LA CHAMBRE D’AMOUR


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LA CHAMBRE D’AMOUR

Pendant que j’avais la bouche ouverte, les couloirs de mon subconscient claquaient les portes de la nuit avec une voix du guet. Oyez, oyez, braves gens. A se croire sur la route dans une chanson de chemine ô. L’herbe peut avoir des pouvoirs inattendus me dis-je en m’essuyant la moquette d’un reniflement de mâle femmé, se rajustant le diable au lot au fond de son Dim en trois couleurs. A ce moment là, je vis sortir une main de la poche du kangourou. Vois un peu c’qui arrive quand la libido se mêle d’appuyer sur le bouton, me rappelai-je avoir pensé dans la vapeur où, assis sur le banc du sauna, je me flagellais à base de branches de bouleau. Sans doute des réminiscences d’un contrat de 35 heures remis à l’ordre du jour.

Le jour où j’ai sorti de ma mère, mon père maçonnait la maison de mes grands-parents. J’ai venu au monde dans un Beau Dimanche de Printemps, du Gabin dans la ligne de ma main gauche, celle que je peins quand j’écris. La Marne remuait les nappes à carreaux à deux pas. Les canotiers faisant des galipettes dans l’herbe, saucisson, camembert et petit vin blanc après s’avoir lavé au bain de Nogent, moultes rires, mots de bonne humeur au programme improvisé avec un naturel que plus tard le bio cherchera à vanter pour rouler d’autres braves gens. J’ai été marqué tout de suite au faire.Depuis je combats sans répit pour la dignité de l’homme qu’à vu l’home où loge l’amour. Je n’hésite pas à remonter les bretelles des paons t’allons z’enfants se trouvant toujours à l’endroit du bon moment qui rapporte sans jamais en avoir fait une secouée. Pas opportuniste, je connais mieux les portes qui te claquent à la gueule que les arcs de triomphe. Bof, et alors, ça empêche pas de rester jeune en vieillissant comme m’ont toujours montré mes battements de coeur.

Une fenêtre ouvrant sur un lit non-clos, alcôve tant d’odeurs que les fleurs tapissent la chambre à en faire le berceau de l’amour, les menottes trouvent les fossettes, les lèvres les mailles des langues, jusqu’aux yeux qui vous descendent plus profond que le larynx, la tripe au creux. On peut pas expliquer ce chavire qui m’attrape, me renverse, quand je me trouve face au Beau. J’suis glacé de dehors, bouillant, brûlant au-dedans. La colonne vertébrale me saisissant à la remontée en glissade sur la rampe des vertèbres. Un panard. Que j’en ai les yeux qui mouillent à serrer mon Amour en hurlant de silence.

Niala-Loisobleu – 4 Janvier 2017

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LE RUBAN BLEU


LE RUBAN BLEU

Alors que les néons cédaient l’espace aux étoiles,

me sembla-t-il

voir bouger, sur la pente du Toi, le chatoiement d’une pensée. Sentiment plus chaud. Signal d’un vouloir dire. J’entre en lit  dans tes bras.

J’ai dessiné un coeur à la pointe de ton sein

Sentis ton ventre ronronner entre mes doigts

empreints de peau, mes yeux ont rejoint notre ponton

Des mèches de brouillard en se laissant peigner par l’eau

ont démêlé le silence pour nouer le ruban bleu

Niala-Loisobleu – 6 Décembre 2016

24

 

JE T’ENTENDU


JE T’ENTENDU

A perte de vue

rattrapé des deux oreilles

aujourd’hui

NOUS

nous sommes

dit

ouies

Solennelle découverte

la saveur de tes pores

leurs estrans

les crins de leur nacre

leur fruit de mère

fosse d’orchestre

Chut

Je t’Aime

Niala-Loisobleu – 2 Décembre 2016

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Hein, dis-moi où ?


Hein, dis-moi où ?

