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Devant la mer, un soir


Devant la mer, un soir

Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au cœur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.

Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.

Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !

Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer…

… Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton cœur d’une autre mer,

Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.

Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon cœur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi…

C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.

Albert Samain (Recueil : Le chariot d’or (1900))

Un moment que la chandelle éteinte, garde son impression pérenne quelque part en elle. Le premier de PROMESSE revint allumé d’absence, j’ai repeins une heure en corps mais en dehors des lunettes du serpent à sornettes. Habité d’un sentiment de complicité en demande, seul égaré dans le dédale versatile du dernier qui passe. Double je contraire à l’engagement. Je suis entier., comme la mer.

Niala-Loisobleu – 21 Avril 2017

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MOT A MOT 5


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MOT A MOT 5

LE LANGAGE DES FOUILLES

Déchues les divinités muettes
veillent de désespoir en désespoir

À détecter le langage des fouilles
de part en part s’insinuent les soupçons

Qui osera encore lire dans la main
les lignes mal déchiffrées des désastres

Pour refaire la somme des preuves
s’impose à coup sûr la divination

Albert Ayguesparse

Sur la piste refroidie des plis d’un drap débat, je renifle. Les flairs du mâle ? Pourquoi pas, y a pas de mâle en moi au sens premier de l’équité refusée. Avant d’être j’ai l’intime souvenir d’avoir été conçu par là où je suis sorti. Une puissante nuance qui devait marquer à jamais mon concept de la Femme en un partage des deux genres me choisissant androgyne. L’humain que l’animal a dévoilé en moi est strictement lié à une évolution que le dressage n’a jamais abordé. Ma liberté de pensée est innée. D’abord la notion de respect, là pour induire le sens de ce qui va suivre: aimer. Les divinités s’expriment. Réduire une femme à un trou n’est pas seulement offensant, c’est métaphysiquement insane. Je laisse de côté l’aspect poétique de cette monstruosité qui fait entièrement défaut.

Les arbres font l’ola sans besoin de se déguiser en plumeau cul. Branches porteuses charpentant la canopée, ils font chambre d’hôtes aux oiseaux sans gîte à la noix. Le regard que les circonstances du contact m’amène à poser est dénué de soupçon en première intention. Brel l’a chanté dans la douleur. Mais on peut être mécréant et penser qu’on ne peut enfanter autrement.

J’ose lire les lignes dans la main. Ce qui non seulement me porte à faire l’état des lieux mais aussi avancer les travaux de génie-civil de jetée des ponts. Il pleut berges errent, se lamentent les épaves à la dérive… Je n’aurais pas perdu de tant à vivre indifférent. Mon enfance de l’Art m’a mis sur la voie.

“Enfance de l’art”

Les mots s’écoulent. Sans strophes. Sans mesure. Sans syntaxe parfois, tel un collage de membres de phrases reflétant l’espèce de confusion mi-rêvée, mi-réelle du couple. Pas de ponctuation non plus, aucune virgule — à peine un point au vers six, pour suspendre le poème avant la mer, les larmes, le lait, l’eau des lèvres. Ces liquides sont quelque peu coquins, qui renvoient — discrètement mais clairement — au plaisir. Et ce plaisir, goûté en pleine nature ensoleillée (les oliviers et les collines suggèrent un tableau méridional), au réveil, alors que les rêves traînent encore sur les yeux, achève de confondre la femme aimée avec le paysage (un peu à la façon de « La magie noire » de René Magritte [1945]). Puis contraste à l’avant-dernier vers : irruption d’un bel alexandrin, un vrai, au rythme symétrique 3’ 6” 9’ 12, agrémenté d’un jeu d’allitérations en [k], très minérales, qui rompt justement avec la fluidité des lignes précédentes. Pour signifier, après une césure rocailleuse au dernier vers (l’accentuation du « qui » en césure est, en effet, renforcée par les allitérations sourdes et gutturales de l’alexandrin ; point d’enjambement donc), cette pointe de jouissance traversant le corps jusqu’à la bouche — dernier mot du poème aux phonèmes longs, chuintés, sensuels.

Enfance de l’art

(La Rosée sur les Mains d’Albert AYGUESPARSE [1900 – 1996])

.Niala-Loisobleu – 14 Avril 2017

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JE T’ENTENDU


JE T’ENTENDU

A perte de vue

rattrapé des deux oreilles

aujourd’hui

NOUS

nous sommes

dit

ouies

Solennelle découverte

la saveur de tes pores

leurs estrans

les crins de leur nacre

leur fruit de mère

fosse d’orchestre

Chut

Je t’Aime

Niala-Loisobleu – 2 Décembre 2016

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FLUCTUATIONS (Extrait)


FLUCTUATIONS (Extrait)

