L’ETHER


L’ETHER

A côté de mon sexe oublié

je me vide test y cul droit après l’autre

il y a plus de gauche depuis longtemps

 

Passe un chant courtois

la lèpre et autres fléaux ayant laissé place au crabe

miracle

Hyppocrate se montre en personne à mon seuil

 

Je sens battre l’humain des deux mains

venu des cendres du bûcher une voix  bat du pied à ma poitrine

et mon sexe dresse la tête toutes ouïes…

 

Niala-Loisobleu – 3 Mars 2018

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=X5GQ4044zJ0

 

ETAT DES LIEUX 17


 

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ETAT DES LIEUX 17

 

Suspendu à la cloche de la sortie, un béret sans nom de bateau, se demandait où il avait bien pu accrocher son pompon. On navigue à vue sans trop y voir pour pas s’éperonner.

Mais les toiles veillent

Carnac est bien dans l’alignement

un menhir dans la sacoche il est trop tard pour m’empêcher de pédaler.

Elle le sait

les mains hors du guidon, j’entends le timbre de sa voix acquiescer sans le dire. Sa poitrine remonte le fond marin à bord du chenal Par les rias l’estran vient soulager le mal de dos des coques à sec.

Le roux qui sanguine les mèches sur son front me rappelle les domes de la Vallée des Temples au soleil couchant. Recouvert de feuilles d’hors son front volontaire tient la pile du prochain pont. Mine de rien. On se déchire l’identité dans un contexte qui vous a exilé sans pitié.

Comme Victor l’a tant jeté du haut de son belvédère, Guernesey vous retient pas prisonnier, il y a les récifs des requins, dents de l’amer, le coeur pourtant tient librement  la croisière sans lâcher son secret.

J’embrasse l’embouchure au goût fort de liberté, gorge ouverte aux embruns. Il y a toujours quelqueque sel dans la pire des fadeurs.

Niala-Loisobleu – 27/02/18

 

https://www.youtube.com/watch?v=prHrVUGpFLs

Ne pleure pas si je chante à la portuguesa, danse avec moi…


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Ne pleure pas si je chante à la portuguesa, danse avec moi…

 

Dans l’écume où tu marches

j’ai trempé mes cheveux

De mousse avec ma barbe ils ont blanchis les sangles des labours

Cheval de mer à tête de drakkar mes prières ne sont qu’un courant de moulin à marées

fou comme une rivière qui mit le mont en Normandie

pour que j’y dragonne tes  seins, tes miches et tes ailes..

 

Fado, fado, fado tu transportes l’accent des larmes par bonheur fertiles

toutes les guitares suspendues au souffle inextinguible de l’amour

dans le déploiement pulmonaire des accordéons du couloir des marelles

métro poli tain pour mieux se voir transportés en dehors du cadre de glace

l’aisselle de cheval à rab montée à cru

pour les steppes tartares des contrées sauvages sous la yourte de poésie…

 

Niala-Loisobleu – 26/02/18

 

 

En barque à scions…


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En barque à scions…

Hâlé des reins du cheval qui laboure

par chemin du bois

écrire de foins coupés

doigts dans l’odeur

à hurle vent debout

et l’écoute à deux mains

qu’aujourd’hui tire bord à bord – loft pour loft – putain de vague scélérate qui fait mal…J’orbe estourbi sans la tiare du balcon qui va tiquant, bon dieu sous la soutane il doit bien rester assez d’orties pour qu’elle me fasse voir son visage qui signerait de visu le tam-tam qui cogne dans ma poitrine

la clef forge le mécanisme de l’apporte

Niala-Loisobleu – 26 Février 2018

 

FORÊT SECONDE


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 FORÊT SECONDE

S’il restait un fleuve à franchir, si la solitude du passeur n’était pas tout à fait la folie, si le brusque étranglement de ma voix ne trahissait que le vertige de ma force
à son midi, tu ne m’échapperais plus, sanglier, en te multipliant, beauté, en éclatant de rire, et la forêt qui suffoque à te détenir sans partage,
accueillerait le vent, s’ouvrirait à la rude et radieuse alchimie de la seconde nuit. Car la liente des rossignols ne jalonne encore qu’un layon où l’enfer peut surgir, mais c’est le
bon chemin. Et c’est le seul indice qui fortifie l’attente de nos lèvres. Scintillante invective et dôme de fraîcheur, le feu qui vient à vous n’est plus
désespéré.
Jacques Dupin
Illustration: Niala – Détail d’oeuvre en cours au 14 Février 2018

