DEBLAIEMENTS


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DEBLAIEMENTS

Premier matin sous l’eau qui lave. J’ai dormi dans la cabane, dormi comme je ne savais plus par où poser la joue. Les cailloux vous reconnaissent toujours au premier pas et avant que le pied se soit posé. Nul besoin de laisser-passer, d’instinct l’ordre recase tout en bonne et due place. L’essence de seul ce qui compte prend effet, la voie qui parle dit ce qui est.

                                À Juliette

Un jour, je sus peu à peu qu’elle venait à moi.
J’eus la bouche pleine de son amour.

Mes yeux n’ont qu’un chemin, ils te parcourent entière Gchaliand_feu_nomade
et mes rêves vacillent au creux de ta rivière.
Tes bras rives de douceur, à tes yeux, en cortège, des rêves de velours
toute l’eau des neiges fond aux perles de tes doigts
et tu offres ta grâce sans désir de retour.
Chacun de tes sourires déchire un peu de roche.

La fraîcheur des rivières au bord des yeux du jour
coule par tes reins fragiles oasis de faiblesse
la rose de ton cœur réclame sa chair de lune
l’amour perle au collier de ta gorge légère.

Je t’aime, la gorge nouée aux fibres de l’été
chaque aube m’éveille tes yeux au fond de mon regard
ma femme heureuse jusqu’au bord des paupières.

Nos rires feront trembler des miroirs d’eau légère

Ton corps offrit un été plus pur à mon corps privé
de sa saison.

Ta cuisse où perle le long filet de ta vie intérieure.
Et le merveilleux éclatement de ton ventre,
séjour nocturne d’obscures espérances
dans le jaillissement de la redoutable fleur
à jamais offerte
fruit de la seule apocalypse.
Toi
enfin nue.

Gérard Chaliand (In Feu nomade et autres poèmes, © Poésie/Gallimard, 2016, p.54-55)

Je vois du garenne se frotter les poils aux premières violettes sauvages. Le soleil en pleure, il a eu si peur. Aujourd’hui mon corps va pouvoir s’épuiser à remettre la cabane à flot. Le mât est à relever, toute ma pensée à hisser, la verticale attend que la plume dise le cri du lion. Le chenal tend la direction du large. Partons mon Coeur l’un vers l’Autre, nos mains sur  la m’aime rame.

Niala-Loisobleu – 31 Mars 2017

Je t’aime plus court que toute distance qui nous sépare


Je t’aime plus court que toute distance qui nous sépare

 

Ce qui me remue de ce ciel gris qui s’étale au-delà du retour des cloches,  c’est la force du bleu que tu y a laissé, qu’il est même pas en corps sec.

Les enfants feront comme ils v’oeufs. Chacun sa course, je vais suivre l’eau jusqu’à mon journal, et me tremper dans l’idée toute chaude de Toi.

Pas besoin de lire les accidents, la vie et ses fans de sang pourront papariser autant que bon leur fait besoin, le nichon de la star montant le tapis rouge sur la pointe des pieds de son festival. L’ave Maria de tous soupçons est-ce encore possible au courrier de Lyon, la faire du mail-poste François l’a mis en chemin de croix pas.

Je t’aime plus court que toute distance qui nous sépare. Tu nid couperas pas, l’effroi s’en va pâques dans les mi-sels. Aux carreaux du salant ton reflet est ardent.

Niala-Loisobleu – 26/03/16

 

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PASSAGE AU TONAL


Victo Ngai - illustrator -sweet dreams -

PASSAGE AU TONAL

Tressé d’osé

des yeux qui cueillent

une voie parallèle

Pensées jeu de piste

se doigtent  de dire

Elle était un vague que l’amer floue

seuil barré d’une voix

endormi aux mouvements d’ailes

Viens à deux

trois

on pare

Franchis l’arcane

je t’attends au jardin magique

lui dit d’un ton de verger

l’Amoureux

Niala-Loisobleu

7 Novembre 2015