TOUR DE VILLE


e6f98a6a6d1dac51ec8a3d6ac9ff1617

TOUR DE VILLE

Acrobate saoul sans acide

quelques pensées bleues

aux antennes

j’hâle aviné d’air

par monts et par vignes

d’un cru rabelaisien

Chemise être à rayures

ouverte sur le je dirais tout

j’écris à voix haute

Les premières marches de la nuit

grimpaient à la tige des hautes herbes

entresol

d’une chambre bonne

atout fer

haut

lumignon d’un phare

aluné

La bonne odeur de croissant

étalant des toiles

fit comète un arrêt sur image

Pierrot bien que fou n’avait rien de furieux

assis fidèle

longs poils frisotant en humides boucles

zébrées de maitres à rubans

aux nattes de la clef de sol

presque sur le sommet du ris des vagues

mais bien plus précis que les projets guidés par l’urne

le pistolet à t’as pissé

D’abord con s’en contre bat l’oeil

qu’un parle ment

aille en vacances

puisqu’il nous balade d’un bout à l’autre de l’an

Depuis des heures

que mon pote à ions et moi

on cherche ousse qui z’avaient bien pu foutre l’inter net

vu qu’en pleine sauce on naviguaient à tâtons

pour trouver une âme en ville

Niala-Loisobleu – 4 Juillet 2014

 

 

Nocturne en plein jour


rose_awaiting__V Kush 1280.1280

Nocturne en plein jour

Quand dorment les soleils sous nos humbles manteaux

Dans l’univers obscur qui forme notre corps,

Les nerfs qui voient en nous ce que nos yeux ignorent

Nous précèdent au fond de notre chair plus lente,

Ils peuplent nos lointains de leurs herbes luisantes

Arrachant à la chair de tremblantes aurores.

C’est le monde où l’espace est fait de notre sang.

Des oiseaux teints de rouge et toujours renaissants

Ont du mal à voler près du cœur qui les mène

Et ne peuvent s’en éloigner qu’en périssant

Car c’est en nous que sont les plus cruelles plaines

Où l’on périt de soif près de fausses Fontaines.

Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,

Les uns parlant parfois à l’oreille des autres.

Jules Supervielle (Extrait de La fable du monde)

APRES UN RÊVE


 

454ed3cfd6aa

APRES UN RÊVE

La lune glissait simple et majestueuse

laissant ses longs cheveux de soleil

onduler blond ocré de bleu-nuit

sur le drap d’étoiles pendant par les fenêtres ouvertes entre les arbres

Avant que nous ne passions le seuil de ce soir retenu par le parfum des jasmins

nous avions longuement bus les secondes d’un jour à s’aimer

insouciants

défaits de tous les vêtements d’un quotidien au must éculé

Au point que je remarquai

le détail qui laissait tes hanches se régler au balancement de notre marche

girations de croupe

roulis des seins

comme si tu t’étais à mon image faite dame cheval

se laissant conquérir par l’état sauvage

Je te dis souvent en te chevauchant tenue par ta longue crinière

piquons des deux et allons sauter la rivière

On venait de passer le gros rocher de la pointe

écoutant le vent nous rabattre les voix de marins en escale

quand de la mousse tapissant le sol s’allumèrent les premières lucioles

Je t’en pêchai quelques unes que je piquai au touffu de ton ventre

cela le fit rire à faire claquer mes mains en applaudissements de plausir

Nous restâmes allongés dans l’espace borné par les pierres de la clairière

chambre à coucher verte d’une nuitée amoureuse

C’est là que je t’ai dit :

Emporte en toi le violoncelle de ton âme

l’archet qui s’y frotte agite la nature d’une respiration régulière

la paix qui envahit loin

a vaincu le mauvais temps

cette musique est le silence du bruit de nos étreintes

qui veulent aller au-delà de la nuit

Niala-Loisobleu

4 Avril 2017