Des Etats de Mon Esprit 1


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Des Etats de Mon Esprit 1

Mon train roule

je ne tire pas la sonnette d’alarme

au TGV

grande vitesse actuel

je remets un train en grande ligne

avec les compartiments qui me reviennent à la mémoire,

comme ça je peux sortir dans le couloir et regarder chaque coin monter au carreau du voyage de mon état d’esprit du jour. Le temps passé est suffisamment long pour parvenir à destination sans passer par des arrêts omnibus. L’an passé a posé un repaire d’alerte sur la mise en place d’une nouvelle société, la France en Marche, qu’ils l’appellent. Qu’il convienne ou déplaise, peu importe, le changement qui a pris place va indiscutablement marquer le futur proche de ses prérogatives. Laissant mon opinion politique sur ce sujet, je m’arrête juste à la question de fond. Il y aura du bon, du mauvais, du rien du tout…mais sûr il y aura. Pourquoi ? Oh, rien de plus simple, à part la force politique du Président, il n’y a aucune opposition pour lui barrer la route. Les mains libres, les mains libres, voilà  un point c’est tout. Alors en avant la réforme de ça, puis de ça et pourquoi pas de ça en plus tant qu’on y est allons-y. On glissera d’un ordre mou à un ordre dur. Avec l’approbation des qui passeront au travers des voies sans panne de barrières. Comme avec l’opposition pertinente de ceux qui savent lire entre les lignes. Et en voiture Simone !

Pas et le Saut

 
Francis Ponge

Parvenu à un certain âge, l’on s’aperçoit que les sentiments qui vous apparaissaient comme l’effet d’un affranchissement absolu, dépassent la naïve révolte : la
volonté de savoir jouer tous les rôles, et une préférence pour les rôles les plus communs parce qu’ils vous cachent mieux, rejoignent dangereusement ceux auxquels leur
veulerie ou leur bassesse amènent vers la trentaine tous les bourgeois.

C’est alors de nouveau la révolte la plus naïve qui est méritoire.

Mais est-ce que de l’état d’esprit où l’on se tient en décidant de n’envisager plus les conséquences de ses actes, l’on ne risque pas de glisser insensiblement bientôt
à celui où l’on ne tient compte d’aucun futur, même immédiat, où l’on ne tente plus rien, où l’on se laisse aller? Et si encore c’était soi qu’on laissait
aller, mais ce sont les autres, les nourrices, la sagesse des nations, toute cette majorité à l’intérieur de vous qui vous fait ressembler aux autres, qui étouffe la voix du
plus précieux.

Et pourtant, je le sais, tout peut tourner immédiatement au pire, c’est la mort à très bref délai si je décide un nouveau décollement, une vie libre, sans tenir
compte d’aucune conséquence. Par malchance, par goût du pire, — et tout ce qui se déchaîne à chaque instant dans la rue… Dieu sait ce que je vais désirer!
Quelle imagination va me saisir, quelle force m’entraî-ner!

Mais enfin, si se mettre ainsi à la disposition de son esprit, à la merci de ses impulsions morales, si rester capable de tout est assurément le plus difficile, demande le plus
de courage, — peut-être n’est-ce pas une raison suffisante pour en faire le devoir.

A bas le mérite intellectuel! Voilà encore un cri de révolte acceptable.

Je ne voudrais pas en rester là, — et je préconiserai plutôt l’abrutissement dans un abus de technique, n’importe laquelle; bien entendu de préférence celle du
langage, ou rhétorique.

Quoi d’étonnant en effet à ce que ceux qui bafouillent, qui chantent ou qui parlent reprochent à la langue de ne rien savoir faire de propre? Ayons garde de nous en étonner.
Il ne s’agit pas plus de parler que de chanter. « Qu’est-ce que la langue, lit-on dans Alcuin? C’est le fouet de l’air. » On peut être sûr qu’elle rendra un son si elle est
conçue comme une arme. Il s’agit d’en faire l’instrument d’une volonté sans compromission, — sans hésitation ni murmure. Traitée d’une certaine manière la parole
est assurément une façon de sévir.

