POING VIRGULE


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POING VIRGULE

A la question que je vis se dessiner sur ses lèvres je répondis du tac au tac d’un baiser. Je jurerais avoir entendu les cons emportés d’une seule bouchée. Sur le côté de son flanc gauche battait de plus en plus fort un premier dessin rupestre dans les ocres d’un bistre manuel. Reconnaissant un cheval sauvage aux tâches bleues qu’il avait sur le crin blanc, j’attendis que la horde passe pour sortir le premier bison. De cendre au tison son galop a fait trembler  la fumée sortant de ses narines. Il reste que le feu de cette guerre m’est resté allumé de cette ardeur de vivre particulière. L’espoir, imbécile utopie quand on voit ce que l’homme abîme des millions d’années durant, pour le garder en corps incite à s’y convertir. Aucun dieu ne s’étant risqué à le certifier.

Niala-Loisobleu – 19/09/18

CONTE JUSQU’A SANS


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CONTE JUSQU’A SANS

 

Effarouchée la branche s’incline au miroir d’eau remuée

la clef  reste sous la cache du pot de taire

Sitôt le cri de la collision passée la route s’est cherchée sous le jaunissement de l’herbe

comme l’appareil écrasé qui repart des emparés

En pleine poitrine la façade cachée, en contant jusqu’à sans, n’a rien pour empêcher les fleurs bleues de pleurer aux pluches d’ô gnons…

 

Niala-Loisobleu – 23 Août 2018

LA TOILE BRUTE


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LA TOILE BRUTE

 

Alors que la chambre respirait

au terme d’un orage malvenu la boue séchait dans la douceur du soir

l’image de la fenêtre sur les peints s’est assise sur  la chaise de paille sortie au pied de la montée d’escalier

et de beaucoup d’autres moments paisibles qui ne furent à personne d’autre

Une fillette aux yeux décousus tombés sur la porcelaine d’un dessus de lit

et soudain

une odeur qui ne fut rien pour vous traîna par là

est prise au vol par cette  étrange obsession

Mortes roses d’un papier-peint sali par les nitres du conduit de cheminée, la lumière faiblit, senteur qui ne rallumera pas ce seoir avec les réverbères

Le cheval remonte lentement à l’atelier par la côte en passant le long du vieux cimetière-marin. Surréaliste il a posé la  cinquième sans attendre que la boutique d’étoile ouvre….

Niala-Loisobleu – 19 Juillet 2018

 

 

 

 

 

MES DEUX SEINS SANS FRONTIERES


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MES DEUX SEINS SANS FRONTIERES

Peut-être mieux

avec une pointe de retour

dosée à la bonne cogne au mal

contre un manque d’épices

le chemin sortira des pâles contemplations

accompagné par la musique des mâts qui tanguent de sortir

J’ai pas envie de pleurer si ce serait triste. je trouve le simple d’un mal de do qui renverse son outre-larmes à pouvoir y nager.

Mon défaut le plus gros c’est de ne pas supporter l’injustice. Je me pose jamais de savoir comment on fait pour la rencontrer. Qu’on s’y prenne par le bout d’un goût bien disposé on s’y tape pareil que mal luné. Cherche pas ça vient tout seul, change de côté.

Les larmes que la joie source pas, c’est le puits associatif qu’on mirage au beau milieu du désert

chameaux ou pas d’aboiements, mes deux seins sans frontières.

La plage, les yeux dans l’écume, regarde passer un cerf-volant une nudiste sans voyeurs fait mon bonheur

l’aqueux en pavois qui marine

des palisses en soutif pour les dunes piquées d’oyats, des touffes de traces d’oiseaux éparpillées dans le désordre qui tient la nature en place, large traversée pas rempart

un désir qui se force pas à franchir la longue barre noire fermant le chenal, jour de pêche les mouettes autour du sillage

pour le retour aux pierres dressées d’une maison dans une pinède à paumes de peint, que l’orage débarbouille, autan le dire je mourrais bien dans le silence d’amour d’un isolement d’écriture…

Niala-Loisobleu – 18 Juillet 2018

CHEMIN DE HÂLAGE


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CHEMIN DE HÂLAGE

Sous la nappe mon sommeil-corail

disparaît au fond de l’évier du plongeur

l’éponge halête

le dessein d’un calcul d’armature

La porte ailleurs est-elle derrière, devant où immobile sur le fond ?