MES JETS BLEUS 1


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MES JETS BLEUS 1

Par résonance  charnelle de l’espace ramené  sous le pied, le miroir se pave du tain d’un désir à repousser l’angoisse et mord à pleines dents les spectres diurnes et nocturnes des ronciers d’une résignation tarissante qui finit par dévorer le doit faire en bonne conscience

le jour s’arrache

l’arbre a trop d’ombre se nomme

livrant son essence

bouche hurlante

Elle se veut là,  Lumière

tranchée palliant aux peurs incendiaires par l’attraction orbitale de l’offrande, ruisselante de sève, à implorer la tige ligneuse en greffe à son porte-écusson

L’oeil brille déjà des sécrétions arborescentes de jeux d’eaux qui convient à se rendre

Je crache à tomber bleu en ton corps, tes venelles devenues mes villages aux maisons blanches ô perchées

Percée, je t’ensouche de cet arbre hors d’âge, cabane d’un oiseau

N-L – 12 Février 2018

 

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Illustrations de Niala – Détails d’ébauches – 12/02/2018

 

 

 

 

A MA PREMIERE VUE


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A MA PREMIERE VUE

 

Je reste dans la perspective du réveil, non pas sortir de cette teneur d’illusion qui fait une réalité à partir d’une basse d’envol avérée

J’ai vu dans le froid du soleil retiré, denser par la chaleur d’une pensée à qui j’ai donné un nom, sans recevoir de non en réponse

Si je savais comment d’où je viens réellement, je m’aurais accepté cartésien, peut-être, mais voilà, je rêve aussitôt après être sorti de ma nuit, tant qu’à choisir pourquoi aller vers le pire, le bon du bonnet, le bon du bonnet, me répète en boucle le tunnel du métro matinal de mon adolescence. Je le prenais à Pyramides, c’est de là que j’ai des siècles qui contemplent…

Ce qui vient de l’amour tant ça humanise la barbarie terrestre que ça incline à panser positif

Et puis j’ai soif de ses seins dès le réveil, pas un enfant ne se méprend sur ce signe…

 

Niala-Loisobleu – 10 Février 2018

Au soir d’un beau matin par temps sale


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 Au soir d’un beau matin par temps sale

Ce qui a pu être ramassé pour salir au propre le ciel de ce jour , je l’ai laissé aux fâcheux

Tu sais je t’ai montré

peindre d’amour bleu

les deux mains au sang de ta chair donnée ouverte

à l’essuyé pileux roussi par ces braises de glace aux fruits rouges

et bien voilà dans le demi-jour qui avale les couleurs, un détail de ce qui se signera demain

Il n’y a pas un manque de marque du tiède de ton souffle, par la diagonale tu peux le sentir, je baigne en douceur.

Niala-Loisobleu – 09/02/18

Illustration : Détail d’ébauche – Niala- 2018

CE TISON LA DISTANCE par Jacques Dupin et mon Grain de S’Elle


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CE TISON LA DISTANCE

par Jacques Dupin

et mon Grain de S’Elle

Et le paysage s’ordonne autour d’un mot lancé à la légère et qui reviendra chargé d’ombre.

Au rebours des laves, notre encre s’aère, s’irise, prend conscience, devient translucide et brûlante, à mesure qu’elle gravit la pente du volcan.

Celui qui simule est agile, est inerte. Le cœur n’a qu une pointe et tourné vers la terre. S’il ressasse son en, il se change en cactus.

L’irruption de la nudité, visible par grand vent, ne supporte que le vide et sa ponctuation meurtrière.

Dévore tes enfants avant qu’ils ne creusent ta fosse, c’est-à-dire sans perdre une nuit.

Des grands oiseaux blessés dans le soir insipide, l’inscription, la douleur s’effacent. Le ciel s’agrandit comme une rumeur, et se laisse franchir.

Hors de la tempête, je dors mal. Ce n’est pas moi, c’est la terre qui dramatise. Un couple se détruit, la lumière est en marche.

Il n’y a qu’une femme qui me suive, et elle ne me suit pas. Pendant que ses habits brûlent, immense est la rosée.

