L’Aqueux du Mickey ou l’ouverture à Découvertes


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L’Aqueux du Mickey

ou

l’ouverture à Découvertes

 

Marcs de café

Boire n’a jamais reprisé la chaussette

si l’amer t’hume

c’est inopportunément

garde ton sac de billes

et ta craie

puis le bord du trottoir

son caniveau

les grands départs

en bateau à voiles du grand bassin

des Tuileries

son Jeu de Paume

leurs Nymphéas

et les chevaux de bois

Avant de tirer le levier d’aiguillage

fais-toi l’aqueux du Mickey

puis appareilles grand-large

à la verticale de l’horizon

canopée

et arc-en-ciel grand pavois

mon Zoizo !

 

Niala-Loisobleu – 11 Janvier 2018

 

EN PASSANT PAR L’EGUILLE


 

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EN PASSANT PAR L’EGUILLE

Dans quel sens est le ciel

s’il pleut

je me fous du côté

Celui où je suis

fait

le tour de Toi

Comme un bateau

de tribord à bâbord

de la proue à la poupe

En l’absence de bruit

je n’ai entendu battre

que ta clairière

La cabane est à quai

l’odeur huître

dans sa coquille

 

Niala-Loisobleu – 5 Novembre 2017

HORS D’ATTENTE


HORS D’ATTENTE

Reste toujours une fleur

queue

par bonheur

les boutonnières ignorent

Vase au marais

cage jamais

Les grenouilles

comme des lapines

sautent sans glas pied

L’héron d’ailes

couple

du peint tant

pour tout l’monde

Nial-Loisobleu – 9 Avril 2017

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PÂQUES R’ÊTRE A LA CABANE


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PÂQUES R’ÊTRE A LA CABANE

 

Instinctivement je cueille une mèche à ton front

curieusement elle fouille

remue

et retourne ma poitrine

pour trouver ce peu de terre humaine

où sont restées les marques des courses animales

au travers des pierres

disséminant ici et là

faines et glands

Devoir des lèvres

la nuance insère la teinte de la vibration

au blanc no man’s land

poussant la couleur intérieure a se prononcer

Le silence change de portée

nos doigts au coeur de l’herbe peuvent tresser des paniers

La gorge en feu le soleil irradira les vases des verts maraîchins

pendant qu’avec leur art, les lentilles garderont notre reflet au secret

Le temps d’un nuage transbordeur est unisexe de saisons

envol à tout heur transe continentale

Aux frémissements savamment désordonnés de tes seins

ma langue attrape la cadence

je râtèle ton ventre de mes dents

pour retenir la senteur de ton creux herbu

L’arbre surgit de temps de poussée

sa fourche mirliton dépliant la musique

aux extrémités de ses bras

tranquille

insignifiant

telle cette force qu’aucun pouvoir tramé ne saurait avoir

Un témoignage sans droit de gage qui n’a que foutre des cloches

Niala-Loisobleu – 15 aVRIL 2017

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DEBLAIEMENTS


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DEBLAIEMENTS

Premier matin sous l’eau qui lave. J’ai dormi dans la cabane, dormi comme je ne savais plus par où poser la joue. Les cailloux vous reconnaissent toujours au premier pas et avant que le pied se soit posé. Nul besoin de laisser-passer, d’instinct l’ordre recase tout en bonne et due place. L’essence de seul ce qui compte prend effet, la voie qui parle dit ce qui est.

                                À Juliette

Un jour, je sus peu à peu qu’elle venait à moi.
J’eus la bouche pleine de son amour.

Mes yeux n’ont qu’un chemin, ils te parcourent entière Gchaliand_feu_nomade
et mes rêves vacillent au creux de ta rivière.
Tes bras rives de douceur, à tes yeux, en cortège, des rêves de velours
toute l’eau des neiges fond aux perles de tes doigts
et tu offres ta grâce sans désir de retour.
Chacun de tes sourires déchire un peu de roche.

La fraîcheur des rivières au bord des yeux du jour
coule par tes reins fragiles oasis de faiblesse
la rose de ton cœur réclame sa chair de lune
l’amour perle au collier de ta gorge légère.

Je t’aime, la gorge nouée aux fibres de l’été
chaque aube m’éveille tes yeux au fond de mon regard
ma femme heureuse jusqu’au bord des paupières.

Nos rires feront trembler des miroirs d’eau légère

Ton corps offrit un été plus pur à mon corps privé
de sa saison.

Ta cuisse où perle le long filet de ta vie intérieure.
Et le merveilleux éclatement de ton ventre,
séjour nocturne d’obscures espérances
dans le jaillissement de la redoutable fleur
à jamais offerte
fruit de la seule apocalypse.
Toi
enfin nue.

Gérard Chaliand (In Feu nomade et autres poèmes, © Poésie/Gallimard, 2016, p.54-55)

Je vois du garenne se frotter les poils aux premières violettes sauvages. Le soleil en pleure, il a eu si peur. Aujourd’hui mon corps va pouvoir s’épuiser à remettre la cabane à flot. Le mât est à relever, toute ma pensée à hisser, la verticale attend que la plume dise le cri du lion. Le chenal tend la direction du large. Partons mon Coeur l’un vers l’Autre, nos mains sur  la m’aime rame.

