Mîme de Rien


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Mîme de Rien

 

Sont-elles cousues de sève

rivées de lumière

batelées d’ambroisie

pulsées d’aube

molletées sans guêtres

dentelées tels un pouls ?

Je ne sais

à part que dans la coulée du grain

mes pensées se saisissant de mes mains, vont du sablier  au large sans découdre la chair autour de l’os

tirant les soufflets de l’accordéon dans les branchies de l’arbre à prières

sur le volet de ton existence unique parmi les zombies

Le bruit a quitté le son de conduite au premier méandre sortant de la ligne médiane de ton humidité

pendant que s’installe un amortissement qui bouche l’instrument réactif au profit de ce glissement de slow que ta poitrine guide en pas de deux métronome

tes ô vers

de leur haleine hormonale, restent seuls à s’adresser à mes gonades

dans ce désert mis en vitrine, qu’un soleil devenu fruit d’un rapt, glacifie

te voilà en corps pleinement oasis.

 

Niala-Loisobleu – 19 Janvier 2018

 

Entre le pouce et l’index


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Entre le pouce et l’index

Empreinte de bonne intention

l’aube porte ta présence

Vois s’éloigner les sales fumées

de  l’haleine émoussée d’une nuit perdue

Un coq vient de chanter

à la corne du huchet

Niala-Loisobleu – 8 Novembre 2017

Portée de Mains


 Portée de Mains

Le vide fait, la table tournante parle. Hors l »angle de bois. Du souffle frémit en franchissant. La lame tirant sur la languette du flottant fait appel au parquet. En quête.

Dans le coin photo de l’étagère,  la chaleur sépia se réabonne.

Par une fenêtre perçant la surdité, le fauteuil laisse l’image à seoir en se croisant les jambes. Début de soirée, sort de la boîte à musique. Sur  le fond,  que le crayon suce sans traducteur, la  langue du défunt est reconnue.

Niala-Loisobleu – 29 Août 2017

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Lettres Eparses…que rien d’autre ne saurait compter


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Lettres Eparses…que rien d’autre

ne saurait compter

Camus à Char:

« Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. (…) C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours. »
(17 septembre 1957).

Char à Camus:

« Ils sont en si petit nombre ceux que nous aimons réellement et sans réserve, qui nous manquent et à qui nous savons manquer parfois, mystérieusement, si bien que les deux sensations, celle en soi et celle qu’on perçoit chez l’autre emporte même élancement et même souci … »
(septembre 1957)

Quelque tant qui soit avant, quand d’un geste malheureux l’insignifiant se met en avant,  l’outil sort du manche, ne laissant que du stérile au reflux de la marée. Ce ne sont plus les m’aime oiseaux qui jouaient en couleurs éclatantes de la confiance. Est-ce une plume qui au départ s’était masquée, est-ce un panache n’ayant jamais existé ? Peut-être des deux mon Capitaine, mais en quoi ceci ferait oublier que soudain la soupe s’acidifie ?

Ce qui attache tient de l’Amour son essence.

Il ne faut que le début de l’effiloche pour que les prémisses du craquement entrent en scène.L’Autre est passé en arrière-plan, un seul tient le rôle titre. Tout lui est bon pour être à la Une.Un caillou parasite est entré dans l’attelage. L’aura du mystère entre dans le domaine public.

De temps à autre, un prétexte se glisse dans la pochette du non-dit. L’élude supérieure fait amphi.A chaque fenêtre on laisse flotter ses drapeaux, c’est le signe de tous bâtiments public qui arbore sa devise « Liberté – Egalité – Fraternité » en toute imposture.

Respirer par transfusion permanente de son poumon à celui de l’Autre, le voilà le mélange gazeux qui met l’unique de chaque individu en double. Air sans passage à vide, non comprimé, qui par bi-haleine fait le moyen de transport le plus sûr qui soit pour franchir les chausses-trappes  d’une vie.

Un m’aime mot sans maux de non-réponse.

Niala-Loisobleu – 9 Septembre 2016

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AURORE AUTRE ET PUIS…


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AURORE AUTRE ET PUIS…

Il y eut l’instant où nos regards partis à la pêche au rose d’un murmure coquillage se trempèrent à la m’aime vague
Regarde vite le coin de ta rue
tu verras le cheval hennir avant que sa queue ait disparu derrière le piano

Et puis
Sortant de ta robe blanche à fleurs
car tu pleus d’un simple tutoiement de  ton haleine sur mon corps, venir abattre la sécheresse qui sépare les affluents de son fleuve. Tu frôlas ton duvet, mis en préambule aux griffonnages d’une arrière-pensée qui veut que je la déshabille, au périmètre accru de ma pilosité.

De quelle couleur était la trace de nos pas ?

Partis de si loin ils traversèrent autant de joies que la peine à l’arrivée ne put s’éviter. Un enfant naît-il pas un noyau séparé qui applique l’amande ? Le cri qui l’écrase au mur du contraire avant de disparaître dans la gueule du broyeur de couleur.

Et puis

En haut de la colline il y a les oiseaux de paradis toujours en chemin de pêche.Nos voies chantent en choeur avec les enfants pendant que je te fais glisser des bretelles d’un noir  où tes seins en appellent au bleu de la marque de mes lèvres.


Et puis tu sais que je préfère te faire un fond d’oeil enfoui aux plus creux des odeurs de tes taillis sauvages. Il y a dans le bruit humide de ton ventre ce qui ne se comprendra jamais autrement que l’un dans l’Autre. Dépassant l’usage de la parole en tout ce qui n’a aucun rapport avec l’honneur.

Je laisse le cheval nous réunir, il a la carte de ton chemin matinal

Et puis tout le reste sang suit

Niala-Loisobleu
26 Juillet 2016

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