JUSTIFICATION NIHILISTE DE L’ART
Voici ce que Sénèque m’a dit aujourd’hui :
Je suppose que le but soit l’anéantissement total du monde, de la demeure humaine, des villes et des champs, des montagnes et de la mer.
L’on pense d’abord au feu, et l’on traite les conservateurs de pompiers. On leur reproche d’éteindre le feu sacré de la destruction.
Alors, pour tenter d’annihiler leurs efforts, comme on a l’esprit absolu l’on s’en prend à leur « moyen » : on tente de mettre le feu à l’eau, à la mer.
Il faut être plus traître que cela. Il faut savoir trahir même ses propres moyens. Abandonner le feu qui n’est qu’un instrument brillant, mais contre l’eau inefficace. Entrer
benoîtement aux pompiers. Et, sous prétexte de les aider à éteindre quelque feu destructeur, tout détruire sous une catastrophe des eaux. Tout inonder.
Le but d’anéantissement sera atteint, et les pompiers noyés par eux-mêmes.
Ainsi ridiculisons les paroles par la catastrophef — l’abus simple des paroles.
Francis Ponge
Le clown blanc dévoré par le rire d’une péripatéticienne
Georges Rouault
Ce visage de cheval borgne conduisant à l’équarissage
Soutine
L’écuyère de la période rose en proie au déferlement sous Guernica
Pablo Picasso
Ô le pont que ce Cri rive
Munch
La cour relevée de miracle ou l’écrasement de l’enceinte Jeanne Hébuterne
Amédéo Modigliani
En vie de peindre la vie, la vie, la vie et l’amor à garder en étoile…
Pas, oh non pas Buffet, ni Soulages
Niala-Loisobleu – 10/08/18

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