Bonne journée à vous, je suis prêt à monter la Pierre d’Eau


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Bonne journée à vous, je suis prêt à monter la Pierre d’Eau

 

Comprendre est un parcours merveilleux, souvent plus difficile qu’un matin de course à pied dans une campagne polluée. Moi et la course à pied pas de problème, jamais on s’a rencontré, je l’ignore elle me fait pas chier avec ses vertus, on vit en paix. En revanche comprendre c’est une de mes tâches naturelles préférées. Hier ma Muse m’a fait un cadeau inestimable, nous parlions souvent de conduite ou d’attitudes propres au web, avec parfois des approches qui nous séparaient. J’ai cherché à comprendre, j’ai eu la surprise de découvrir qu’une Petite Chose qui s’esclaffe, saute  à pieds joints dans le caniveau pour que ça arrose de super et autres vroum-vroum que le grand prix automobile vacarme qu’il soit d’Italie ou de France sans autres effets que de déranger. Eh ben il s’avère qu’il y en a plus sous le capot de l’émotion que cette présence fidèle pose simplement que chez un montreur d’ourse femelle qui fait que discourir à s’y perdre sans qu’au bout de l’épuisement rien d’autre qu’une preuve d’indifférence domine en toute absence d’émotion. Pérorer pour démontrer dans le seul but de la théorie, en dehors de te gonfler du bulbe ça mène à quoi ?

Eh ben sachez que j’suis bien d’avoir compris ça. Me sens comme les cailles que des mers poissons couvent sans usage abusif, mais avec un savoir instructif à transmettre.

Bonne journée à vous, je suis prêt à monter la Pierre d’Eau, merci Barbara, chante-moi vite quelque chose…

 

Niala-Loisobleu – 04/09/18

L’ATELIER


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L’ATELIER

L’atelier

Des enfances mouillées
Sur des tables bavardes
Offrandes fraternelles
Brouillons d’incertitudes

Des mains de paille vierge
Renomment les destins
Confrontent les ruptures
Eprouvent les élans

Matériaux saisissables
Arrêtes signifiantes
Entre deux équivoque
Où le trop plein s’exclame

Les mots, distincts, se posent
Sur de larges chemins,
Des ouvrages de sens,
Des possibles rêvés.

Anne-Pascale Didier

 

Mon sac de marin en a plusieurs qui logent en mousse. Ils sont chacun plus de rues qu’une ligne de métro a de correspondances. Ils pètent de gel en commun quelque soit la latitude qui perle de show. Verrière verticale on en voit sans savoir en suivant les Maréchaux en ceinture verte de Paname. Comme en bateau on y lave. Le dégueulis de manque l’indigestion du nanti. Qu’est-ce qui crie le plus fort de Camille où du ton vif ? Oh les deux ont la folie du marteau qui burine sans chercher à s’arrêter l’incompréhension du monde à l’artiste. La chair a l’odeur de Vaugirard quand Soutine bouffe le quartier qu’il peint comme un piqué de la Ruche rêve. Malgré le montré du doigt du savoir-vivre j’en connais pas un qui faisait ghetto. C’est au coeur de l’absolu que ça crèche un atelier, marginal c’est pas antisocial. Même qu’il y en a qui sont autrement engagés que des prétendants au trône d’un pouvoir ministériel. A poil tu cherches pas la feuille hypocrite à faire cache-sexe, tu affiches le genre de naissance sans te bander les yeux avec la petite-culotte allouée par la pensée lubrique. Musique de larmes que des fois les cordes te strangulent au point que tu tu vas jusqu’à te déziper les intestins pour le supporter. Mon atelier c’est ma marie-salope à draguer les vases de la société. A part toi ma Muse, qui pourrait bien trouver que le tapis plein des pisses de palette vaut plus qu’un Sèvres par son jardin suspendu ?

Niala-Loisobleu – 27 Août 2018

ENTRE TIEN EMOI 22


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ENTRE TIEN EMOI 22

 

L’air remue

Au coeur d’une naissance je vois remonter une image. L’intime chuchote à voix basse, on ne croirait pas pouvoir fusionner à ce point et voila d’un coup c’est intestinal, tant ça tord. La toile n’a jamais été aussi grande de format et de thème de t’aime. Le bleu marque l’écho des poings.

Le train est en gare, la rentrée reprend sa vacance pour voyager au taire promis.

