Mes souvenirs d’Indonésie
Tableau de Laque
La ville que je veux serait je ne sais où,
Mais loin d’ici, dans l’Inde, ou prés d’un fleuve en Chine.
L’air bleuirait sa tour de porcelaine fine,
Portant comme un bouffon des clochettes au cou.
La maison que je veux serait celle d’un fou,
Sans chemin pour aller à la maison voisine.
Entre les jasmins blancs et les fleurs d’aubépine
Poindrait un toit luisant de nattes de bambou.
La chambre tiède aurait des peintures de laque :
De larges oiseaux d’or, sur le clair mur opaque,
Couvriraient un lac mince ou voleraient autour ;
Et la femme aux cils fins que mon désir demande
Aurait les ongles longs et les yeux en amande,
Étoile de beauté dans ce rêve d’amour.
Albert Merat
Extrait de:
Les souvenirs (1872)
Grimpant aux marches des rizières
la poussée du vent hâte le bambou
la route semée d’offrandes tremble
petite flamme fleurie
ouvre les sarans sur les jambes
ne cherche plus les cheveux dans la soupe
l’ô est clair sous le balancier des pirogues
le méchant dragon a péri sous ongles des danses
N-L – 18/12/17

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