LES FENÊTRES FICTIVES


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LES FENÊTRES FICTIVES

 

A Barbara

 

Suspendue des cintres  une bornée toile de fond punaise son incompréhension. Que de détournements pour itinéraire. Cette blessure saine couronne la fourche primitive de son sillon fertile qui pointe en pyramide l’Arbre de Vie.

Les brouillards percés  de fictives fenêtres  diffusent en boucle un programme d’initiation à la violence entrecoupé de spots pornographes transformistes, l’enfant marque-page son catéchisme de dérision refusant de porter d’autre habit que celui de Zorro.

Le feu en appelle à brûler ce vaisseau d’armada colonisatrice.

La Lumière ne se cache pas, on la perçoit ou on en demeure aveugle et sourd. Les faux-lamparos coulent toute formes de pêche.

N’entrevoir de l’Homme qu’un produit hermétique dont on tirera les meilleurs rapports tout en omettant de préserver sa planète n’est plus un danger c’est une ineptie déclarée.

Serait-ce devenu une idiotie que vouloir aimer au sens littéral  que je me ferai davantage pugnace, ruant des quatre fers et hennissant à  tous et tout ce qui viendrait y mettre obstable par erreur de jugement, non-voyance, désaveu, mépris, incompétence, abus.

La sérénité de vouloir traverser sans demander la permission. Au nom du savoir comprendre, du goût de choisir, de la tonalité du trait, de la musicalité du corps, de ce naturel poétique qui à seul le pouvoir de transcender et de s’élever du marécage. Je crois même malade.

Niala-Loisobleu – 07/01/19

 

L’ÊTRE A L’EPREUVE DE LA « TOTONOMIE »

Je rentre dans le ciel bleu
D’où chutent les circulations lentes
Du soleil
Que n’apprivoisent pas celles
Plombées mais galopantes
Des véhicules en proie
A de vertigineuses
Courses
Vers des horizons serrés
Par des ailleurs
Improbables
Pour un temps apparemment libéré
Du travail – mais
Qui convoie
A l’oubli de l’hier

Mais se retrouver hors des ombres
Conduit combien d’hommes
A ne rien voir
Des variations de la lumière
Qui pourraient rythmer
Pour eux
Une passe lente du temps

Serait-elle vraiment ailleurs
Et pour combien d’hommes fiers
De leur autonomie ?
Lignes de fuite pour échapper
Ne serait-ce qu’un jour de plus –
A la fixation par la vitesse aveugle
De l’intime et secrète vie
De leurs désirs

Non ! Prendre au calme soleil
Prendre à ce jeu d’ombres et de lumière
Glaner tranquillement sa durée
Ses formes en douces stries
Variables et musicales
Sur les murs
Secrets
Sur les fenêtres sorcières
Sur le macadam
Fiévreux
Sur les herses d’arbres dénudés

En saisir ainsi de l’inamovible
Règne courant immobile
Du travail :
L’univers des songes et laisser
Fluctuer le sauvage
Cours du monde

Ne pas tomber dans ce semblant imperturbable
Et obscur – d’une réalité dévolue
Au trafic
Mais l’oubli qui ne crie pas
Qui ne chante pas ? :
L’oubli de l’oubli
Fondu
Dans un soleil comateux de l’être
Il court vers les nids
Repus
Du laisser paraître

O Temps des vitesses qui ne s’accordent
Qu’avec la rotation à sens perdu
Fermé à tout horizon
De la ville !

O Temps de tous les paraîtres
Infirmes de leurs pensées oubliées
Vite – très vite !

