La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Ces incessantes et phosphorescentes traînées de la mort sur soi que nous lisons dans les yeux de ceux qui nous aiment, sans désirer les leur dissimuler.
Faut-il distinguer entre une mort hideuse et une mort préparée de la main des génies? Entre une mort à visage de bête et une mort à visage de mort?
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Nous ne pouvons vivre que dans l’entrouvert, exactement sur la ligne hermétique de partage de l’ombre et de la lumière. Mais nous sommes irrésistiblement jetés en avant. Toute notre personne prête aide et vertige à cette poussée.
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La poésie est à la fois parole et provocation silencieuse, désespérée de notre être-exigeant pour la venue d’une réalité qui sera sans concurrente. Imputrescible celle-là. Impérissable, non; car elle court les dangers de tous. Mais la seule qui visiblement triomphe de la mort matérielle. Telle est la Beauté, la Beauté hauturière, apparue dès les premiers temps de notre coeur, tantôt dérisoirement conscient, tantôt lumineusement averti.
• Ce qui gonfle ma sympathie, ce que j’aime, me cause bientôt presque autant de souffrance que ce dont je me détourne, en résistant, dans le mystère de mon cœur : apprêts voilés d’une larme.
La seule signature au bas de la vie blanche, c’est la poésie qui la dessine. Et toujours entre notre cœur éclaté et la cascade apparue.
Pour l’aurore, la disgrâce c’est le jour qui va venir; pour le crépuscule c’est la nuit qui engloutit. Il se trouva jadis des gens d’aurore. À cette heure de tombée, peut-être, nous voici. Mais pourquoi huppés comme des alouettes?
René Char
Ô combien tu m’es de commune présence aujourd’hui encore René…je te croise vêtu de jaune aux quatre coins de l’hexagone et c’est beau comme l’espoir remis au fronton de la devise républicaine qu’un triste sire et sa cour piétinent.
Abus de pouvoir allant jusqu’à interdire l’intention .
Vos allégations minimisantes sont en train de vous rentrer dans la gorge…petit-ministre de l’Intérieur, lèche-bottes à la solde du Roi des Riches…
Dans les matériaux que je trouvai dans mon esprit, dans mes voyages, mes études et ma vie, j’en vis quantité qui m’étaient inutilisables.
Après des années et des années, je vis que quoique je fisse ou approfondisse, il en resterait quantité d’inutilisables.
Inutilisables, mais là.
J’en fus contrarié, mais pas autrement ému, ignorant qu’il y avait des mesures à prendre.
Je laissais en arrière les matériaux non utilisés, innocemment, comme je les trouvais.
Moi, comme font tous les êtres au monde, j’utilisais le reste, pour le mieux.
Or petit à petit, s’édifiant sur ces décombres forcément toujours un peu de la même famille (car j’écartais toujours les choses d’un même type), petit à
petit se forma et grossit en moi un être gênant.
Au début, ce n’était peut-être qu’un être quelconque comme la nature en met tellement au monde.
Mais ensuite, s’élevant sur l’accumulation grandissante de matériaux hostiles à mon architecture, il en arriva à être presque en tout mon ennemi; et armé par moi
et de plus en plus.
Je nourrissais en moi un ennemi toujours plus fort, et plus j’éliminais de moi ce qui m’était contraire, plus je lui donnais force et appui et nourriture pour le lendemain.
Ainsi grandit en moi par mon incurie mon ennemi plus fort que moi.
Mais que faire?
Il sait à présent, me suivant partout, où trouver ce qui l’enrichira tandis que ma peur de m’appauvrir à son profit me fait m’adjoindre des éléments douteux ou
mauvais qui ne me font aucun bien et me laissent en suspens aux limites de mon univers, plus exposé encore aux traîtres coups de mon ennemi qui me connaît comme jamais adversaire
ne connut le sien.
Voici où en sont les choses, les tristes choses d’à présent, récolte toujours bifide d’une vie double pour ne pas m’en être aperçu à temps.
