BLUES
Dans le fond
je te grange
ça vaut bien blé
plus doré qu’un bord de route bornée
mieux au frais
que fourré
N-L 15/03/16
Dans le fond
je te grange
ça vaut bien blé
plus doré qu’un bord de route bornée
mieux au frais
que fourré
N-L 15/03/16
Ma mère avait un frère
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
They say that I was born on the day that he died
Ils disent que je suis né le jour de sa mort
Someone to cling to, she said
Quelqu’un pour s’accrocher, disait-elle
When all the noises and the shame came calling
Lorsque tous les bruits et la honte sont venus appeller
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
I thought I knew them all, I thought I knew
Je pensais que je les connaissais tous, je pensais que je savais
But she lied
Mais elle a menti
I said, « Show me his face again, tell me again why he died »
J’ai dit: « Montre-moi son visage, dis-moi encore pourquoi il est mort »
She said he couldn’t wait for the things that I’ve seen
Elle a dit qu’il ne pouvait attendre pour les choses que j’avais vues
She said he wasn’t strong enough, he never dared to dream a life like mine
Elle a dit qu’il n’était pas assez fort, il n’a jamais osé rêver d’une vie comme la mienne
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Over-sensitive and kind
Trop sensible et gentil
Seems it all became too much for him..
Il semble que tout soit devenu de trop pour lui
It seems he took his own life
Il semble qu’il ait pris sa propre vie
Mum, I can’t imagine the joy and pain in equal measure
Man’, je ne peux pas imaginer la joie et la douleur dans une mesure équivalente
Tears in the dirt, and all over your newborn treasure
Les larmes dans la poussière, et par-dessus tout ton trésor nouveau-né
I guess he had to wait until my momma had me
Je suppose qu’il a dû attendre jusqu’à ce que ma maman m’ait
I guess he couldn’t wait another moment to be free
Je suppose qu’il ne pouvait pas attendre un autre moment pour être libre
In endless sky…..
Dans le ciel infini …..
But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement
(breathing…)
(respiration…)
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Same desire, different time
Même désir, différent temps
Seems the empty spaces tortured him
Il semble que l’espace vide le torturait
Until he took his own life
Jusqu’à ce qu’il prenne sa propre vie
I don’t know why I waited so long for love
Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps pour l’amour
I just don’t know what I was thinking of..
Je ne sais simplement pas à quoi je pensais..
All that wasted time
Tout ce temps gaspillé
But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement
And I swear now that freedom is here
Et je jure maintenant que la liberté est là
I’m gonna taste it all for you boy
Je vais la goûter toute entière pour toi garçon
I’m bad to the bone, I’m just a little torn
J’ai de mauvais os, je suis un peu tordu
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour
So those of us who have nothing to fear
Ainsi, ceux d’entre nous qui n’ont rien à craindre
We’ve got to make damn sure that it was worth it
Nous devons être sacrément sûrs que ça valait la peine
I’m bad to the bone, I’m just a little stoned
J’ai de mauvais os, je suis juste un peu défoncé
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour
I was a prisoner, but he saved me
J’étais prisonnier mais il m’a sauvé
Broke into my dreams and said, « Who cares? »
A fait irruption dans mes rêves et dit: « Qui s’en soucie? »
I was a prisoner, so disgrace me
J’étais un prisonnier, alors déshonneur sur moi
I’m glad to be home
Je suis heureux d’être à la maison
And I don’t believe they care.
Et je ne crois pas qu’ils s’en soucient
ERNEST HEMINGWAY
LETTRES CHOISIES
1917-1961
Présentées et annotées par Carlos Baker / Traduites de l’anglais par Michel Arnaud
GALLIMARD
Page 332
À PAULINE HEMINGWAY, en mer 1, vers le 28 mars 1928
Chère Miss Pfeiffer ou puis-je vous appeler « Mrs. Hemingway » ?
Nous en sommes à cinq ou six jours de notre voyage direction Cuba qui promet de s’étendre indéfiniment dans l’avenir. Je me suis souvent demandé ce que je devrais faire du restant de ma vie et maintenant je le sais – j’essaierai d’arriver à Cuba.
Il est certainement bigrement difficile d’essayer d’écrire. Toi tu es si belle et si talentueuse et tu n’as jamais mal à la gorge et tu ne dis jamais « Peut-être Mr. Hemingway mon mari ne peut-il pas jouer assez bien pour mériter votre intérêt. »
Mais on ne peut pas empêcher ce foutu bateau de tanguer. Seule Mothersills le pourrait et cela pas longtemps.
