CES GOUTTES A LA SOIF INASSOUVIE


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CES GOUTTES A LA SOIF INASSOUVIE

 

Le canal se borde et ne peuplier

un chaland chargé d’état d’âme se tire comme un batelier  au lé

sur la tête d’une armoire sans pharmacie, un vol d’oies sauvages appelle à s’y joindre.

Devant cet ocre qui court sur les hanches de la colline quelques pensées font devanture de chrysanthèmes autour d’un jardin d’enfants. A pigeon vole. La coulée verte se répand sous tes fesses devant le chien qui tient garde pendant que la main ligne de vie, un doigt dans l’encrier, un autre sur la palette, l’accordéon tord ses reins en pulsions fertiles le long de nos rues, sa courbe de parturiente met au monde un air respirable.

Les tâches qui te retiennent ne parviennent pas à mettre en marge un programme qui dérange, la mer devant la porte ne montre que l’étal exhibitionniste du port, richesses qui ne savent même rien d’autre que s’accrocher à quai, alors que notre pauvreté nous procure l’art de naviguer en pénétrable. Le sémaphore devant la côte sauvage nous guide nus sans que le froid ne nous sommes de retourner au show d’une vie pleine d’un quotidien ordinaire grouillant d’indifférence. Nous sommes tellement l’un de l’autre que la proximité ne peut user notre partage. A voir de loin rapproche comme ne peut savoir ce qui compresse de faux transport métropolitain.

Les planches de bois flotté ont noyé les cris inhumains du débit arboricole des scieries. La montagne téléféérique panoramise les baies fruitées  qui sentent la garrigue et le poil de l’animal qui y jouit, le corps encorné au mouvement éternel d’un levé de poussières.

Entends ce cri qui n’est que le rebond de la nuit des temps, nous sommes d’ailleurs…

 

Niala-Loisobleu – 1er Novembre 2018

NOTRE JARDIN BLEU 7


 

NOTRE JARDIN BLEU 7

Ce que tu sais

Du monde

Et de l’abominable

Que tu me tais

Le grand coq de la lucidité

Me l’a chanté affable

Au seuil d’un matin comme une ronde

Improvisée sur l’obscur sillon

De la nuit des grands poissons

Morts en l’absence de soleil.

Alors, viens , dansons

Fais-moi bleue pareille

Et investie d’un pas convalescent

A épuiser la route de vœux brûlants.

Donne- moi des oiseaux à renaître

Qui coupent court à la rumeur des fenêtres

Trop ouvertes sur un monde si aigri

Et contre l’indécence

Qui suinte à la cuisse blanche de la jalousie

Vois encore comme on danse

Et comme encore on a surpris

Le grand pavot qui somnolait dans la poisse des fleurs.

Comme on défroisse les peurs

Dansons.

Comme on demeure debout sur des terres d’angoisse

Dansons.

Rien ne devance la couleur.

Barbara Auzou

 

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Notre jardin bleu 7 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 61×50

LA SEMAISON


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LA SEMAISON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous voudrions garder la pureté, le mal eût-il plus de réalité.

Nous voudrions ne pas porter de haine, bien que l’orage étourdisse les graines.

Qui sait combien les graines sont légères redouterait d’adorer le tonnerre.

II

Je suis la ligne indécise des arbres

où les pigeons de l’air battent des ailes :

toi qu’on caresse où naissent les cheveux…

Mais sous les doigts déçus par la distance, le soleil doux se casse comme paille.

III

La terre ici montre la corde.
Mais qu’il pleuve un seul jour, on devine à son humidité un trouble dont on sait qu’elle reviendra neuve.
La mort, pour un instant, a cet air de fraîcheur de la fleur perce-neige…

IV

Le jour se carre en moi comme un taureau : on serait près de croire qu’il est fort…

Si l’on pouvait lasser le torero

et retarder un peu la mise à mort!

V

L’hiver, l’arbre se recueille.

Puis le rire un jour bourdonne et le murmure des feuilles, ornement de nos jardins.

Pour qui n’aime plus personne,
La vie est toujours plus loin.

