MOTS EMOI


deb278be67761ba341634f77232f4bec

MOTS EMOI

Si tu m’aimes

Ne dis rien à personne, on s’pensera au bout du monde

Ne dis rien qu’en l’oreille, on s’croira seuls au monde

La Seine peut se passer des noyés

Sous le pont Mirabel, quais du verger

Coule le fruitier ébéniste de la chaise apporteuse d’assise musicale

 

Vois ces deux gros pigeons roucoulant sur l’appui de ton corsage. Leurs bourgeons  éclosent et rient lit là bien avant la venue des fraises. Ils pointent à travers seins de tes buttes chaud mont.Fragrances beaux pores,  belle balade, plaine dedans. En rose  cône,ton sel à la langue m’ouvre cap au large. Le marais cage a porte ouverte, la portée du ciel  déploie les oiseaux marins en ligne. L’estran a mis les hautes-herbes de ton pré salé sur mes épaules. Un piano à bretelles ouvre son souffle aux ô y a.

Niala-Loisobleu – 17 Mars 2017

c8716b7401d75e1d18ed29cb5e99cc25

 

 

 

jorge Luis Borges, Poèmes d’amour


1788384383-png

 jorge Luis Borges, Poèmes d’amour

Le jeu

 Ils ne se regardaient pas. Dans la pénombre partagée ils étaient sérieux et silencieux.

Il lui avait pris la main gauche et lui enlevait et lui remettait la bague d’ivoire et la bague d’argent.

Ensuite il lui prit la main droite et lui enleva et lui remit les deux bagues d’argent et la bague en or avec des pierres dures.

Elle tendait successivement les mains.

Cela dura un temps. Ils entrelacèrent à mesure les doigts et joignirent les paumes.

Ils agissaient avec une lente délicatesse, comme s’ils craignaient de se tromper.

Ils ne savaient pas que ce jeu était nécessaire pour qu’une certaine chose ait lieu, dans l’avenir, dans une certaine région.

Jorge Luis Borges

 

 

Comme si à force de question, je me répondais sans toucher à ta place…


6cbcf33d32fb71449dd83b6cf795a77d

Comme si à force de question, je me répondais sans toucher à ta place…

Au bout qu’y-a-t-il ? Une représentation de ce que l’on cherche. Certains, pessimistes par nature, diront ouais mais c’est l’image d’un échouage.

Aqua réponds-je: on n’âge qu’en ses artères. Si t’es de ceux qu’impassent, pourquoi tu dis je sors chercher puisque t’es rien. La quadrature du cercle ça te dit ?

-Mais de quoi il cause, là l’Oiso ? Je pédale à le lire ?

– Mais andouille, si tu savais me lire tu saurais que je parle toujours d’amour. En allant  d’un endroit à l’autre de ses multiples paysages.Je parle à mon Coeur. A la fois Elle Emoi. En cheminant par le chemin que l’ouverture des volets, m’a montré le matin. Oh, ces chemins sont rien à voir avec les vices innés ordinaires. Pas non plus des autoroutes, chez moi pas de péage, tu te balades gratos. Capito ?

Aimer c’est un polissage de soi des plus difficiles. Garder l’équilibre de l’Autre, ouah des fois, m’aime honnête, tu débordes dans son privatif, que tu deviens cannibale. Tu fais con presse. Etouffoir. Baillon. Muse lierre…

Je sais les besoins qu’on a de l’autre en des moments se mettent en érection, que t’es entraîné dans une ascension volcanique que t’en as plus le sens de la mesure. Tu causes plus tu laves à tout cramer.

Toi, t’as des besoins de t’en aller tout seul, pourquoi pas Elle ?

J’ai troqué mes clic et mes clac
Contre des cloques et des flaques
Un sac à dos pour oublier
Qu’avant c’est toi qui me pesait
Ce qui m’emmène, ce qui m’entraîne
C’est ma peine, ma peine plus que la haine
Oh ma route, oh ma plaine
Dieu que je l’aime Et tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
Où tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vais

Et ce qui perle sur mon front
Gouttes de pluie, gouttes de froid

 Donne des ailes, donne dont

L’envie de m’éloigner de toi
Et mes larmes, et mes armes
Sont ma peine, ma peine plus que la haine
Et mes larmes, mes larmes
Dieu que j’ai mal

Et tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
Où tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vais

Je m’en vais
Je m’en vais

Et tournent, et tournent dans ma tête
Les images du long métrage
Où tu es belle et moi la bête
Et la belle n’est jamais sage
Quand tu diras que c’est ma faute
Que je n’ai jamais su t’aimer
Au diable toi et tes apôtres
Je m’en vais
Je m’en vais

Vianney
Oui, je l’aime. Elle me fait silence, non-dit, et pour tant la réponse je me l’a d’ailes: on s’aiment libres…
Niala-Loisobleu – 20 Décembre 2016

Avant de revenir dans ma Naissance…


Avant de revenir dans ma Naissance…

 

J’ai la racine de mon arbre qui fruite

un drain que les caillots philtrent

Au loin rien ne s’écarte du proche, hein ?

 

Sur un ciel noir en serre, le plâtre de paris colle au lattis-lazuli. Jeux interdits. Nous sommes encore tenus au secret des mots mis à nu du sarcophage. Comment le Nil a-t-il accroché la pyramide à l’oeil du Soleil ? Le mystère a seul le pouvoir de garder le grain.Quand le petit gravier de Poucet remontera par le trou de la poche percée, les chemins du Paradis Perdu seront parallèles aux miens.