Peter Sloterdijk ou le gai savoir du temps présent
A 70 ans, le « colosse de Karlsruhe » est l’un des penseurs les plus stimulants et érudits de l’Europe des idées.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Nicolas Truong
Peter Sloterdijk, à Cologne en 2016. Le philosophe est un de ceux qui ont le mieux analysé le phénomène de la globalisation. Henning Kaiser/dpa/AP
Peter Sloterdijk est un agitateur métaphysique, un romancier du concept, un intellectuel omnivore. Tout, chez lui, est matière à méditation, de la guerre des monothéismes à l’essor de la globalisation, du triomphe de Donald Trump à l’élection d’Emmanuel Macron. Avec sa célèbre trilogie des Sphères (Bulles, 2002, rééd. Fayard/Pluriel 2011 ; Globes, Fayard/Pluriel, 2010 ; Ecumes, Libella-Maren Sell, 2005), œuvre foisonnante de plus de deux mille pages, il a décrit la morphologie générale de l’esprit humain qui se protège de l’insécurité existentielle par de multiples bulles protectrices, religieuses ou métaphysiques, commerciales ou politiques.
Il est de ce fait un de ceux qui ont le mieux analysé le phénomène de la globalisation qui parachève cette « sphérologie » audacieuse (Le Palais de cristal, à l’intérieur du capitalisme planétaire, Libella-Maren Sell, 2006). Le monde des Grecs nous englobait (avec ses corps célestes et la voûte étoilée), celui des grands explorateurs éprouvait la rondeur de la Terre par voie de mer (avec la circumnavigation), celui d’aujourd’hui nous permet de fairevenir le monde à nous sur nos écrans miniaturisés : « Nous englobons le monde. »
Renverser les valeurs
A 70 ans, retraité de la fameuse Hochschule für Gestaltung (université des arts et du design) de Karlsruhe (Allemagne), dont il fut un temps le recteur, il demeure également un infatigable polémiste. Un trublion qui veut en finirnotamment avec la « fiscocratie » de nos sociétés (Repenser l’impôt, Libella-Maren Sell, 2012), au risque de s’attirer les foudres des progressistes allemands, le philosophe Axel Honneth en tête, qui s’insurge contre « la jactance »antisociale de cette « coqueluche des médias » qui laisserait entendre que les pauvres volent les riches (Le Monde, 24 /10/2009).
Mais Sloterdijk ne renonce pas. Aussi éloigné de la « médiocrité postextrémiste »de la gauche radicale que de la « tautologie moralisante » de la nouvelle philosophie, il cherche à renverser les valeurs et, à l’opposition classique entre le bien et le mal, préfère celle « entre le lourd et le léger », entre ce qui alourdit l’existence et ce qui la rend plus légère.
« La philosophie que l’on choisit dépend de l’homme que l’on est », écrit-il dans Tempéraments philosophiques (2011, rééd. Fayard/Pluriel, 2014). L’homme est un colosse sensible, drôle et mélancolique. Un travailleur acharné qui écrit 20 pages par jour et parcourt 40 kilomètres à vélo, surtout lorsqu’il peut les faire dans le Pays de Grignan (Drôme) qu’il aime tant, et où il réside dès qu’il en a le temps.
Car Peter Sloterdijk considère la France comme une « éternelle fiancée » tout comme « une implosion spirituelle permanente » qu’il dépeint avec amour, acuité et ironie (Ma France, Libella-Maren Sell, 2015). Avec ses allures de géant nordique érudit, ses cheveux et ses idées en bataille, la fausse nonchalance d’un animal aux aguets, il bouscule le petit monde de la philosophie.
Odyssée conceptuelle
Dès son premier livre, que Jürgen Habermas salua comme un « événement »dans l’histoire des idées – avant de s’opposer à lui quelques années plus tard lors de la polémique suscitée par ses Règles pour le parc humain (1999, rééd. Fayard, 2010) –, Peter Sloterdijk rompt avec la posture apocalyptique des maîtres de la théorie critique. Contre « l’agonie » de la philosophie, il ravive l’ironie du cynisme antique (Critique de la raison cynique, 1983, rééd. Christian Bourgois Editeur, 2000). Et réhabilite un gai savoir philosophique.
Pour les uns, ce « nietzschéen de gauche » serait devenu aujourd’hui un « néoréactionnaire », avec sa savante mais virulente charge contre « les enfants terribles de la modernité » sans père ni repère, qui prétendent faire table rase du passé (Après nous, le déluge, Payot, 2017). Pour les autres, il est celui qui a le mieux théorisé le temps présent. Sa méthode ? Le conte philosophique touffu et érudit, l’odyssée conceptuelle. Car « pour éclairer la situation, il faut de grands récits », dit-il.
A L’OPPOSITION CLASSIQUE ENTRE LE BIEN ET LE MAL, PETER SLOTERDIJK PRÉFÈRE CELLE « ENTRE LE LOURD ET LE LÉGER ».
