
JARDIN RICHE
D’un peint
les mains dans la terre
tout ce matin
j’ai pétri la motte
pensant à tout ce qui y entre et et en sort…
Niala-Loisobleu – 21 Avril 2018

D’un peint
les mains dans la terre
tout ce matin
j’ai pétri la motte
pensant à tout ce qui y entre et et en sort…
Niala-Loisobleu – 21 Avril 2018

Aller au devant de la goutte à couleur
l’accrocher aux arbres
dans le vert
rose jardin où cette femme s’apprête à éclore bleue
à côté du chien qui mord la morne pluie.
Niala-Loisobleu – 16 Avril 2018

Écoutez-moi.
N’ayez pas peur.
Je dois
vous parler à travers quelque chose qui n’a pas de nom
dans la langue que j’ai connue, sinon justement quelque chose, sans étendue, sans profondeur, et qui ne fait jamais obstacle (mais tout
s’est affaibli).
Ecoutez-moi.
N’ayez pas peur.
Essayez, si je crie, de comprendre : celui qui parle entend sa voix dans sa tête fermée ; or comment je pourrais, moi qu’on vient de jeter dans l’ouverture et qui suis
décousu ?
II reste, vous voyez, encore la possibilité d’un peu de
comique, mais vraiment peu : je voudrais que vous m’écoutiez — sans savoir si je parle.
Aucune certitude.
Aucun contrôle.
Il me semble que
j’articule avec une véhémence grotesque et sans
doute inutile — et bientôt la fatigue,
ou ce qu’il faut nommer ainsi pour que vous compreniez
Mais si je parle (admettons que je parle), m’entendez-vous ; et si vous m’entendez, si cette voix déracinée entre chez vous avec un souffle
sous la porte, n’allez-vous pas être effrayée ?
C’est pourquoi je vous dis : n’ayez pas peur, écoutez-moi, puisque déjà ce n’est presque plus moi qui parle, qui vous
appelle du fond d’une exténuation dont vous n’avez aucune idée, et n’ayant pour vous que ces mots qui sont ma dernière
enveloppe en train de se dissoudre.
Cependant c’est sans importance :
si je souffrais, si j’avais peur…
Mais non.
Je peux vous dire
qu’on a beaucoup exagéré le malheur d’être ici,
de l’autre côté du passage — lui pénible je vous assure,
et même juste après dans la honte de tant d’emphase,
quand c’est fini.
(Pourtant rien ne s’achève ;
on croit avoir tout l’oubli devant soi comme une promesse
enfin tenue, et puis) — je ne sais plus
ce que je vous disais.
Ah oui, si je souffrais, si j’avais peur, ou si je vous aimais
encore,
alors vous pourriez redouter ces mots qui vous recherchent, qui rôdent jour et nuit.
Et je perçois autour de moi qui n’occupe plus aucun espace,
qui n’ai ni autour ni dedans, ni haut ni bas, comme une caisse
de planches démantelées avec ses clous tordus qui brillent,
je perçois en effet de grands claquements de bouches vides
peut-être redoutables.
Peut-être.
En tout cas moi c’est juste
un peu d’étonnement qui tient encore ensemble ce que je fus:
que tout n’ait pas cessé d’un coup me semble étrange,
et qu’une ombre du temps s’allonge à travers le passage
comme une eau faiblement insistante que boit du sable, ici.
Ou si je vous
aimais encore ; si
tant soit peu j’avais autrefois poussé dans la chaleur de votre corps quelques racines ; si
j’avais pu acquérir le savoir qu’enseigne la limite de l’autre
illimité soudain dans son amalgame de glandes ; si
j’avais fait mon creux dans la réalité organique de votre cœur
où le sang pompé noir jaillit avec l’allégresse du pourpre—
ainsi quelques instants roulé sous la rutilante fontaine,
il me resterait, je le crois, de votre humidité, de votre poids, de vos ténèbres,
assez pour flotter moins sans appui ni couleur dans le délabrement progressif de cette fumée.
Pourtant déjà quand j’approchais l’odorante auréole,
explorant sans bouger l’atmosphère de foudre errante et
de givre subit qui nimbe tout corps désiré, déjà n’était-ce pas dans la lenteur irrespirable autour et loin
que je me tenais en silence, n’ayant pour vous toucher que des constellations de
