BRIBES (XV)


P1050759

BRIBES (XV)

Avant leur âge il paraît que les arbres à l’ouvrage mirent la bonne ombre à vivre dans l’espace protégé

Si tu entends le bruit de bottes de la paille allonge-toi que je te couvre d’émoi, sans rien en ôter

Tu m’as dit j’aime le son des cloches qui poussent les chars-à-banc hors de la grange

La pluie de dragées guette le bouquet que j’ai à jeter

Comme une sirène de bateau sortant de l’aube, la roue s’est reconstruite en  rayons de miel

Au piano le facteur accorde un quatre-mains aux deux anneaux…

Niala-Loisobleu – 1er Décembre 2018

PASSE UN VOL


ff253e56762f49900ab1385c65599b2a

PASSE UN VOL

 

Gouttes sèches d’un soir sur le passage humide du jour, au fond du jardin la boîte à l’être baille

sur le lac en veille, passé les lentilles où la barque somnole, un vol de canards tire l’idée noire au garage

la voix off du porte-parole est couverte par l’étouffoir d’une suspicion irrévocable

clarté  une petite-fille déboutonne  la blancheur du regard de sa grand-mère , l’ombre sort prendre l’air

à battre au vent sur mon fil tes petits-linges me donnent la part de nu que mon cor appelle

frémissement de lèvres, l’orgue à la manivelle remonte l’allée centrale de la chapelle, un long voile blanc surplombe le silence assis dans les travées ouvertes aux tailles de pierre

libre au vent la marguerite décline ses pensées du bout des doigts…

Niala-Loisobleu – 28/11/18

 

 

INCOMMENSURABLEMENT


2112df6737baf6e8068c972a9081c332

 

INCOMMENSURABLEMENT

Ombres ailes
ta voix au soleil bronze des reins
tu pleus rire j’ai mis mon costume marin
ma foi reembobine l’écran de plusieurs images
c’est vrai que je préfère de loin ton visage
aux mires de Sire Grévin

Selon l’accent qu’ont certaines minutes
les heures n’ont plus les mêmes kilomètres
question d’étalon-aiguilles

Et de la rue du tant qui passe
une odeur de refus moud le poivre au pré salé
roulant d’un cri de guitare sèche les pluies de la tristesse
pendant que Prévert lève la pointe du pied pour replanter les feuilles mortes

Des cris de mouettes s’envolent du môle
tirant le chalut au trait d’argent battant des ailes
battement d’ouïes tu m’as glissé ton assentiment

La marchande de crevettes a sorti les roses du gris
pendant que les enfants jouent à colorier les nuages
Mon Amour mille et une nuits bassinent les draps
Ce soir deux fois deux mains feront l’anse de palmes yé
.

Niala-Loisobleu
14 Novembre 2017

La Nuit au Soleil (extraits)


La Nuit au Soleil (extraits)

Peut-on jamais sortir des signes
( et du sens )
En sortir absolument
Pour entrer dans l’absolue réalité sans signe ?

Qui  » on  » ?
La poésie ne nous fait jamais mieux
signe
qu’en nous aveuglant
absolument.

Nous que l’absolue réalité sans signe
rend muets,
tout,
dans une seconde vue,
nous fait signe ;
tout
nous renvoie au sens
qui n’a de sens
qu’à l’intérieur du sens :
sans signe
en nous
sans nom.

Les yeux ne sont faits pour ne voir,
les oreilles pour n’entendre
rien d’absolu.

77_
Il faut en finir avec soi
pour vivre sans,
sans vivre pour,
sans même le moindre désir
de vivre à l’infinitif…

La naissance ou le commencement
sans commencement.
Le naître ou le commencement de la fin.

La mort, seule finalité de la naissance.
Et, dans le mourir, la seule fin du naître.

Enfin
la fin de la fin
dans l’infini.

Le seul secret de la vie : la mort.
La seule énigme de la mort : la vie de la vie.

La seule finalité de la poésie :
l’infini, c’est à dire l’impossible.

Michel Camus

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Camus