Le long des Quais 10


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Le long des Quais 10

 

Ras d’eau, si hors sec m’était conté, un plan se serait eureka écrié ! De boueux, les eaux en folie se gargarisent. Là où t’as sourcé de toutes tes lèvres, mon fleuve, ma rivière, un trouble-fête a du cracher son jus de chique. Retardant le matinal départ au journal, ce matin j’ai voulu faire durer le rêve. Mettant les canards à l’oeuvre pour reconstituer la scène. Juste ce qu’il faut d’humide de ta rosée, de manière à pouvoir passer la lisière du sous-bois à bicyclette. T’aurais été à l’origine des coups de pieds du caillou dans ma poche, que tu n’aurais pas pu me signaler plus clairement ton désir de parler. J’ai pas attendu d’être descendu de vélo pour ce faire. En roulant j’te dis pas ce que les langues peuvent arriver à se dire, tu n’en ignores rien. Les fenêtres de la clairière étaient ouvertes. Dans le cercle des arbres ça faisait comme un anneau d’aura. Extraordinaire ce que ça me remue. C’est tellement plus beau quand ça n’appartient à rien de ce qui se montre partout et que pour couronner le tout on se pose pas la question de savoir d’où ça vient. Autant il peut y avoir des coups de sonnette inutiles, qu’on passe son temps à dire « ya personne », autant un simple lien avec le bon endroit fait l’effet contraire. Mais je rabâche, je t’ai dit tout ça très souvent. Excuse-moi, ça faisait longtemps. Tes cheveux n’ont pas vieilli, et le vers de tes yeux montre bien que je suis pas dans l’égarement. Si j’ai peint ? Bien sûr, en ne pleurant pas assez, je te l’accorde, cette période ne m’étant prodigue en émotions. Je n’ai rien dérangé dans le garde-manger d’amour. Pas plus que je me suis dit chouette on approche des soldes. D’abord je n’ai pas plus envie de me reculotter qu’avant et les grandes opérations commerciales me font plus gerber qu’auparavant. Non, j’ai eu des pensées moins frivoles que celles qu’on nous bourre dans le crâne. Je t’ai emmené partout dans mon jardin fantastique. C’est réconfortant de la voir grandir. Même en hiver il a du feu dans peau. Voilà bien le seul enfant que j’ai fait qui n’a jamais failli. Toutes ses promesses, il les a tenu. Rien qui n’ait pu avoir un dessein de m’entraîner dans une embuscade aux sentiments. Simple et le rester, c’est le seul moyen de tenir parole en tout.

Niala-Loisobleu – 6 Janvier 2018

 

Test Amant au Point du Jour


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Test Amant au Point du Jour

 

Nanti d’un fabuleux pouvoir de transcendance j’ai le moyen de remettre les apparences en ordre. Il y a urgence à veiller voir juste dans ces conditions atmosphériques particulièrement tourneboulantes.. La pensée positive fera boussole, Nord, barre en avant toute !

Un rideau  peut être tiré

l’accès n’a pas été cousu pour autant ses trous respirent, en particulier, ceux qui ont canalisé tes pensées. La présence pour se faire plus proche à besoin de feindre l’éloignement.

La vérité n’a pas pâli, l’absence de luminaire au grand jour est de saison, il faut sonder sous la peau où la flamme brûle en corps

pour retrouver les rails de traverse à l’abri dans la douceur harmonieuse des parures de dentelles

le sous-bois garde la force intime du sentiment au taillis d’une promesse faite.

Collé ton subconscient à la portière. Cherche, devine, trouve.

Par frôlement les tissus disposent les parfums à l’écart de l’escarbille du dysfonctionnement de la nature. Laissons-lui le disperssement des suies et autres scories.

De ton appendice soulève la lisère du tissu, Les antennes des longs frisons de l’aine te replaceront en pool position.