N-L 6 20:08:18

QU’A TARD TÔT VIENNE


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QU’A TARD TÔT VIENNE

 

 

L’embrun refuse l’incarcération

les longs couloirs sans crête et sans coques

ce rai du jour d’un cul de base fausse que la feuillée ignore

A croupis

un saumâtre de vapeurs de soufre brûlant la poche de poitrine

pas plus qu’à genoux

voulons aimer bouches râpées

Non-émasculés des ocres sans gains nés des mots et des peints

serment gravé à l’âme qui ricoche de pierre en pierre sans gerçures

au pentu de la maison d’Autan Occitan tenue d’un chêne libre de fugue

 

Niala-Loisobleu – 25 Juillet 2018

 

UNE POUR TOUTES


UNE POUR TOUTES

 

Paul Eluard

 

 

Une ou plusieurs

L’azur couché sur l’orage

La neige sur les oiseaux

Les bruits de la peur dans les bois revêches

Une ou plusieurs

Dans les coques de glaise on a semé des corbeaux

Aux ailes fanées au bec de tremblement de terre

Ils ont cueilli les fantastiques roses rousses de l’orage

Une ou plusieurs
La collerette du soleil
L’immense fraise du soleil
Sur le goulot d’une clairière

Une ou plusieurs

Plus sensibles à leur enfance

Qu’à la pluie et au beau temps

Plus douces à connaître

Que le sommeil en pente douce

Loin de l’ennui

Une ou plusieurs

Dans des miroirs câlins

Où leur voix le matin se déchire comme un linge

Une ou plusieurs

Faites de pierre qui s’effrite

Et de plume qui s’éparpille

Faites de ronces faites de lin d’alcool d’écume

De rires de sanglots de négligences de tourments ridicules

Faites de chair et d’yeux véritables sans doute

Une ou plusieurs

Avec tous leurs défauts tous leurs mérites
Des femmes

Une ou plusieurs

Le visage ganté de lierre

Tentantes comme du pain frais

Toutes les femmes qui m’émeuvent

Parées de ce que j’ai souhaité

Parées de calme et de fraîcheur

Parées de sel d’eau de soleil

De tendresse d’audace et de mille caprices

De mille chaînes

Une ou plusieurs

Dans tous mes rêves

Une nouvelle fleur des bois

Fleur barbare aux pistils en fagot

Qui s’ouvre dans le cercle ardent de ses délires

Dans la nuit meurtrie

Une ou plusieurs

Une jeunesse à en mourir

Une jeunesse violente inquiète et saturée d’ennui

Qu’elle a partagé avec moi

Sans se soucier des autres.

 

Paul Eluard

BIENVEILLANCE


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BIENVEILLANCE

 Ce qui de tout homme paraît dans la hauteur, je dois

Encore l’élever.
Car sa misère est elle-même

Un des modes de l’apparence.
Et la réalité

Veut qu’ici j’aie été jeté, sel de l’incertitude,

Sur la neige intacte du temps, ne sachant rien, n’ayant

Rien vu, et si vite oublieux qu’il faut tout réapprendre

À chaque instant.

Ainsi par la vitre de l’autobus
Dont la fraîcheur suffit le soir à mes tempes, le ciel
Depuis longtemps perdu s’éclaire à nouveau dans les yeux
D’un enfant qui regarde.

Il est bon de pouvoir aussi
Faire don aux petits d’un simple bout de bois ou d’un
Caillou recueillis sur le bord indistinct du désordre
Où mes doigts gouvernés ne trouvent plus le libre fil
Qui gouverne.
Et, comme un soleil invisible touchant
Le flanc d’un nuage, en retour m’effleure la lumière
De l’émerveillement ouvert entre leurs doigts qui prennent
Sans jamais l’assombrir la pure offrande, le
Présent.

Cependant n’est-ce pas dans l’indistinct qu’ils vagabondent
Eux aussi, pareils aux petits de la louve ou du tigre
Qui savent tout de l’innocence ?

— À la fin nous voici
Nous, durement parachevés par l’amour et le crime
Comme deux miroirs opposés où s’effacent nos bornes
Dans l’espace illusoire d’un salut : rien ne répond À l’emphase de nos paroles ; rien jamais ne suit
Nos gestes éperdus dans un désir de conséquences
Et rien, entre les dés hasardant l’un ou l’autre nombre,
Ne décide.
Mais il y a

comme une bienveillance
Dans les bras du sommeil qui ne sont les bras de

personne,
Dans le ruissellement figé de la pierre, dans l’eau
Ancrée à sa pente, dans l’herbe infatigable, dans
Les mots sur nos lèvres parfois nés d’une autre semence,
Et la longueur du soir sous les arbres ;

comme un élan
De l’obscur vers le seuil en nous brisé de la lumière.

Jacques Réda

Luz Casal « Sentir »


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Luz Casal«Sentir»

Abre la puerta, no digas nada,
Ouvre la porte, ne dis rien,
Deja que entre el sol.
Laisse entrer le soleil.
Deja de lado los contratiempos,
Laisse les contretemps de côté,
Tanta fatalidad
Tant de fatalité
Porque creo en ti cada mañana
Parce que je crois en toi chaque matin
Aunque a veces tú no creas nada.
Alors que parfois toi tu ne crois en rien.