Francis Ponge

Comme quoi, je le disais hier, le temps avance, mais mis à part la largeur des bas de pantalon et la hauteur du moteur en haut  de la robe, en lisant Francis Ponge ou Jacques Delille, on observe que l’immobilisme constitue le fond des choses.

Niala-Loisobleu – 11 Janvier 2018

 

LA BOÎTE A L’ÊTRE 29


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 29

 

NOUVEL ELAN

– A l’an vert c’est mieux pour pédaler, tu laisses la bécane au poteau, attachée au terre à terre, et tu montes sur le vélo de la mare, que tu prends soin de détacher des barrières, comme il se doit pour re-rentrer dans ta propre histoire.

– Mais après où c’est qu’tu vas, si tu sais pas nager ? T’as le don d’un Dom pair mignon, qui joue de sa bulle pour champagniser le galet en sable blanc d’une plage de micro sillon. Lis dans un univers d’Ailleurs, façon groseille à sauter le cassis. T’as donc pas d’gendarme couché dans ton parcours. Tu peux aller par le mail comme un messager sans air messe.

– Pas de sermon, quand t’aime, mon Pt’it-Gars. T’embrasse du dedans de la poitrine et tout d’suite sans avoir ni touché, ni r’gardé tu sais si les seins sont vrais. Le faux néné c’est que du faux-cul qui pose son étal en plein marché de nos ailes. Tant ça reluit que ça laisse que des strass suspectes au fond du protège-culotte.

– Faut toujours se méfier de Twoo alors ?

– Et pas qu’un peu ! C’est un club d’anciennes radeuses que la loi a rabattu sur le web. Elles te font toutes le coup du : » Avant de vous aborder, j’étais déjà toute mouillée, c’est dire comme l’admiration que tu me suscites m’inonde d’ondes porteuses ».

– Comment et qui peut-on croire alors ?

– En premier lieu toi. Mais pas de vent la glace, en plein dans le miroir, pour que tu changes pas le tain de ton âme.
T’es responsable, joues ton rôle pour de vrai, des deux côtés des cous lisses. Tu es l’auteur et l’acteur, la scène et le rideau, le décor et le souffleur. Laisses le public en dehors, t’es pas v’nu t’faire applaudir, sinon tu t’f’ras juste reluire, comme le paon des trois coups qui ne se meut qu’au brigadier bien frappé.

-Mais c’est pas possible d’être le tireur de ficelle et la marionnette, pour saluer la foule faut que j’ai l’égo flatté au premier rang, sinon j’entrave…

– Voilà bien là que le problème est. T’entrave que dalle, T’es qu’un cabot qu’aboie pour rien, sans savoir pourquoi, au mauvais endroit.
Vois-tu mon p’tit-vélo, il sort de la route défoncée, toujours en travaux, d’impasse et perd, que c’est que la perpétuelle exode du chien qui se mord la queue. Le sol a besoin d’ô, pour boire la liberté d’être son devenir, il reflète alors un espace dégagé d’embouteillages, c’est que j’suis qu’un moineau d’Paris, que le mutuel attire sans ses bourrins attelés, sans ses faux-problèmes qu’ils soient de couple ou d’un dit vie duel.
J’me pose sur l’air le jabot palpitant, comme un p’tit nouvel élan avec ses voeux sincères et les meilleurs.

Niala-Loisobleu
29 Décembre 2013

 

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Qu’il est Beau mon Visionnaire


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Qu’il est Beau mon Visionnaire

 

Car nez de bord,

n’est déjà pas n’importe qui

dès le départ

serait-ce-t-il de ceux dont on fait les deux vins qui voient venir de loin ?

