SEXOPHONE


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SEXOPHONE

 

En râles tuyau à musique sur lequel les doigts vont et viennent

Tu montes et tu descends

Ondulant de la hanche

Lascive et rauque

Qui roule, presse et pice le bouton magique

Musique qui vit le jour en Afrique

J’ai les oreilles dans les cris

De ton ventre qui se tord

Sous mes deux mains

Le long des secousses courbes

Lançant ses ors en éclairs

Sexophone tu me rends fou

Les feulements jazz

De notre étreinte te font

Sexe saxophone

Vaginal instrument

Qui pleure par la corolle

Que je mord

A ras bord

De tribord à bâbord

Jusqu’au port de Don Byas

Où expire en chorus exalté

Le chant qui fleurit le soir monotone

D’une musique sauvage couronnant

Une ardente féminité.

 

Niala-Loisobleu- 10 Mars 2018

Illustration: Etude – Niala

RESTONS AU NID


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RESTONS AU NID

M’réveiller

les mains pleines de ton odeur

dans les draps en corps mouillés

vivant mais tout raide

où raide mord

qu’est-ce que ça m’lève une idée d’enfant germant au ventre, bouchant le creux d’un plein délié de suspension, exclamant les mots lierre accrochés par les patins, langues en titre, puti que tes nichons ça rapproche, restons au nid !

Niala-Loisobleu – 11 Mars 2017

 

 

A GALOPAR


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A GALOPAR

 

Un espadon-magnétoscope plante des bandes et rit affalé au fond du canapé en vie Nil. Pic et Collé brament graves, une forêt incroyable vient de pousser au centre du désert.

Comme vont à dos deux bêtes dans un cirque antique, les premiers cris les accompagnent aux  poils que les cons serrent et tissent – sur la pointe vulvaire des pieds d’arums – le papier-peint en Jouy en laissant chuter son motif sur la bergère.

On entend les moutons sauter au pied du mont bien à marrée aux draps gonds

Un cou de sornette rompt l’abstinence, les bas déjarretellent tandis que les seins sautent à la bretelle. Il m’ apparaît que je me doigts de parapher à la fourche du pêcher. Les éléphants roses viendront vider le mari go en trois coups les gros. La bruyère est si humide que je broute au pré salé…

Oyé, oyé, braves gens dormez en paix !

D’un seul cri poussé par sa flèche Eros nous lève à bout portant

nous n’aurons plus peur de Lou

Guillaume nous a dit tant de bien de ses largeurs de calanque

qu’elle est plus portuaire que jamais au bout de la digue du culinaire fesses taint

Si les clapots bottent le chenal de leurs éperons pour un grand galop final,

l’herbe folle sent le roussi de nos frottements

Au diable les guignes, ne vivons que d’Amour !

 

Niala-Loisobleu – 15 Décembre 2016

 

 

Suave mari magno


Frida kahlo

Suave mari magno

Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent. Il est doux aussi d’assister aux grandes luttes de la guerre, de suivre les batailles rangées dans les plaines, sans prendre sa part du danger. Mans la plus grande douceur est d’occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d’où s’aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent ça et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s’épuisent en efforts de jour et de nuit pour s’élever au faîte des richesses ou s’emparer du pouvoir.

Ô misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles! Dans quelles ténèbres, parmi quels dangers, se consume ce peu d’instants qu’est la vie! Comment ne pas entendre le cri de la nature, qui ne réclame rien d’autre qu’un corps exempt de douleur, un esprit heureux, libre d’inquiétude et de crainte ?

Lucrèce, De Natura rerum

 

Eh Bouffi, comment tu bandes, à part où au né on ? Ta bébête monte est en s’elle où en poigne de la veuve, le malheur fait ton harmonie toi c’est de haine pas d’amour que tu jouis. Dingue comme  tu trouves ça bon la souffrance des autres, quel panard, t’en as la bave qu’éjacule précoce ma salope d’enflure  !

A la guère comme amour espèce de monstre mol !

Niala-Loisobleu – 03/04/16

 

https://www.youtube.com/watch?v=5xWv_xDwaUo

 

 

 

 

JE SUIS UN CHIEN


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Je vous en laisse à dérision, cornes de mon front. Le vrai cocu des deux c’est pas mes coucous niet, lancés dans le trou du cul du néant qui trône aux feuillées d’un Printemps rimant à rien. Des ardoises où la craie de mes premières marelles a voulu écrire « Je t’aime » reste l’addition à purger. Entre la bonne foi et l’argument qui tue quelle cirrhose à éponger. Cyrénaïque m’était comptée j’aurais eu moins chair à payer.