VI

ô premiers jours de printemps jouant dans la cour d’école entre deux classes de vent!

VII

Je m’impatiente et je suis soucieux :

qui sait les plaies et qui sait les trésors

qu’apporte une autre vie?
Un printemps peut

jaillir en joie ou souffler vers la mort.


Voici le merle.
Une fille timide

sort de chez soi.
L’aube est dans l’herbe humide.

VIII

A très grande distance,

je vois la rue avec ses arbres, ses maisons,

et le vent frais pour la saison

qui souvent change de sens.

Une charrette passe avec des meubles blancs

dans le sous-bois des ombres.

Les jours s’en vont devant,

ce qui me reste, en peu de temps je le dénombre.

IX

Les mille insectes de la pluie ont travaillé toute la nuit; les arbres sont fleuris de gouttes, l’averse fait le bruit d’un fouet lointain.
Le ciel est pourtant resté clair; dans les jardins, la cloche des outils sonne matines.

X

Cet air qu’on ne voit pas porte un oiseau lointain et les graines sans poids dont germera demain la lisière des bois.

Oh! le cours de la vie entêté vers en bas!

XI

Le fleuve craquelé se trouble.
Les eaux montent et lavent les pavés des berges.
Car le vent comme une barque sombre et haute est descendu de l’Océan, chargé d’un fret de graines jaunes.

Il flotte une odeur d’eau, lointaine et fade…
On

tremble, rien que d’avoir surpris des paupières qui s’ouvrent.

(Il y avait un canal miroitant qu’on suivait,

le canal de l’usine, on jetait une fleur

à la source, pour la retrouver dans la ville…)

Souvenir de l’enfance.
Les eaux jamais les mêmes,

ni les jours : celui qui prendrait l’eau dans ses mains…

Quelqu’un allume un feu de branches sur la rive.

XII

Tout ce vert ne s’amasse pas, mais tremble et brille, comme on voit le rideau ruisselant des fontaines sensible au moindre courant d’air; et tout en haut de l’arbre, il semble qu’un essaim se soit posé d’abeilles bourdonnant; paysage léger où des oiseaux jamais visibles nous appellent, des voix, déracinées comme des graines, et toi, avec tes mèches retombant sur des yeux clairs.

XIII

De ce dimanche un seul moment nous a rejoints, quand les vents avec notre fièvre sont tombés : et sous la lampe de la rue, les hannetons

s’allument, puis s’éteignent.
On dirait des lampions lointains au fond d’un parc, peut-être pour ta fête…
Moi aussi j’avais cru en toi, et ta lumière m’a fait brûler, puis m’a quitté.
Leur coque sèche craque en tombant dans la poussière.
D’autres

montent, d’autres flamboient, et moi je suis resté dans

l’ombre.

XIV

Tout m’a fait signe : les lilas pressés de vivre

et les enfants qui égaraient leurs balles dans

les parcs.
Puis, des carreaux qu’on retournait tout

près, en dénudant racine après racine, l’odeur de femme travaillée…
L’air tissait de ces riens une toile tremblante.
Et je la déchirais, à force d’être seul et de chercher des traces.

XV

Les lilas une fois de plus se sont ouverts (mais ce n’est plus une assurance pour personne), des rouges-queues fulgurent, et la voix de la bonne quand elle parle aux chiens s’adoucit.
Les abeilles travaillent dans le poirier.
Et toujours demeure, au fond de l’air, cette vibration de machines…

Philippe Jacottet

 

CE SOIR POUR TOI

Depuis ce lointain avant-hier que je marche voici le jour. Brel aux fenêtres, la Marquise au perron. Il pleut de plus à sot et contresens, la sécheresse ayant atteint l’homme avant de toucher taire.

La mer je l’ai vu avant d’en sortir, ça j’en suis sûr. Celui qui me demanderait pourquoi aurait pas l’ombre d’une lumière en retour. Et comme sur une plage où il n’y aurait que Toi émoi, la montagne se tremperait les pieds dans l’eau. Toujours avec le vent. Une relation entre la voile et la robe, quand on baisse la première on avance au sommet en remontant l’autre.