J’ai lu la documentation concernant les agréments des autres paquebots – l’Orcoman, l’Orita, l’Oroya etc…et ils ont tous des gymnases et des lits et des lits à deux personnes et des nurseries pour les enfants qui en résulteront mais notre bateau a des petites cellules à 250 dollars pièce et on aurait tout aussi bien pu payer 250 dollars à un bon ordre monastique (si ledit ordre pouvait se contenter de si peu).
J’ai découvert ce qui donne cet air furtif à notre ami indien – il a le cou si court qu’il doit tourner les épaules quand il regarde autour de lui. Toi d’autre part tu n’as aucun défaut mais ce bateau est le Royal Mail Steam Packet et je n’ai pas de [un mot illisible] à part ce quelque chose qui s’est pris à cette plume (peut-être l’un de tes cils) et qui maintenant a disparu et que peut faire un gars.
De toute manière je t’aime et si tu me pardonnes cette lettre vaseuse je t’en écrirai une belle un de ces jours. Seulement dépêchons-nous d’arriver à La Havane et à Key West et puis de ne plus bouger et de ne plus prendre les paquebots de cette ligne. La fin est faible mais Papa l’est aussi.
Affectueusement,
Papa
1- A bord du RMS Orita, parti de la Rochelle direction La Havane.
De là,
où mon oreille s’est arrêtée
j’ai gardé aux yeux l’image d’un monde humain
Un voyage
commencé il y a bien longtemps et qui n’en finit pas
tenu par la main de grands hommes
si humbles que la foule est toujours passée à côté
Ne troublant rien de la Beauté
qui
avec la perfection n’existent que grâce aux défauts
Cuba retint Ernest pendant plus de 25 ans
Je l’ai vu partout dans les rues
à l’intérieur des maisons logeant la musique
souffle des hommes qui aiment
souffle de la douleur
organe du bonheur
Liberté que la Révolution n’ pas volé
Niala-Loisobleu
30 Juin 2015
MILONGA
Au coeur des passages
veine artère du vide
avant que le caillot vienne
la pierre entraîne à la milonga
forum que l’ordinaire ne peut éteindre
Lieu mal famé
providence pour l’apprenti-sorcier
ou
marmite de la métaphysique ?
A porte qui grince
le rossignol
ouvre la serrure sans penser au placard de Barbe-Bleue
L’amour commence toujours par le ciel
Milonga
les formes se soudent en mouvement de chair et bruit de bandonéon
tu réverbères le lumignon
que le vent a couché dans les teints rabattus
Mon coeur-violon pleure de se frotter à l’archet de la passion
à l’ô qui coule
à l’ô qui brûle
à l’ô c’est toi
à l’ô serres-moi de tes seins nus
à l’ô à l’ô
que je nage du haut
du grand-plongeoir de tes yeux
La boule magique
écrit le livre en voûtes arcs-en-ciel
encre sarrasine des arcades lombaires
jeu de perspective des membres en colonnades
La lêpre des façades rongera les crépis tôt ou tard
sans attaquer la sève de la couleur
Milonga jardin de nuit bleue
Niala-loisobleu
4 Juin 2015
REVOLUTION SOL SOLE AIR
Lèvres-toi d’un bout à l’autre de la branche
que nos langues se miment en une et m’aime chanson de gestes
Tresses-toi des voiles en mèches d’algues
sur les pieds d’un chant de fleurs de sel,
l’écume est déjà accrochée aux lobes de notre orbe
Lâches les chiens de ta poitrine qu’ils courent fous sans laisse
Jazzy tu cascaderas
d’un piano à pistons à l’âme d’une contrebasse callypiges
de tes seins bals
D’un cou déhanches tes épaules qu’elles glissent sur la rampe de tes lombaires
le degré senti grade vibrera de ton ventre à mon flair animal
Que de nuits se sont interposées à ces précédents anniversaires en mouchant les bougies
tu étais si belle à tromper le tant
que tu es tombée d’illusion en illusion
maintenue en survie grâce au verger d’étroits fruits chapardés à l’étal de tes privations
Il se fait tard
dans la suie les rues transpirent
mouillées d’angoisse
leur dessein tremble d’asphyxie derrière ses carreaux sales
babel-gomme
Crie, crie ,
le premier jour reste le grillon de la dernière cheminée
Rebondi
voici le ricochet
d’une ronde
cristal au son clair projetant sa lumière d’échos
Jeu de billes enfant
qui ne roule personne
en jetant les soldats de plomb au feu qui s’allume
L’oiseau ne se blottit pas au giron de la fatalité
il aire aux seins
l’existence d’une réalité à vivre naissant d’un abandon qui meurt…
Niala-Loisobleu
27 Mai 2015
LES MOTS BLEUS
