LE NU PERDU


LE NU PERDU

Porteront rameaux ceux dont l’endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l’éclair.
Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant.
Ils sont les fils incestueux de l’entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement.
La rage des vents les maintient encore dévêtus.
Contre eux vole un duvet de nuit noire.

Philippe Jaccottet

 

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Peau d’érode battue par la vague acide, comme falaise  s’ouvrant genre grotte marine pour rugissants.

La gerçure des heures froides qui n’énucléasse que l’image ceinte à l’espoir, détachée du moulin à prière. Plus crécelle en corps que cigale l’absence d’ô live éreinte le tronc. La hanche du haut-bois tourne en rond pour trouver la clairière. On dirait  des buissons pudibonds venus habiller l’orée. Que la chute des seins en agenouille le torse dégrafé. Au seul but de rendre coupable.

 

N-L – 12/07/18

EMBARCADERE


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EMBARCADERE

Sentant revenir un soleil fugueur la pente se mit à redresser la tête pour inciter l’agapanthe à ouvrir le bleu tous doigts écartés. Les herbes ramassées les unes contre les autres sourirent au moniteur donnant l’ordre de sortir du fond du lit, la couverture n’apportant plus d’assurance contre les risques de pluie.

Lin se tendant au châssis

la martre s’emmancha dans la virole

joie du manche apercevant la main gauche s’affermir

De la mer le Stabat Mater de Pergolèse  vint au rivage, moussu de blanc, l’écume est jour

Seule l’ombre d’un tube sec aurait pu manquer à l’envie de la palette. Au moment où ils  émergèrent d’une table des matières plus touffue qu’un avant-projet pour gagner du tant, tu avais chaussé tes lunettes le nez dans le sens du vent, le chien dont le fouet de queue battait, indiquant la joie de te savoir là, anémone délicatement penchée d’un ton bleu-violacé.

Le peint lâche son odeur fournil

j’ai ri un moulin à ô dans le remous de ma salive

Embrasse-moi me dis-tu alors dans ta langue

Trois cygnes dans les iris d’eau, deux couples de canards, le premier sur l’herbe et l’autre à la nage, oui la Charente coule sans bruit sans m’avoir repris mon goût de Seine. J’ai les quais de la Cité dans l’herbe des arbres qui s’y reflète. Balance le ponton

Ton visage pour seul équipage

Niala-Loisobleu – 19/06/18