Les réverbères s’entendent bien avec les quais, l’eau les doublant dans le bon sens. Où vont la lumière, l’eau et le quai il s’avère que le voyage ramasse de la floraison des toiles. Et puis cette passerelle de devant l’Institut où l’Académie Française siège, regarde le Louvre droit dans le yeux, pas peur de lui reprocher des fautes de France en nombre. Mon quartier t’en fais partie. Histoire de lune qui colle l’autre au trône métallique, tendre comme la paille. La chambre de Vincent dans un coin de ban sociétal. On arrive pas à l’odeur par hasard, on passe pas à côté si on est nez pour vivre. Aisselle du mâtin, tu la connais ? L’arbre à soie c’est à peine à un écart  de la menthe sauvage.

Des enfants font leurs classes, la poésie reprend son air de mendiante.

Pendant que le pigment gagne la forêt, genre rocher de Fontainebleau, le minéral s’en paye, il n’y a plus qu’à emmancher du poil et t’as un pinceau qui peut te rejoindre où que tu sois, tu le fais écrire. Quand ça a commencé on avait le même coq pour lever le jour par les deux bouts, un peu bridé des yeux, mais sans les lèvres rabattantes d’un triste théâtre. L’origine quand le grain sait s’y prendre c’est aussi parallèle que le rail. Les vaches , un train et un Capitaine qui normande le décor est planté y a plus qu’à entrer en scène.

Les seins lots ça iroise comme une manche de set à rôle en garrot.

Absolu, le mot est tellement plein de tous les espoirs qu’on pouvait pas passer à côté. L’art s’y mêlant voilà de quoi tenir les plus grands vents. Surtout ceux qui forment les vagues scélérates en tempête. Ton prénom de chanteuse connait les ficelles de Pantin. Il était une foi, voilà ce qui résume tout. Etant donné que la notre c’est l’amour, c’est envers et contre tout ce qui s’y oppose: QUE DE LA  VIE.

Niala-Loisobleu – 28 Octobre 2018

TRACES


 

 

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TRACES

 

Je t’ai vu surgir au terme d’un Autan le dire plutôt que d’y rester seule puisque des Corbières tu me fis venir à Toi comme l’aube vient avec son soleil.

Sido

« Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraise, les cassis et les groseilles barbues.
À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion…
Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son oeuvre, – « chef-d’oeuvre », disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillé sur les autres enfants endormis.
Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon soûl, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…» Colette

Et vînt L’EPOQUE 2018, fertile comme pas une jachère imaginerait se fire engrosser.

T’y voilà

Saches ô combien ta main a l’empan de la fée de l’écriture et comme je la serre et t’aube en récompense.

 

Niala-Loisobleu – 22/10/18

NOTRE JARDIN BLEU 6


NOTRE JARDIN BLEU 6

L’aube a soulevé ses aisselles

dans l’heure silencieuse pour suspendre

ton image unique aux feuilles du tremble

et l’étoile feinte des séductions charnelles

s’entretient avec le vent de choses éternelles

dans le tendre jardin de la paix blonde.

 

Des mains neuves et sans mémoire

cueillent l’orange bleue du jour

et s’émeuvent de l’amer savoir du monde

en recul sur la vie, en recul sur l’amour.

 

C’est l’heure du pavot et de la cérémonie des coffrets

et l’enfant fiévreux de ton regard rampe

inquiet entre la persistance et l’origine,

s’allonge au berceau tressé de ses racines;

au front, une moiteur que ma main de menthe éponge.

 

Aussi longtemps que s’allumeront les lampes

sur le feu et la faim, la fleur de mon genou

s’offrira comme l’ultime rampe

qui mène aux marches humides de nos songes.

 

 

Barbara Auzou.