Niala-Loisobleu – 4 Janvier 2018

 

Illustration: Oeuvres surréalistes de Patrick Gonzalès

Le Cabinet de Curiosités


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Le Cabinet de Curiosités

 

Les tâches de son

suivent le bord du vers

à doigts frottés

 

Là parmi des morceaux de vie

le vrai de ce qui est tu de Toi

prononce au fond de son poumon

 

Tu te montres la vitre s’embue

du souffle des paroles que tu as mis en faisant l’amour

mouillée de ce désir de larmes

 

Si ton sein est resté à battre entre les pages

c’est sans nul doute

à cause d’une de mes mains marque-page

 

Niala-Loisobleu – 1er Janvier 2018

 

FREMISSEMENT MATINAL


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FREMISSEMENT MATINAL

Le domaine dans lequel j’évolue reste différent de ceux qui l’entourent. Les paysages partent des mêmes ingrédients, enfin c’est ce qu’il me semble, mais à l’arrivée beaucoup de choses changent en eux. La vitesse de transformation s’accélère, beaucoup de mouvements aériens élèvent le point de segmentation. Un enfant marche à côté d’un univers qui ne lui ressemble pas. Il s’arrête souvent, lève la tête pour se mettre à la taille des choses sans pour autant avoir la moindre envie d’y associer sa stature et ses signes extérieurs. Ce qui le marginalise, reste en dehors de toute nécessité de remise à niveau. Le blanc d’une petite fille l’accompagne partout. Si ce n’était le rose de sa vue, l’immaculé prendrait place sur tout ce qui constitue le fond. Innocence, pureté, des vertus qui n’ont pas à être inventées, elles sont innées dans mon périmètre non enclos. Le rire moqueur qui naît spontanément derrière cet aveu, est laissé accroché à la chaîne de la niche où il stagne. La petite-fille a fait un mouvement de vague avec sa chevelure, des papillons bleus y sont venus danser. Un vieux cheval de bataille, relis ses cicatrices pendant que la Muse l’accompagne à la guitare.Certains mots comme rancoeur, n’ont aucune place où s’asseoir et encore moins tenir debout. En revanche tout ce qui frémit trouve sa peau de fourrure au pied de l’âtre sienne. Un lieu imbécile disent des troupeaux qui ne font que passer. Certainement vrai suivant la loi du nombre. Pourtant l’unique de l’être et le nombre s’annihilent. Au coeur d’une poche à cailloux, un vélo suit les odeurs laissées par les traces animales. Le corps vibrant des amours donne sa place au sexe de la vie sans élucubrations préparatoires et inclusions de colorants. La sexualité végétale minéralise des chutes d’eau ascensionnelles. Voyages renouvelés dans une m’aime transparence quotidienne. L’enfant double, fille et garçon, n’a pas à recevoir de messages d’orientation pour hâler son chemin vers la Lumière. Ne me demandez plus de consignes pour vous aider, j’ai compris que vous êtes les seuls à pouvoir pourvoir pour vous. Mes lèvres ne sont pas pétrifiées, elles sont justes fermées à ce qui nuit au silence.

Niala-Loisobleu – 29 Décembre 2017

J’AI L’OEIL COLLE A L’OREILLE DE L’ARBRE THEÂTRE UNIQUE


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J’AI L’OEIL COLLE A L’OREILLE

DE L’ARBRE THEÂTRE UNIQUE

 

« Ce que le public te reproche, cultive-le, c’est toi ».
Jean Cocteau

Un soir divers
en plein été pas sorti d’hiver
je m’interroge

L’arbre est bien là
il frissonne
un vent d’encre quelque part
défile
bleu
atone
tapis
recroquevillé
quelque silence poignardé à l’écorce des mots de parole
par une main de papier-mâché
aux ongles piqués à la machine infernale

Parade

serait-il imaginable
puisque impossible
de trouver
un
M. Loyal ?

Le sais-tu toi Jean Cocteau
à moins que…

Pablo d’un âne sorte l’Abreuvoir
par l’aqueux de la crèche

Et nous le peigne
méconnaissable

Retour à la case départ

Satie met le cheval au piano
et coule la Seine préface
Guillaume

Ballet Moderne

« Etonne-moi !»

