« My Mother Had A Brother »


« My Mother Had A Brother »

Ma mère avait un frère

My mother had a brother
Ma mère avait un frère
They say that I was born on the day that he died
Ils disent que je suis né le jour de sa mort
Someone to cling to, she said
Quelqu’un pour s’accrocher, disait-elle
When all the noises and the shame came calling
Lorsque tous les bruits et la honte sont venus appeller

My mother had a brother
Ma mère avait un frère
I thought I knew them all, I thought I knew
Je pensais que je les connaissais tous, je pensais que je savais

But she lied
Mais elle a menti
I said, « Show me his face again, tell me again why he died »
J’ai dit: « Montre-moi son visage, dis-moi encore pourquoi il est mort »

She said he couldn’t wait for the things that I’ve seen
Elle a dit qu’il ne pouvait attendre pour les choses que j’avais vues
She said he wasn’t strong enough, he never dared to dream a life like mine
Elle a dit qu’il n’était pas assez fort, il n’a jamais osé rêver d’une vie comme la mienne

My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Over-sensitive and kind
Trop sensible et gentil
Seems it all became too much for him..
Il semble que tout soit devenu de trop pour lui
It seems he took his own life
Il semble qu’il ait pris sa propre vie
Mum, I can’t imagine the joy and pain in equal measure
Man’, je ne peux pas imaginer la joie et la douleur dans une mesure équivalente
Tears in the dirt, and all over your newborn treasure
Les larmes dans la poussière, et par-dessus tout ton trésor nouveau-né

I guess he had to wait until my momma had me
Je suppose qu’il a dû attendre jusqu’à ce que ma maman m’ait
I guess he couldn’t wait another moment to be free
Je suppose qu’il ne pouvait pas attendre un autre moment pour être libre
In endless sky…..
Dans le ciel infini …..

But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement

(breathing…)
(respiration…)

My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Same desire, different time
Même désir, différent temps
Seems the empty spaces tortured him
Il semble que l’espace vide le torturait
Until he took his own life
Jusqu’à ce qu’il prenne sa propre vie

I don’t know why I waited so long for love
Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps pour l’amour
I just don’t know what I was thinking of..
Je ne sais simplement pas à quoi je pensais..
All that wasted time
Tout ce temps gaspillé

But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement

And I swear now that freedom is here
Et je jure maintenant que la liberté est là
I’m gonna taste it all for you boy
Je vais la goûter toute entière pour toi garçon
I’m bad to the bone, I’m just a little torn
J’ai de mauvais os, je suis un peu tordu
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour

So those of us who have nothing to fear
Ainsi, ceux d’entre nous qui n’ont rien à craindre
We’ve got to make damn sure that it was worth it
Nous devons être sacrément sûrs que ça valait la peine
I’m bad to the bone, I’m just a little stoned
J’ai de mauvais os, je suis juste un peu défoncé
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour

I was a prisoner, but he saved me
J’étais prisonnier mais il m’a sauvé
Broke into my dreams and said, « Who cares? »
A fait irruption dans mes rêves et dit: « Qui s’en soucie? »
I was a prisoner, so disgrace me
J’étais un prisonnier, alors déshonneur sur moi
I’m glad to be home
Je suis heureux d’être à la maison
And I don’t believe they care.
Et je ne crois pas qu’ils s’en soucient

 

ERNEST HEMINGWAY


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ERNEST HEMINGWAY

LETTRES CHOISIES

1917-1961

Présentées et annotées par Carlos Baker / Traduites de l’anglais par Michel Arnaud

GALLIMARD

Page 332

À PAULINE HEMINGWAY, en mer 1, vers le 28 mars 1928

Chère Miss Pfeiffer ou puis-je vous appeler « Mrs. Heming­way » ?

Nous en sommes à cinq ou six jours de notre voyage direction Cuba qui promet de s’étendre indéfiniment dans l’avenir. Je me suis souvent demandé ce que je devrais faire du restant de ma vie et maintenant je le sais – j’essaierai d’arriver à Cuba.

Il est certainement bigrement difficile d’essayer d’écrire. Toi tu es si belle et si talentueuse et tu n’as jamais mal à la gorge et tu ne dis jamais « Peut-être Mr. Hemingway mon mari ne peut-il pas jouer assez bien pour mériter votre intérêt. »

Mais on ne peut pas empêcher ce foutu bateau de tanguer. Seule Mothersills le pourrait et cela pas longtemps.

J’ai lu la documentation concernant les agréments des autres paquebots – l’Orcoman, l’Orita, l’Oroya etc…et ils ont tous des gymnases et des lits et des lits à deux personnes et des nurseries pour les enfants qui en résulteront mais notre bateau a des petites cellules à 250 dollars pièce et on aurait tout aussi bien pu payer 250 dollars à un bon ordre monastique (si ledit ordre pouvait se contenter de si peu).

