CÔTE TROTTOIR
La rue d’un moment reste ouverte à chaque bout si le caniveau n’est pas bouché, Cette pensée est de mon âge, il faut avoir des bouchons, de la ficelle, un caillou dans la poche pour en comprendre la résonance particulière. Rien de ce qui tambour de ville n’en décline le moindre avis. Un grand boulevard affiche les balcons de mes films. Odeur de cornet de frites, Rivoli, tes marrons d’Inde ont un piquant qui m’a toujours gardé assis sur un cheval de bois. Guignol fait rire les enfants, j’en ai le ballet devant la porte de ma pensée de fessée.
A l’une de leurs premières rencontres, Franz lui dit avec une intonation singulière : « Sabina, vous êtes une femme. » Elle ne comprenait pas pourquoi il lui annonçait cette nouvelle du ton solennel d’un Christophe Colomb qui viendrait d’apercevoir le rivage d’une Amérique. Elle comprit elle comprit seulement plus tard que le mot femme qu’il prononçait avec une emphase particulière, n’était pas pour lui la désignation de l’un des deux sexes de l’espèce humaine, mais représentait une valeur. Toutes les femmes n’étaient pas dignes d’être appelées femmes… (Kundera – L’insoutenable légèreté de l’être – Extrait page 133)
Au rayon fruits et légumes, j’ai caressé d’un oeil affamé un jardin particulier. Derrière la clôture de bois, là où les liserons rament, les planches écartées de cette cabane murmurent des ciels-de-lit. Par la vitre du compartiment quelques vaches reverdissent un bocage brûlé de chaleur estivale. En traversant d’un tube à l’autre, le lin blanc tendu, tu a actionné la manivelle du chevalet. Ma poitrine résonne de tes coups. Ma Muse ne fais rien rien qui ôterait ce qui caractérise ton genre.
Niala-Loisobleu – 17/09/18




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