Le visage nuptial

À présent disparais, mon escorte, debout dans la distance;
La douceur du nombre vient de se détruire.
Congé à vous, mes alliés, mes violents, mes indices.
Tout vous entraîne, tristesse obséquieuse.
J’aime.

L’eau est lourde à un jour de la source.
La parcelle vermeille franchit ses lentes branches à ton front,
dimension rassurée.
Et moi semblable à toi,
Avec la paille en fleur au bord du ciel criant ton nom,
J’abats les vestiges,
Atteint, sain de clarté.

Tu rends fraîche la servitude qui se dévore le dos;
Risée de la nuit, arrête ce charroi lugubre
De voix vitreuses, de départs lapidés.

Tôt soustrait au flux des lésions inventives
(La pioche de l’aigle lance haut le sang évasé)
Sur un destin présent j’ai mené mes franchises
Vers l’azur multivalve, la granitique dissidence.

Ô voûte d’effusion sur la couronne de son ventre,
Murmure de dot noire!
Ô mouvement tari de sa diction!
Nativité, guidez les insoumis, qu’ils découvrent leur base,
L’amande croyable au lendemain neuf.
Le soir a fermé sa plaie de corsaire où voyageaient les fusées
vagues parmi la peur soutenue des chiens.
Au passé les micas du deuil sur ton visage.

Vitre inextinguible: mon souffle affleurait déjà l’amitié
de ta blessure,
Armait ta royauté inapparente.
Et des lèvres du brouillard descendit notre plaisir
au seuil de dune, au toit d’acier.
La conscience augmentait l’appareil frémissant deta permanence;
La simplicité fidèle s’étendit partout.

Timbre de la devise matinale, morte saison
de l’étoile précoce,
Je cours au terme de mon cintre, colissée fossoyé.
Assez baisé le crin nubile des céréales:
La cardeuse, l’opiniâtre, nos confins la soumettent.
Assez maudit le havre des simulacres nuptiaux:
Je touche le fond d’un retour compact.
Ruisseaux, neume des morts anfractueux,
Vous qui suivez le ciel aride,
Mêlez votre acheminement aux orages de qui sut guérir
de la désertion,
Donnant contre vos études salubres.
Au sein du toit le pain suffoque à porter coeur et lueur.
Prends, ma Pensée, la fleur de ma main pénétrable,
Sens s’éveiller l’obscure plantation.

Je ne verrai pas tes flancs, ces essaims de faim, se dessécher,
s’emplir de ronces;
Je ne verrai pas l’empuse te succéder dans ta serre;
Je ne verrai pas l’approche des baladins inquiéter
le jour renaissant;
Je ne verrai pas la race de notre liberté servilement se suffire.

Chimères, nous sommes montés au plateau.
Le silex frissonnait sous les sarments de l’espace;
La parole, lasse de défoncer, buvait au débarcadère angélique.
Nulle farouche survivance:
L’horizon des routes jusqu’à l’afflux de rosée,
L’intime dénouement de l’irréparable.

Voici le sable mort, voici le corps sauvé:
La Femme respire, l’Homme se tient debout.

René Char

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Ainsi les cordes des pianos désaccordés passeront entre les dents de la mort de vivre. Détartrage du boniment. Culture de la différence à fort épandage du nitrate de l’inégalité.

Où sommes-nous séparés,  dans cette emboîture d’un identique vouloir,

hein dis-moi, où ?

Seul l’amer s’enferme.

Niala-Loisobleu – 30 Novembre 2016

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Avant de revenir dans ma Naissance…


Avant de revenir dans ma Naissance…

 

J’ai la racine de mon arbre qui fruite

un drain que les caillots philtrent

Au loin rien ne s’écarte du proche, hein ?

 

Sur un ciel noir en serre, le plâtre de paris colle au lattis-lazuli. Jeux interdits. Nous sommes encore tenus au secret des mots mis à nu du sarcophage. Comment le Nil a-t-il accroché la pyramide à l’oeil du Soleil ? Le mystère a seul le pouvoir de garder le grain.Quand le petit gravier de Poucet remontera par le trou de la poche percée, les chemins du Paradis Perdu seront parallèles aux miens.

