A L’IMMORTELLE


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A L’IMMORTELLE

Confondus en un seul

un nuit et jour

neigent en pluie blanche sur le déchaussé de l’écran

les fougères se teintent de rouille en penchant la tête hors de l’allée forestière

où le cheval a du passer plusieurs fois dans les brancards des ornières.

Le poids du fardeau s’y est enfoncé pour libérer l’appareillage au devant du pays d’épices

senteurs aux aisselles des palmeraies

transes de cordes montant les étages du patio

par les roses d’un fandango à la rauqueur d’un chant flamenco..

A l’appui l’une contre l’autre

les maisons blanches mettent un therme au noir du bassin sec

les robes à poids sont emportées par l’évent

sur la table de ferme les immortelles fraîches attendent les poutres du plafond…

Niala-Loisobleu – 24/09/18

 

 

EMPREINTES MATINALES


 

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EMPREINTES MATINALES

 

Restée en morceaux dans le coin de l’oeil une nuit tire à s’y remettre. La blondeur du poil en oreilles de lapin frappe dans le tambour de la porte, ça tombe pile. Un gros poumon sorti de cage aère l’asphyxie du souffle nécessaire pour le retour des braises à la forge. Au coin de la cheminée j’entends le bruit d’un pas prendre l’air avant que la chasse tire. Sous la question de l’enfant germe la paume de taire. Les existences s’entassent dans le silence des pierres que la mousse protège. Sur le fil le tant s’épingle. En passant par l’armoire j’ai accroché l’imprimé de ton arbre à soie, puis tirant un poème du serre-livres, me suis allongé contre-toi en priant tes mains de me le lire à hôte voie. Notre jardin passant par la fenêtre  a déposé ses senteurs sur ton petit-linge. J’ai signé l’étoile…

Niala-Loisobleu – 22/09/18

POING VIRGULE


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POING VIRGULE

A la question que je vis se dessiner sur ses lèvres je répondis du tac au tac d’un baiser. Je jurerais avoir entendu les cons emportés d’une seule bouchée. Sur le côté de son flanc gauche battait de plus en plus fort un premier dessin rupestre dans les ocres d’un bistre manuel. Reconnaissant un cheval sauvage aux tâches bleues qu’il avait sur le crin blanc, j’attendis que la horde passe pour sortir le premier bison. De cendre au tison son galop a fait trembler  la fumée sortant de ses narines. Il reste que le feu de cette guerre m’est resté allumé de cette ardeur de vivre particulière. L’espoir, imbécile utopie quand on voit ce que l’homme abîme des millions d’années durant, pour le garder en corps incite à s’y convertir. Aucun dieu ne s’étant risqué à le certifier.

Niala-Loisobleu – 19/09/18

PORTE-BONHEUR


 

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PORTE-BONHEUR

Au  coin du drap où penche l’absence de mots dérivés

je fleuris une pensée paillarde en litière

T’hennie la braise du  soufflet de ta poitrine

Je forge un faire

la vérité….

Niala-Loisobleu – 9 Juillet 2018

 

Toi et moi en aria ça fait une m’aime voix.


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Toi et moi en aria ça fait une m’aime voix.

 

On a du faire nuit à bord d’un bateau non fantôme, moment idéal où la forte chaleur s’écrase pour redonner respiration au corps. Les caprices de la lunaison ont peut-être joué mais comme on avait pas un seul pied dans  la merde….on est resté à l’abri.

-Halo, ici le grand chariot, détèle d’une voix mise en étoiles si filantes qu’on en percevait les mots en syncopé.

En fait si quelque malice s’ingénie à déguiser la nudité pur en ayant l’art machiavélique de la perversité accomplie, ce s’ra tant pis pour elle. C’est la vie reprenait le choeur des groupies stigmatisé par le prompteur. Toi et moi en aria ça fait une m’aime voix.

Au matin, je te réveille sans un maux, bon jour…

 

Niala-Loisobleu – 30 /06/18

 

LA ST-JEAN VENUE


LA ST-JEAN VENUE

À nos robes de fumée,

 À la suie de nos visages

Et de nos corps jumelés,

Nous nous sommes reconnus

Indissociables de nos rêves de cendres

Que l’on recomposait de nos mains

Cueillant l’orpin acidulé.