 

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Notre Jardin Bleu 6 – 2018 – Niala – Acrylique s/carton toilé 55×38, encadré

 

 

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Tracé


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Tracé

 

Le murmure de ton échine au franchissement

un troupeau de chevaux surveille la route

les paroles du dernier métro gardent le transport en station

en choisissant l’échelle je découvre le secret de ton dessous que le mystère tient nu

dans l’envol des oiseaux un échafaudage de maison suit le plan de tes mains. Odeur de peau au pouls brûlant,  comme un sac cousu à points francs…

 

Niala-Loisobleu – 19/10/18

NOTRE JARDIN BLEU 5


 

NOTRE JARDIN BLEU 5

 

Puisque tu me regardes

Tu sais que les ombres qui s’attardent

Ne peuvent rien contre nos plus fiers chevaux

Lancés à l’assaut de la clarté apaisée

Et que le sabot au sablier

Comme des enfants de grand sommeil

Nous sommes partis pour rester

Par le murmure et le reflet

Fidèles aux fruits vermeils

Et à l’eau volage déroutée

De son lit convenu.

 

 

Puisque tu me regardes d’un oeil nu

Comme une fleur retournée sur la fraîcheur de la terre

Tu sais comme la beauté mène l’obscur à la lumière

Et que rien ne peut la déranger

Qu’un coeur martelé d’un savoir obtus

Porté sur des couches de vêtements usés.

 

 

Le jardin bleu a franchi la fenêtre de la chambre

Comme on s’ajuste aux choses de toujours

Et le ventre des collines a revêtu son ambre

Pour enjamber la margelle du jour.

 

 

Comme un grave écho de toi

Attendant son retour

Regarde-moi.

 

 

Barbara Auzou

 

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NOTRE JARDIN BLEU 5
NIALA/2018
Acrylique s/carton toilé 46×38
Encadré

LABEL LETTRES


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LABEL LETTRES

Dédicace à B.A. qui ce matin m’a soufflé le souvenir d’un mètre à panser

 

Si la porte n’avait pas entrebâillé son galop au virage d’Auteuil, j’aurais jamais su qu’il était de tempérament si gai. Un joueur d’échec en bois qui au réveil enfourchait son bidet en se prenant pour une autre.

Sur le dos du bureau le grand-boulevard plein d’encre éponge les nouvelles éculées comme celles qu’on invente faute d’avoir quelque chose à dire.

De sa bouche en cul-de-poule on aurait eu du mal à croire à la vérité, qu’elle faisait rosière dans la vie.

Il y eut soudain un étrange silence quand la diligence s’arrêta au relais avant les quatre-chevaux partis en premier.

L’amant dans le placard éternua avant l’étroit coup du gendarme quand de la tringle du rideau tomba  la femme du cornac en criant : « Je veux en corps mon ailé fan rose ».

Ainsi fond la frigide banquise à la rencontre du remonte-pente qui l’attire à elle comme l’officiel a plus court.

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Niala–Loisobleu – 11/10/18

ENTRE TIEN EMOI 32


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ENTRE TIEN EMOI 32

Les morceaux d’un entourage aux quatre coins. Que l’horizon en est devenu obèse sans sa ligne. Au point que des puanteurs se déguisent en N° de Chat-Nesles. Mélange à l’indécence, con fusion amorale, pornographie de la pureté, on va à la butée du noir…J’ai pas dormi. Besoin urgent de rassembler ce qui de Nous fut dévoyé insolemment. Sans permission.

Libre-arbitre, tolérance sont des vertus qui ne peuvent en aucun cas être galvaudées. La bêtise s’apprête à se faire reconnaître, c’est un édit de roi qui n’hante pas ma République.

La canicule détruit tout sans pitié, le réchauffement de la planète est le paradoxe le plus fort de l’homme-absurde. Plus il s’évertue à faire en sorte, plus la glaciation entre en son coeur. Comme Saturne il fait voeu de manger ses enfants.

Je suis triste

on voudrait écrire la Poésie sur du papier-chiottes

Peindre de la merde en tant qu’Art de la toile

Comme si le Jardin-Terre n’était  plus rentable qu’à exploiter la drogue

Dans mon coin d’idéal

où tu es venue

ma Muse

rejoindre bien d’autres concepts, il faut que nous protègions cet absolu

ma Barbara.

Il est menacé d’incompréhension.

Niala-Loisobleu – 9 Octobre 2018