Le trafic est là
Mais la totonomie se blesse
Dans les fractures
Insondables
Des cœurs
Ah ! Lancer son char comme en triomphe
Total de l’autonomie

Chaque course en vedette de soi-même
Chaque voyage charriant les nerfs
A bout de corps fendus
Dans l’enfer
Du mobile tendu
Par la soif
De la fuite
Sans rémission autre
Que l’infecte paradis
Du tout consommable

Et cela consume – paralyse
Pensée- Amour – Désir
Et cela tue le possible
Partir à jet continu
Éjaculer l’instant
Comme si c’était
A chaque fois
Le dernier soupir des dieux
Ne jamais entrevoir
Un ciel autre
Que dans la tempête intériorisée
De l’oubli de l’oubli
Pourtant … Ah ! Couper court à tout ce fictif
Devenu réalité et … :
Traverser l’instant
Jusque dans la fidélité
A l’éveil
Où demeure tout guetteur
De tout hasard
Constructif

Chercher cependant la chair des âmes
Comme si jamais elle ne devait
Scissionner
Et … Là – dans la présence au monde
Pourrait alors souffler
Aux lèvres
Le doux bruit
Du temps d’un baiser
Livré aux passades concrètes
Du désir demeuré
Désir

Mais trop attendre et juste vouloir
Sauter dans la jouissance
Dès que l’on vous
L’ouvre :
Cette porte – c’est se livrer
Aux promesses du trafic
Et courir tout droit
Vers la désespérance ! O Combien
Obsédante avec sa nostalgie
Des songes jamais
Réalisés que
Dans l’aboiement feutré
Du plaisir arraché
Au long désir
Pour décharner ce qui pèse :
Cette indépendance
Solaire
D’un corps demeuré corps
Dans la pensée

Alain Minod

GRAIN D’AILE


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GRAIN D’AILE

Brillant d’avoir été au frais, sorti en commençant à chauffer le soleil tenait d’abord à éclairer. C’est vrai les intentions n’ont pas toujours l’apparence du regard que l’on peut avoir.

J’ai allumé l’atelier de l’intention de franchir, il n’a pas crispé , pourtant on dirait qu’il glace j’allume aussi Mozart, entre fous on s’entend mieux.

Que le bleu mette en marche, juste ses ouvertures de rues dans cet espace infini d’un quartier inhabité de tours dévoreuses. La barque tremperait aux cuisses du confluent, la pureté retenue au bief du moulin à marées. Le bruit du lit de la rivière, ne froisse pas les bras.

Niala-Loisobleu – 03/11/18

ENTRE TIEN EMOI 29


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ENTRE TIEN EMOI 29

 

Une table bistro, quelques chaises et loin à côté l’air de la mer gonflant une peau de biniou, me voici mettant du coeur à construire.

Dans l’endroit de rencontre j’extrais les pierres. T’as vu la forme que la maison me donne, ça fait toit dans mes bras il pleut faire mauvais temps, m’en fou.

Niala-Loisobleu – 25 Août 2018

 

Sans alcool, ni moquette mes chers parents je vole…


QUEENOFCLUBS

Sans alcool, ni moquette

mes chers parents je vole…

Le Bleu, Bleu-Bleu, en corps plus BLEU

je l’as tiré de l’armoire de toilette

 

Sur l’étable à repasser

dans la paille l’âne couve le boeuf qui embouche le cornet d’une jamsession

sans que ça fasse un pli

 

Quand l’Oiso  refait son peint quotidien, le bleu-défense-passive des carreaux fait place à ceux de la nappe

du déjeuner sur l’herbe

le p’tit-vin-blanc attrape le doux Jésus par l’oesophage et que j’te pelle de ma langue camembert confisquée à l’oestre

pourquoi on marcherait dans notre ombre dans un pareil soleil qui n’attend pas minuit pour le ben si on s’foutait à poil

Oui, je laisse pleurer mes doigts dans la couleur….je vole en poisson !

 

Niala-Loisobleu – 30 Janvier 2018

UN BON JOUR


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 UN BON JOUR

Opaque étoilé. Entre les montants du châssis des tempes, le marteau de la pensée brise la cécité.

On sent sans voir, dans cet état animal, qui met aux naseaux des yeux perçants, et aux yeux le touché de l’odeur à pister. Rien n’est tout à fait clair, le lucide s’infiltre dans tous les pores du flou. C’est pour moi, le moment où le cerveau passe le relais au coeur. Préemption naturelle.

