OBLIVION


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OBLIVION

Je laisse aux amarres distendues le cri de la sirène

à quai du dernier appel

Derrière les grilles

le port n’en demeure pas moins altier, assez d’odeur reste accrochée à la crémaillère de l’âtre des pierres

Sur la buée de mes lunettes un dois, ultime volonté, dessine des caresses, derme-papier mâché des ongles du désir, photos d’un passage à gué entre les cuisses d’une vallée. Instants allongés d’heures

Le crachat des chameaux n’a pas atteint la rive de l’oasis, il reste  assez de source bleue à boire dans l’encrier

mots à la régalade d’un baiser

Ces points de suspension reconnais que tu en ignorais tout, occupé que tu étais à t’exclamer. Parenthèse. Ne vois que la roseur du coquelicot brun, s’ouvrir comme une grenade andalouse au fond du bassin d’eau vive

A l’enfoui des broussailles des chuintements marécage annoncent la proximité du delta. La vierge s’ouvre au seuil de la cérémonie d’initiation

Nos pas de danse se lovent autour du tronc. Reptiliennes étreintes. La lèpre des hauts-murs gris s’écaille. Roseur arrosée. un seul glissement de lime coupe l’astreinte des barreaux

T’oublierai-je d’un écart de conduite

d’une détrempe ayant ignorée l’oeuf

ou bien d’un vent mesquin répugnant à reconnaître sa puanteur ?

Voici face à face,  mon ombre avec sa lumière

coup de gong

l’eau claire sort la bulle d’air. Libre altitude où tendre le pavois de nos couleurs au sommet du stupa à flanc de montagne. Or au couchant des offrandes

Renaître

Comme la peinture sèche qui repousse opiniâtrement au vert des doigts, en ne retenant de la gerçure que la volonté de parvenir au sommet de l’escalade.

Niala-Loisobleu

30 Novembre 2015