Pierre d’Appui


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Pierre d’Appui

 

Des pierres qui ont moussu en roulant

Bordent debout des entrées de regards

 

Aux plaies de la terre le vent frotte sa langue

Pendant que les aiguilles de la pendule majeure ricochent d’une rive à l’autre

 

Quand blanchi des larmes du fruit généalogique le bois grise

Le hoquet d’un ninnin joue au bilboquet sur la grande chaise de l’arbitre

 

Les roues à aube amarrées au ponton du jour s’inscrivent au rôle

Aux pieds d’un tango qui s’étire du Bario avant que le couple se désemboîte

 

Es-tu encore en passe de lointain avant de revenir sanguine à la branche ?

La clef de voûte grince par le trou de mes mains agitées d’envies en déséquilibre.

 

Niala-Loisobleu – 12 Octobre 2017

 

ESPACE LIBRE


ESPACE LIBRE

L’arôme du premier regard porte encore la fumée du café. Idées claires tournées à la petite cuillère. Des parts de pas fini se balancent dans les espaces non remplis. Par la spirale, je regarde venir ce qui n’a pas encore de forme définitive. Les carreaux baillent aux corneilles. C’est le moment où le pont n’est qu’un gué. Quoi qu’on veuille faire, il faudra bien se mouiller les pieds. L’espace est à définir.

Où est l’ombre

d’un objet appuyé contre le mur ?

Où est l’image

d’un miroir appuyé contre la nuit ?

Où est la vie

d’une créature appuyée contre elle-même

Où est l’empire

d’un homme appuyé contre la mort ?

Où est la lumière

d’un dieu appuyé contre le néant

 

Dans ces espaces sans espace

est peut-être ce que nous cherchons.

Roberto Juarroz

Notre recherche est liée à celle de l’Autre. Deux jambes pour deux corps c’est musclant pour deux bras. A la tête du mur, l’ombre du cadran va prendre son pied. Pourvu que le ciel soit clair. Le volet claque le postérieur de la façade. L’empreinte des doigts marque la correction. Ouverture au trépan. Déballage de boîte crânienne.

J’ai déjà le dessein de la peinture. La route va faire sa toilette. Dans la maison Bleue Frida sort de son corset.

Niala-Loisobleu – 21 Août 2017

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REVOLUTION SOLAIRE


REVOLUTION SOLAIRE

Déchirée du mât de nuit, la voile, robe blanche, a traversé les vagues, pieds nus. Seul les battements de la lumière marchaient à l’amble d’un anniversaire consacré à rien de général. Dialogue d’un tête à tête onirique, les mots avaient des écailles roses que le bleu de l’ô faisait trembler d’émotion entre les palmes des cocotiers de ma déraison.

Niala-Loisobleu – 27 Mai 2017

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CONFESSION D’UN FOU A SON PSY…Extrait


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CONFESSION D’UN FOU A SON PSY…Extrait

En hommage à Vincent Van Gogh

.

Pour une fois, je vais prendre la parole sans considérer cette faculté naturelle comme une automutilation que je m’inflige pour rajouter du mordant à l’intensité des émotions générées par mon combat psychique quasiment quotidien. Laissez-moi parler, docteur, il y a un conflit ondulatoire qui s’éternise dans mon être sans cesse envahi par des ondes antagonistes qui cherchent à s’y évincer réciproquement. Je regorge d’impertinences et deviens hutin et pugnace devant celui qui se permettrait l’audace de me reprocher mon raffut.
Je ne suis pas qu’un être physique ou simplement un corps matérialisé sur un sol florissant d’énergies lourdes, mon âme est insondable. Vous tentez à chaque fois de numériser mes neurones alors que pour vous, depuis longtemps, amour et humanité ne sont qu’incompréhension ? Vous allez feutrer les poils de ma peau à vouloir cerner le côté délictueux de ma personnalité ; nous ne sommes pas frères d’une même lumière, télétransmis dans la même sphère cérébrale par une même affinité neurotrope. Quelquefois, vous opérez dans un commerce pitoyable pour répondre au mieux à mes hallucinations innombrables, amusées par mon ardeur de jouet épidermique. Quand j’aime, je ne dis pas que l’amour est à moi pour laisser à la haine l’instinct le plus élémentaire. Ma musculature affective ne relève pas de votre sensibilité, je suis un phénomène opératif capable d’agir et de produire une semblance de lui-même à l’état sobre et pur.

