Je ne peux t’oublier


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Je ne peux t’oublier

 

DERIVE

Lorsque le ciel et la mer se rencontrent
Dans le brisant de l’enclume
L’écume explose et sonne l’heure
Où la terre va pleurer ses marins

Ils crient, hurlent, harcèlent les dieux
Devant les amers qui reculent au loin

Dans la colère où se noue leur destin
Chacun invoque ce qu’il peut
À chacun son promontoire
Les flots grondent dans le blasphème

Il n’y a plus de pilote pour ce voyage aux rugissants
Où les femmes implorent le grand hurlant

Dominique Blanchemain

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AFP, publié le jeudi 07 décembre 2017 à 14h16

« La France va rendre samedi un « hommage populaire » sur les Champs-Elysées au chanteur Johnny Hallyday, suivi d’une cérémonie religieuse en l’église de la Madeleine au cours de laquelle le président Emmanuel Macron prendra brièvement la parole.

Le convoi funéraire de celui que le président Macron a qualifié de « héros français » descendra les Champs-Elysées de l’Arc de Triomphe à la Concorde avant un « office religieux » à la Madeleine, a annoncé l’Elysée, un cas de figure exceptionnel pour un artiste.

Le président Emmanuel Macron « prendra brièvement la parole » pendant la cérémonie à la Madeleine, a indiqué la présidence de la République dans un communiqué en notant que les détails et les horaires de cet hommage seraient précisés « par les proches de Johnny Hallyday et la Préfecture de police » de Paris jeudi après-midi lors d’un point presse.

Producteur du chanteur de 1982 à 2010, Jean-Claude Camus avait évoqué dès mercredi une descente des Champs-Élysées: « C’est le rêve de Laeticia (l’épouse de Johnny). C’est aussi le mien. Je pense qu’il a droit à ça et ça permettra au public de lui faire un dernier adieu. »

En attendant, la dépouille du chanteur a été transférée jeudi matin au funérarium du Mont-Valérien à Nanterre, non loin de sa demeure de Marnes-la-Coquette, a-t-il indiqué.

Cet hommage devrait mobiliser un grand nombre de forces de sécurité en raison du grand nombre de fans attendus pour saluer la mémoire de l’interprète de « Que je t’aime », « Quelque chose de Tennessee » ou « Allumer le feu »…. »

 

Si de pareilles dispositions jamais prises jusqu’alors, ne peuvent convaincre les adeptes du macronisme, sur l’abus d’usage de toute occasion à ne pas laisser passer de se refalre une santé d’opinion…alors je tire l’échelle
Niala-Loisobleu – 7 Décembre 2017

Il fait un froid à se couper aux mâchoires du vent


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Il fait un froid

à se couper aux mâchoires du vent

 

Fatras, ces jours vides ont le don d’être plein de confusion. On en arrive à devoir se curer du prêchoir, pour entendre sa voix intérieure faire bonne toilette entre l’ornière et le Centre du chemin. Faire entrer la voix. L’oeil resté enseveli sous l’avalanche du non-dit, n’avait fait que se protéger sous la visière de la paupière. Si les cons volaient, sans doute ne pourrions-nous plus arriver à nous tenir à la verticale. Tenir debout c’est plus prometteur que ces étalages racoleurs de traiteurs outranciers devant la file des Restos du Coeur. Vitrines de fêtes, putasserie autorisée par une prostitution affranchie par décret. L’enfant est le plus sûr véhicule d’abus sur toute la ligne. Entre le Bien et le Mal du débat philosophique séculaire, Noël insère sa zone franche.

Il fait un froid à se couper aux mâchoires du vent.

Le ressassé ne peut se réchauffer, il se dégoûte froid. Exsangue, une tête de suicidé dans l’espérance. Que j’aime po Noël, c’est prouvé. Je le dis pour le transiter comme le déchet alimentaire qu’il est. Vous allez bien à la selle, demande le véto à l’étalon ? Je monte toujours à cru, répond-île.

J’Amour plus que jamais. Les illuminations artificielles d’une ville à l’autre déplacent le ça à ras en métropole. A faire du brouillard pour truquer le rêve. Les mirages sont justes bons à bombarder les populations. Imagines l’horreur d’avoir l’oeil crevé par un coup de nichon qui n’a d’autre intention qu’aimer. Horrible. Bible ou pas, non je ne tendrais pas l’autre au second.