JE SUIS UN CHIEN

À mes oiseaux piaillant debout
Chinés sous les becs de la nuit
Avec leur crêpe de coutil
Et leur fourreau fleuri de trous
À mes compaings du pain rassis
À mes frangins de l’entre bise
À ceux qui gerçaient leur chemise
Au givre des pernods-minuit

A l’Araignée la toile au vent
A Biftec baron du homard
Et sa technique du caviar
Qui ressemblait à du hareng
A Bec d´Azur du pif comptant
Qui créchait côté de Sancerre
Sur les MIDNIGHT à moitié verre
Chez un bistre de ses clients

Aux spécialistes d’la scoumoune
Qui se sapaient de courants d´air
Et qui prenaient pour un steamer
La compagnie Blondit and Clowns
Aux pannes qui la langue au pas
En plein hiver mangeaient des nèfles
A ceux pour qui deux sous de trèfle
Ça valait une Craven A

A ceux-là je laisse la fleur
De mon désespoir en aller
Maintenant que je suis paré
Et que je vais chez le coiffeur
Pauvre mec mon pauvre Pierrot
Vois la lune qui te cafarde
Cette Américaine moucharde
Qu’ils ont vidée de ton pipeau

Ils t’ont pelé comme un mouton
Avec un ciseau à surtaxe
Progressivement contumax
Tu bêles à tout va la chanson
Et tu n’achètes plus que du vent
Encore que la nuit venue
Y a ta cavale dans la rue
Qui hennit en te klaxonnant

Le Droit la Loi la Foi et Toi
Et une éponge de vin sur
Ton Beaujolais qui fait le mur
Et ta Pépée qui fait le toit
Et si vraiment Dieu existait
Comme le disait Bakounine
Ce Camarade Vitamine
Il faudrait s’en débarrasser

Tu traînes ton croco ridé
Cinquante berges dans les flancs
Et tes chiens qui mordent dedans
Le pot-au-rif de l’amitié
Un poète ça sent des pieds
On lave pas la poésie
Ça se défenestre et ça crie
Aux gens perdus des mots FERIES

Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde
Des mots venus de l’autre côté clé la rive
Des mots tranquilles comme mon chien qui dort
Des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des
constellations de mots
Et c´est le Bonnet Noir que nous mettrons sur le vocabulaire
Nous ferons un séminaire, particulier avec des grammairiens
particuliers aussi
Et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses

Léo Ferré

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A crocs plantés au nibard, brouteur de touffe, j’suis cannibale-herbivore, mais sans rien du coprophage, stercoraire, sales mouettes pillardes qui merdent en éditant le code de conduite du puritain qui fait loi chez les fidèles de la nouvelle messe-noire du fesse-de-bouc. Ô nom de diou de bordel comment la naissance du monde peut-elle avoir le m’aime nom de baptême qu’un con qui ne vole que tout ce qui veut décoller de la glaise. Je suis un chien qui renifle, fier de l’être et tant pis pour vous si je mords vos petits mots laids !

Niala-Loisobleu

2 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=-e-oFrauEpo

AURORALE


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AURORALE

Est-ce de nuit en corps pris de rêve , où de conviction chronique à regarder que le matin n’est pas un moment ordinaire que je suis toujours au guet d’aurore? Depuis le temps que je me pose la question, il s’avère que je me fous de toute angoisse que ça que ça pourrait renfermer et qu’en réponse j’ai la même joie de me retrouver face à ma perpétuelle capacité à m’étonner. Surtout quand j’aborde le genre où je range le matin.

Le matin est du genre féminin. Entre ou vert rose. Embué d’un souffle minéral fusant au travers d’un végétal strictement issu de flore marine. Il est déjà sur ma langue au premier pied posé à taire. Le réveil ouvre une cérémonie, où les exhalaisons vont prendre un rite sacré. Mécréant intégral, j’ai le sacré jusqu’à la moelle, si bien protégé par l’os, que je carapace uniquement ce qui ignore l’émotion. Et le matin lui est plus que grand ouvert.Remontant immanquablement au virginal de toute vie. Instant du voeu secret, tête-à-tête, introspection, rassemblement des clefs, huilage des serrures puis franchissement du seuil de l’Autre.

Avant la colonisation du jour par tous les moyens d’appropriation du quotidien, il demeure le temps d’un arrêt de Chronos, on a quitté le sol, on lévite.  On goûte, on sirote, n’arrachant plus des incisives, savourant enfin les sucs des lambeaux nichés aux gencives, poils ressorts, grain d’une voix de peau, soupir d’un mollet au talon, flux de fragrances…Tout ce que j’ai brouté, en pleine lune des assauts aux tranchées à patauger dans les flaques montre son véritable visage. L’orgasme décomprime et libère l’amour.

Décoiffée, ma ligne de vie tremble à l’empan, nue jusqu’aux nervures de mes ongles, me voici au bord d’un nouveau tableau. Je plonge !

Niala-Loisobleu

12 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=x1ByRGNIpFA