…/…

Vous me dites schizophrène, je vous le concède. Je suis un schizophrène conscient de sa schizophrénie et pour se plaire à l’avouer, il faut endurer des pluralités d’insomnies ; il faut tirer à bout portant sur l’érudition des pudeurs à la condition livresque et tant pis si elles en seront affectées. C’est vrai, je perds quelques fois toute notion d’espace et de temps et mes cheveux blanchissent prématurément à quelques endroits de ma palette mais rien de ce que vous pensez saisir de mes délires ne peut aboutir sans ma participation. Ma lucidité a le mérite d’être cyclique ; elle est élastique ; elle reprend à chaque fois sa souplesse d’origine après avoir été contractée. Laissez-moi parler, cela va vous éviter de procéder au téléchargement de mes pensées par effraction, sans crypter les codes de mon homéostasie subrepticement modérée dans un équilibre respiratoire devant lequel votre compréhension risque de déchanter. Nuages, froid, sexe, extase, cauchemar, craintes, surprise, joies, tristesse et sommeil ne sont pour moi que pétarade d’étincelles dans un douillet d’amour et de vin. Je me fustige inlassablement de rimes colorées comme une prime de ma propre colère où nichent mes plaisirs ailés et je m’enivre d’espoir alors que s’étrillent mes miroirs aux pastels de pluie dans le faubourg des indifférences qui m’ont déjà muté au nu vain et stérile.

…/…

À force d’avoir bu tant de douleurs, il y a des orages dans ma bouche et mes mots tempêtent comme de fortes précipitations de soupirs expectorés en signes persistants de délivrance

…/…

Patientez, docteur, ou alors, mettez-moi un oreiller sur la bouche et quand bien même, mon cri surgira de manière à m’extraire des absurdités paradoxales de la morale. Élu par mes nuits mandataire idéal de l’errance dont les chenaux m’ont ordonné label incontesté de la navigation entre les iles, transcendant les points de chutes, je porte mes jours comme un faix d’orgueil avec le vœu de rester libre dans ma raison jusqu’au trépas

…/…

Je suis d’une douleur particulière, ma prose sur la paix n’est pas un âpre chant de désolation que la raison des autres m’impose avec la mystification de ses bruits au goût effréné du bavardage. Dans le souterrain de mes longs soliloques intimement rageurs, les autres pensent dénoter une altération pathologique de mes facultés mentale et je m’en fous. Etre incompris je l’admets, être confondu, je refuse. Il est inutile de me condamner aux partitions des autres pour mériter l’état normal. Je m’interdis obstinément la moindre joliesse acquise sans bouleversement des codes et sans habilité. Ma prose sur la paix est un chant rugueux et touchant d’où émerge la vitalité contagieuse des insoumis dans l’exaltation de mes émotions intenses poussées au paroxysme sans endommager mes urgences. Mais, hélas, on est fou dès qu’on s’écarte du convenable dans les normes sociales dominantes comme des herbes qui croissent en désordre, en abondance et au hasard.

Un homme qui s’exclut de la morale des autres se mutile et qu’importe si ses yeux se dépêchent de regarder ailleurs. Il tombe comme un vieux enclin à la peur de mourir brusquement sans pouvoir dire adieu. Je me crois en enfer, peut-être que j’y suis ? Parfois, je procède à une analyse méthodique de mon cerveau, comme pour la défaillance d’un logiciel mais ma raison persiste à disséquer les particularités de ma folie qui se succèdent avec envie de me déchirer. Devenir fou, c’est ne plus s’appartenir, c’est se désincarner psychiquement pour n’être plus rien ni personne, ou alors, juste un cri d’une libellule qui lentement s’étouffe dans le souvenir des autres…

