BRIBES (XXVIII)


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BRIBES (XXVIII)

Le trait tremblant de la rosée

au sol n’est que souhait de fertilité

Dominante fragile dans une trêve de circonstance qui reprendra sa cruauté avant le prochain chant du coq

La main se veut symbole

amour et paix

derrière les yeux mi-clos le bouquet de chant s’apprête à fleurir

Sortir des promesses, des accords sans souffle, des mots creux, en silence

Humble

la vie est forte malgré les attaques incessantes

Un jour où la pierre se dresse par Nous

un Bon Jour

pour bâtir le peindre sourire confiant de son voyage…

Niala-Loisobleu – 1er janvier 2019

VOEUX


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VŒUX

J’ai longtemps désiré l’aurore

mais je ne soutiens pas la vue des plaies

Quand grandirai-je enfin?

J’ai vu la chose nacrée : fallait-il fermer les yeux?

Si je me suis égaré conduisez-moi maintenant heures pleines de poussière

Peut-être en mêlant peu à peu la peine avec la lumière avancerai-je d’un pas?

(A l’école ignorée

apprendre le chemin qui passe

par le plus long et le pire)

II

Qu’est-ce donc que le chant?
Rien qu’une sorte de regard

S’il pouvait habiter encore la maison à la manière d’un oiseau qui nicherait même en la cendre et qui vole à travers les larmes!

S’il pouvait au moins nous garder jusqu’à ce que l’on nous confonde avec les bêtes aveugles!

III

Le soir venu rassembler toutes choses dans l’enclos

Traire, nourrir
Nettoyer l’auge pour les astres

Mettre de l’ordre dans le proche gagne dans l’étendue comme le bruit d’une cloche autour de soi

Philippe Jaccottet

 

Pour vous, pour les autres

et pour tout

le monde, voici mes voeux….

 

 

Niala-Loisobleu – 31/12/18

BRIBES (XXVII)


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BRIBES (XXVII)

La sorte de sève qu’envoie l’eau par la tige, linge de blanc

l’immaculée sous-couche du bleu

La plante tient au chaud  le lien viscéral  par ses  fleurs à trois pétales

Issue des suées de climat chauds humides

Sobre

humble

silencieusement présente

plus que résistante au temps

L’orchidée

garde la  flamme

du rayonnement intérieur…

Niala-Loisobleu – 31/12/18

HISTOIRE DE VIVRE


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HISTOIRE DE VIVRE

RÉCIT

…Et les collines soulevèrent de leurs épaules grêles, de

leurs épaules sans paille, de leurs épaules d’eau jaune, de

terre noire, de nénuphar torrentiel, la poitrine trois fois

horrible du ciel tenace.

C’était l’aube, l’aube ailée d’eau courante, la vraie, la

racine de la lune.

Et midi arriva.

Je m’y accrochai de toutes mes forces à ce midi furieux.

Je m’y accrochai avec l’énergie du désespoir.

La potiche dans l’étreinte innombrable de la pieuvre,

d’avoir senti perler à ses yeux la mélodie prénatale du

baobab de mon enfance, sursauta.

Et ce n’était que le commencement!

La potiche, la natte, la lampe, les pincettes, le mannequin.

Je bousculais les frontières.
J’avalais les bornes indicatrices.

Je mâchais la prohibition.
Je suçais, goûtais, à même :

plis, corridors, labyrinthes, mon souffle effaçait tout.

Je cueillis des algues sur la mer très froidement démontée

du microdion.

J’embrassai turbines et diatomées – comme le soir les

épaves jumelles dans la stupeur des anses.

La vie faisait ciel, ou naufrage, à votre guise.

Je me laissai couler à pic.

Ainsi vint le temps que, depuis, de mes grêles mains, je tâche de ressaisir, le temps de la grande fraternité, de la grande négation

de la totale affirmation, le temps de la grande impatience…

Des avalanches de méduses crachées du plancton sommaire me gorgeaient à même le sable de ma défaite d’or du sang tiède des lianes de la forêt.
Je refis connaissance avec le connu, l’animal, l’eau, l’arbre, la montagne.

Je cultivai leurs noms dans le creux de ma main sous-marine.

O
Sylve des déserts, solitaires pyramides des babils de femmes télescopaient une étoile camouflée des mots d’enfants chevauchaient des mondes dociles
Je me réveillai panthère avec de brusques colères et la panique gagna de proche en proche.
La très stupide savane de
Fort-de-France prit feu à la bougie enfin réveillée de ses palmiers.

Des acanthes monstrueuses y parurent, piys disparurent, le temps de sonner à toute volée les cloches brisées de la mer – tocsin –

Au rond-point des
Trois
Flammes dans le sproum du désespoir, des eaux se poignardèrent.
L’eau n’était plus l’eau.
Le ciel n’était plus le ciel.

