Les chemins qui mènent au but sont ceux que l’on ouvre à sa machette.


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Les chemins qui mènent au but sont ceux que l’on ouvre à sa machette

D’un ancien brouillard ayant posé ses conditions se renouvelle ce refus d’obtempérer qui me saisit à l’instant où je sens la crainte de ne pas pouvoir aller au bout se représenter à moi. Ce type d’opposition déclenche des réactions physiques, mises en place par un trouble de fonctionnement. Pour moi, lutter pour vivre est incompatible avec le système messie, je n’attends pas plus  de la grâce d’un bon génie que du gain au loto. J’assume.

Les chemins qui mènent au but sont ceux que l’on trace à sa machette. La vie d’artiste est sur aucune carte.

Crache dans tes mains ça gantera ta paume pour la pioche. Ne te vois pas déjà en haut de l’affiche. Le froid du chemin rage la chaleur du vouloir. Faire voilà vivre. Je regarde la cabane éventrée dans la percée du buisson ardent, elle a toute sa portée dans le silence de sa flamme. Le pré est doté de tous les sels. L’air l’attise en odeur et le vent la soulève. Elle émane en silence. Elle irradie. Productive d’une ligne de flottaison venue d’avant nous mêmes et poursuivant au-delà. Croisements, bienveillants métissages, la culture n’a rien du nitrate destructeur. Le premier qui a mis sa main au vivant de la pierre, a tenu le derme pour l’éternité intrinsèque de la ligne humaine.

Elle est chaude, le brouillard ne la sort pas du clair, le froid n’y pénètre pas ses doutes. J’aime cette cabane comme recevant son souffle dans ma poitrine. Elle m’inspire.

Niala-Loisobleu – 2 Novembre 2018

Extraits d’Ostinato (éditions Mercure de France)


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Extraits d’Ostinato (éditions Mercure de France)

 

Le gris argent du matin, l’architecture des arbres perdus dans l’essaim de leurs feuilles.

Le parcours du soleil, son apogée, son déclin triomphal.

La colère des tempêtes, la pluie chaude qui saute de pierre en pierre et parfume les prairies.

Le rire des enfants déboulant sur la meule ou jouant le soir autour d’une bougie à garder leur paume ouverte le plus longtemps sur la flamme.

Les craquements nocturnes de la peur.

Le goût des mûres cueillies au fourré où l’on se cache et qui fondent en eaux noires aux deux coins de la bouche.

La rude voix de l’océan étouffé par la hauteur des murailles.

Les caresses pénétrantes qui flattent l’enfance sans entamer sa candeur.

La rigueur monastique, les cérémonies harassantes que les bouches façonnées aux vocables latins enveloppent dans l’exultation des liturgies pour célébrer la formidable absence du maître souverain…

 

Les grands jeux dits innocents où les corps se chevauchent dans la poussière avec un trouble plaisir. Les épreuves du jeune orgueil frémissant à l’insulte et aux railleries.

Le bel été qui tient les bêtes en arrêt et l’adolescent comme un vagabond assoupi sur la pierre.

Le pieux mensonge filial à celle dont le cœur ne vit que d’inquiétude.

Le vin lourd de la mélancolie, le premier éclat de la douleur, l’écharde du repentir.

Les fêtes intimes d’une amitié éprise du même langage, la marche côte à côte sur le sentier des étangs où chacun suspend son pas aux rumeurs amoureuses des Oiseaux…

 

La fille pendue à la cloche comme un églantier dans le ruissellement de sa robe nuptiale, le feu pervenche de ses prunelles.

 

Ce ne sont ici que figures de hasard, manières de traces, fuyantes lignes de vie, faux reflets et signes douteux que la langue en quête d’un foyer a inscrits comme par fraude et du dehors sans en faire la preuve ni en creuser le fond, taillant dans le corps obscurci de la mémoire la part la plus élémentaire :- couleurs, odeurs, rumeurs -, tout ce qui respire à ciel ouvert dans la vérité d’une fable et redoute le profondeurs.

 

Sans doute eût-il fallu, pour garder en soi un fond de gaieté, ne rien voir du monde ni entendre qui vienne de son versant le plus sombre, rien que les éclaircies au sommet et la musique parfois d’une ineffable beauté, mais c’est là encore rêver tout haut, car croirait-on avoir occulté l’innommable qu’il bondirait hors de l’ombre pour rentrer le rire dans la gorge.

 

Dans le jour douteux de la chambre où l’on dira entendre fermenter la mort, ce vieux corps possédé par la souffrance, ce regard en faction sous la broussailleuse grise des sourcils comme travaillant avec une extrême dureté à se voir mourir, ces lèvres où s’entrouvre d’une manière déchirante le sourire timide d’un enfant, ces doigts joints sur le cœur qui cède en un frémissement désolé, ce visage soudain muré dans une absence stupéfiante.

 

Louis-René des Forêts

 

 

 


 

 

Le feu d’Eté est rentré dans les ordres de sa confession naturelle sans toute foi passer au béat


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Le feu d’Eté

est rentré dans les ordres de sa confession naturelle sans toute foi passer au béat

 

Les encres vont aux feuilles de tous leurs hors

Stase ?

Non on découd point

On ravaude, démonte, trempe, graisse, retend, règle les je, cale, repeint, astique,change le papier-toilette des murs  pour un transit sans occlusion

au bout du grand couloir

à travers le tant de ce que nous avons d’en vie de ne point laisser pour conte.

Cet Amour

qu’en avons-nous fait

noyé dans les dernières baignades

attaché à l’arbre providentiel comme le chien de la saison d’avant

mis aux arrêts

d’AVC

mouru d’un manque de bouche-à-bouche par négligence

Voici l’Automne venu

allez chasses tes fatigues molletières

tes courbatures du grand sympathique

ces lenteurs du lâcher des startings-blocks

pour la bonne cause

du préparé au renouveau printanier prochain

secoues-le ton cul

Il faut tenir l’Amour en dehors des fadaises du quotidien

c’est mains tenant

pendant qu’ils forgent leurs fausses promesses de nous rendre le bonheur

que nous devons agir par

Nous-Mêmes

Niet au baratin électoral et à l’indécence du redressement social

mieux qu’un transfert de TGV sur voie secondaire ne servant qu’à maquiller le lion de Belfort en chat domestique, réagis, bordel

hein en dehors d’aimer sans modération tu veux me dire ce qu’il y a de bon dans ce monde de profiteurs ?

TOI

que Rien d’Autre

EMOI

c’est mon chantier d’Automne mon Coeur !

Niala-Loisobleu – 9 Octobre 2016

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