…/…

Je ne suis ni tristesse ni ennui, docteur, ni l’arrière-gout des joies dans un monde supra sensible des aisances. Vous ne connaissez comme réponse que l’action périphérique pour agir sur l’esprit. Je suis fou parce que vous ignorez les vertus de la parole, Je suis le fou qui s’identifie volontairement au cheval mal traité de Nietzsche parce que je parle de la beauté dont la sensitivité sacrée s’insurge jusqu’à nous soustraire du relief contrefait des interdits. À moins que vous ne soyez chapardeur des expériences essentiellement sensorielles des autres, la beauté peut vous aider à évacuer vos ruminations sur la cohésion de l’être et de son esprit. La beauté déclenche l’offensive de la poésie. Oh, la poésie, voilà le corpuscule d’une extrême ténuité, docteur, qui restera de nous quand sonnera la fin des fins, n’en déplaise aux moralistes ringards qui s’effectuent d’un point aveugle sans le savoir.
On ne dégage pas de la poésie comme on éructe par effet de contre sens à son être. S’engager dans la poésie, c’est avoir l’exceptionnel privilège de réinventer à chaque fois les eaux de son bain, avec des ondes justifiant les effluves de son vin où le jasmin trouve intacte la tonalité de ses enchantements en fureur qui écorchent les inquiétudes et dépouillent le silence de ce qu’il a de féroce. Sinon, on se donne genoux à terre aux idoles qui fomentent des cendres dans nos volontés et de l’acide pulvérisé dans nos idées. Je ne collectionne pas les psys ni des idoles afin d’en faire des calmants ou des expédients à mes peurs soudaines, j’ai du gout pour l’audace. Par contre, je voudrai bien m’offrir les idoles des monarques et celles des psys mais il faudrait qu’elles m’appartiennent, qu’elles soient entièrement à moi et j’en disposerai à ma guise avant de leur cracher dessus pour conjurer mes craintes et réconforter ceux qui s’agitent dans la colère des incertitudes.

Vous vous voulez spectateur de ma vie que vous décortiquez dans une tentative désespérée de me reconstruire artificiellement dans l’illusion d’une réalité. C’est donc dans le sentiment chronique de ma dépersonnalisation que vous expérimentez vos propres doutes métaphysiques afin d’actionner vos mécanismes d’acquisition de connaissances qui servent de référentiel psychotropique à vos histoires sur le psychique alors qu’inversement, il n’est que le pendant intérieur de votre déréalisation. Oui, docteur, l’usure des lèvres étanchées me font encre rouge qui sèche sur une plume irritée contre les brises légères des dieux pénates aux revers déplaisants.

Ne cherchez pas dans mon subconscient, docteur, l’estampille de l’irréalité. Dans la grisaille de vos notes à mon sujet se succèdent mes graffitis de sueurs dans lesquels vous percevrez l’écho renvoyé par mes désirs dans une symphonie de rupture où mes lutins intérieurs ont posé leur dernière pierre. J’ai des folies en réserve alors que mon esprit n’est point une idée préétablie en dehors du rationnel et mon âme n’est pas une esbroufe soumise à la psyché inclinable des carabins caressant les horribles sorts.

…/…

Vous cherchez toujours un accès à mon cerveau ? Faites gaffe, il vous sera plus difficile d’en sortir que d’en forcer l’entrée. La localisation physique de mes sentiments est une équation à plusieurs inconnues, elle sème le déséquilibre. Je ne suis pas un être soumis au calcul algébrique dans une méthode de géométrie variable. On n’entre pas dans la chambre de mon hypothalamus comme on va à l’offertoire des messes où les idoles sont rentables, où les dieux païens habillent Jésus d’un sentiment d’appartenance, développé pour actionner les revues destinées aux grands spectacles de la crédulité. Au risque de me dévoiler bigrement névrotique dans la blancheur crue des sunlights de la physique, je peux faire danser Bouddha à vos pieds dans une longue jupe de tartan sous le rythme aigu d’une chanson raï. Je suis ainsi, pire que moi-même. Je ne suis pas fou, docteur, je ne suis qu’un incrédule.

DJAFFAR BENMESBAH

Source Emmila Gitana

https://fr.wikipedia.org/wiki/Djaffar_Benmesbah

Quelle lumière pour les cellules grises ! Prodigieux, je n’aime pas, je partage, parce que je comprends votre malheur de vivre dans votre petit mouchoir qui pleure…

Niala-Loisobleu – 24 Mars 2017

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Hommage à la Femme Kabyle – Djaffar Benmesbah

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En ce Dimanche le Sein du Jour sera…


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En ce Dimanche le Sein du Jour sera…

Le tic-tac du réveil se faisant discret pour une fois ça n’est pas le Mickey du réveil qui gesticule en tous sens le pronostic de ce Dimanche de Mars. L’aspect général du mois étant entièrement respecté c’est dans la phase lunaire que pourrait bien se jouer l’ambiance dominicale. Nous sommes en phase de pleine-lune. Quasiment impossible d’échapper au sentiment d’avoir un poids sur la poitrine venant déranger le rythme respiratoire. Les gros seins seront-ils plus exposés que les petits. Ma pensée ne peut se détacher d’un vent des globes autre que celui qui vient de se terminer hier aux Sables-d’Olonne. Celui qui me tient toujours de quart sur le pont est de chaque jour. Tant d’indices contradictoires mais significatifs d’un mal-être personnel, s’ajoutent depuis quelques mois les uns aux autres, que je vois que les gros sont les plus concernés. L’étouffement progresse. Leur volubilité s’attriste, ils détournent la conversation, omettent de regarder dans les yeux, font disparaître le sujet dans un bonneteau choisi. Masquer la nature profonde de sa personnalité est-ce le bon choix ? Rien ne peut être moins sûr.

