Je ne porte un costume qu’en de très rares occasions, ne m’en taillez point


1203- enfants jouant ˆ la marelle dans la rue - Paris 1960 ©Photo BLONCOURT

Je ne porte un costume qu’en de très rares occasions, ne m’en taillez point

Rien sur l’étagère pour soutenir une thèse d’home de paille. Toutes ces rumeurs, vous savez – il a la main leste, et son oeil à la fenêtre quand je monte nue sur l’escabeau, dans l’escalier c’est pire il est jamais devant vous – ah ça déglace la luette quand l’idée remontant la mini ne butte pas à la rigueur d’un petit-bateau sage à l’amarre. La mer monte, comme dit Léon.

Je ne porte un costume qu’en de très rares occasions, ne m’en taillez point.

Dans le passage à l’ombre de mes idées l’intime reste au soleil. Faut dire que si j’en faisais portrait le tissu pour l’habiller ne coûterait pas les yeux de la tête. Mais si. Il y a pire, marginal qu’on m’a appelé alors que mon identité c’était peintre atout heur, sans motif, le rêve, le beau ingéré restitué, des maisons amoureuses, des vaches sans besoin de train, la mer oui la mer et le tour de la terre avec mes bras à sa taille, ma langue dans la sienne et tout le poil qu’on met autour quand on ne cherche pas à se dénaturer, à se tatouer, se foutre de la ferraille aux endroits où on pourrait pas imaginer pouvoir se détester à ce point. Chaque fois qu’ils s’abîment c’est qu’ils s’en veulent et ce qui est terrifiant c’est qu’ils le cachent en disant c’est pour être beau que je m’esthétique au scalpel. Misère humaine, j’accuse, tout comme toi mon vieux Zola, l’homme est trop con pour se reconnaître et simplement voir qu’il a les moyens de ne plus l’être.

J’aime les mômes du caniveau, quand ma copine fait voir un bout de sa culotte blanche, c’est rien qu’un bout de pâquereettes dans notre chant commun de rondes en galoches.

Je vais aller me prêter l’oreille  et revient remuer la Pierre d’Eeu….

Niala-Loisobleu – 05/09/18

LA TABLE A PIERRES A EAU


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LA TABLE A PIERRES A EAU

Roulant le chevalet sur la droite du tapis, je dresse

Une table à Pierres à Eau

L’eau roule

Dessein qui s’anime

Des hanches l’escalier-roulant-vertébral monte et descend les demies-sphères de l’assise

Les tréteaux du théâtre de tes jambes sont plantés

Je vais entrer en scène…

Niala-Loisobleu – 04/09/18

PIERRES D’EAU


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Toile en cours 61×46 – Niala 2018

 

PIERRES D’EAU

Pâte laissée au bord

tes doigts puisent d’eau

la couleur transpire

Bateau-maison d’aisselles

résidence  embouchure

qu’un estuaire confluente

Ces

Pierres

là avancent

nouvelle vision

comme aqua r’ailes en vie d’un épisode en cours

flux val

au 3 de 7 t’ambre d’un an de grâce à part

N-L – 03/09/18

LA MAISON QUI S’APPRÊTE


 

LA MAISON QUI S’APPRÊTE

C’est un chantier silencieux et louable

qui se bâtit en coulisse

et dans la régulière scansion

de la maison qui s’apprête,

bât le pouls en excès raisonnable

et sans malice

sur des viscères au diapason

et au secret de ce qui se projette.

Vecteurs de ventres vierges

à contrer les errances revenues

de leurs prisons successives,

les corps ploient comme des arbres ivres

de soleil aux artères traversées d’expérience.

Au bout de la route effacée

reverdit le terrain de l’enfance

regagné pas à pas sur l’ignorance

à qui l’on a donné un nom.

Et on reste là à écouter

le rouge battement

d’une terre qui donne raison.

Barbara Auzou

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La Maison Qui S’apprête – Niala  –  2018 – Acrylique s/ toile. 61×46

PLEINE EAU


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PLEINE EAU

Le cri d’un coq traîne par les rues vides, dans cette chaude après-midi de juin où il n’y a personne.
Le silence, profond comme un grenier à blé abandonné, gorgé de chaleur et de poussière.
Quel désœuvrement sous les voûtes basses de ces tilleuls, sur ces marteaux de portes où bâillent mille gueules de bronze !
Quel après-midi de dimanche distingué, qui fait rêver de gants noirs à crispins de dentelles aux bras des jeunes filles, d’ombrelles sages, de parfums inoffensifs, des
steppes arides du cinq à sept !
Seul un petit nuage, alerte, blanc, — comme le nageur éclatant porté sur l’écume ombre soudain de stupidité la foule plantée sur la plage — couvre de
confusion tout à coup le paysage endormi et fait rêver d’extravagance au fond de l’avenue un arbre qui n’a jamais encore volé.

Julien Gracq

 

Illustration: L’Eveil des formes encloses (Auto-portrait) – 1982 – Niala – Huile s/toile 100×81 – Collection Laure Calmette

NOUVELLE-LUNE


NOUVELLE-LUNE

Le soir prépare l’herbe tendre du matin

Comme une terre d’asile transitoire

Où les couleurs s’éprouvent aux mains

Et au langage de l’arbre familier

Qui réclame un nouveau départ

À la feuille obstinée portée en collier.

 

C’est le chant fragile d’entre-deux nuits,

La crête rouge incendiée

Sur la scie sensible de l’initiation

Et déjà l’enveloppe quotidienne du corps

Se plie au troublant exercice de la disparition

Au souffle bleu d’une surface lavée

À bâtir partout son territoire

Contre la terre mouvante des hâtives fondations

Contre l’orgueil émacié de la lune et ses marées.