Ballet Moderne

Encore une fois

me revoici plongé au cœur des Ballets Russes
Serge de Diaghilev pointe à corps défendant
l’ombre d’un goulag dans mes fantasmes récurrents
la Paix
creusant sa propre tranchée à la saignée des chemins de frise de la gorge

J’ai les doigts à danser dans la buée des larmes
détachés du bras, en contre-allée de l’estuaire à l’estran
Bien d’une résonance sourde regimbant le rivage embusqué
derrière le blindage des ouies
comme la peau-morte des peintures qui s’écaillent aux portes de la nuit
en battant des nageoires au large du néant
refusant au comptoir des sucriers de boire la facilité
dans un dernier vers aspiré par les pieds de nez

Déchirer la nuit
détricoter la côte de mailles
armure factice de brouillard
dans la lice d’un tournoi d’un présent courtois
dérivant de tables rondes en rondes de nuit
autour du spectre d’un graal
qui se consume dans l’extinction d’un soleil déchiré de mon retour de croisade

Cracher ce verdâtre glaire à la gueule des automates clonés agitant le ballet mécanique d’un Monde Moderne qui s’essouffle en pédalant dans un rêve pétrifié. A remonter le temps à contresens d’une humanité désarticulée conditionnée en kit, que d’ultimes soubresauts d’éoliennes tentent d’héliporter aux bornes des sept merveilles du Monde à bord du spatial vaisseau baptisé Atlantide.

Des majorettes obèses, la cuisse coincée entre deux tartines, remontent un hamburger après l’autre, la Parade dans le crash des acrobates du bug d’une impossible imitation de cour des miracles signée Botero.

Tu es là, sève en corps battante, que j’ente sans frapper à la fourche de ton ventre, un scion échappé d’une genèse de mon esprit chaviré, venu du bois dérivé des deux créoles de l’arbre de nos hé, loctogonevert que je vide comme un poison pour ne plus avoir la moindre idée que je fais mal en étant là.

Niala-Loisobleu – 26 Décembre 2017

 

DIVERGENCE


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DIVERGENCE

 

D’un coup d’oeil rapide que reste-il après le tour du décor ? Il y a tout ce qui n’a rien à voir avec l’idée qui vous habite, des meubles, des objets, formant une ambiance qui est  étrangère au fond de la pensée, mais qui se fait aussi son véhicule. Chez moi peu de choses n’ont rien à voir avec ce que je suis. Même dans le réfrigérateur, on peut me trouver. Je suis un saucisson, un fromage qui pue, un vert de salade, un bocal de cornichons. Et là, présentement je me transbahute à côté des livres, de leur contenu, des sculptures, tableaux, dessins, souvenirs, relais, bornes de vie jalonneuses accompagnées de la présence de ceux qui se sont assis dedans. Avec qui j’ai fait l’amour sur un tapis, un fauteuil, une table, assis, debout, marchant…Vivants, de cette façon qui les caractérise, qui n’appartient qu’à eux. Surtout celles-là, les belles images, avec qui j’ai l’envie intacte. Depuis plusieurs semaines on m’a fait entrer dans une OBLIGATION DE PENSER. Entré dans une divergence causée par Noël. La fête chrétienne la plus païenne qu’il m’ait été donné de connaître. Mais je ne peux tomber dans l’excès contraire. La connerie a ce don de pouvoir se loger partout. Aussi je suis intimement parti à Millas. Je m’y reconnais en rien qu’à me taire pour mieux accompagner. C’est pourquoi je vous dirais pas. Je suis pas une émission people, vous avez ce qu’il faut, rien ne manque. Voilà et le reste, moi aussi ça fait plus qu’il ne m’en faut pour pousser de toutes mes forces ce jour à la porte.

 

DIVERGENCE

 Le cheval à la tête étroite

A condamné son ennemi.

Le poète aux talons oisifs,

A de plus sévères zéphyrs

Que ceux qui courent dans sa voix.