Jacques Dupin

 

L’ordonnance et son obligation de la place des vers et du couvert à poisson fait qu’ambidextre mais de préférence gaucher, faut que je remette toujours l’étable du bon côté des curies

Oui, aux laves notre encre luit autrement qu’un cul sale dans un dessous neuf

Grand vent ou pas, la nudité reste plus franche que les mots dits d’une tenue arrangée, bien d’accord cher Jacques, la simulation est inerte

Saturne le grand ogre, m’a montré son menu un jour que Goya m’avait invité à allumer le feu chez lui. Mes enfants me sont restés dans les dents de l’amer

Ô la blessure des grands oiseaux, nulle plaie d’arme blanche ne s’assainit mieux que dans leur jabot, mais sur leur carlingue les croix des cicatrices s’alignent pires qu’en cimetière militaire

Quant à la femme qui me suit, elle n’a pas resté-ni-parti la réponse définitive. La distance n’est rien de kilométrique, je crois qu’il n’y a pas pire que le co-locataire en éloignement…

Niala-Loisobleu – 7 Février 2018

J’m’ai souviens-dit


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J’m’ai souviens-dit

– En vie de changer le NIL des choses ?

– P’t’être ben, à force de vent se voir derrière, peut porter à réfléchir. Quand c’est la guerre, au fond du trou d’l’ô bu, le merle ictère jaunit la pensée, en s’efforçant de se voir en paix

J’m’ai souviens-dit

c’était y a pas si longtemps, le tant des « Arbres Bleus et des Jardins Soleil»…j’m’en pique un rappel…

A peine levé j’entendis un bruit insolite traverser ma pensée. Non cette fois ce n’était pas la Générale des Eaux qui se rejouait Austerlitz en défonçant la chaussée, tuyau de plomb sabre au clair. Alors les voisins sont absents, c’est donc pas eux qui se crêpent pour un chant de leur chignon. Un petit détail attira soudain mon attention. Dans l’entrée le duffel-coat n’était plus là, à sa place un chapeau de paille sans moufle ni passe-montagne, regardait une paire de sandales posée en dessous d’une chemise à fleurs étalant ses manches bien au-delà du parterre. Des violets pris à bras d’ocres rouges coulaient à plein verts, comme une bacchanale qui se serait sentie soif de changement. Au point qu’en photo l’arbre se fit voir en côté-femme, le tronc à la motte de chez nous. Fendue à point. Même la tapisserie semble délavée, la fenêtre se prend dans le rebord du balcon, tellement pressée de voir la boîte-à-l’être s’ouvrir.

Reconnaissant plus rien au passé, elle lève la tête au présent-futur.

Non je ne rêve pas dit-elle, ça se saurait si j’avais fait entrer une armoire dans le tas de cartons où mes affaires transitent. On me l’aurait dit, si des peintres avaient labouré la cour et repeint la cave en grenier, quand même j’ai conscience d’être chez moi en même temps que je suis sûr d’être prêt à sortir de l’inhabitable.

. J’ai vu passer des gens célèbres en compagnie de petits enfants la mémoire grande ouverte. J’ai entendu une très forte émotion ébranler l’escalier en montant dans le train qui me ramenait de la mer, où je laissais la cabane au ponton des voiles qui se lèveraient sur un nouveau cap. J’ai senti que les mauvaises odeurs de friture du poste se mettaient à bronzer sous un vent chargé d’iode. Puis par transparence, sans qu’elle s’ouvre, la grande porte m’a montré des étendues de campagne douces, si protectrices avec leurs arbres forts, que ma main s’est posée sur la béquille, un pied a suivi l’autre, je suis passé de l’autre côté de mes peurs.

Toute la nature est prise dune frénésie si calme, que je me sens porté par un printemps magique. Me voici devant mes « Arbres Bleus et mes Jardins Soleil ».

Mon Pt’tit-Gars, comme à peindre je peux vivre sans m’inventer de faux-prétextes, c’est si beau l’Univers vu d’en haut!

Bien mal à quai ne profite jamais.

Plutôt que les oh de hurle-vent qui sinistrosent les futaies, en cassant les bras des arbres qui ne demandaient qu’à bien faire, j’ai choisi l’ache pour me dire céleri qui met la peau au feu. Et d’un mouvement de largage, la grand-voile, a poussé plus loin que le nez du vague , le sommet de la hune en ordonnant à l’édito de se réduire la grosseur de l’horreur en titre.

Quoi qu’il arrive, après que j’aurai mourri, je m’endormirai plus tranquille d’avoir d’un autre bleu nouveau, repeint le ciel. Je refais à zéro le site niala-galeries.com et ouvre chantier  à partir de l’adresse zoizobleu@gmail.com.

Niala-Loisobleu – 3 Février 2018