 

Les fleurs fugitives ont empoigné un pan du ciel

Et ne connaissent ni le regret

Ni la crainte sèche des lendemains.

Elles peignent du champ des possibles le robuste crin.

 

Les sabots de la traversée martèlent

Notre histoire et trouvent refuge dans le bouquet.

 

Barbara Auzou

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Nouvelle-Lune – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 65×54

VOICI 3 NOUVELLES PAGES A CE BLOG


 

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VOICI 3 NOUVELLES PAGES A CE BLOG

 

Je viens d’ouvrir trois nouvelles pages  et vous invite à les suivre en y laissant la trace de  ce qu’elles vous inspireront.

1 – AUTAN OCCITAN

Réunissant l’ensemble de la création commune de Barbara Auzou et moi-même.

 

https://alaindenefleditniala.wordpress.com/autan-occitan/

 

2 – LES JARDINS SUSPENDUS DE BARBARA AUZOU

Recueil de poèmes de Barbara Auzou.

 

https://alaindenefleditniala.wordpress.com/les-jardins-suspendus-de-barbara-auzou/

 

3 – L’EPOQUE 2018

Une série des dernières oeuvres de Niala

 

alaindenefleditniala.wordpress.com/lepoque-2018/

 

 

Les liens sont dans la barre du haut

 

Merci  d’avance et à bientôt…

 

Niala-Loisobleu – 14 Août 2018

 

 

 

AUTAN OCCITAN (Vidéo)


AUTAN OCCITAN (Vidéo)

La mer malmenée par des écraseurs caniculaires a ramé pour grimper la montagne dans un refuge d’ubac. Il faut tenir le sel vivant. Trop de rapaces mécaniques, robots aux yeux bridés qui limitent le champ visuel sont en vente libre. Pour respirer la mélopée marine, Barbara, a mis l’image en musique. Un chant catalan au tempo du vent d’autan, ne pouvait qu’hâler à merveille.

Les poèmes viennent enlacer les couleurs de Corbières, à travers monts, pierres, vignes et gorges au filet d’une voix d’ô…c’est hautement complémentaire . Un bien beau travail ma Barbara, merci…

Niala-Loisobleu – 12 Août 2018

AUTAN OCCITAN 10


AUTAN OCCITAN 10

(Autan-Occitan est une série de 10 tableaux de Niala à partir desquels Barbara Auzou a écrit 10 poèmes. Il s’agit donc d’une oeuvre commune de deux auteurs indissociables.)

Désolés d’une ancienne ignorance

Tapie sur l’autoroute des deux mers

Entre robes de ciment et parfums lourds de vacances,

Il fallut renouer avec la matière,

Avec les objets célébrer la secrète alliance

Et sous un vieux soleil fatigué de son itinérance,

Rejoindre la maison debout, l’irréfutable,

Le rythme des rafales et les rumeurs de la mer

Pour mûrir le vertige cathare sur des coteaux instables.

S’il faut périr par le feu ou par le fer,

Nous poserons la pierre ultime au faîte d’une forteresse imprenable

Et les oiseaux que vous jetterez  dans le feu de nos âmes,

Chanteront encore, chevaleresques, les valeurs occitanes

Attentives aux gestes de la terre et à ses signaux émus.

Une odeur de cendres monte de la poussière nue.

À la promesse d’exister les Corbières se font parfois inhospitalières

Et l’encre première hésite à sa source pour parfaire son eau

Qui glisse à nos genoux de cailloux clairs et au cep de notre dos.

Au plus fort du silence et avec son entière approbation,

Nous suivons des roches de schiste la nécessaire procession

Qui, palier par palier, nous ouvre le chemin de la maison dernière.

Barbara Auzou

Autan Occitan 10 – Niala – 2018 – Acrylique sur toile 46X38.

 

Les Corbières pays natal , on peut dire quelque part de Nous. La maison-mère-mer, dont on a sorti la vipère pour faire entrer l’oeuf de naissance du monde d’ailleurs, celui de notre absolu poétique. Cette oeuvre est du bas au haut, montante, amarrée, pierre de voyages, oiseau-lyre, papier mâché au moulin à marées. Osmose, tes mots arc-boutent mes couleurs dans la m’aime forme constructive. Un bonheur c’est peu dire de créer avec TOI ma Barbara. Merci.

Je remercie celles et ceux qui nous suivis et leur dit à bientôt nous continuons.

Niala – 11/08/18

 

 

AUTAN OCCITAN 9


AUTAN OCCITAN 9

 

(Autan-Occitan est une série de 10 tableaux de Niala à partir desquels Barbara Auzou a écrit 10 poèmes. Il s’agit donc d’une oeuvre commune de deux auteurs indissociables.)

 

Au chemin qui serpente vers nos racines obscures,

nous opposons la fière citadelle de nos corps,

ses parfums de miel et de fruits mûrs

et le regard de l’échanson qui nous évite

connaît le prix de notre labeur,

la splendeur muette des récotes inédites.

Acclimatés au faîte de l’étonnement

et à la vierge attraction d’une terre de pierres,

nos longs cheveux défient le ciel d’une muraille éphémère.

Aux ceps des humeurs capricieuses du vent,

nous nous affairons à libérer les soleils prisonniers

entre le rameau d’hier et la sève du maintenant

et s’arc-boutant sur la fraîcheur des torrents,

nous redonnons la rondeur à la vigne et aux visages

le sucre du vivant.

 

Barbara Auzou

 

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Autan Occitan 9 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 46×38