Transfert de sentiments ? Fin d’espoir ? Retournement de pensée ? Virage à 180 ° ? Constat d’échec ?

Quelque que soit le motif, aucun d’entre eux ne justifie de ne pas éclaircir  le revirement – s’il  y en a un -en ne l’exposant pas aussi vaillamment que lorsque la situation se trouvait être autre.

Les gros seins aussi atteints d’étouffement qu’ils soient n’ont de recours à la guérison que dans le sevrage du motif de manque d’air. La forêt reste toujours harmonisée à l’arbre. L’un ne cache pas l’autre. Mon destrier chemine sans obstacle entre les futaies de sa croisade. L’aura de la clairière n’a pas fait avec sa tonsure, la canopée chauve. Entre les strates des jours, le désert compense la surpopulation des couloirs du met trop. Traduisant le lieu des correspondances chaque bouton des couleurs primaires conduit au prisme. Passage du brut à la matière quittant sa gangue, au cristal de la sagesse émanant d’une folie acceptée comme régulateur de transfert. L’optimisme de la quête est uneforme autrement plus solidaire que l’impossible soutenu non-recours aux restos. Ce que l’on donne dans sa fonction naturelle n’oppose pas les embûches dues au détournement. L’Amour est un don de soi qui se partage à égalité sans modifier la générosité propre à chaque être. L’Amour n’a rien à voir avec une occasion qu’on attrape en passant dans ses vides grrr niés. Qui dit « je t’aime » devrait ne tendre ses deux mains que sans pensée systématique d’à valoir que le tunnel formé par le geste d’une représentation du coeur symbolise théoriquement. Je ne ferais de ma couleur qu’un ton de franchise. Je peins vrai en dehors de l’idée fausse qui laisse le doute planer comme une conduite qu’on garde sans la suivre. Petits seins peuvent devenir  gros par ce qu’ils ont en eux  à donner.

Niala-Loisobleu – 12 Mars 2017

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SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN


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SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN

Soudain traverse un jardin
Au bord de tes lèvres. Eden
Mon coeur te plaque sous le porche

Adossée au froid bleu des fresques
Tu es là. Délice
Le tremblé d’un rose la pierre d’iris

T’ai arraché pull jupe et bikini
Ai mangé d’emblée le blé
De ton sexe d’or, et ma bouche

L’a pénétré à moins
Que ce ne soit ton corps
Qui ait fondu dans ma bohème. Ma main.

Je ne sais plus qui est le monde
Dans ce moment-là
Mais le jardin fut de chair un verger

Et de l’esprit qui rit
Sous le porche ton cri chant
Le plus beau que j’entendis

Sous le dôme du kiosque
Dans les tresses de saules
Dans les pleurs naturels

Ton cri nous délivra
Outremer noir de bougie
Sont des couleurs de toi

Lorsque je ferme les paupières
Que se reflète sur leur tain
Ton corps en transe dans mon âme

Martine Cros

De cet endroit ancien le puits n’est pas sec. Aux odeurs mêlées, des doigts pincent les instruments à cordes. Les fleurs de ta robe ôtée ont laissé des chemins dérobés entre les plis de tes pensées. Là, sans que le vent ne pousse à tomber, le grain continue de germer. Quelque oiseau siffle. Un autre va pêcher. Je n’ai rien vu qui trouble la profondeur de l’ô. Pas une ride ne strie le bleu du ciel. Tiens bon la ficelle, nous ne nous déplacerons qu’en tapis-volant d’un jardin à l’autre.Ignorant la tentation de montrer à l’encan la grandeur innocente de l’enfant. Sa voix chante une histoire qu’elle a écrite en nageant dans sa mère. Paroles du premier silence à demeurer protégé. Mes cils peignent ta toison, dort. L’Arbre-Gardien est à la tête de ce choeur d’hommes de bien.

Niala-Loisobleu – 19 Octobre 2016

Qu’irais-tu à t’égoutter l’image au miroir d’un visage à la tête d’un autre ?


Qu’irais-tu à t’égoutter l’image au miroir d’un visage à la tête d’un autre ?