Abre tus alas al pensamiento
Ouvre tes ailes en pensant
Y déjate llevar ;
Et laisse-toi porter ;
Vive y disfruta cada momento
Vis et profite de chaque moment
Con toda intensidad
Avec intensité
Porque creo en ti cada mañana
Parce que je crois en toi chaque matin
Aunque a veces tú no creas nada.
Alors que parfois toitu ne crois en rien.

Sentir que aún queda tiempo
Sentir qu’il reste encore du temps
Para intentarlo, para cambiar tu destino.
Pour essayer, pour changer ton destin.
Y tú, que vives tan ajeno,
Et toi, qui vis loin,
Nunca ves más allá
Tu n’y vois jamais plus
De un duro y largo invierno.
Qu’un hiver dur et long.

Abre tus ojos a otras miradas
Ouvre tes eux à d’autres horizons
Anchas como la mar.
Bouge comme la mer.
Rompe silencios y barricadas,
Romps les silences et les barricades,
Cambia la realidad
Change la réalité
Porque creo en ti cada mañana
Parce que je crois en toi chaque matin
Aunque a veces tú no creas nada.
Alors que parfois toi tu ne crois en rien.

Sentir que aún queda tiempo
Sentir qu’il reste encore du temps
Para intentarlo, para cambiar tu destino.
Pour essayer, pour changer ton destin.

Abre la puerta, no digas nada.
Ouvre la porte, ne dis rien.

« NOËL ? JE HAIS NOËL… »Lettre de Paul Eluard à Joë Bousquet


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20 décembre 1928

Mon cher ami,

Noël ? Je hais Noël, la pire des fêtes, celle qui veut faire croire aux hommes « qu’il y a quelque chose DE MIEUX sur la terre », toute la cochonnerie des divins enfants, des messes de suif, de stuc et de fumier, des congratulations réciproques, des embrassades des poux à sang froid sous le gui. Je hais les marchands de cochon et d’hosties, leur charcuterie, leur mine réjouie. La neige de ce jour-là est un mensonge, la musique des cloches est crasseuse, bonne au cou des vaches. Je hais toutes les fêtes parce qu’elles m’ont obligé à sourire sans conviction, à rire comme un singe, à ne pas croire, à ne pas croire possible la joie constante de ceux que j’aime. Le bonheur leur est une surprise.

Et puis, votre lettre me désole. Comment n’avez-vous pas pu vous procurer les disques que je vous indiquais. N’importe quelle maison un peu moderne de disques de Marseille, de Paris, vous les procureraient [sic] en quelques jours. Et j’y tenais tant. Enfin, dites-moi tout de suite si je dois vous les faire envoyer par des amis ? Si votre gros Dumont s’adresse à ses fournisseurs habituels, il est peu probable qu’on les lui procure. Il y a partout, dans les Cahiers du Sud, N.R.F., Variétés, etc., des annonces de marchands « à la page », comme on dit.

Mais je dois avoir ces jours-ci la visite d’une amie très au courant de ce genre de recherches et qui m’est très dévouée. Elle sera sûrement très heureuse de vous les trouver tous. Et très vite. Sinon, vous allez vous ruiner en achats au petit bonheur. Tous les petits marchands à la Dumont tiennent à se débarrasser de leur stock et laissent en panne, intentionnellement, les nouvelles commandes.

J’ai eu la visite ces jours-ci de Arp et de Max Ernst. Entendu pour votre tableau. Nelli m’a écrit. Il fait un froid solide.

Vous ne me dites pas si vous avez Les Malheurs des Immortels. Chantiers est bien long à paraître. J’en suis fort curieux.

Croyez-moi très affectueusement vôtre,

Paul ELUARD.

[En marge de la première page] :

Pourquoi faut-il que la joie des enfants soit pour ce jour-là et souvent ce jour-là seulement et souvent jamais.

(Source Des Lettres)

SOLILOQUE


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SOLILOQUE

En face de l’anse, les pêcheurs chargent leurs paniers d’un espoir répété chaque jour de la semaine. Sauf le dimanche de la fête de la mère où il l’honore d’un ex-voto, Un autre marmot viendra ajouter sa station au chemin de croix. Si on pouvait deviner, on serait mieux renseigné sur le plaisir du cadeau con fait. Vas savoir si le jour que la mer est plate, tout doit changer du fait des paires. Y a des matins où je me pose des réflexions existentielles si profondes que je crois être comme le gras du bouillon, Le seul à faire surface.

Niala-Loisobleu – 8 Août 2017