Faut que je te dise qu’alors que jamais on n’avait pas eu moins d’horizon, j’ai jeté la douleur de ton manque aux façades. Une fois que leur poussière a été retombée, puti  je t’ai vu toute nue, belle comme quand t’es née, couverte de ce premier cri de sang qui mord sans attendre d’avoir des dents !

Niala-Loisobleu – 5 Décembre 2017

 

LA BOÎTE A L’ÊTRE 29


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 29

 

NOUVEL ELAN

– A l’an vert c’est mieux pour pédaler, tu laisses la bécane au poteau, attachée au terre à terre, et tu montes sur le vélo de la mare, que tu prends soin de détacher des barrières, comme il se doit pour re-rentrer dans ta propre histoire.

– Mais après où c’est qu’tu vas, si tu sais pas nager ? T’as le don d’un Dom pair mignon, qui joue de sa bulle pour champagniser le galet en sable blanc d’une plage de micro sillon. Lis dans un univers d’Ailleurs, façon groseille à sauter le cassis. T’as donc pas d’gendarme couché dans ton parcours. Tu peux aller par le mail comme un messager sans air messe.

– Pas de sermon, quand t’aime, mon Pt’it-Gars. T’embrasse du dedans de la poitrine et tout d’suite sans avoir ni touché, ni r’gardé tu sais si les seins sont vrais. Le faux néné c’est que du faux-cul qui pose son étal en plein marché de nos ailes. Tant ça reluit que ça laisse que des strass suspectes au fond du protège-culotte.

– Faut toujours se méfier de Twoo alors ?

– Et pas qu’un peu ! C’est un club d’anciennes radeuses que la loi a rabattu sur le web. Elles te font toutes le coup du : » Avant de vous aborder, j’étais déjà toute mouillée, c’est dire comme l’admiration que tu me suscites m’inonde d’ondes porteuses ».

– Comment et qui peut-on croire alors ?

– En premier lieu toi. Mais pas de vent la glace, en plein dans le miroir, pour que tu changes pas le tain de ton âme.
T’es responsable, joues ton rôle pour de vrai, des deux côtés des cous lisses. Tu es l’auteur et l’acteur, la scène et le rideau, le décor et le souffleur. Laisses le public en dehors, t’es pas v’nu t’faire applaudir, sinon tu t’f’ras juste reluire, comme le paon des trois coups qui ne se meut qu’au brigadier bien frappé.

-Mais c’est pas possible d’être le tireur de ficelle et la marionnette, pour saluer la foule faut que j’ai l’égo flatté au premier rang, sinon j’entrave…

– Voilà bien là que le problème est. T’entrave que dalle, T’es qu’un cabot qu’aboie pour rien, sans savoir pourquoi, au mauvais endroit.
Vois-tu mon p’tit-vélo, il sort de la route défoncée, toujours en travaux, d’impasse et perd, que c’est que la perpétuelle exode du chien qui se mord la queue. Le sol a besoin d’ô, pour boire la liberté d’être son devenir, il reflète alors un espace dégagé d’embouteillages, c’est que j’suis qu’un moineau d’Paris, que le mutuel attire sans ses bourrins attelés, sans ses faux-problèmes qu’ils soient de couple ou d’un dit vie duel.
J’me pose sur l’air le jabot palpitant, comme un p’tit nouvel élan avec ses voeux sincères et les meilleurs.

Niala-Loisobleu
29 Décembre 2013

 

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LA VIE, L’AMOUR 1


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LA VIE, L’AMOUR 1

Je vois du même œil que Toi. Les arbres ont énormément grandis depuis que nos essences se greffèrent par entité au jardin de nos deux portes.  Je déteste toujours autant Noël que la première fois qu’il ne nous a pas réuni. A ce propos, le retour du fils prodigue a rejoint le coup foireux de ses deux frères.Les champs gardent le climat qui diffère, avec quelque sang identique dans l’origine locale, pour la bordure du terrestre et du maritime, enfin l’accent en rapport avec ce qu’on met dans les verres. Chacune des portes se tient constamment ouverte à l’Autre, quelque soit le temps. De violents orages n’ont pu faire perdre leurs clefs, pas plus que les canicules n’ont pu les faire fondre au bout du long couloir qui les unit. Je passe sur les coupures, plus longues que le plus petit patchwork bariolé de morceaux cousus les uns aux autres. Nous avons voyagé à travers le monde. Moi surtout. A pied, à cheval, surtout en vélo le caillou dans la poche et le sable dans le bocal. Le Cosmos en fait nous a adopté, en tant qu’enfants apatrides de la planète taire. Le ciel et ses grands oiseaux de métal ayant à tout propos déroulé le volant de son tapis. Le cheval est partout. Tu t’y tiens en croupe les deux bras en rênes à ma taille. Inépuisable il ne fatigue pas au premier virage. S’il avait un compteur kilométrique..j’te dis pas, il foutrait sans doute la raclée à tes courses pédestres. Et les petites maisons blanches comme elles aiment le bain de mère. On ne conte leurs enfants qu’à l’encre bleue. Accrochées les unes aux autres à la montagne, elles transpirent de l’étoile quand le soir dans le patio les guitares grimpent aux étages. Plus gitans que nous tu clamses.