Sans les trottoirs du vide où pourrions-nous nous remplir du son des harmonicas ? Nos chiens qu’on laisse, au bout d’un collier, on va quand même pas les museler comme des chrétiens – comble mon attente mon Coeur, prends-moi par les pôles – Le dernier métro se balance en sourdine le long du quai, ça va ça vient pendant que les pendules, comme des a régné, tricotent leurs toiles. Quand je te parle est-ce que tu m’entends ? Un jour que j’avais pris par le derrière de l’église, une étonnante découverte s’offrit à mon regard. La mer s’étalait au travers des fortifs de la ceinture verte. Pas la mer-serviettes-parasols-et-chichis-huileux, non la mer-crique-calanque-pinède-et-trousse-chemise. Enveloppé dans l’odeur du cri des mouettes à l’instant précis où le bois peint d’une cabane se frotte le dos trémières, rose-blanc-rouge-sang-de-boeuf, petit-bras pour le côté frime. Qu’est-ce que j’aurais pu foutre d’une manche à trois galons avec casquette d’amiral, ces conneries qui font que les femmes ont perdu leurs poils pour un parfum de savonnette, merde, la croisière SI elle s’amuse c’est qu’je suis évêque. Naufrage. Je méduse ras d’ô. A la pointe du môle, j’ai mis les bouées de Boterro à la place des balises, avec l’insubmersibilité de Niki de St-Phalle. Des embruns venus du Titanic portaient la scoumoune aux bruyères. Cette musique de danse dans les glaçons d’un ver, pour la poésie ça brise l’échine. Comme ex-votos nous garderons une bonne paire de seins ça vous tient le péril en mer en quarantaine. Là où la baïne est en planque, c’est l’endroit de prédilection des Aoûtiens sortis par hasard de l’avalanche du dernier hiver. Sans conter les accidentés de la déroute. Le moi prochain je changerai rien. Des villages blancs des flamencos, l’angine s’éloigne, seule la voie reste rauque. Carmen vient se rouler le cigare dans l’entre-cuisses, faute d’avoir pu marida l’Arlésienne – récidive d’absence – dans la version gay d’un pigeon nommé biset. Je te promets une lune sans cernes aux yeux bleus de la soupe du dernier bouillon de minuit….
Niala-Loisobleu
23 Mai 2015

EST-CE TU AIR ?
Instinctivement je cueille une mèche à ton front
curieusement elle fouille
remue
et retourne ma poitrine
pour trouver ce qui se cache sans motif apparent
dans l’emploi du tant d’une journée pastel
Cette clairière ferait tonsure dans le touffu ‘incompréhensible
C’est en plein large, pris dans l’étau de la mer et du ciel que ces suspensions sont le plus perceptibles. On tient sa pensée avec la paume vide, on est debout sans plus sentir ses pieds, un oeil à côté de l’autre, bien en peine de réunir les deux bouts de l’horizon. Où est-on vraiment, si ce n’est dans la cuisine où tu prépares le repas de midi, dans la salle d’ô, repassant tes formes au miroir, derrière le rideau des arbres qui commencent le bois de pins, tirant à eux l’odeur de la première vague léchant la plage. Etre ensemble séparés c’est naviguer sur un bateau-fantôme dont l’avant marche complètement derrière. Sous la poussée de deux vents contraires.
Où sont-elles restées les marques des courses animales
passées au travers des pierres
disséminant ici et là
faines et glands
Sans demande des lèvres
la nuance insère la teinte de la vibration
au blanc no man’s land
poussant la couleur intérieure a se prononcer
Le silence change de portée
nous amenons nos doigts au coeur de l’herbe a tresser des paniers
La gorge en feu le soleil irradie les vases de verts maraîchins
les lentilles gardent notre reflet au secret
le temps d’un nuage transbordeur
Aux frémissements désordonnés de tes seins
mes lèvres attrapent la cadence
je ratèle ton ventre de mes dents
pour retenir la senteur de ton creux
L’arbre surgit de temps de poussée
mirliton dépliant sa musique
aux extrémités de ses bras
tranquille
insignifiant
telle cette force qu’aucun pouvoir tramé ne saurait avoir
Un témoignage sans droit de gage
Niala-Loisobleu
17 Mai 2015
CE SOIR J’HABITE LE GRAND DEUIL
Je n’ai pas de mots journalistiques à dire
une immense peine
un pied d’envie de partir à mon tour
si c’était vrai que quelque part on retrouve ceux qu’on aime
ces amours bien trop grands pour vivre en ce monde
étriqué du coeur
Hein Lucille
si le vrai était là
ici c’est sûr que c’est pas le cas
Joue joue joue joue
bordel
joue joue …
Niala-Loisobleu
15 Mai 2015
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