ETAT DES LIEUX 15


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ETAT DES LIEUX 15

 

Ce qui sépare nos doigts de l’un

Des autres

Boutonne l’épine de son rose

A lunettes

Crois-tu que les rues

Gissent ?

Je ne doute plus d’émoi

J’égoutte de toit

Niala-Loisoibleu – 6 Janvier 2018

Grandeur nature


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Grandeur nature

Je vois enfin le jour à travers les paupières

Les persiennes de la maison se soulèvent

Et battent

Mais le jour où je devais le rencontrer

N’est pas encore venu

 

Entre le chemin qui penche et les arbres il est nu

Et ces cheveux au vent que soulève le soleil

C’est la flamme qui entoure sa tête

 

Au déclin du jour

Au milieu du vol des chauve-souris

Sous le toit couvert de mousse où fume une cheminée

 

Lentement Il s’est évanoui

 

Au bord de la forêt

Une femme en jupon

Vient de s’agenouiller

 

Pierre Reverdy, La lucarne ovale, dans Œuvres complètes, tome I, édition présentée et annotée par Étienne-Alain Hubert, Flammarion, 2010, p. 109.

 

Il y a dans le temps pour tout, la limite atteinte. Ainsi vient le moment de se tuer d’une erreur, de surcroît présentée humaine.

Un être de mots en haillons se décharne

N-L – 13/10/17

Et Alors ?


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Et Alors ?

S’il pleut dans ma mémoire c’est pour être au plus pré du jour, en tendant les lèvres pour prendre ton pouls aux veines de te sentir de plein champ.
Pourtant t’as pas la veine apparente, tu s’rais plutôt genre gros lot qui ne gagne qu’au jeu de cons. Jusqu’à désintéresser le voisinage, du plus intime au plus qui ne croisera jamais ta route.
C’est pas faute d’avoir du chien, c’est faute de trop l’sentir qui les éloigne les habitants du normal.
Mais c’est qui que ça repousse ?
Hein dis-moi, c’est qui en dehors du banal hume mains monté sur jambes ?
C’est vrai au sens du canon pin-up, t’es pas sexy sexy, rien dans la dentelle, le string, et la jupette qui n’a pas besoin de bretelles vu qu’elle fait juste un p’tit col une fois enfilée, laissant à découvert toute l’artillerie en solo de batterie en duo avec les trompettes, genre boeuf del amor.
Faut une âme d’artiste dérangé pour te dessiner sur le motif, nature authentique, plus qu’à poil, nue de vérité, sans rimmel et pâte à remodeler, sans appareil dentaire à resserrer le sourire en tirant depuis le point d’assise.
Ton tant c’est le contraire de la météo du pouvoir d’achat que tout candidat annonce, quelque qu’il soit, il te fout let au premier service, les primes de loyaux rendements c’est pas pour te refaire la garde-robe, t’as pas l’profil à t’balader en N°5 de Chanel.
Tu f »rais tousser ton ton.

Et alors…

Tes cheveux d’herbe ma poitrine n’en tond rien,
avec chaque brin en retour de blonde heur
elle gramine d’autres espaces défaits de clôtures .
Hors de ce monde
Tout gonflé de joues, le ciel sourit, visages en mouvement
sur lequel me vois-tu, aère aux nefs les voies, je plane.
Innocent comme une fontaine qui pleurniche pas de son sort
au milieu d’un lit de sentiments humains totalement à sec.
Des tâches de couleurs que tu m’envoies, j’expose aux cimaises de l’orée,
les images d’un Pablo hors mesures qui ne peut se poser que chez Nous.
Il est d’un format que les plafonds des constructions ordinaires des petits nains
ne peuvent accueillir, faute de hauteur au-dessus des plaintes.
Accrochée aux branches des toits, ta robe blanche fleurit les patios
d’une musique intérieure géranium, feu de tomettes aux tiges des belvédères
Quand tes cuisses guitares ouvrent les portes des chemins,
la grange au grain tend les bras pour que le delta compose son plan d’ô pour que j’y plonge de par tout.
Mes doigts polissent les pierres pour te donner la douceur des paumes aux seins,
cette grâce qui coule de tes aisselles à faire sourdre la source bleue
l’oued qui va s’greffer aux chenaux du marais des salines
soulevant d’un horizon bouché un envol d’oiseaux aux couleurs d’un état long sublimant les frissons du vent au mépris du quotidien.
Ne dis rien, je te respire au point d’épeler chacune des nages de ta langue, au grand bain de ta baie où j’ai jeté l’encre de mes mots bleus.
Fidèle au vrai visage blotti au creux de ta boîte.
Ce matin je me sens que guitare et flammes and co; ce serait fastoche que tu t’éloignes quand m’aime pas trop.

Niala-Loisobleu – 27 Septembre 2016