L’oeuvre est présente, et elle me pénètre pas à pas. Déshabillage sans effort, sans fausse pudeur de l’intellect. Le raisonnement n’a pas la faculté de conduire à la Beauté. Il en masque l’essentiel, la partie cachée. Le creux où en passe d’absolu il mûrit. Par macération de l’instinct gardé animal.

Je suis programmé comme tout un chacun. C’est bien pour aller chercher le pain, faire pisser le chien, dire « Bonjour, comment ça va », sans que ça engage en quoi que ce soit. Merci M. Pavlov….

Et j’arrive devant la toile blanche. Cet espace aux côtes supposées définies, est en réalité une ouverture sur l’infinité des possibles. Je peins, rien de ce qui m’entoure au plus près ne figure sur la toile, l’ouvrage s’est introduit à l’intérieur d’une cavité inaccessible à la vue. La relation se veut intime. Le cerveau réunit les compétences dans son espace émotionnel pour donner carte blanche à l’innocence, qui prend le haut commandement des opérations. On accède pas au mystère par d’autres voies que celles du sensible.

Mes doigts touchent sans distance, sans obstacles de tous ordres, l’impalpable, le méconnu du raisonnement. Mes doigts trempent dans l’encre.Le sang de ma Muse. L’acte est charnellement spirituel, c’est l’union transcendante,.Elle a les pieds en Baie de Somme, je la salicorne Atlantique, les frissons qui rident la dune-peau en biseau, le piquant de l’oyat au violet du chardon – nous sommes dans les claies par le vide des barreaux du portail, musique du vent, moulins à eau – les arbres tendent l’oreille, le radeau flotte sur la canopée, un sherpa affranchi confie le courrier aux galops des chevaux sauvages, abreuvés par nos couleurs broyées aux mortiers des ventres assemblés. Des chiens aux têtes de gueules cassées d’un holocauste mordent pour chasser le faux-semblant. Les barbelés doivent être coupés avant les lauriers. Et les miradors débranchés des engins à rafales. Sais-tu qu’il peut venir une érection à tête-chercheuse en peignant ? Les moments de la licorne où ça pointe, disais-je quand j’avais des élèves à poil devant le modèle encapuchonné. Le saute-à-tout-crin sortait, décontenancé d’avoir perdu ses railleries. La couleur de Blanche sortait son arc-en-ciel du cumulus,..à dire chut sans remuer les lèvres. Les puanteurs de métro au levé du jour, et les passées 17 h se disloquent dans la nuit des tunnels. Ce bruit de rail du grincement des dents devient luge. Tout ça pour ne pas dire…

Ce jour, un rayon de soleil m’a tiré de dessous la marquise, je ne lui ai pas demandé des nouvelles. Ce que je vais vivre est affaire d’atelier. Du travail sur l’amour à poursuivre.

Niala-Loisobleu – 22 Janvier 2018

Le Jardin Retrouvé


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Le Jardin Retrouvé

De tous vents

Terres connues nouvelles semences

A pics défis

Eaux mortes

Sables émouvants

Carreaux des marais

Furie ventre marin

Fantasme mûri dans la ferveur de l’estran

Creux  d’aisselle, glissade du sein qui jongle avec l’autre autour de l’aréole, soucoupe lancée en toupie

La touffe d’un go aimons gardant la crevette accrochée en son varech

Viendra l’amplitude du compas des cuisses en sécante de la spirale des hanches

Alors les fesses se projetteront sans fausse-honte au lointain qui refuse de se taire, tout dans le don de la course qui remue les fragrances des chaleurs animales barattées dans le vaisseau rompu d’amarres qui dénie l’encre flottante

C’est le seoir qui pousse  à la crête, le coq à chanter sans retenues les vérités tues. Moments avalés dans un étouffement, non-dit involontaire, sournoise intention d’ailleurs, jalousie hideuse projetant le détournement du naturel.

Aimer vivre en peignant libre.