 

Surtout, surtout, mon Coeur

ne me délie pas de la corde des guitares…

 

Niala-Loisobleu – 31 Octobre 2016

 

0b467c82715ea31c1b7bc60d3d1ca315

SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN


222326

SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN

Soudain traverse un jardin
Au bord de tes lèvres. Eden
Mon coeur te plaque sous le porche

Adossée au froid bleu des fresques
Tu es là. Délice
Le tremblé d’un rose la pierre d’iris

T’ai arraché pull jupe et bikini
Ai mangé d’emblée le blé
De ton sexe d’or, et ma bouche

L’a pénétré à moins
Que ce ne soit ton corps
Qui ait fondu dans ma bohème. Ma main.

Je ne sais plus qui est le monde
Dans ce moment-là
Mais le jardin fut de chair un verger

Et de l’esprit qui rit
Sous le porche ton cri chant
Le plus beau que j’entendis

Sous le dôme du kiosque
Dans les tresses de saules
Dans les pleurs naturels

Ton cri nous délivra
Outremer noir de bougie
Sont des couleurs de toi

Lorsque je ferme les paupières
Que se reflète sur leur tain
Ton corps en transe dans mon âme

Martine Cros

De cet endroit ancien le puits n’est pas sec. Aux odeurs mêlées, des doigts pincent les instruments à cordes. Les fleurs de ta robe ôtée ont laissé des chemins dérobés entre les plis de tes pensées. Là, sans que le vent ne pousse à tomber, le grain continue de germer. Quelque oiseau siffle. Un autre va pêcher. Je n’ai rien vu qui trouble la profondeur de l’ô. Pas une ride ne strie le bleu du ciel. Tiens bon la ficelle, nous ne nous déplacerons qu’en tapis-volant d’un jardin à l’autre.Ignorant la tentation de montrer à l’encan la grandeur innocente de l’enfant. Sa voix chante une histoire qu’elle a écrite en nageant dans sa mère. Paroles du premier silence à demeurer protégé. Mes cils peignent ta toison, dort. L’Arbre-Gardien est à la tête de ce choeur d’hommes de bien.

Niala-Loisobleu – 19 Octobre 2016

L’aven Bleu


59z2

L’aven Bleu

Te voici

j’ai vu les ris d’ô bouger

quand du calendrier

sont remontées les riches heures

Ce matin que les soirs n’ont pas biffé d’une ride

si tes seins tombent un peu plus

c’est d’un élan naturel

d’en vie de retrouver des demains

qui tiennent leur livre grand ouvert

Niala-Loisobleu – 6 Octobre 2016

FRISSONS SALANTS


FRISSONS SALANTS

L’air encore seul sur le sable

les paroles restent avenir

Immobile en corps

mon regard se fait genre du voyage

libre détaché du bout des yeux

tournés de l’autre côté de l’impossible accord de l’incompréhension

Querelles par transmissions de courroies décrantées

abandonnées aux mouvements pendulaires grippés

Les odeurs foraines des baraques à frites garderont leurs cernes

pas de bonneteau pour désigner la bonne timbale

jeux d’hasard mon vieux Balthazar c’est qu’appentis sorcier pour abri

La chaume du marais ne tend point l’appeau

d’un piège à ours dans ses roses eaux

Juste le frisson d’un vent qui murmure les plis de l’onde

laisse à l’innocence son naturel défait de culpabilité

sans avoir à rougir d’aimer.

Niala-Loisobleu – 29 Mat 2016

dyn007_original_520_423_pjpeg_2646967_ba88f841cd297554c7926d8de07009bd

 

SERRES-TOI BOIRE CONTRE


2015 - 1

SERRES-TOI BOIRE CONTRE

Frémissant d’un désir qui se retient par la bretelle, le temps ne tiédit que de la rage d’être.

Bien sûr l’entrave de la course au sac, pille
Au loin un cri sourd au bord d’une vue qui baisse, entre deux champignons de la dernière nuit, voilà la décélération qui chuinte.

On monte dans la descente. Sous les feuilles une plume couve l’oeuf des phrases.

Mon Coeur je ne suis pas loin. Serres-toi boire contre
P.S. : N’ôte pas l’écharpe de mes bras, ta poitrine bien que forte est si fragile.

Le voisinage râtèle la meute. Ils sont tous retournés. Me voici face.

D’un air d’accordéon je suis sur ta nacre, dix doigts en dedans du niveau de la mer.

Ah tu avais reconnu l’air, je m’en doutais,

t’as les ris du poil plus gutturaux que l’acoustique d’une guitare sèche.

C’est bon quand tu soulèves les pois de ta robe pour taper du talon.

Quoi qu’il fasse, on n’hôte pas sa peau contre un caleçon long.

L’incommunicabilité du transport nous est étrangère.

Il suffit pour ça d’entendre les gargouillis de nos silences dans les canalisations de nos ventres.

Tu te souviens de cette grosse pierre qu’on souleva du dégoût d’aimer,

elle a encore monté de trois étages.

Et rien à louer.
Caresses ton petit poisson rouge. Le fleuve nous reflète l’un dans l’autre plantés.

Niala-Loisobleu
3 Novembre 2015

2015 - 1 (1)

https://www.youtube.com/watch?v=7-0lV5qs1Qw