La terre ruinée se reprend

Bien qu’un fer continu la blesse.

Rentrez aux fermes, gens patients;
Sur les amandiers au printemps
Ruissellent vieillesse et jeunesse.
La mort sourit au bord du temps
Qui lui donne quelque noblesse.

C’est sur les hauteurs de l’été
Que le poète se révolte,
Et du brasier de la récolte
Tire sa torche et sa folie.

René Char

 

Mon grand-père m’a raconté ses Noël en tranchées. La sienne et celle de l’ennemi déclaré faisaient trêve pour une nuit. Imagines la fête, tu t’empiffres de casse-croûte à soldat, de cocktail à monter à l’assaut, parce qu’à l’aube tu tueras où tu seras tué… Là qui sait, la mise à jour fera en sorte de mettre un attentat quelque part. Faut prévoir les commémorations, c’est ça gouverner.

Je souhaite des jouets en bois d’oranger, l’olivier ça un côté casque bleu qui me dérange. Tu sais dans une nuit où y a plein d’étoiles, le gosse qui voit rien qu’il aurait pu demander à faire l’orgueil des parents, tranquille dans la pureté de cette chandelle à part, qu’on saura jamais qui c’est qu’à le briquet, mais qui finit toujours par allumer la joie de l’enfant.

Niala-Loisobleu – 24 Décembre 2017

Cicatrisation


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Cicatrisation

De la fatigue kilométrique ressurgira la vapeur des chevaux

Posant l’écume aux dernières courbes mouvantes de la vague

 

Lèvre du large cousue au bord atteint

Un fil conducteur connecté entre les dents

 

Nous n’aurons plus alors la nécessité du temps

Parvenus enfin à la fontaine du courant en une seule et m’aime bouche ouverte

 

Niala-Loisobleu

20/12/17

 

 

Nerf Auditif


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Nerf Auditif

 

Pas de neige au sol

juste du coton dans les baffles

ce temps buvard

pompe le fond sonore

 

Il faut avoir l’oreille au sein

pour entendre ce qui demeure

 

.Ce qui est mis sur le devant

a-t-il vraiment le reflet du tant ?

N’oublie pas que la sève

se protège sous l’écorce

 

De mèche la longueur capillaire

pousse par le casque des écouteurs

 

Niala-Loisobleu – 20 Décembre 2017

Calque Erre


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Calque Erre

 

De froid qui transpire

bat la porte

vide-voûte la cour recule

Etoile le passant

rentre dans tes épaules

cet oeil sournois

Les images se taisent sans bon vouloir
on leur dit
soyez sages, en ce moment c’est dur mais
mais quoi

Rien n’est dissemblable quand c’est d’élans spontanés que le jour passe
les crises , les abus, tromperies, fatigues, contraintes, et harcèlements
c’est du n’importe quel quotidien
seulement l’Amour lui, n’a rien d’ordinaire

Il trouve son air dans l’en vie

la fougue

nette et franche

au bout des lèvres

ne rampant pas dans sa boue

 

Niala-Loisobleu – 19 Décembre 2017

 

Illustration :La Vie, l’Amour 2 – 2017 – Niala- Acrylique s/toile 55X46

 

Rimes Riches a L’Oeil


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Rimes Riches a L’Oeil

 L’homme insulté‚ qui se retient
Est, à coup sûr, doux et patient.
Par contre, l’homme à l’humeur aigre
Gifle celui qui le dénigre.
Moi, je n’agis qu’à bon escient :
Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
Qu’ils soient de Château-l’Abbaye
Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
Je les rejoins d’où qu’ils émanent,
Car mon courroux est permanent.
Ces gens qui se croient des Shakespeares
Ou rois des îles Baléares !
Qui, tels des condors, se soulèvent !
Mieux vaut le moindre engoulevent.
Par le diable, sans être un aigle,
Je vois clair et ne suis pas bigle.
Fi des idiots qui balbutient !
Gloire au savant qui m’entretient !

Alphonse Allais