 

Surtout, surtout, mon Coeur

ne me délie pas de la corde des guitares…

 

Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2016

 

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Tu peux tirer l’échafaudage m’est avis que tu tiens debout en corps


Tu peux tirer l’échafaudage m’est avis que tu tiens debout en corps

Je ne me laverai pas les pieds. Trop marché ce après-midi  dans le regard que tu me disais en me montrant l’éclat de rire de la mouette qui laissât aux vases du chenal la marque du tampon de vie. Simple trace d’un visa pour l’amour vivant bien au-delà de la mort. Un grand bateau blanc passa sur la route. Allant à la cale prendre l’ô à deux bras.

Tu peux tirer l’échafaudage m’est avis que tu tiens debout en corps. Vu comme les fleurs passaient au-dessus de l’ombre, il te reste de la lumière en tige.

Niala-Loisobleu – 07/06/16

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FRAIS DU PREMIER MATIN


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FRAIS DU PREMIER MATIN

Je m’aime des doigts

trempés

aux chemins des vols d’oiseaux

Mimétique au tant de notre seul coeur

battant d’un temps non engrené aux horloges

Les rouages des réverbères perdent trop de l’humide

du cri des étoiles de l’avenue cosmique

le geste  de la première étincelle

n’a pas pris le temps d’être mental

unique vérité du non-dit du langage humain

Native manifestation

une eau innocente gazouille

mains tendues au dessus du berceau  d’un désert

Je m’aime oui je m’aime

mais de l’autre

antipodes de nôtre tout

ébarbé de ce qui serait demeuré caché

Autour de la face du décor se tenant en coulisses

les devantures claquent dans le sens du vent

poussé par l’esprit des catacombes

Mémoire-vive

de ce premier matin qui apparut au tombé des poussières du big-bang

Nous sommes restés androgynes

indissolubles

inséparables

siamois

du premier matin d’amour nu…

Niala-Loisobleu

3 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=_58AnhnbIgI

COMPRENDRE


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COMPRENDRE

Quelque part là, partout d’un morceau, ne serait-ce qu’une mèche, un pore, une bretelle qui tombe. Si métamorphosée dans l’infinité du silence, qui pourvoit à donner des facultés enchantant la platitude d’un morne environnement. A marcher dans l’eau librement soumise au mouvement, une musique en variant ses rythmes, qui procède du prélude au sens de ce qu’il retient et délivre en même temps de son inconnu.

Et pourtant, inlassablement ce démenti qui revient démonter le doute, qu’un moment de faiblesse guette comme une maladie. La plage des choix est longue comme cette côte qui a échappée aux constructeurs et, qui de fait, n’a pas d’autres possibilités que celle de se battre comme l’exige son état sauvage. La contradiction permanente. Aussi tendre que carnassière dans sa composante léonine. Où tantôt des incendies se lèvent sous la poussée d’un volcan disparu juste pour les amateurs de convenances, pas dans la pérennité de la nature.

Ce mouvement vrillé qu’à le vent au cours de ses voyages, va prendre la tournure du climat ambiant. Comprendre, on en fini certainement jamais. La faute en revient à la question qui par nature, veut toujours supplanter la réponse que l’évidence montre ou garde selon des paramètres multiples. Pour ça il y a des montagnes, des îles, des cabanes, autant de jardins secrets où se tenir propre d’avanies.

Comprendre, simplement.

Rien n’épargne, l’initiation sans la multiplicité des épreuves psychiques et corporelles, ne serait que le mot ajouté aa flot de ces océans de paroles qui ne tournent qu’en rond. Pire qui décentrent, et écartent du sujet.

Comprendre est souffrance.

L’espérance est le remède comme la cause, dans ce qu’elle a d’attachement principal. L’autre allant dans le même sens avec son unicité personnelle.

Niala-Loisobleu

27 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=GwDpCiKBRHQ