Niala-Loisobleu – 16 Novembre 2017

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LE JARDIN DE NIALA

9 Rue de la Chaume

16100 BOUTIERS-SAINT-TROJAN (Cognac)

Tél. Mobile : (33) 06.84.19.18.49

http://www.niala-galeries.com

Exposition Permanente

Entrée Libre tous les jours même le Dimanche

Les Rêves Sont En Nous


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Les Rêves Sont En Nous

Tous les rêves, tous les rêves que l’on a partagés
Tous les rêves, tous ces rêves faut pas les oublier
Tout ce qui nous apporte un peu de redoux

Tout ce qui nous importe s’éloigne de nous

Tous les rêves, tous ces rêves, tous ces baisers volés
Tous ces rêves envolés qu’on a abandonné
Et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout
A présent nous supplient de rester debout

Mais les rêves, tous ces rêves que l’on ne faisait plus
Mais les rêves, tous ces rêves que l’on croyait perdus
Il suffit d’une étincelle pour que tout à coup
Ils reviennent de plus belle, au plus profond de nous…

Aimons les étoiles
Laissons-les filer
Aimons les étoiles

Tous ces rêves, nous élèvent, nous font aimer la vie
Tous ces rêves, ça soulève et ça donne l’envie
L’envie d’un monde meilleur, c’est beau mais facile
De pas commettre trop d’erreurs, c’est bien plus difficile

Car les rêves, car les rêves parfois viennent s’échouer
Et s’achèvent, et s’achèvent devant l’écran d’une télé
Dans un monde qui nous agresse, qui peut vous mettre en pièce
Solitaire dans un trois pièce, tout ce qu’il nous reste…

C’est d’aimer les étoiles
Laissons-les filer
Aimons les étoiles
Laissons-les, laissons-les, laissons-les filer

Tous les rêves, tous les rêves que l’on a poursuivi
Tous les rêves, tous ces rêves pour un bel aujourd’hui
Et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout
A présent nous supplient de rester debout

Mais les rêves, tous ces rêves que l’on ne faisait plus
Mais les rêves, tous ces rêves que l’on croyait perdus
Il suffit d’une étincelle pour que tout à coup
Ils reviennent de plus belle, les rêves sont en nous.
Les rêves sont en nous…

Pierre Rapsat
Et crois-moi j’sais d’quoi j’parle
le rêve
c’est l’acte le plus lucide
à faire
pour mettre du bleu
dans cette vie de merde !
Niala– Loisobleu – 25 Décembre 2016

Seins Phonie


Seins Phonie

Restée accrochée pour quelques heures encore, la fraîcheur de la nuit tient les dernières étoiles aux rames de son jardin. Un morceau de lune se courbe dans le virage imminent. Là-bas les rues résonnent du pas tremblant de quelques noctambules en conflit avec le diurne passage.

Le bleu qui m’a jailli du ventre n’a pas péri en mer depuis hier

il est resté tout humide

La toile en est toujours tendue – on entend toujours le bucheron – taper han  forêt

Profitant de ce qu’il faisait noir dehors, j’ai répandu le jaune à grands renforts

Le couteau glissant sa lame de flux au bord de l’écume, qui n’avait pas quitté la partie douce de l’intérieur de tes cuisses, a bordé ta plaie congénitale. Belle ô Belle, ce que tu peux savoir être femme. Pareille aux larges touffes de ces fougères faisant cortège au chemin, tu canalises la vie  par tige. A ce moment là, entrant dans l’atelier, un vent léger a fait onduler tes mèches pour dégager tes seins de leur lourdeur horizontale. J’ai tout de suite pensé à ce champ matinal où sous la flamme qui lève, les montgolfières se gonflent pour l’envol. C’était vraiment un oiseau rouge de sang qui battit des ailes à la porte.

Laisses-moi chair ouverte que je pose la suite des notes de Nous en partition.

Niala-Loisobleu – 10/09/16

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Ô merci mon Bleu !


Ô merci mon Bleu !

Las de

pris contrepied

entre la pince d’un orage crabe

la maille d’un filet de vent

un ciré à baffes-rafales

Je me suis nu

mis

un soleil de vrai

m’a léché

j’en peins très sincèrement

ceux qui n’ont connu

que le gel

vers glas

d’une chute blanche blocage

Ô merci mon Bleu !

Niala-Loisobleu

7 Février 2016

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