Arrière-Plage


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Arrière-Plage

 Rocs, on vous guette — et votre soif

Attise un vent plus dur que le toucher des vagues.

Vous serez sable sec au goût de désespoir,

Strié du vent.

Bon pour litière aux coquillages,
Que la mer pour la mort
Jugea et rejeta.

Edouard Glissant
Certain d’être le plus fort, l’orgueilleux bipède érode la nature à une vitesse supérieure à celle prévue judicieusement par ELLE, qui n’ignore rien de la sélection naturelle. Faut dire que pour ELLE vivre c’est avant-tout faire vivre. Alors que le nain s’imagine qu’en tuant il sera le seul à pouvoir décider de tout, dans la plus totale inconstance. Le monarque, l’empereur ? Oh là, non mieux que ça: dieu. Mais Dieu des nains ça pousse en fait qu’à peu. Un rase-mottes à se rouler dans sa friche. Il s’aime tant, que le grain faute d’authenticité avorte dans ses ô verts stériles. Il va devenir colère, car c’est pas sa faute. Jamais il reconnaîtra qu’il est qu’une fauss-couche. C’est la faute de la machine à va peur. L’ingrate qui lui reconnaît pas son mérite usurpé. Ah garce de machine de la vérité qui tilt quand il se plaint. La vérité il n’y pas plus pugnace. Elle n’a rien à voir avec le têtu se refusant à comprendre, à voir, à changer, à admettre, ne tolérant rien d’autre que son avis personnel en trichant en permanence avec ce qui crève les yeux. L’abus c’est l’insulte qu’il fait à l’Amour.
Le roc fonde et tient la mer, le sable écrit des promesses avec des tubes de vent.
Niala-Loisobleu – 14 Juillet 2017

LA BOÎTE A L’ÊTRE 15


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 15

 

CE NE SONT PLUS CES SILENCES STERILES

 

Ne reste plus suspendu aux crochets d’étal que le poids accablant de l’odeur lourde des eaux mortes que des murs avaient suées. Sans clous remettre les toiles de l’horizontale attente à la verticale de la chanson de geste. Appareille, nulle ressemblance restera en place. Ce ne sont plus des silences de cons plaisances qui peupleront les bassins de mouillage.On ne retient pas l’air de la musique qui veut s’écrire. Le bateau était debout bien avant que le sable ne se mouille. Un accordéon replié n’a qu’un souffle prêt à danser. Quand pris de scorbut du manque le marin se penche aux pores de sa Belle, il croque à pulpe que veux-tu, dans sa pensée charnue. Dans tes cheveux-nid un village fait accueil par la mue de ton visage, joues en tête de chenal.

 

« Costesoulane attendait les perdreaux et c’est la mort qui vint. Et la mort qui était pour les perdreaux servit pour lui. Et les perdreaux qui devaient être froids et l’œil voilé à l’heure où le soleil se couche, ce soir étaient encore chauds et vifs, et leur sang qui devait rougir le gravier bleu de la forêt était encore tapi dans la ténèbre de leurs veines et courait sous la peau à chaque coup pressé de ces cœurs serrés comme des poings de colère. Mais les pierres eurent leur part de sang rouge, celui de Costesoulane, parce qu’il était dit et écrit qu’en ce jour le sacrifice du sang devait s’accomplir dans ce lieu désert de notre terre, sous un ciel mourant, et dans le souffle d’un vent qui a vu bien d’autres drames. Costesoulane vida sur les pierres toute la chaleur de ses veines, son sang venu de l’obscurité de son cœur et comme surpris de tant de lumière et de tant d’espace, coulait doucement sur la roche et serpentait comme un voyageur de hasard — il s’accrochait aux fils de l’herbe, aux brindilles du thym, il descendait dans les creux entre les pierres et il fumait doucement et l’air en était tremblant. Costesoulane attendait les perdreaux et il ne savait pas pourquoi il était là, couché sur le ventre, avec cette tendresse qui lui faisait regarder de si près et avec tant de patience les herbes, les pierres et un trou de fourmis. »

Max Rouquette, extrait de La mòrt de Còstesolana (Vert Paradis I)[/i]

 

Le tilleul déployé sur la Chaume ignorera la tasse. Il renage à remonter sans endormir à bord du Gulf Stream, les deux continences atlantiques.

Chaume sans éteules hérissée de bois mort au regain tend le cou

Les eaux sales emportent en exode les files de jardins blessés aux tombes des déchetteries. J’ai tuilé ma chaumière sans que la moindre fumée me donne le nom d’une absente.

Après les trois coups, le rideau bloqué par une extinction de voie – impasse l’autre perd – oeuvrez pour le retour de migration du champ marin des oiseaux blancs au bleu du matin retrouvé.

Je m’enfourche en sel tout au long de sa ligne de flottaison. La vague retournée entre terre et ciel s’avale la matière du sablier. Je cours.

Niala-Loisobleu –  10 Juin 2016

Qu’on se tiennent par la barbichette cela pose pas de problème, aimer est si bien dans ma nature que je ne triche jamais dans cet exercice. Seulement ce serait contradictoire de se laisser embarquer par la dérive du paraître à côté, en s’affichant grand n’importe quoi au seul bénéfice de tirer le paravent de la fausse pudeur. Je me fous de ma suite, rien dans la célébrité n’a retenu mon attention, bien au contraire. Seulement ne pas me faire prendre pour un autre pendant que j’y suis, c’est pas du tout pareil. L’authentique voici ce qui fera jusqu’à la fin ma raison d’être. Je me contrefiche des compliments à trois balles, des phrases creuses de tartufes qui cherchent à se faire bien voir pour la drague, d’avis d’ignorants, de conseils d’incapables. Vrai, je veux rester vrai. J’suis cabane m’aime quand j’atelier. Connaître ceux qui ont fait que vouloir l’être en sachant de quoi ils parlaient et point barre.

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2017

 

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