Le ciel n’était qu’un pavillon de trombone où soufflaient les trente mille chameaux du roi de
Gana.
Et voici que cette terre plus haut que les mangliers

plus haut que les pâmoisons créoles des lucioles bleues se mit à parler de manière solennelle.
Et le ciel s’écroula.
Le ciel cessa de nous regarder.

De ses gros yeux de nasse.
De ses gros yeux pédoncules.
De ses gros yeux giclant des cascades et des chiques.
Ah! vous ne m’empêcherez pas de parler, moi qui fais profession de vous déplaire.

Le vent chavira très douces voilures à mes narines bruissantes vos belles correctes pourritures de flics bien descendus dans la touffeur des mornes.
Mais qui m’a amené ici ?
Quel crime ?
Pèlerin…
Pèlerin…
Lyddite,
Cheddite, pèlerin des dynamites
Je maudis l’impuissance qui m’immobilise dans le réseau arachnéen des lignes de ma main, car dans les replis d’une cervelle béate se lovent amoureusement

trois dents d’ivoire et des yeux caressants.

Des éclairs.
Des feux.
Et ce doux rire de la lumière.

Ma vie, elle aussi :

Ce train qui s’élance avec la tranquille furie des rivières

pierreuses par les journées étincelantes.

Fosse aux ours !
Fosse aux ours ! à l’heure sans faute de

l’acide carbonique

Quoi !
Toujours maudire !

Un midi ténébreux.
La tige éblouissante du silence.

Les surfaces isolantes disparurent.

Fenêtres du marécage fleurissez ah ! fleurissez

Sur le coi de la nuit pour
Suzanne
Césaire

de papillons sonores.

Amie

Nous gonflerons nos voiles océanes,

Vers l’élan perdu des pampas et des pierres

Et nous chanterons aux basses eaux inépuisablement la

chanson de l’aurore.

Aimé Césaire (Tropiques n°4, janvier 1942)

 

 

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Comme au parapet qui s’écarte pour élargir le ciel à l’infini je me penche au centre face au vide. Regarder la décision à prendre, sauter, atterrir, redécoller sans lâcher les pieds du chemin à poursuivre sur terre. La main sur les yeux laissée au fond de la poche du caillou, en vue libre n’ignorant  rien des traquenards du quotidien, Les frustrations pires que l’hybride tête qui n’attend pas la hache du bourreau pour repousser avant d’être tranchée.

Laqua bon restant la formule qui part du tari.

L’eau qui coule ne source que de l’atelier

un ongle et puits les autres

et ça sourd

le bitume et l’asphalte mordus

apparaît un lopin de taire le désespoir de vivre

Sacre de la nuit

le chant du coq vertical

Je broie le noir enfantant le blanc dans la lumière du bleu au pilon du mortier dans les larmes de l’espoir

 

Niala-Loisobleu – 31 Décembre 2018

 

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POST-HALL (15)


POST-HALL (15)

 

A l’heure où les étoiles se couchent à peine

je suis monté par-dessus

bien plus haut que le niveau de la mer

 

Impossible de voir les fonds en plein noir naturel

 

Le sien pour assurance surf même sur l’insolence

 

Ne mettez pas l’homme en groupe, ça le dénature encore plus

 

Une maison blanche comme j’en ai rêvé jusqu’à hier, est entrée toute ô bleue dans mes pas. Je vole de ses ailes, il faut souvent aller loin pour trouver ce que l’on tient au plus près en  soi. Vous étiez si belle à me serrer à seins lourds, cet endroit laissez-moi vous le dire est comme un je t’aime scellé de cire rouge, Ma Dame…

 

N-L – 29/12/18

 

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EMBARQUEMENT


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EMBARQUEMENT

Il faisait encore noir quand ton regard m’alluma l’heure

je me suis senti levé comme on aspire

à sentir la chair du jour venir

Si la route est une longue marche ne me lâche pas en volant

pour que je lise ton nom  à mes côtés.

