LE NU PERDU


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LE NU PERDU

A Toi ma Barbara, fatigués mais de soleil – N-L

Porteront rameaux ceux dont l’endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l’éclair.
Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant.
Ils sont les fils incestueux de l’entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement.
La rage des vents les maintient encore dévêtus.
Contre eux vole un duvet de nuit noire.

Philippe Jaccottet

J’ETAIS NU


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J’ETAIS NU

 

Sensation de gravas dans une remontée de vésicule enlevée

c’est un comble en plein moment créatif

comme mis au noir d’un Soulages qui me fait mal

En tournant la tête je vis que j’étais dans le champ du voyeur

j’ai perdu mes bras en voulant enlacer.

 

Niala-Loisobleu – 13 Avril 2018

TOUT CONTE FAIT


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TOUT CONTE FAIT

 

Atténuée est la pointe des épines aux boutons des roses que ta poitrine pose. Et les jambages où la flamme brille s’ouvrent d’âtres pensées. Pierre fendue. Pierre humide, pores d’attaches.
Le chemin engoncé dans la fausse fourrure d’un brouillard animal craque sous les pieds. Les mousses capitonnent l’aboi mort du branchage.
La vie dans son drame ne serait pas privée de son peint quotidien. Seul le Tertre et ses rapins s’escamoteraient pour ne garder que le Bateau-Lavoir.  Ôtant la frime par amputation totale des bridés made in Japan..
Je suis là, de terre ferme ponté, alors que tangue ma pensée à bord d’Atelier, mon vaisseau. Les planches iodées n’ayant cure de toutes les ferrailles plantées dans les vases. Il n’y a qu’un seul pétale au trèfle des quatre feuilles qui vaille, le lobe de ta respiration – il va-et-vient au mouvement perpétuel de tes seins – ces chiens courants qui jouent à mes mains – comme des enfants qui ne peuvent pas connaître l’hypocrisie des plus de vingt ans.
Femme odeur de nacre au corail érectile, ma langue se moule à ton empreinte.

 

AVEC TON CORPS

Femme, avec ton corps
qui glisse sous le mien,
docile en la fébrile
floraison de la nuit.

Ouverte, refaite,
l’ombre tisse sur nous
ensemble
un même fruit

fait du noyau durci
qui se consume en braise.
Femme ouverte,
ouvrière de vie.

La source souterraine
qui jaillit à ma joie,
offerte, est un pieux
temple
d’humilité.

Jordi Pere Cerdà

 

Aux avirons de tes hanches, les anses vont s’inscrire sur tapis-roulant en salle d’embarquement. Sans réservation, ni première classe, par la porte dérobée aux barreurs de passage. Bien sûr que rien n’est dû au hasard. Toi et moi, c’était déjà programmé dans le brouillon de la genèse. C’est certainement pour ça qu’à de rares exceptions près, nous n’avons pas les réactions du commun. Tout dans ton corps n’ayant que creux à tiroirs secrets. Fut-il un dialogue plus écrit de silence que celui de nos rapports ? Mis à part le premier du premier jour du premier monde, je ne vois rien à signaler d’autre. C’est comme nos bouches, elles n’ont jamais eues les jambes et les bras de toit le monde. Elles sont rien d’autre qu’un passage permanent au-dessus du vide par une passerelle de tentacules tressés. C’est la réalité de l’Absolu. Rien qui ne soit autrement que contraire aux usages, tout à l’envers d’une signature au bas d’un papier d’état-civil. Une simple transfusion sanguine des poignets pour toute griffe à l’acte.
Héliportée, je te reçois marée reversée du  ROUGE ET DU NOIR barque au rivage,  alevinée rose-écaille filant d’un trait d’argent filadans l’étiage de service.

Niala-Loisobleu – 13 Décembre 2017

 

ENTRE D’EUX


 

ENTRE D’EUX

(Les crayons 2 – Le Voyageur de Sel)

Le chemin du bois tout couvert des feuilles mortes d’étreintes émotionnelles, cache les traces d’hier. Aujourd’hui est de mise. Montrer sa nudité atteint aux bonnes moeurs.

À moins que ce ne soit
mon reflet inversé
dans un bris de miroir
quelque chose de vif
peut-être une planète
déchire l’apparence

José Le Moigne

Un trait de honte ramène au miroir. Mots d’une taille trop osée en regard du réel. La mine casse au crayon Veste d’un tant qui demande à être réajusté. Se pose une rougeur coupable qui avait échappé à un usage rationnel. Hypocrites continuez à masquer d’apparence le fond de votre impudeur.

Je me range l’amor dans l’âme.

Un cadre d’un vélo mord dans un caractère carré,

ne s’étranglant jamais dans un chat

N-L – 08/05/17 (Les Crayons 2)

PLUS QU’HIER A LA M’AIME HEURE


 