J’ai découvert ce qui donne cet air furtif à notre ami indien – il a le cou si court qu’il doit tourner les épaules quand il regarde autour de lui. Toi d’autre part tu n’as aucun défaut mais ce bateau est le Royal Mail Steam Packet et je n’ai pas de [un mot illisible] à part ce quelque chose qui s’est pris à cette plume (peut-être l’un de tes cils) et qui maintenant a disparu et que peut faire un gars.

De toute manière je t’aime et si tu me pardonnes cette lettre vaseuse je t’en écrirai une belle un de ces jours. Seulement dépêchons-nous d’arriver à La Havane et à Key West et puis de ne plus bouger et de ne plus prendre les paquebots de cette ligne. La fin est faible mais Papa l’est aussi.

Affectueusement,

                                                                                                                              Papa

1-    A bord du RMS Orita, parti de la Rochelle direction La Havane.

De là,

où mon oreille s’est arrêtée

j’ai gardé aux yeux l’image d’un monde humain

Un voyage

commencé il y a bien longtemps et qui n’en finit pas

tenu par la main de grands hommes

si humbles que la foule est toujours passée à côté

Ne troublant rien de la Beauté

qui

avec la perfection n’existent que grâce aux défauts

Cuba retint Ernest pendant plus de 25 ans

Je l’ai vu partout dans les rues

à l’intérieur des maisons logeant la musique

souffle des hommes qui aiment

souffle de la douleur

organe du bonheur

Liberté que la Révolution n’ pas volé

Niala-Loisobleu

30 Juin 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=mSQkRKpQpyc

MILONGA


Майкл Лассель385054

MILONGA

Au coeur des passages

veine artère du vide

avant que le caillot vienne

la pierre entraîne à la milonga

forum que l’ordinaire ne peut éteindre

Lieu mal famé

providence pour l’apprenti-sorcier

ou

marmite de la métaphysique ?

A porte qui grince

le rossignol

ouvre la serrure sans penser au placard de Barbe-Bleue

L’amour commence toujours par le ciel

Milonga

les formes se soudent en mouvement de chair et bruit de bandonéon

tu réverbères le lumignon

que le vent a couché dans les teints rabattus

Mon coeur-violon pleure de se frotter à l’archet de la passion

à l’ô qui coule

à l’ô qui brûle

à l’ô c’est toi

à l’ô serres-moi de tes seins nus

à l’ô  à l’ô

que je nage du haut

du grand-plongeoir de tes yeux

La boule magique

écrit le livre en voûtes arcs-en-ciel

encre sarrasine des  arcades lombaires

jeu de perspective des membres en colonnades

La lêpre des façades rongera les crépis tôt ou tard

sans attaquer la sève de la couleur

Milonga jardin de nuit bleue

Niala-loisobleu

4 Juin 2015

Santos Hu- 021

https://www.youtube.com/watch?v=UzJxuwEyomw

REVOLUTION SOL SOLE AIR


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REVOLUTION SOL SOLE AIR

Lèvres-toi d’un bout à l’autre de la branche

que nos langues se miment en une et m’aime chanson de gestes

Tresses-toi des voiles en mèches d’algues

sur les pieds d’un chant de fleurs de sel,

l’écume est déjà accrochée aux lobes de notre orbe

Lâches les chiens de ta poitrine qu’ils courent fous sans laisse

Jazzy tu cascaderas

d’un piano à pistons à l’âme d’une contrebasse callypiges

de tes seins bals

D’un cou déhanches tes épaules qu’elles glissent sur la rampe de tes lombaires

le degré senti grade vibrera de ton ventre à mon flair animal

Que de nuits  se sont interposées à ces précédents anniversaires en mouchant les bougies

tu étais si belle à tromper le tant

que tu es tombée d’illusion en illusion

maintenue en survie grâce au verger d’étroits fruits chapardés à l’étal de tes privations