Niala-Loisobleu – 15/12/18

NOTES A GARDER


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NOTES A GARDER

Je venais de penser à voir sous mes chaussures pour franchir le pas quand en croisant mes jambes devant le grand miroir je vis apparaître des mots mis en vrac aux passages. Des fois quand ta balançoire s’immobilise mon vélo hennie pour aller faire un tour. Il prend le sens des ailes, rapprochant le marais-salant quelque soit le sens du vent. Ils annoncent un refroidissement des routes sur une partie de l’Ouest. Les pluies verglacées je leur souffle comme au bout des doigts quand le brasero démarre pour chauffer les marrons. Un attroupement c’est dissous en me lisant, j’ai vu comme une peur dans leurs yeux, tu sais comme si j’étais fou à ne savoir dire que n’importe quoi. Seul un tout petit-enfant est resté, sans perdre son sourire. Alors j’ai allumé la musique, il a été content. Le cheval était au piano, tu aurais remarqué comme il n’a pas eu l’air étonné du tout. Voilà qui m’a rapproché de toi, tu ne t’étonnes jamais de mes comportements. Je ne connais personne qui laisse mes mains faire comme tu ne leur dis jamais non. Il parait que tu cherches toujours à les faire peindre parce que ça te fait écrire. J’ai trouvé de vieilles cartes postales dans un sac de marin. Les images se disaient vous sans que ça fasse guindé. La chaîne charnelle par laquelle ton ventre construit est vivante Ce soir je vais m’endormir en en rêvant….

Niala-Loisobleu – 14/12/18

L’OREILLE ABSOLUE


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L’OREILLE ABSOLUE

D’abord l’appui de la fenêtre en épreuve d’équilibre sans recours au pari. Ce n’est pour personne clair à franchement parler d’entrer un jour de naissance dans sa vie. Tous ces bruits qui se proposent que sont-ils de bons ?

La balance instrument à deux cordes rapproche plus de soi qu’elle ne mène où ça manque

L’oreille absolue sans connaître le solfège me sourit de son oeil à percer la nature humaine

Quant tout prend naissance au caniveau, le chemin remonte à l’estuaire d’étiage en étiage

EN CHEMIN

Je suis descendue au jardin
Des enfers
Pour de mon chagrin
Y remonter la lumière

Je me suis élevée au jardin D’éden
Pour de mes mains
Y déposer ma haine

Je me suis bercée dans le soir
Pour y retenir l’espoir
Je me suis inscrite au jour
Pour y trouver l’amour

Pourtant avec le temps
J’attends
Que s’ouvre à moi le sens
D’une vie, mon essence…

Tout ce qui sait vécu
Se perd
A mère Je me suis perdue…

Alors je m’y suis rendue
Aux cœurs
De l’humain en pleurs
Et j’ai reconnu…

Cet essentiel
Arc-en-ciel
Demain en main
Que je tiens..

 Sonya Chiffot  (Extrait de: Peau Aime d’Ailes à Fée)

 

Les croisées de routes ont de tels détours qu’il faut pas croire du premier coup avoir pris le départ, des reculs sont plus que nécessaires à l’avancée pour estimer justement

On ne possède qu’une virginité qui  heureusement n’a rien à voir avec l’innocence qui demeure malgré le pire usage que la vie passe sur son corps

-Et le soleil c’est pour quand ?

-Y  a pas d’âge aux changements de lune, les marées vont aux estrans le même but sur leur liste d commissions

Dans un soleil de météo sans parole, une pluie peut avoir plus de respect de tenue, quand tes yeux vinrent à chaudes larmes qui aurait penser malheur n’aurait rien à voir avec la réalité, je temps porte à te garder omniprésente

Niala-Loisobleu – 14/12/18

 

BRIBES (XXVIII)


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BRIBES (XXVIII)

D’une ombre passé au 3D ne se déttache pas même un vocal des cordes

élancée à faire glisser le ventru nuageux

te voici faisant la planche dans mon eau turquoise

la Méditerranée  est forte en sel

Le sifflement de ton fuselage entre mes mains réacteurs

panache d’un coeur blanc l’étendue céleste

Regarde sans vertige

l’espace qui s’étale dessus

a toutes les bouches de ses volcans grandes ouvertes pour Nous…..

Niala-Loisobleu – 14/12/18

LE POSEUR DE QUESTIONS


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LE POSEUR DE QUESTIONS

 

Très loin, dans le dedans de mon écorce chaude, dans le noir embrouillé des veines et du sang, le poseur de questions tourne en rond, tourne et

rôde : il veut savoir pourquoi tous ces gens ces passants ?

Le mort que je serai s’étonne d’être en vie, du chat sur ses genoux qui ronronne pour rien, du grand ciel sans raison, du gros vent malappris qui bouscule l’ormeau et se calme pour
rien.

Un cheval roux pourquoi ? Pourquoi un sapin vert ? Et pourquoi ce monsieur qui fait une addition, qui compte : un soleil, deux chiens, trois piverts, qui compte sur ses doigts pleins de
suppositions ?

Il compte sur ses doigts, mais perd dans ses calculs sa raison de compter, sa raison de rêver, sa raison d’être là, tout pesant de scrupules, et d’être homme vivant sans
qu’on l’ait invité.

Claude Roy