Des deux jambes il faut garder un bras à part l’idée que d’autres se font de soi. Le second n’étant que le levier qui vous soulage de l’étouffement tombal. Entre Jekyll et Frankeinstein la docte ignorance libère ce que nulle réponse n’est à attendre de la poésie.

Là où tu n’es pas au sens vulgaire, personne n’est aussi présent que Toi.

– Pourquoi ?

– Pas parce que

comme répond toujours l’ignorant qui affirme. Rien d’autre que naturel comme entre terre et ciel il n’y a pas d’escalier de vieillesse accroché à la rampe. Juste la ficelle de son cerf-volant.

Bivalence, filon prodigieux de sa mine.

Je transcende le commun tout seul, sans chercher dans l’armoire des incantations le médicament d’une religion.

-Ah oui vous êtes poète ?

-Non Bouffi je vis ailleurs au m’aime endroit que tu es sans le voir.

-Ah je sais pas quoi vous dites…

-Tu mets tonnes !

Posant mon né au bord du trottoir, je vis sans les voir venir des années de bon heur en traversant des champs de mines. Stations d’épuration de mon chemin de croire.

http://pierre.campion2.free.fr/laurent_catrice_poesie.htm

Niala-Loisobleu – 1er Septembre 2016

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Aqua servirait de vouloir noyer l’arbre?


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Aqua servirait de vouloir noyer l’arbre?

 

Les bougainvillées remontent la plage, sarong bleu outre mer piqué de roses. Effacé, le nénuphar voile sa pudeur derrière les cabanes de pêcheurs.Au marais le lotus prend sa pose.

Du quai d’Orsay  la pèlerine de nuit va prendre l’étreint d’un lit de Seine. Corps chaud, des poussières de lune sur les épaules.Qui croirait que la rue de Verneuil n’en a pas fini de porter mon rêve bien au-delà des langes ? Au sol de la gamme, la grande Ourse allongée sur les tomettes caresse mes pieds nus de ses cheveux de comète.

– Bon Jour, me lancent les outils quand j’entre dans l’atelier, bien réveillé.

La Muse depuis une berge du lit, flottait dans ses pensées. Un peu remuée par les turbulences d’un passage en plaies et bosses. A l’écart de tous les remues-ménages, ramassage des poubelles, bruits de livraisons, bougie-bougie et prières du soir…Entre son oeil droit et son épaule gauche, tranquille, cherchant un pur moment de solitude pour bien séparer l’âme du corps. Chacun de ses seins veillant sur sa respiration. Les jambes et les bras en faisceau de fusil, sur la clef des chants. Il ne fait plus de doute, le tant change. On ne dira plus je t’aime en pulsion orgasmique seulement.

L’abstinence de reins fait Tout passé un haut degré. L’étreinte devient transcendantale.

L’Esprit prend les rênes.

Tous les indicateurs masochistes qui tendent à se détruire par la haine de soi, la contre-vérité de son identité par le seul regard sur l’image qui vient des autres, sont mis dehors.

Je ne me flagellerai plus, je ne ne me pendrai pas à mon gît baie. Mon anse est Lumière.

Ce matin, Nougaro badigeonne mon bleu des briques de sa ville rose, en répandant des petits bouquets de violettes, de ci et de là, déambulant en roulant les r de ses mots ronds sous mon balcon, et me voilà ivre à mon tour.

La toile se dresse comme un clou de feu d’artifice, sensuelle, amoureuse, toute nue, grande ouverte, offerte. A sa peau mes phalanges écrivent mille mots d’amour, en se trempant, jusqu’au poignet dans les mortiers gorgés de pigments.Les plaines dorsales s’ocrent des premières lueurs de l’aube, à la lisière du bois, la tranchée pare-feu ouvre le passage aux incandescences des rouges. Le vallon crépite d’une orangeade d’ô gazeuse.

Tes seins dressent la grappe de leur vigne, dans l’espoir d’ouvrir un bec à bec avec un oiseau.

– Quelle heure est donc t-il, fait la Muse, à l’écart de l’erreur antérieure, dans ses pensées, oeil en coin, dans un frémissement qui mouille entre ses dents un bord de sa langue ?

Et le coq, de se précipiter sur le balcon sans même prendre le temps d’enfiler un pantalon, ni de jeter un oeil aux aiguilles, bof le tricot peut attendre, c’est l’heure, je chante !

Personne ne peut comprendre un comportement qui ne respecte rien de la règle en usage chez les bienséants. Le coq est amoureux de son oignon, il se l’ait mis au gousset. Et comme un fou fait sonner les coups de l’amour toutes les secondes !