Ombre tes fards sont étain

rentre tes sirènes quelque part

j’en ai les yeux noyés

au bout de l’onde du ricochet

Niala-Loisobleu – 12 Juillet 2018

 

Le silence est la chose possédant le maximum de contre-emploi


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Le silence est la chose possédant le maximum de contre-emploi

Ruban d’eau entourant les arbres aux fronts déridés, je mesure, un rassemblement demeuré après que la chasse a expurgé suffisamment de foi discutable. La longueur est égale au quart d’un seul segment multiplié par la somme enlevée du prix des efforts q’elle a coûté  afin que rien n’y surnage après le temps de cuisson dépendant du bon vouloir de la soupape. Ainsi la marche nuptiale peut être funèbre. Il faut vivre m’a dit Marthe, il faut vivre pour arriver à tuer ce qui en présente tout le contraire. On a des âges comme une taille, une épaisseur, un manque, un désastre, une fez noz. La couleur des voitures change, les accidents restent les mêmes. Je tiens ma main sur le ventre des mauvais moments, vieille histoire d’une enfant qui a du jouer à la grande à contretemps. Le silence est la chose possédant le maximum de contre-emploi. Dans l’exercice d’une prétention des hommes et des femmes font des enfants comme on va au cinéma voir un navet. En sortant y a un chiard dans l’absence de couvert en argent. C’est cendres y ont avant la crémation. Le pôvre (ça s’écrit au féminin aussi) attend d’entendre, mais voilà les chaises sont surdimensionnées, comment qu’il pourrait voir ce qui est sur les tables, elles sont deux fois plus hautes que l’assise?

Bordel on dirait un ban…Le silence comment peut-il être destructeur, t’arrêtes pas de dire que c’est l’expression du beau ?

Bon, je vais pas insister, c’est pareil que l’histoire du pantalon c’est toujours une culotte mais mis à l’envers tu te casses la gueule.

J’ai senti le durcissement de son ventre s’assouplir. La main droite avait gagné sa hanche, la gauche sortait du nombril quand elle sentit le poil frémir. La première vague laissa la blancheur de son écume. Le soleil qui s’était évadé de la pluie fit naître le sel.

-Ne retire plus jamais ta main me dit-elle je suis bien avec ailes… Tu vas peindre ?

Niala-Loisobleu – 11 Juillet 2018

 

ENSABLEMENT


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ENSABLEMENT

La spirale du cri file son arabesque à l’envers

et s’enroule aux creux des chemins enfouis sous l’or terni des feuilles

Ici tout allait en fonction d’humeurs de vents mutants

L’embûche s’est assise sur l’instant d’une prise d’air aux empreintes de mon haleine

Un val qui creuse une peur que rien ne fonde indispose de statues de bronze sorties d’une monumentale erreur

Le frémissement de l’aile pris  au filet de l’oiseleur met l’envol sous scellés

Si l’écorce rengorge  la sève

parler de rivière souterraine d’où des partances sont en voix d’être, oscille entre mauvaise foi et incapacité à se reconnaître

La chambre noire ne donnera aucune image claire

Une étoile éteinte sur le fil conducteur initie la clarté de l’embuscade

Le paysage était au bord d’un coin retiré de mer,  embarcadère paré pour une traversée en sons et lumières, en effaçant le voyage par étranglement entre terre et ciel sans regards derrière, alors le coeur se réveille somnambule seul au milieu de son sommeil debout…

Niala-Loisobleu – 4 Juillet 2018

 

RASSEMBLEMENT


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RASSEMBLEMENT

 

Un resserrement, la bouche ne dit plus rien qui s’éloigne et se démet

les maisons ont gagné la protection du silence, le feu grille dans les cheminées froides

plus besoin de planche pour traverser jusqu’à la mer, elle trempe aux pieds

à monter à mi-ventre…

Niala-Loisobleu – 30 Juin 2018

MATINALE


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MATINALE

 

Sorti de mon bonjour matinal à ce Jeudi, à peine avais-je posé mon regard sur le jardin que je vis sortir un papillon bleu de derrière la clématite de la terrasse.

Fort de ce signe augural j’allais donner lumière à l’atelier. Le vert laissé hier avant de fermer, transparaissait dans la pénombre.

Allons tout semble avoir envie de vivre , me dis-je, Serge  a laissé son image dans ce mouroir.

J’ai tourné ma pensée de ton côté, c’est l’instant que tes lèvres ont choisi pour m’embrasser. Tout semblait apaisé, le tilleul se laissait doucement réveiller par les oiseaux qui l’habitent.

Toute de bleu vêtue je t’ai regardé, laissant ton coeur pousser les volets…

Niala-Loisobleu – 28 Juin 2018