La Verite Vous Rendra Libres

Tu es lampe, tu es nuit:

Cette lucarne est pour ton regard,

Cette planche pour ta fatigue,

Ce peu d’eau pour ta soif.

Les murs entiers sont à celui que ta clarté met au monde,

Ô détenue, ô
Mariée!

René Char

 

Pendant ce temps là les nains ont grouillé d’une politique d’autruche à un retour au monarque. On s’est débattus, c’est propre à notre genre qui n’a pas attendu pour se mettre en marche. Ma foi, dans le fond à part le fait qui s’écoute que lui, le roi nouveau, il démérite pas de la France, elle a ce qu’elle mérite. Tu sais plus je vieillis plus ma peinture rafraîchit, je fais plus d’jeun’ m’a-t-on dit. Ce qui savent pas c’est que je tiens accroché à tes seins par ma ventouse buccale. Quand viendra le jour, j’aurai pris assez de quoi t’attendre. Les bois sans soif, t’en a plein autour de chez Toi, c’est pour te tenir au creux que tu t’y réfugies. Ce creux qui n’a jamais trahi notre protection. Je n’ai que du bleu à te dire, du bleu, du bleu et toujours du bleu ma Vie, mon Amour ! Je peins plus par folie que par n’importe quelle raison intéressée, je commence cette nouvelle série comme pour marquer l’année nouvelle dans laquelle je viens d’entrer.

Niala- Loisobleu – 1er Décembre 2017

 

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La Vie, l’Amour 1 – 2017 – Niala – Acrylique s/Canson marouflé, encadré s/verre 40×50

Lopin Clopan 3


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Lopin Clopan 3

 

Comme il se rappelle, ce temps  où il s’élançait dans une autre jungle, le bambou devenu rotin pour se faire lien avec le lointain, sofa de son subconscient. Les jambes relevées ont rejoint la table de l’écarté. Plus besoin de lustre, on éteint tout alentour, la voûte céleste a le bon éclairage. Elle n’a pas que la blancheur de sa pureté, la fleur a le don de bouger l’immobile en déplaçant des volutes de parfums  différents. Le sol s’est mis au mouvement marin. C’est vrai que le feu à tomettes embarque au-delà du froid ces amphores aux huiles que le fruit de l’olivier a confondu aux pampres des collines en un nectar divin. Nous avons donné l’hospitalité aux  tendres étreintes. L’expression corporelle sait confirmer le prononcé des paroles. Souviens-Toi, les glycines qui tombaient du dais de lit comme elles t’allaient bien au teint. Dans la palette qui avait pris place dans mes délires, des chevaux sauvages jouaient avec les flamants roses d’un étang. Un groupe de noirs taureaux venu des oliveraies d’Estemadure faisait reculer les poseurs d’embûches de la corne. Un enfant qui s’était caché sous ta robe n’a pas pu retenir son rire jusqu’à trois. On lui a donné son p’tit-frère et sa p’tite-soeur pour qu’ils jouent ensemble. Et depuis tes seins n’ont cessé de se développer. Il reste que c’est ainsi que ce que je connais le mieux de Toi, c’est ce que le monde en ignore.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2017

Tu as dans le buste l’âme du violon


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 Tu as dans le buste l’âme du violon

 

De ces pas trop courts, restera à l’étendue les traces d’une suite griffonnée de nappes en nappes des tables de passage. Si ce qu’ils n’osent dire est vrai nous n’avons rien à craindre. Notre moulin à eau est à l’étiage. Les gros nuages écrasés sous la meule en pierre ne feront pas de tort à la récolte. Ce n’est pas la marche solitaire qui peut nuire à la vision globale.