L’entre deux mères nom d’un siège…ah non me dites qu’ils étaient Troie…

Avec une pointe de blanc de plain-pied dans le rouge

la rosée mouille cul sec en Provence

fauché comme les blés

Ventoux

et garde rien

Juste la nue-propriété

de l’abondance

pour mieux tout découvrir

c’est moins que la ficelle d’un string

Un chemin sans péage mène atout

l’autoroute mène à rien avec des sous

entendus

à 130 sauf quand y pleut

c’est 110 de der

alors que quand y mouille toujours

les sentes chêvrent ce gain au soleil des jours

Mon Capitaine en voyant mes yeux remplis de lointain

tire le radeau du fond des Minquiers

Viens me dit-il de sa voix bonbon Gare de l’Est

maintenant que j’suis lainé

on aura plus froid aux bans quiz

La polaire est bonne conseillère

Quand j’ai vu les moutons à perte de vue

j’ai sorti mon crayon et mon tableau de bord

l’abstrait m’est devenu connu

rien n’était plus clair que les vagues

du menteur national de la raie publique française

Le bleu n’avait eu jusqu’alors cet éclat noir sans désir

pointillé qu’il était des poings rouges, jaunes, verts, mauves

de qui

Seurat Seurat 

a fait une chanson pointée vers le futur

L’amour qui se trempait la moitié du soleil

dans la tombée du jour

fit un bond d’ô fin

à faire flipper

les grands classiques du ras d’eau

comme qui dirait médusés

Ce visage nouveau de mon âme

en abstrait

n’avait jamais eu de plus figurative représentation

au point que je dus reconnaître m’avoir reconnu

pour ce que m’étais jamais dit

Se parler de soi sans se mentir

à parfois un don d’éclairage différent sur les autres.

la preuve

dans ma montagne avec juste le soleil pour feuille de vie, je te vois ô Toi mon Amour comme  la raison majeure de m’arroser la plante pour tenir tige dressée.

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2016

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AIGUEVIVRE


AIGUEVIVRE

La reculée aux sources : devant les arbustes épineux, sur un couloir d’air frais, un blâme-barrière arrête l’assoiffé. Les eaux des mécénats printaniers
et l’empreinte du visage provident vaguent, distantes, par l’impraticable delta.

Revers des sources : pays d’amont, pays sans biens, hôte pelé, je roule ma chance vers vous. M’étant trop peu soucié d’elle, elle irriguait, besogne plane, le jardin de vos
ennemis. La faute est levée.

René Char

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PRIEURE DE LA CHAUME

Les vitraux regardent du plomb que leur couleur tente en rosacées, parmi les plantins et les colchiques d’un bord mis en attente.L’enfilade d’un couloir à n’en plus finir ventile un mélange de vie passée au moisi actuel. Il a plané de cellule en cellule l’esprit d’un dieu qui donnait à la ronde le jointoiement des prières.
Ici un délire rococo se prend la tête dans un fantasme roman, gargouillis de diables échappés des buissons d’orties qui retiennent les pastels roses de lauriers d’une autre époque.
Il plane en ces lieux un quiproquo de lumière. La clarté s’en est remise à l’hibernation. L’allumeur de réverbère n’ayant pas fermé le rideau, juste soufflé les candélabres, en panne de société.
J’ai marché dans le temps suspendu, colimaçant d’un escalier d’échauguette à un ascenseur en radoub. Les grands tableaux des salles d’études en haleine au bout des craies, semblent avoir été collés.
Premier séminaire où je suis entré mécréant.
Baigné dans le surréalisme d’une dévotion de chapelle où la vie close m’a semblé enfin avoir fait l’école buissonnière. J’ai vu se projeter sur la scène du petit théâtre enclos, des séquences espagnoles, séquelles d’une blessure franquiste mis dans la bobine par Saura.
Le soleil ne brille jamais tout seul, il faut le repeindre chaque matin, ai-je profondément ressenti en trempant mes pieds dans la sortie. Un ange est vraiment passé dans mon coeur.
Fini-Leonor---Timpe--Timpe--Timpe--Tare---1985
Impression de visite du Prieuré de la Chaume (Ancien séminaire, désaffecté) 17250 Pont-l’Abbé-d’Arnoult
Niala-Loisobleu
29 Août 2015