Ô l’exode joyeux à la joue de la verveine,

Du millepertuis et de la citronnelle

Humectés de rosée à faire reculer

Les mauvais présages dans l’arène

Folle d’un monde consumé.

Nous reprenions des chansons païennes

Et c’était la chair d’avant le sang,

Le sel sur les paupières, le pouls à la veine

Et sur le berceau du ventre maternel

Se posaient rouges les lèvres du silence

Qui lapaient la lumière rare de l’été.

Sautant par-dessus les braises incandescentes

Comme des ciseaux de lumière au couteau de la toile,

Nous dessinions à la bouche et au bûcher,

Des bras faits pour l’amour

Comme des béquilles sur le poids tremblant des jours,

Et nous nous endormions dans le solstice de nos rires

 Et sous les étoiles.

 Barbara Auzou

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La St-Jean, venue – 2018 – Niala – Acryliques/toile 100×100

GREFFE PLANTE AIR


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GREFFE PLANTE AIR

 

J’attrape d’une épaule

sa main solaire

pan en pleine lune

que le tant de me retourner

nous étions face à face

jetés bleu agapanthes

grimpants clématite

nous ne bougeâmes pas d’un galet

quand l’apporte ouvrit la rivière…

 

N-L – 25/06/18

Estran demandé ?


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Estran demandé ?

 

 

Mains levier, je désenlise l’esprit de l’idée

nos outils de déviance fabriquent des objets

à partir d’une fonction organique

Je peins à poils, de la martre acrobate et du pore épique

je peins de mon cœur à la rage du couteau

de mon âme qui a bu et mon oreille qui voit de la main gauche

jamais sèche la toile claque comme au lavoir

l’idée que de foi la Muse humidifie s’étale en dehors de la vue, de mer et d’écume
pont vertébré et cales d’amphores, seins en prou, guettant que taire, 
assise dans l’espace porté du tapis envoyant son volant d’embruns…

Niala-Loisobleu – 23/06/18

LIBRE A CORDE


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LIBRE A CORDE

Pesanteur défaite

détachée d’entraves

ô comme tu sautes

gracieuse

volubile taiseuse

à jambes que veux-tu

olé toro

renifle l’été

et capture les crans de l’onde

au lasso !

N-L – 21/06/18

 

 

LES PONTS


 

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LES PONTS

Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d’autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives chargées de dômes s’abaissent et s’amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D’autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent, et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d’autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d’hymnes publics ? L’eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. – Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.

Arthur Rimbaud  

(Les Illuminations)

 

La trace est indélébile, ancrée calligramme au poinçon, nielle alors

quand la main habile incruste les ors dans les ivoires et les y voir dans l’hors

le bois de rose devient plus noir que les bennes à ordures.

Une jolie fleur dans une peau d’vache, pétale la chanson de Tonton Georges

toute barbelée de cheval de frise

le mirador tirant sans sommation.

Effet d’alcool le souvenir sort du journal intime les nuits blanches avec leurs mots rouge-gorge, la couleur des draps se replie sous les voûtes, il faut rester neutre on pourrait nous voir la serrure est grande ouverte et l’échelle du lit tend à l’accru. Que vois-je, ce beau chapeau, c’est l’heure de la messe. Tires-moi plus profond et godille, la barque est là, le nautonier pas encore arrivé, tu m’as plus vivante que le corps-mort auquel elle est amarrée. Les saules pleurent, leurs cheveux noués aux requins par les ailerons, à quai l’éternel cocu regarde sa montre, le drapeau sous l’aisselle, il avale le petit pois du sifflet et tombe sur la voie au moment où le train s’ébranle.

Et les garde-fous, comme les parapluies, les petits articles des contrats d’assurance, les défenses de, les passages interdits et les gens d’armes, continuent de faire semblant d’être honnêtes. Les fausses-identités, les faux-profils, le faux-bois, le faux-marbre, les faux-saints, les faux-culs, jurent sur la tête de leur mer d’eux…

Soupirs canal d’une prison, neuf comme un camion, mirabeau la bouteille d’alcools à l’amer, des arts le cœur cadenassé, rialto aux flots rances, golden gate sans francis and co, que de tabliers sur piles envoûtants, là où l’homme passe l’eau tarie fait son jeu de dupes de pont-à-mousson illuminant l’ô glauque des belles bleues de ses artifices

Et sans m’arrêter je culotte ma pipe…

Niala-Loisobleu – 20 Juin 2018