Niala-Loisobleu – 31 Mars 2017

L’OCEAN RESTE A MAREE A LA CABANE


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L’OCEAN

RESTE A MAREE A LA CABANE

Les rênes du vent tenus par les nuages tiendront l’embarcation là où te rejoindre.; du moins l’espérai-je dans le doute que la confusion des éléments sème sur la route.Quel jour était t-il ? Lancinante question qui revient à toutes les aurores. Matin d’un début de soirée, quand le pas lourd d’une matinée cherche à se défaire de l’angélus ? Ou bien, juste avant le petit déjeuner, quand les yeux se soulèvent du caramel des pièges à mouches ?

D’aucuns m’ont dit « Nenni l’ami, tu te goures la fillette a bien grandie. »

Que m’importe les mois et les semaines, le temps ne doit s’inquiéter que d’avoir été utile au sujet principal, rien n’est productif en dehors du primordial. Je t’aime aux quatre saisons. Pour mes écumes quelques flocons, mes intentions quelques bourgeons, nous sommes vers.

La plage déserte s’étire de tout son long – Aline est là énième – le transatlantique rayé bien visible, la sieste, n’ayant pas plus à cacher qu’un camp de nudistes, ne fait d’autre  montre que celle de ses crapuleuses tendances

La nacre des coquillages, sautille entre les grains de sable. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette frisottant nos coeurs joints, le premier de nous deux qui ira à l’autre trouvera la seule voie qui chante. Les semaines ont posé leurs sets à table du moi. On s’abrite sous le toi.

Sous l’auvent de la grange les fagots sèchent des pluies dans les bras des souches de ceps. Rien n’est vin, qui ne tient pas le temps. L’étiquette sous la poussière du chais disparait de l’annonce mensongère des foires au vain.Du rien que nous sommes au moins faisons un rêve.

Je ne t’ai pas montré  comme un de ces mirages que les livres pieux mettent dans leurs illustrations. Je ne me suis jamais travesti pour entrer dans ta pensée. Quand le soir tombe, mes lèvres caressent les lettres de ton nom, tout comme mes matins épèlent un baiser à ton oreille.

Où sommes-nous de l’un, où allons-nous de l’autre ? Partout ma Muse.

Il y a tous ces décors, tous ces costumes de nos théâtres de jour.Le texte fait rôle à part.Nous nous retrouvons entre les allées du spectacle.

La plage a suivi un oiseau qui pêchait. Le marais s’annonce au détour de l’étier. Quelques fers tordus rouillent aux planches blanchies par le sel. Dans des senteurs d’iode, les goudrons des calfatages se raclent la gorge aux filets de la marée montante.

Une marine pousse aux ocres verdâtres de gris bleutés, échoués aux roseurs irisées, en suivant l’arête d’un zig-zag posé en retombées d’écume. Non, là n’est pas naufrage. Là, est posé sur les grands fonds, le mystère entier. Cette énigme de la relation d’amour. Ici nimbée de dépassement, écalée de raison, brossée de conventions, dans son écrin maritime, c’est le noeud métaphysique qui transforme l’au-delà.

Les électrodes de ta peau aux cosses de la mienne, branchent un courant continu.

Evidemment que je t’aime, idiote.

Bien que je fasse la saison de silence.

Des lignes continues en réseau tissé serré.

Comment resterions-nous vivants, morts de l’autre ?

Mon été de qui je suis.

Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve qui pirogue en train de bois de la source à l’estuaire. Chère à l’équilibre que la force réclame comme pilotis où l’amour enracine lacustre son né nu phare

Niala-Loisobleu – 27 Mars 2017

 

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TOUT CONTE FAIT, SUITE A…


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TOUT CONTE FAIT, SUITE A…

Quand le sabre en lui pénétrant les reins se retourna, il avala sans boire l’eau de là. Une idée défaite du passé. Dans les étuis, les cuivres ternissaient sans plus se prendre la tête à vouloir retrouver l’âme des violons. L’ocarina colle aux quintes, de son air cucurbitacée qui aurait percé ses fonds de culottes, sur un piquet d’école trop fréquenté pour imaginer sans tirer avec une mention très bien.

Son choix presque à terme, juste à deux pas du mûr, montrait comment sans coup férir, on peut se sortir du bilieux mal fréquentable. L’ictère cornue de la famille du crotale au sein se reconnaît aux bonnets 95 B, qui au premier signe de fugue, vous met en moins de 30 secondes, sur le carreau d’un ô cul us des polis tout à la main.

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Marcel à force de vouloir offrir ses pôles sur la poitrine et plus loin que les avant-bras de l’entrecuisse, au vu et au su d’un monde ouvert (que dans sa tête) comme un lit-clos en période de congés annuels, s’en était sans doute pas assez pris dans la tronche, pour qu’à chaque fois il remonte à l’assaut de l’infortune, qui veut gagner des biles lions.

