Où que je vive


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Où que je vive

 

Où que je vive, je te vois
Toi, ton toit de tuiles et ta voix
Je vois des flocons, des Afriques
Le surplace de la République

Le cadran de la gare du Nord
Des mâts de bateaux, plein le port
Beaux comme des jeux de Mikado
Et un poisson rouge dans ton dos

Je vois l’oreiller de tes bras
Où que je vive, je te vois
Il était un jour plein de foi
Où que je vive, je te vois

Où que je vive, je te vois
La maison bleue qui nous tutoie
Et Venise et la tour de Pise
Le sourire de la banlieue grise

J’ vous vois Vancouver et Dakar
La musique des autocars
Sur la route de Casamance
Et des ponts d’Avignon qui dansent

Je vois l’Ardèche et Courbevoie
Où que je vive, je te vois
Il était un jour, une fois
Où que je vive, je te vois

Où que je vive, je te vois
Des pas, des rails, des convois
Des saisons, le Nil et la Seine
Le sang transparent des baleines

Je vois des caresses qui chôment
Dans le ciel fatigué des paumes
Un canal, un champ de tulipes
Et les pommes bleues de Magritte

Je vous vois, le bout de tes doigts
Où que j’habite, je te vois
Il était un jour, tant de fois
Où que je vive, je te vois

Allain Leprest

Le taille-crayon


Le taille-crayon
A la surface de tes membres combien de paysages tentaculent en corps ? Des paysages aux yeux de grenouille allant d’un barreau à l’autre sur l’échelle du tant. Bocal sablier trop bouclé au poignet fait circulation en stase. Des amulettes grillées amendent les jachères de prévisions en sommeil. C’est pas bon de passer le talisman en machine. Rampant dans les hautes sphères du boniment, une pythonisse échappée du jardin des délices pond ses vœux dans l’étoile d’une araignée tisseuse. L’abreuve de comptoir du jour donne le bonheur à 100 contre 1 durant les prochaines 24h, Faites vos je. L’oiseau ne se sent pas à l’aise avec des ailes de scaphandrier. Dans la plume de plomb une ambiguïté manifeste, comme si mettre l’espoir sous scellés pouvait donner l’assurance d’un accomplissement immédiat. On peut promettre la lumière à condition de ne plus être que son ombre.. Quand le rayon naît plus sous X, la prochaine étape peut supprimer le maillot jaune (ôter d’un doute d’avoir été fait cocu). J’aime les transparences de tes dessous, pas le zinc d’un caleçon plombant le toit pire que de la tuile poreuse. La nudité du cœur tu sais combien j’y tiens, sans elle on est plongé pire qu’archi merde dans le bébé de l’ô vidangé. Jonas a dit à mon père qu’il ne voulait plus aller à la pêche à la baleine de parapluie. Enfermer la communication dans un silence fabriqué de toute pièce, falsifie l’authenticité. Le sable des zoos triche avec les plages. D’ici je reçois des impatiences de ma cabane, elle sent si bien le fond des choses qu’elle refuse qu’on soit pas l’un dans l’autre comme recyclés du tri des poubelles girls de l’avis cabaret. Je ne peindrai jamais de mensonges ça écaille ma peinture au point que le bleu en tomberait.
Au fait t’ai-je dit combien tu me manques ? Je décroche des estrans sur la lande en mal d’embruns pour remauvir les bruyères.
Niala-Loisobleu
16 Février 2016
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