Il se fait tard

dans la suie les rues transpirent

mouillées d’angoisse

leur dessein tremble d’asphyxie derrière ses carreaux sales

babel-gomme

Crie, crie ,

le premier jour reste le grillon de la dernière cheminée

Rebondi

voici le ricochet

d’une ronde

cristal au son clair projetant sa lumière d’échos

Jeu de billes enfant

qui ne roule personne

en jetant les soldats de plomb au feu qui s’allume

L’oiseau ne se blottit pas au giron de la fatalité

il aire aux seins

l’existence d’une réalité à vivre naissant d’un abandon qui meurt…

Niala-Loisobleu

27 Mai 2015

doresa

https://www.youtube.com/watch?v=b7Y4YVVPWYU

LES MOTS BLEUS


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LES MOTS BLEUS

Sans les trottoirs du vide où pourrions-nous nous remplir du son des harmonicas ? Nos chiens qu’on laisse, au bout d’un collier, on va quand même pas les museler comme des chrétiens – comble mon attente mon Coeur, prends-moi par les pôles – Le dernier métro se balance en sourdine le long du quai, ça va ça vient pendant que les pendules, comme des a régné, tricotent leurs toiles. Quand je te parle est-ce que tu m’entends ? Un jour que j’avais pris par le derrière de l’église, une étonnante découverte s’offrit à mon regard. La mer s’étalait au travers des fortifs de la ceinture verte. Pas la mer-serviettes-parasols-et-chichis-huileux, non la mer-crique-calanque-pinède-et-trousse-chemise. Enveloppé dans l’odeur du cri des mouettes  à l’instant précis  où le bois peint d’une cabane se frotte le dos trémières, rose-blanc-rouge-sang-de-boeuf, petit-bras pour le côté frime. Qu’est-ce que j’aurais pu foutre d’une manche à trois galons avec casquette d’amiral, ces conneries qui font que les femmes ont perdu leurs poils pour un parfum de savonnette, merde, la croisière SI elle s’amuse c’est qu’je suis évêque. Naufrage. Je méduse ras d’ô. A la pointe du môle, j’ai mis les bouées de Boterro à la place des balises, avec l’insubmersibilité de Niki de St-Phalle. Des embruns venus du Titanic portaient la scoumoune aux bruyères. Cette musique de danse dans les glaçons d’un ver, pour la poésie ça brise l’échine. Comme ex-votos nous garderons une bonne paire de seins ça vous tient le péril en mer en quarantaine. Là où la baïne est en planque, c’est l’endroit de prédilection des Aoûtiens sortis par hasard de l’avalanche du dernier hiver. Sans conter les accidentés de la déroute. Le moi prochain je changerai rien. Des villages blancs des flamencos, l’angine s’éloigne, seule la voie reste rauque. Carmen vient se rouler le cigare dans l’entre-cuisses, faute d’avoir pu marida l’Arlésienne – récidive d’absence – dans la version gay d’un pigeon nommé biset. Je te promets une lune sans cernes aux yeux bleus de la soupe du dernier bouillon de minuit….

Niala-Loisobleu
23 Mai 2015

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EST-CE-TU AIR ?


Autoportrait d'un loup solitaire

EST-CE TU AIR ?

Instinctivement je cueille une mèche à ton front
curieusement elle fouille
remue
et retourne ma poitrine
pour trouver ce qui se cache sans motif apparent

dans l’emploi du tant d’une journée pastel

Cette clairière ferait tonsure dans le touffu ‘incompréhensible

C’est en plein large, pris dans l’étau de la mer et du ciel que ces suspensions  sont le plus perceptibles. On tient sa pensée avec la paume vide, on est debout sans plus sentir ses pieds, un oeil à côté de l’autre, bien en peine de réunir les deux bouts de l’horizon. Où est-on vraiment, si ce n’est dans la cuisine où tu prépares le repas de midi, dans la salle d’ô, repassant tes formes au miroir, derrière le rideau des arbres qui commencent le bois de pins, tirant à eux l’odeur de la première vague léchant la plage. Etre ensemble séparés c’est naviguer sur un bateau-fantôme dont  l’avant marche complètement derrière. Sous la poussée de deux vents contraires.
Où sont-elles restées les marques des courses animales
passées au travers des pierres
disséminant ici et là
faines et glands
Sans demande des lèvres
la nuance insère la teinte de la vibration
au blanc no man’s land
poussant la couleur intérieure a se prononcer
Le silence change de portée
nous amenons nos doigts au coeur de l’herbe a tresser des paniers
La gorge en feu le soleil irradie les vases de verts maraîchins
les lentilles gardent notre reflet au secret
le temps d’un nuage transbordeur
Aux frémissements désordonnés de tes seins
mes lèvres attrapent la cadence
je ratèle ton ventre de mes dents
pour retenir la senteur de ton creux
L’arbre surgit de temps de poussée
mirliton dépliant sa musique
aux extrémités de ses bras
tranquille
insignifiant
telle cette force qu’aucun pouvoir tramé ne saurait avoir
Un témoignage sans droit de gage

Niala-Loisobleu

17 Mai 2015

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CE SOIR J’HABITE LE GRAND DEUIL


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CE SOIR J’HABITE LE GRAND DEUIL

Je n’ai pas de mots journalistiques à dire

une immense peine

un pied d’envie de partir à mon tour

si c’était vrai que quelque part on retrouve ceux qu’on aime

ces amours bien trop grands pour vivre en ce monde

étriqué du coeur

Hein Lucille

si le vrai était là

ici c’est sûr que c’est pas le cas

Joue joue joue joue

bordel

joue joue …

http://www.sudouest.fr/2015/05/15/deces-de-b-b-king-les-images-de-ses-passages-a-cognac-blues-passions-1921795-4691.php

Niala-Loisobleu

15 Mai 2015