séduire avec leurs mots en croix
L’important c’est pas eux, c’est ce que toi tu crois.

Imagine-les,
Tout ce que tu veux,
Libres et fous
Mais surtout
Reste à distance d’yeux
Ne t’approche pas d’eux

Les poètes, vois-tu, sont des oiseaux sans ailes
Qui sont tombés du ciel pour suivre une étincelle
Tu auras beau te parer d’or et te parfumer
On ne console pas un oiseau déplumé.

Serge Lama

VIVE LA BELETTE, JE SUIS !


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En levant les bras

de mon fleuve

méandres lovés

un couple de canards

se reproduisant

Alain fini

ne m’a pas renaîssé tomber

Jef

remoulant sa frite

se tapait Madeleine

devant ces gens là

sous le regard biloute des fenêtres fermées

pendant qu’un tramway

Place de Brucker-Les Marquises

délaissant la zone rouge d’Amsterdam

sifflait en pissant dans les étoiles

Allez you y a

c’est un jour où j’ai de la belette en cornet !

Niala-Loisobleu

18 Décembre 2015

 

LA MUSE BLEUE


 

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LA MUSE BLEUE

La pèlerine de la nuit va, bleu clair, marine, d’un quai d’Orsay prendre l’étreint d’un lit de Seine, en corps chaud, des poussières de lune sur les épaules. Grande Ourse allongée sur les tomettes.

Je caresse ses cheveux de comète de mes pieds nus.

-Bon Jour, me lancent les outils quand j’entre dans l’atelier, bien réveillé.

La Muse depuis une berge du lit, flottait dans ses pensées. A l’écart de tous les remues-ménages, ramassage des poubelles, bruits de livraisons, bougie-bougie et prières du soir…Entre son oeil droit et son épaule gauche, tranquille, goûtant un pur moment de solitude. Chacun de ses seins veillant sur sa respiration. Les jambes et les bras en faisceau de fusil, sur la clef des chants.

L’inspiration prend son chemin en suivant l’absence totale de panneaux indicateurs. Elle ne sait pas lire les consignes. Son pas suit l’allure de ses pensées.

Ce matin, Nougaro, qui badigeonne mon bleu des briques de sa ville rose, en répandant des petits bouquets de violettes, de ci et de là, déambule en roulant les r de ses mots ronds. Il est sous mon balcon, et me voilà ivre à mon tour. Faut-il en boire, faut-il en biberonner pour être vivre ?

La toile se dresse comme un clou de feu d’artifice, sensuelle, amoureuse, toute nue, grande ouverte, offerte. A sa peau mes phalanges écrivent mille mots d’amour, en se trempant, jusqu’au poignet dans les mortiers gorgés de pigments.Les plaines dorsales s’ocrent des premières lueurs de l’aube, à la lisière du bois, la tranchée pare-feu ouvre le passage aux incandescences des rouges. Le vallon crépite d’une orangeade d’ô gazeuse. Les seins dressent la grappe de leur vigne, dans l’espoir d’ouvrir un bec à bec avec un oiseau.

-Quelle heure est donc t-il, fait la Muse, à l’écart, dans ses pensées, l’oeil en coin, dans un frémissement qui mouille entre ses dents un bord de sa langue ?

Et le coq, de se précipiter sur le balcon sans même prendre le temps d’enfiler un pantalon, ni de jeter un oeil aux aiguilles, bof le tricot peut attendre, c’est l’heure, je chante !

Personne ne peut comprendre un comportement qui ne respecte rien de la règle en usage chez les bienséants. Le coq est amoureux de son oignon, il se l’ait mis au gousset. Et comme un fou fait sonner les coups de l’amour toutes les secondes !

Il est quatre heures, deux mains pleines de peinture ont fait lever ma joie. J’ai peint comme une envie de ne plus dormir vide, une envie de levé , de dire, vite il faut vivre, vite il faut le faire, vite il faut que je trouve les mots neufs, le je t’aime qui vient juste de sortir, qui naît, qui est encore plus fort de vérité !

Sur mon front et mes joues, des gouttes bleues, jaunes et vertes ont tacheté barbe et cheveux, le jardin de ma vie est tout fleuri. Comme une écriture d’hier, recopiée aujourd’hui, « Automne tu fécondes le Printemps »…

Bon Jour, je t’aime ma Muse t’es née nue phare, te voilà bleue !

Niala- Loisobleu.

16 Décembre 2015

LA MUSE BLEUE
(Aspect des parenthèses)
2015
NIALA
Acrylique s/toile 41×27

Adresse de mon site officiel : http://www.niala-galeries.com

 

J’AIME PO NOÊL


Rue de Verneuil

J’AIME PO NOÊL

Quand se rallument les sapins

me revient la lumière noire

des guirlandes

de Noël

aux enfants perdus

d’un trottoir qui peine à vivre

On a beau croire

la marée noire

s’impose au zèle mazouté

de l’oiseau remis en cage

Au bas d’une belle carte-postale

signée

Coeur – Baiser – Coeur

la plage blanche oblitérée

sonne en corps le glas

A vouloir toujours

faire

que n’être et renaître

l’enfant bleu

se meurt

tué par l’adulte.

opiniatre

qui

n’a jamais voulu s’en noircir l’oeil

Niala-Loisobleu

17 Décembre 2015

https://www.youtube.com/watch?v=848eqZApd8o

Le fruit est le résumé de l’arbre (Roberto Juarroz)


Avatar de arbrealettresArbrealettres


Le fruit est le résumé de l’arbre,
l’oiseau est le résumé de l’air,
le sang est le résumé de l’homme,
l’être est le résumé du néant.

La métaphysique du vent
s’informe de tous les résumés
et du tunnel que creusent les paroles
par-dessous tous les résumés.

Car la parole n’est pas le cri,
mais l’accueil ou le congé.
La parole est le résumé du silence,
du silence, qui est le résumé de tout.

***

El fruto es el resumen del árbol,
el pájaro es el resumen del aire,
la sangre es el resumen del hombre,
el ser es el resumen de la nada.

La metafísica del viento
se notifica de todos los resúmenes
y del túnel que excavan las palabras
por debajo de todos los resúmenes.

Porque la palabra no es el grito,
sino recibimiento o despedida.
La palabra es el resumen del silencio,
del silencio, que es resumen de…

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