Inspire
L’univers entre en toi avec ses printemps éphémères,
ses fièvres éblouissantes
Tu respires l’odeur envahissante
du thym sauvage
des souvenirs ramassés sur la plage
Tu bois le lait de vie
Ouvre la fenêtre
Il n’y a plus de dedans, de dehors
Seul, ce présent d’éclair et de surgissement,
Cette hâte d’aimer et de connaître
Tant de messages, de caresses,
d’écorchures
Tant de promesses nous traversent
Le monde extérieur maintenant te pénètre
Les sons ruissellent
Les odeurs pétillent
Respire le réel,
Il t’appartient et tu lui appartiens
Ouvre la fenêtre
Que le souffle s’engouffre dans l’embrasure
Agrandis l’orifice
Interstices, fêlures, lézardes,
agrandis les
Déchire, lacère, brise et broie tes prisons
Creuse des trous dans la muraille
Perfore l’indifférence et la résignation
Ouvre toutes les fenêtres, toutes les portes
Le vent t’appelle
vers des clartés insoupçonnées
Ose franchir le seuil
Approche toi de l’au-delà
sans précautions
Ferme la fenêtre
La menace est partout
dans le manque et l’incertitude
dans la présence et dans la solitude
Nous sommes fissures, gerçures, et déchirures
Où donc est le secret
qui ouvrirait la voie du vrai ?

 Colette Gibelin

 

Oh oui…

« Où donc est le secret
qui ouvrirait la voie du vrai ? « 

D’aider à le faire appréhender à d’aucuns

ce soir

me laisse seul  à boire la tasse du doute

dans les ténèbres des pensées qui m’entourent…

 

N-L – 23/10/16

 

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.

 

Le Bateau-Ivre-Ouvert


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Le Bateau-Ivre-Ouvert

Un jour d’eau montée trop haut

Décembre 1982

je flottais de part et d’autre

hors de ma maison et de ses peintures

Rien de billet d’espoir à mettre en bouteille

que le désarroi entrouvert sur le marin cimetière

J’en aurais perdu des choses chair dans ma putain de vie

mes enfants etc…

à part mes illusions qui, elles, me suivent fidèlement

Au détour d’une Place au sec

je fis

alors

en renaissance

(une parmi d’autres)

l’Atelier du Duodénaire

Jacques Goguet vînt s’y inscrire avec sa fille Marie-Christine

pour apprendre de moi à dessiner, ce qui disait-il manquait à son art de photographe, au sommet de la couleur du N&B . Humble comme peu, grand comme effacé, cet invisible personnage à l’oeil planté dans l’humanité m’a remis sur pied.

Ce soir grâce à l’Exposition que le Musée d’Art et d’Histoire de Cognac lui consacre, j’ai revécu de très forts moments d’un authentique échange humain.

Merci Jacques

Marie-Christine quel plaisir de vous avoir accompagné

Dans cette cette vie de merde, vous êtes de l’exception qui confine à l’espoir !

Niala-Loisobleu – 6 Octobre 2016

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L’Atelier du Duodénaire à Cognac en 1982

 

LES COPAINS DE BORD


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LES COPAINS DE BORD

 

Juste entre ce qui n’a d’importance que ce qui n’est pas mis en racolage divers, voilà tout ce qui résume mon mode de vie. La journée d’hier en est le bon exemple. Un espace de cabane et 17 passagers, vas-y roule ma Poule, on s’est pas plaint d’être pas parti à Vesoul, où d’ailleurs j’aurais pu trouver personne pour cause de départ ailleurs.

Rire quand la sangria fait chanter les guitares au centre du patio, c’est un mélange de fruits dans le vin rouge qui se prend à la paille du chapeau. Le monde, pas un qui ne sache ses turpitudes, l’espagnol en a connu, que civil j’ai vécu. Pour l’autre c’est la santé qui le bouffe comme une vacharde. Quant aux trucs qu’une société en crise est capable d’inventer, y en a pour tout le monde.

Le temps qui se la traînait depuis des mois, était en tête de table. Pas de flotte, un soleil un peu cossard sur la chaleur, mais sans poil à la main pour la présence.On ne pouvait souhaiter mieux.

Alors Tonton Georges dessous sa plage de Sète, nous a embarqué dans son pointu. Puti, croyez-moi, les croisières Costa sur leur bulding-flottant, c’est de l’enflure pour marin d’eau douce. Nous on est tous Capitaine, les présents, les qu’ont posé sac en terre, on a toujours de quoi remplir nos verres !

Pour une fois j’ai pas écrit mais qu’est-ce que j’ai pensé à toi où que tu sois !

Niala-Loisobleu – 5 Juillet 2015

 

https://www.youtube.com/watch?v=rslShTbqNbo


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Restons ouverts à huis-clos

La main restée en visière contre l’éblouissement , je vois toujours assez pour regarder la teneur. Penser autrement qu’au fil d’une liste des courses tient à l’écart des annonces. L’écho n’a pas d’autre encre que celle attachée à ce mystère qui lie sans condition. Les cigognes blanches ont le bout des ailes noires pour ne pas dévier le centre du vol de son choix initial. En traversant le marais, les sentir donne bien plus qu’à les voir.Rien n’a de hasard hors ce qui est sans rimes. Le bruit se noie dans son vacarme par absence de respiration. C’est peindre de laisser l’environnement au photographe pour montrer ce que l’on ressent dedans. Vois-tu avoir de tes yeux ce que tu ne montres pas est totalement révélateur de ton intime personne. Paraître à tort aux yeux des autres ne m’apporte qu’en vie de nulle part. Reste où tu es, j’y suis à ton bord sans t’ôter de ta personnalité.