PLUS QU’HIER A LA M’AIME HEURE

Je n’ai volontairement ouvert que mes volets intérieurs, choisissant de laisser ceux de l’extérieur en dehors. Pourquoi me demandes-tu de cette Voix-Toi, de jet mots,   qui me chamboule à chaque fois ? Oh pour plusieurs raisons, qui dans le fond sont la même, te réponds-je.Tu sais les traces des dessous que tu ne portes jamais, se mettent par tout comme un territoire que tu m’as mis en partage. Je suis en brossage dedans, mijotant, à la nage, ta peinture aux doigts où que je sois. Le jour où je, qu’on s’est Nous, l’un des émois qui m’a intensément traversé c’est ton côté animal. Tu sens par les vertus phénoménales du poil laissé librement occuper ses jardins ouvriers. Tes seins ne supportent pas plus que moi d’être tenus en cage comme des serins. C’est d’ailleurs ce que je vois sur la jetée du bout des pores en venant voir les marées. T’es une criée retour petit-bateau. T’as l’écaille rose en corps ruisselante. Les voix qui accompagnent tes diverses apparitions  ne galèrent pas sous le fouet.Elles sont chansons de marin tirant sur les écoutes en carguant la toile. J’tire un bord, tu viens à la gîte, rase-motte le dessalage. Toute façon comme tu dis t’as déjà vu ma quille, question safran t’épices et tiens bon la barre. J’attends pas les printemps pour t’avoir au nid de ma façade mon Hirondelle. Quand me sachant mécréant tu viens m’évangéliser,  en communiant  dans ma bouche ton hostie, c’est qui qui part le premier en encens voluptueux ? Au  bastingage de tes hanches j’crains rien du coup de tabac. Un coup d’sein en pleine tronche ça vous île grand-large. L’étagère du dessus du lit, où tes cris tiennent dans le serre-livre de tes cuisses, reste ma préférence de chevet. Mon cheval aime l’harnais de tes aisselles, ça le balance à paris mutuel. Je ne sortirai de Toi que pour les commissions nécessaires à te manger. Je te bois vert orée mon Amour.

Niala-Loisobleu – 6 Janvier 2017

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Les chaises sont faites pour porter les vêtements


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Les chaises

sont faites pour porter les vêtements

Comme le soleil qui tourne, je suis la piste de  ta lumière en passant d’un état à un meilleur, de la chambre au jardin où, quelque soit l’heure, je te retrouve, vêtue que de mes regards.
J’aime les criques, les anses, les sentiers de douaniers, les petits ports de pêche, les parcs à huîtres, les marais et les bouchots de moules.
Là où la vase aspire le pied, dans un bruit de succion, l’endroit où cette odeur peut prendre à la gorge, est relevée d’iode. Elle me ramène à tout ce qui porte à entrer au rêve sans rien sur la peau.
Nus comme au premier jour. Tout ce qui constitue le premier cri, réuni. Ta peau est d’une franchise que tes formes ne mentent pas. Et quand tu suis le vent, tout bouge. Déclenchant le jeu de Toi, sans case priso
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Niala-Loisobleu – 27 Décembre 2016

Cette densité qui me chimique les nerfs gît-ailes ?


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Cette densité qui me chimique les nerfs gît-ailes ?

Putain de placards

Abats-les !

Oh Barbe-Bleue rends-my mes bonnes clefs

tu t’as gourré

j’suis que l’Petit-Peintre

pas un cas de nasse à pu teint

ni un compte de Canterbury

en corps moins un des cas mets ronds

« Combien de vaillants hommes, que de belles dames, combien de gracieux jouvenceaux, que non seulement n’importe qui, mais Galien, Hippocrate ou Esculape auraient jugés en parfaite santé, dinèrent le matin avec leurs parents, compagnons et amis, et le soir venu soupèrent en l’autre monde avec leurs trépassés. »

— Boccace, Le Décaméron, Première journée4.

Prends-my par les yeux

et regardes bien au fond

tu verras

que j’as bite à seins germés des prés

que d’Amour

Léo, Philippe, Serge et les Autres

dans le franc-parlé !

Niala-Loisobleu – 23 Septembre 2016

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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 8


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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 8

AUBADE

Chemin tremblotant dans l’épaule, le long d’un long coude qui monte dans la brume du matin rampant au sol.Quelques étoiles falotes se balancent entre les premières fermes du village. Suivies des aboiements de chiens qui tirent sur la chaîne les retenant, le jour qui se lève laisse le bois dans la pénombre au chevet d’une nuit pleine lune. La cheminée s’est endormie vers l’aube, sous le poids des rondins qu’elle a réduit en cendres.

Dans les plis des vêtements pendus au perroquet de l’entrée, l’enfant n’a pas ôté les cailloux que ses doigts ont polis à force de prières. Ils reposent avec les morceaux de ficelles effilochés qu’un noeud retient à la filature de l’histoire. Mieux que des cadres, ils retiennent plus d’images du puzzle, qu’un album, où faute d’air, elles jaunissent sous l’entêtement des  érosions du temps.

Ta poitrine en me battant au coeur, nourrit ta présence en dehors des repas. J’aime le balancement de tes seins au clocher de ta poitrine. Tantôt nonchalant, il m’emporte à l’intérieur du fourré, derrière lequel pousse notre rêve. Ou tantôt plus ardente, en s’ouvrant la porte du corps sage libérant les chiens.Loin des bavards qui ne tarissent pas d’histoires sans goût. Ils ont l’instinct affuté tes seins.Je reste émerveillé, sans rien dire, en les voyant comme deux animaux que rien ne sépare, ne rien laisser échapper de la moindre manifestation de leur environnement. D’instinct ils sentent les changements de temps qui vont survenir.

Quelquefois, au bord du vent, ils se mettent à courir, se jetant en avant, joyeux de savoir qu’ils peuvent arriver les premiers au bout du sprint. Joueurs comme des chiots ils se roulent l’un sur l’autre, en se mordillant, sous d’inoffensifs coups de griffes.Ils se mordillent, et font des sauts en l’air en jonglant avec leurs balles.

Le tant et venu les incliner vers le bas. Faisant monter leur beauté beaucoup plus haut. Ils tombent, chargés de générosité. En quête de la coupe de mes paumes où ils se libèrent des bretelles des balconnets et de la marque des baleines domestiquées.

Nous irons à la mer voir le gonflement des voiles. Et nous prendrons le gulf-stream pour le marché aux fleurs des quais de l’Ile au Trésor. La tête lavée des histoires de gens qui n’arrivent jamais à rien d’autre que se décevoir en boucle dans les pannes d’ascenseur à répétition.

Loisobleu
30 Octobre 2014

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