Il est quatre heures, deux mains pleines de peinture ont fait lever ma joie. J’ai peint comme une envie de ne plus dormir, une envie de levé , de dire, vite il faut vivre, vite il faut le faire, vite il faut que je trouve les mots neufs, le je t’aime neuf à sortir, qui naît, qui est encore plus fort de vérité !

Sur mon front et mes joues, des gouttes bleues, jaunes et vertes ont tâché ma barbe et mes cheveux, le jardin de ma vie est tout fleuri. Comme une écriture d’hier, recopiée aujourd’hui, nages, ouvres la cage et laisse voler l’ô !

Bon Jour, je t’aime ma Muse, prends ton tant le jour se lève à peine !

Niala-Loisobleu – 23/05/16

 

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Et pourtant il s’en faut toujours de peu


Et pourtant il s’en faut toujours de peu…

La lune
est là qui nage et le feu est en corps
sur la ville piquée d’étoiles à la boutonnière
safrans de la ville bleue où le numéro des singes est pas dans l’annuaire
par chameaux vous êtes venus des Indes rauquer les cordes nomades d’Andalousie
accrochant la chaux senteurs de casbah tapie de souk escalade hibiscus
La nuit éclate mûre comme Grenade qui explose flamenco au coeur des patios
chant des fontaines aux jets d’eau passant au travers les grilles de la Reconquista
couleur géranium patio
roseurs gambas
poussière nevada aloès
noir de fumées des cuisses cigarillères
tapas nocturne des Plazza Mayor indignées
Sur la chaise un pied joue, j’écoute des talons. Des pois du tissu vont et viennent du décolleté de la danseuse. Je ne sais plus où pourraient aller mes mains en dehors de taper dans ma tête la chaleur du feu sous ta robe ouverte à franchir la Méditerranée. Qui crie ? Sans doute le premier prénom de cet enfant que nous aurions pu faire avant que le jour revienne tout gâcher avec son mal chronique
Et pourtant il s’en faut toujours de peu…
 
Niala-Loisobleu
17/03/16
 
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Mon Ombre aile ma Lumière


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Mon Ombre aile ma Lumière

Aux lueurs de mon soleil-phare, tel un papillon sans gouverne serais-je l’ombre égarée se cognant à moi_même ?

Errance d’un ascenseur sans pilote balloté dans l’air rance d’un passé non dépassé …

Baudelaire mécontente Nietzsche

C’est

Baudelaire qui postdate et voit juste de sa barque de souffrance, lorsqu’il nous désigne tels que nous sommes.
Nietzsche, perpétuellement séïsmal, cadastre tout notre territoire agnostique.
Mes deux porteurs d’eau.

Obligation, sans reprendre souffle, de raréfier, de hiérarchiser êtres et choses empiétant sur nous.
Comprenne qui pourra.
Le pollen n’échauffant plus un avenir multiple s’écrase contre la paroi rocheuse.

Que nous défions l’ordre ou le chaos, nous obéissons à des lois que nous n’avons pas intellectuellement instituées.
Nous nous en approchons à pas de géant mutilé.

De quoi souffrons-nous le plus?
De souci.
Nous naissons dans le même torrent, mais nous y roulons différement, parmi les pierres affolées.
Souci?
Instinct garder.

Fils de rien et promis à rien, nous n’aurions que quelques gestes à faire et quelques mots à donner.
Refus.
Interdisons notre hargneuse porte aux mygales jactantes, aux usuriers du désert.
L’œuvre non vulgarisable, en volet brisé, n’inspire pas d’application, seulement le sentiment de son renouveau.

Ce que nous entendons durant le sommeil, ce sont bien les battements de notre coeur, non les éclairs de notre âme sans emploi.

Mourir, c’est passer à travers le chas de l’aiguille après de multiples feuillaisons.
Il faut aller à travers la mort pour émerger devant la vie, dans l’état de modestie souveraine.

Qui appelle encore?
Mais la réponse n’est point donnée.
Qui appelle encore pour un gaspillage sans frein?
Le trésor entrouvert des nuages qui escortèrent notre vie.

René Char

Nous sommes notre pire ennemi.
Une pierre brute qu’il nous faut polir au quotidien. Défait de cette illusion prétentieuse d’avoir  vaincu, nous serons lucide. Innocence préservée. Devant le derrière de chaque victoire une nouvelle bataille s’avance, ainsi va le voyage.
Niala-Loisobleu
4 Février 2016
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