Niala-Loisobleu – 28 Juin 2016

 

Andrea Peipe  0

PROXIMITE


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PROXIMITE

L’inclinaison de la tige ne renseigne pas sur la couleur de la feuille à venir

il reste entre l’attente et la longueur

l’assise du vide sur laquelle le pont s’appuie de toutes ses jambes

Le vent porte d’Est bien plus loin que le coin de la rue du couché

au moment où le feu passe du rouge à l’avance du vers la sortie de stationnement

les deux trottoirs de nos rues n’ont pas la même exposition;  ça offre à la chaussée le choix d’avancer au milieu

Au bord de la rivière tournent les moulins

celluloïd des grands pavois ou sureau de chants flûtiaux

quoi qu’il en soit

le nombre de tours n’influencera pas le fil de l’eau

Il y aura toujours un grain ente les pierres et les balises

comme de l’air sous le kiosque scaphandrier du grand bassin de la chanson des sources

pour maintenir haut l’aile de l’oiseau

Ne me demandez pas as-tu mal de l’attendre puisqu’elle est là, la présence c’est plus que la démonstration bonimenteuse à l’étal

Les basses-eaux laissent au bateau la vision libre du large au repos des vagues. Pendant que les bulles prouvent la présence effective des poumons du sable, la plage suce les ciels sans nuages, confiserie d’iode piquée sur un mât

Te savoir à mon souffle liée

me tient bien plus en l’haleine chaude

qui préserve mieux du froid de la séparation

que la chaleur artificielle d’une présence simulée

Ton âme en mon bois

ventricule la sève de mon arbre d’un pouls régulier

Les maisons blanches accrochées aux sierras de mes voyages se serrent  aux cordes des guitares en battements de pieds. La fraîcheur de ta fontaine pleure d’amour pour faufiler chaque tableau par les venelles de nos coups de chaleur.

L’expérience de la relativité remet à jour les paramètres de la proximité, cette odeur particulière que la terre chaude exhale après l’ondée solaire de l’encre humaine.

Seule l’enfance n’est pas à séparer de la traversée.

Niala-Loisobleu – 16/05/16

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ETUDE DE NU


ETUDE DE NU

En quelque par que tu sois

que tu aïe

ou

que tu heureuse

j’ai le m’aime

partage de ton mal s’il survient

Comme

de la peur

de mourir

autrement

que

dans la joie

de

TOI

Une écriture qui supporte l’infini,
les crevasses qui s’étoilent comme le pollen,
la lecture sans pitié des dieux,
la lecture illettrée du désert.

Une écriture qui résiste
à l’intempérie totale.
Une écriture qui puisse se lire
jusque dans la mort.

Roberto Juarroz
(Onzième poésie verticale).

Trait non retenu, vibrant par delà les ciseaux d’un ballet de diversion, jet spontané mettant l’entorse aux chevilles de l’hésitation, la maintenance du souffle au plein, la crevaison du vide, par l’écorchement de la vibration.
Ma pensée en refuge ne s’est jamais départie de sous tes aisselles. Elle y couve, oiseau marin qui ne sait pas repousser ce qu’il faut d’effort pour aller d’un continent à l’autre. Cruelle escalade. Joie en lumière si confiance en place. Les frottements de l’absence à longueur de temps ayant le même pouvoir d’érosion que la vague journalière.
Respirer son derme dans toutes les positions de la communication, arrime à l’Autre.
Pour tenir promesse ma peau a pris ton grain sur la joue. Bleu je ne te lâche, je te suis, Chevalier tel que tu m’as noué ton écharpe.

Niala-Loisobleu
10 Mars 2016

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Soir d’un Jour de Vie


Soir d’un Jour de Vie

Ce soir je sens de la fatigue saine, l’intensité ne donne pas aux do la même portée. Le ciel qui devait venir tout droit du Léman a été neutre, le vent en revanche relevait du guerrier, froid et sec sans manquer de coeur, qui s’apprête à se mettre au voyage d’une initiation.

Nous étions à deux pas des arènes où des traces profondes restent accrochées aux pierres, St-Eutrope balançant sa noble flèche en pendule n’a pu demeurer inopérante, d’elle émane ce mystère permanent, surtout celui du Roman où l’infinité avec rien dépasse l’entendement. L’humilité ça sent le pain sortant du four par le soupirail planqué au pied d’une façade arrogante.

Un peu de Madagascar, du Nord et du Sud énormément d’Andalousie.

La table de ferme, rectangle long, est devenue un parfait cercle par le Centre d’intérêt.

J’ai retenu cette constante : tellement bien qu’a aucun moment je n’ai senti être en demande.

Pas de citrouille invoquée, le bon génie chacun avait le sien dans la chaleur de son coeur, quel voeu pourrait-on faire quand la simplicité  craque son bois entre les jambes de l’âtre ?

Niala-Loisobleu

28 Février 2016

 

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