Artiste de la métaphore et de l’image conceptuelle, son style, à la fois aérien et robuste – français et allemand, aurait dit Nietzsche – est admirablement servi par son traducteur, Olivier Mannoni. « Quand on est son invitée, on le voit devant ses lourdes casseroles en train de préparer avec minutie un mets succulent parsemé de réflexions de haute volée métaphysique », témoigne son amie et éditrice Maren Sell qui publie en France cet « être continuellement inspiré, comme si un petit génie était en permanence accroupi sur son épaule lui chuchotant ses fulgurantes observations ».
Une aventure qui dure depuis son Essai d’intoxication volontaire (1997, rééd. Fayard, 2010). Car, oui, il faut être« intoxiqué par son époque » pour mieux la penser, explique Sloterdijk. Vivre des expériences, pratiquerdes exercices spirituels. Aller même – comme il le fit dans sa jeunesse – jusqu’à l’ashram de Poona en Inde et suivre le gourou Bhagwan Shree Rajneesh, ce « Wittgenstein des religions », dit-il, qui animait des « séminaires érotiques » aux « règles frivoles ».
Européen convaincu, Peter Sloterdijk a, lors de la campagne présidentielle, « vivement » salué la candidature d’Emmanuel Macron, « parce qu’il est le seul à apporter un concept actif et positif de l’Europe », invitant ses amis français à « ne pas éteindre les Lumières ». Le 23 septembre, il dialoguera avec le médiologue Régis Debray, l’un des intellectuels français qui, avec Bruno Latour ou Daniel Bougnoux, entretiennent un dialogue fécond avec le colosse de Karlsruhe.
Nul doute qu’il ne partage pas l’idée défendue par Regis Debray selon laquelle l’américanisation du monde précipite la chute de la civilisation européenne. Ni, peut-être, sa critique du « nouveau pouvoir » de Macron. Mais la capacité partagée par les deux philosophes à saisir l’époque par la pensée est telle qu’il y a fort à parier qu’ils donneront à voir ce que peut être un théâtre des idées.
Le temps présent à l’image de la fatigue de la nature, traîne sa décadence à grand renfort de roulements de tambours et tarte aux fraises aux goûts amers…
Le héros du jour, est bien l’exception qui confirme la règle…donner sa vie pour en sauver d’autres, j’imagine que ça a du l’étonner le premier après coup de voir le rataplan mené par le grand récupérateur d’indices de satisfaction.
On calcule pas avec son existence, si on la donne c’est tout le contraire de l’extrémiste illuminé qui lui, a fait un putain de calcul paradis.
Après Johnny, Madeleine fait proust-proust…ah les flons-flons…
Mais je ne tomberai pas dans le mauvais goût qui consisterait à me moquer de cet Homme d’un autre temps, l’invalide c’est la nation.
La haine n’est plus que le produit dont on a besoin pour régner…le racisme de pacotille critiqué est mis en exergue par les voiles, termes interdits, lieux de culte, etc…qui au lieu de l’éteindre l’entretiennent. Nous sommes au bord d’un retour aux années noires de l’antisémitisme, du bouffage de nègre, de l’élimination du gitan , des races impures. Arrêtez de nous prendre pour des truffes M. le Président !
Monsieur le Gendarme comme vous j’ai honte du profit que le courage donne aux lâches…
Je m’écarte du bord de mer soudain conquis par un débarquement sur les plages d’un microsillon des années 60. La mort n’a pas à se faire insolente. En tonitruant sur le silence naturel au point de frôler l’indécence. Une forme de blasphème. Il me semble que je ne manque pas de respect, ni d’objectivité. Raison pour laquelle dès que je sens l’injustice apparaître je manifeste. Deux évènements dramatiques majeurs en 24 h ça ne peut laisser les vautours de l’info indifférents. Le détournement toujours aux aguets, saute sur la circonstance juteuse , m’insurge.
Johnny je t’ai connu tout gamin, sans me sentir copain malgré que s’en était le temps. Je ne trouvais rien me correspondant dans ta bande en formation. Il est vrai qu’en revanche celle dans laquelle j’évoluais, Monsieur dOrmesson y était en très bonne place. Je ne citerai pas les autres, les laissant en paix dans l’Ailleurs mérité. Puis le temps passant, j’ai reconnu que tu faisais exception. Oh rien de ton côté biker n’alluma en moi cet éveil, j’ai horreur des motos. Seulement quelque chose de magnétique s’est imposé. Malgré ton genre hâbleur de cow-boy, tu m’es devenu sympathique. Je t’ai aimé de quelque chose chose vraiment de toi, la nuance t’échappera pas je l’espère.. Seulement voilà je voudrais pour que tout garde sa vraie valeur que tu dises à la bande à Macron d’arrêter l’hémorragie d’hommage. Tu as autour de toi des femmes et des hommes d’une valeur supérieure, ce qui n’ôte rien à la tienne, pour qui on a pas dépassé le banal du communiqué aux informations du jour où ils sont partis. Je crois que tu es capable de comprendre ça. Je le fais parce que je n’ignore rien du fait que Monsieur Jean d’Ô ne viendra pas réclamer justice.