Tu as dans le buste l’âme du violon que l »archet déplace en fonction du refus.

Le tempo de ta poitrine en tapant du bout du sein, scande la promesse de ne jamais céder à la facilité. Laissant le sur-place des fuites aux images pieuses. Du calcaire la craie extraira les marelles pour  apprendre aux enfants à monter au tableau. Il n’y a pas de contre-poison en dehors de la poésie.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2017

 

L’Âge de continuer d’Être


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L’Âge de continuer d’Être

 

Des pas de lune laissés au centre de la nuit

Un mouvement résonne avant le premier coup de l’aube

Ce qui luit

Aile le reconnaîtra

Si le réverbère penche la tête dans l’eau

C’est signe qu’il est à quai, prêt à repartir

Aiguillon

Pourquoi cette ardeur, jeune face? -Je pars, l’été s’efface.

À grands traits ma peur me le dit,
Mieux que l’eau grise et que les branches.


Genoux aux poings, ange averti ;
Sur ton aile mon fouet claque.

René Char

 

Rien de ce qui est face ne se dérobe à nos mains. Passé le vain de la fête, ses migraines et serrements de tempe, le présent se fait le plus beau cadeau. Dans ce qu’il a dedans, le  poitrail vivant bouge. Ce qui n’est plus qu’un lambeau de brouillard s’est inscrit dans la perte de mémoire.

La rondeur qui entre par l’ouverture des volets, premiers boutons de ton corps sage, appelle à jeter l’inspiration animale de ton bassin sous l’élastique du saut  respiratoire.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2017

 

TOI MA VIE


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TOI MA VIE

Des chemins d’eau sortent
le caillou trempe toujours au sel
A l’étiage mes pinceaux et moi
on a planté notre atelier-jardin
des iris au liseré du palier
quelques canards plus amoureux que jamais
et des ondes en ronds excentriques

Au vent
quand le temps est au souffle
la toile de lin bande des quatre coins
d’un jour de révolution ajouté à la suite des autres

ne sommes-nous pas la suite de nous ?

Bien sûr que si

et m’aime sans savoir écrire

je n’ai d’âge que celui d’aimer

Certains ont avec la craie leur langage
d’autres trouvent à tremper leurs mots aux éclairs des orages
plus enclins à faire tonner le ton
beaucoup se taisent à l’abri d’un pied de mur
monté en pierres de suspension

C’est ainsi qu’aux almanachs des sentiers on voit des oiseaux de toutes les couleurs
ils font le jour la semaine et les mois
chacun tout seul ou tous ensemble comme un kaléidoscope.
qui tourne en toupie
au son d’un orgue de barbarie
que des enfants percent pour y accrocher leurs rondes

Je suis enfant père amant pas marri
je suis le buisson la forêt et le désert
je suis la femme mère de mes landes et chemins douaniers
senteurs bruyères de mauves parfums où vient le sébum des racines
je suis rien qui sert je suis tout ce qui serre
Mes doigts braillent l’alphabet de ton émotionnel partage
lisant pore après pore le chemin de tes attentes
sans idées tordues
sans dessein indécent
que de la folie d’aimer
naïvement
infiniment
parce mon air à moi c’est de te respirer uniquement, Toi ma Vie !

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2017

 


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L’Eté indien

 

L’arbre va bouger

sans laisser de mot d’adieu

Raccordé

à son prochain  courant

il va faire

mains tenant

télégraphe non-stop

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2017

 

Vois les feux


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Vois les feux

Les saules mettent la main aux tresses des vanneries pendant que tu noues la laine au métier. J’aperçois des chevaux revenus de croisades. Je me demande s’ils vont vouloir bénir l’abreuvoir avant de laisser les conteurs dire l’odyssée. La palme bat le vent à tour de bras, si une branche point à l’Orient ce sera le signe du désir d’allumer les étoiles. Dans les mots du ciel, les pensées courtoises sont restées vierges dans le harnais. Elles vont pouvoir décadenasser. Ce soir laisse ta fenêtre ouverte, le cracheur de feu que tu tiens en sommeil entre tes cuisses sera rejoint par le faiseur de ripailles. Au milieu de la clairière, la terre est initiée au rite solaire. Le gardien de la forêt ouvrira la danse. Le polythéisme restant au profond des campagnes pourra taper du pied jusqu’à l’aube.

Niala-Loisobleu – 22 Novembre 2017