Tout ayant une faim, Marcel, sans que rien ne l’ait laissé paraître se mit à regarder les étiquettes, pour voir ce qui entrait dans la composition du plat du jour. Le profiteur se reconnaît des autres, à ce détail près, qu’il s’imagine pas un instant plus pouvoir se gaver de son légume préféré :le naïf, qu’on trouve en tous climats et en n’importe quel potager du monde.

Sa Grand-Mère lui en avait eu beau montrer les différentes espèces, il en avait pas tenu compte par excès de bonté, probablement une séquelle judéo-chrétienne, qui avait réussi à l’infiltrer, lui le mécréant consacré (il est prouvé que le vrai mécréant est un croyant souvent plus sincère qu’un pratiquant de la messe du Dimanche à 11h). Son vieux copain Achille, l’étalon, comme l’avaient surnommé les filles, ne manquait jamais de lui réitérer entre deux stations, lorsqu’il voyageaient ensemble.

Je tiens à ma santé, lui renvoya son image depuis la glace de sa toilette, ablution psychique.

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A force de mirages de leurs belles paroles sauf les chameaux, que voyaient ses yeux ? Eh ben rien que des cars à vannes, sans qu’un chien s’y hasarde. Troublant, non ? En un éclair il défoudrayât d’un coup son an blême. Frappé par une brusque apparition du Vésuve, lui projetant un documentaire sur Pompéi, ses maisons closes ouvertes aux partouzes, et où, à présent, l’or gît sous la cendre, sans qu’un phénix ait remédié à la situation depuis l’Antiquité. Surprenant non ?

Ton oeil droit ne connaîtra plus d’amélioration, l’intervention subie il y a maintenant quatre ans, a réussi en ce qui concerne la destruction de la capsule qui l’obstruait, mais a causé un affaissement de la rétine, qui en réduit la vision. Quant au gauche, c’est statu-quo, sa capsule ne s’est pas développée depuis ce même délai, restera-elle ainsi, ou proliférera-elle d’un coup, les deux sont possibles. On ne l’opère pas en l’état, chui là. Nous nous reverrons donc dans un an, si rien ne se produit entre temps…..merci Docteur., cligna-t-il des deux, acide.

Marcel, s’arrêta un instant devant son passé. Il vit dans un coin de la vitrine, une image de cabane, qui se tenait à l’écart des belles peintures à faire croire et des mélis-mélos du Grand-Guignol du quotidien. Il entra et vit un espace ouvert donnant sur la mer. Il avança vers son vélo en chantonnant que la mer on en voit jamais l’bout en apprenant à la prendre par le bon.

J’ai écrit ce billet en réponse à celui d’Océan de Couleur: « Sommeil d’une Vie »

Sommeil d’une vie

Niala-Loisobleu – 14 Mars 2014

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Point de Départ


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Point de Départ

Rose matinal la mer a lissé ses algues d’un bleu que les aciers des coques fendront à l’envie. Aussi loin que l’oeil peut courir, rien de rauque ne laisse entrevoir le plus petit signe d’alerte.

Pas de toux, pas de toux, chantait du tronc, un oiseau couleur de rêves pêchés toute la nuit.

La douceur est à l’étale, attendant quelque chose pour la remonter. Il doit bien rester un cabestan à louer quelque part.. La brume entre ciel et terre, ne laissera  sur le chemin grimpant entre les vignes que la vue de quelques vieux ceps tenantnt droits sur les épis d’une tignasse d’arbres. Là est le bois, ici le vélo. Entre les deux l’attente penche du côté où de l’autre. La mer laisse venir le sel. Si le vent porte, le bagage contiendra le nécessaire à changer le peu crevé.

Les marins savent que la mer est plus inquiétante lorsque pas un seul mouvement d’ailes bouge. Avant l’orage sur l’eau l’ondulation des vagues se défrise brusquement, les goélands semblent scotchés sous les nuages, et un tampon ouateux bouffe le moindre bruit dans un silence verrouillé.

Pendant ce temps là, le littoral continuera à se la jouer qui veut gagner des millions, plus préoccupé par la côte des actions en bourse que par le geste qui donne gratuitement un sens humaniste à notre présence. Un jour en somme comme parmi n’importe quel autre.

Accroché aux filets lumineux des bleus, sans doute irai-je d’un rocher à l’autre, sans faire remarquer ma présence. L’atelier a des odeurs du monde. Elles se sont trouvées l’endroit où se poser. Pour la partie animée, des voix chaudes se baladent dans les pas que je puis faire en soliloquant. A la hauteur  suffisante du soleil, les petits lapins du voisinage sortiront de leurs terriers le musc de la journée. L’ambiance se tournera  à la rencontre de ce qui se découvre, sans bruit, sans foule, à la fenêtre de son désir personnel d’échappée. Le tableau un peu fatigué d’avoir beaucoup dansé, pourra s’asseoir et laisser ses larmes prendre les étiers de ses joues. La cabane les versera dans un fond de saumure afin d’en retenir le meilleur.

Niala-Loisobleu

22 Mars 2016