Au moment du nez qui gratte au pied, vas savoir si le géranium qui pousse en avant est mu par une pulsion libidineusement libertaire sur la fenêtre ou sèchent les petites culottes de la jardinière ?
On en était à disserter sur la sexualité des genres en général quand j’entrais dans mon bol l’émission de Radio-Catalunia du mâtin, en pleine promotion d’une marque de capotes en glaise qui auraient provoqué un incendie de forêt dans la marne.
Récurrente question que celle de l’indépendance. Pour l’union en particulier. Qui en prônant le mariage offre de fantastiques avantages fiscaux aux avocats spécialisés en affaires de divorce qui voudraient s’installer en Europe. La cohésion quand ça se met dans les parties, ça peut te les faire toutes bleues,et crois-moi ça fait mal. Que tu peux plus rien asseoir qui tienne debout.
Pierre Dac soulevant sa pierre tombale, me tendit une page de l’Os à Moelle…
Si le fa dièse devenait si bémol
Ce serait tout simplement terrifiant, car pareil bouleversement réduirait à néant les traditions et les conquêtes de l’harmonie universelle et préétablie… …………………………………………. Heureusement il n’en est pas question ; d’après nos renseignements le fa dièse n’a nulle intention révolutionnaire, et le si bémol, content de son sort, estime que par les temps qui courent mieux vaut demeurer un bon petit modeste bémol que de tenter le risque de devenir un présomptueux dièse. …………………………………………. Ainsi donc pareille éventualité n’étant pas à envisager chacun de nous peut tranquillement dormir sur ses deux oreilles ou sur celles de son voisin si les siennes sont indisponibles.
N° 83 – Vendredi 8 décembre 1939 p.959
Hélas nous ne vivons plus du tout dans le sens de l’humour. L’absurde fait notre seule et unique ambition. Dans les jours qui viennent on va trouver un nouveau mobile de haine. Le fascisme est en passe de profiter de la crise de conscience universelle. Il n’y a plus qu’un pas pour rejouer la Guerre d’Espagne.
Au tri, les jours, suivent un ordre naturel contradictoire. Le poignard d’un dur moment d’omoplates n’a pas été mis dans le casier « haine », il porte des traces d’amour sur sa lame, qu’on décide de ne pas forcément voir. La petite cuillère elle, devrait être interdite de berceau.
Sous l’eau qui étale la mémoire incomplète des traversées, des noms impropres nagent aux côtés d’une m’aime initiale. En pêchant les bulles de ton creux à deux mains, j’ai nourri ma confiance.
La grande marée sans voile blanc, tient la promesse de son oui. En pure perle sa vraie promesse reste protégée dans l’écrin de l’huître. L’ouragan en frappant biens indécents des riches néantise les pauvres d’une injuste différence amplifiée.
Je pense qu’avant l’intelligence, l’instinct n’avait pas l’ambition dans sa férocité.
Dans la pièce toujours en léthargie des pensées perdues vont en quête de cohérence. Il manque aux choses un ordre nécessaire à la clarté. L’ambigüe d’une chemise peut avoir de nuisibles conséquences si on ne sait plus dans quel sens du jour ou de la nuit elle s’enfile. L’assise des chaises sait trop l’inconvénient d’avoir été dite musicale alors qu’on ne la prenait qu’en tant que tabouret de cour. Dans le garde-manger les souris passent par le trou du gruyère en laissant croire pour la forme, que le contenu est bien gardé au fond. Un bruit désagréable se glisse sans que le silence ne le trahisse, grâce à la surdité des yeux qui n’entendent que l’herbe supposée plus verte. J’ai souvent été mordu par des serpents qui s’étaient glissés au sein d’une poitrine que j’avais libéré de prison.
C’est ainsi qu’il en va dans ce monde quand on navigue à vue…comme le fait, sans le dire, un ministre des missionnaires d’une république cocue qui, oh la peur, est loin d’être tout seul à bourrer le mou en faisant croire qu’il donne.
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