SOURCE MURÉE


SOURCE MURÉECOPIE DE MES IMAGES 002

Ils mutilent leurs traits pour que reculent les miroirs, et c’est un masque qui pousse le cri. La terre ne soutire plus. Une courte fumée s’engouffre dans le masque. Dehors, avec
d’obscures précautions, s’ouvre l’eau corrompue, l’eau pacifiée, l’eau minuscule…

La fatalité que j’illustre n’est pas exempte de rupture, de félonies, de tremblements : mes imprécations, mes ratures. Mais déjà la racine du temple a percé le
pied du marcheur pourrissant. Déjà l’étincelle a changé de prison.

Jacques Dupin

Je n’attends plus que comme tout à refaire


Je n’attends plus

que comme tout à refaire

 

Je marche des pieds sur la tête d’escales englouties

tant de côtes cherchent à surgir des fonds profonds

que les voiles tendent à se faire moteur

Au temps où les pierres dormaient sous la terre

une lumière est passée les extraire

et les mains ont voulu les équarrir

jusqu’à les tailler polies

Au pied des cols la marche la plus ravinée

suit le couloir du premier palier

confiant aux alouettes qui peuplent le miroir

une image périmée en tracé

 

UNE VOIX

Je veux appartenir à la voûte obscure comme un amant désarmé

devenir le souffle du silence sur les épaules des nuages

je veux adhérer à l’ombre des paroles du feuillage

et comprendre la terre dans la soie farouche du désir

Antonio Ramos Rosa

(Extrait de Dom Quixote)

 

Il n’est pas de matin sans soleil

mais comme les jours sans levés

s’accumulent aux heurts

à vouloir fuir leur identité au profit d’une chimère

je ne veux rien prendre au miroir de son fil d’eau

il coule de source

par les pores des artères sylvestres

liées de flottaison

Donner plus loin que le poids niais

allège la main

je veux voler sans foncer l’encre

d’un large empan d’aile

hors de l’érosion du tant

Je n’attends plus

que comme tout à refaire

 

Niala-Loisobleu – 14/04/16

 

tm