paroles, des girations de mondes barricadés par la distance et qui sur l’œuf en noir cristal massif où se résorbe leur
désastre ne sont plus que l’effleurement bref et musical d’une
touffe de plumes ?
Mais en ce temps autour et loin veillait la solitude.
Alors entre vous et l’espace étouffant qui m’a pris dans sa
glace, par la rue en dérive à longueur de nuit sur les confins le cœur enfin muet dans la profondeur insensible ayant cessé d’attendre et de vouloir pouvait descendre et
s’enfoncer toujours plus loin de la chaleur du centre :
quelqu’un veillait fidèlement de distance en distance, une main faisait signe peut-être à la fenêtre qui s’allume, s’éteint, se rallume la même un peu plus loin
comme cette ombre au coin toujours prête à surgir qui se dérobe — ombre,
passante, rien contre la nuit et le silence
qu’un nom, sous le vôtre affaibli, pour éclairer et retentir plus haut que le haut four à ciel à
Bologne des basiliques ou les toits du
Hradschin couvrant les combles obscurcis de la maison déserte où je vous poursuivais, l’Europe.
Et ce nom je pouvais l’épeler comme on insiste au
téléphone quand personne ne répond plus que le
Séparé, l’Obscur, le
Lourd, l’Inerte, le
Tué, le
Doux qui s’abandonne et se clôt froidement dans
l’espace de la muette — je disais solitude.
À présent plus d’autour puisque le centre a disparu, plus de lointain pour l’étendue nouée en travers de ma
gorge ; et son petit cœur chaud, la solitude, il a claqué sans qu’elle ait eu le temps d’éteindre la lampe et le
poste ; à présent je comprends qu’elle était morte — qu’elle est
morte.
II
Écoutez-moi pourtant :
quelqu’un doucement en chemin vers le plus-personne dit
je laisse tomber laisse peser laisse flotter mourir la pluie petite les montagnes les arbres les nuages ; où ici là partout quelqu’un a marché attendu tirant un fil invisible du
vide en mouvement de sa présence ;
Il poussait des portes, il se
foutait dans l’entrée en jurant contre la même armoire et pleurait dans son lit aux approches de quarante ans pour des choses de
Dieu, d’enfance ; avait un membre une âme un cœur de vrai polochon dans vos
bras théoriques de sœur comme un hôtel où la mémoire frappe de nuit ayant perdu presque tous ses bagages aux détours du grand collecteur qui nous avait
poussés de
ventre en ventre
et alors propulsés pourquoi vers ce confluent de gestes bloqués
d’adultère ou d’inceste, pourquoi
ce long cheminement par l’obscurité des matrices,
si c’était pour finir, au mur, sanglotant comme un con, laissant
les œufs glisser sur le carrelage de la cuisine,
par comprendre en voyant le ciel limer ses ongles sur les toits,
l’affreux soleil propager sa limite,
que la roue avait bien heurté la borne ultime du parcours
et n’avait plus qu’à valser dans le détraquement de la vitesse acquise ?
D est possible
que je vous cherche encore sans désir,
comme si quelque formalité là-bas n’avait jamais été
remplie ; possible
que là-bas je vous aie cherchée comme dans un couloir où l’on espère simplement l’autorisation de poursuivre le voyage au-delà par ces complications d’aéroports et
de
valises, et qu’ici vous, ce que je nommais vous en grand tremblement de tout
l’être, soyez ce plus rien vaporeux à neuf mille mètres d’altitude qui est le ciel inexprimé de tout désir.
Je me disais : que je meure, alors je serai la nourriture insubstantielle
de ses lèvres,
quelque chose de moi qui peine entrera dans la courbe de son nez
et plus profond même peut-être ; je priais :
prenez-moi dans la lunaison du sang, dans les pensées
qui passent de biais par éclats sous un crâne de femme, et dans
le linge au besoin prenez-moi, que baigne la chaleur de gloire.
Mais voilà
qu’ici je me contenterais d’une amitié de pierre
ou de la matérialité du vent qui chasse une lessive.
C’est triste.
Et non plus pas
très triste.
C’est.
Ou plutôt ça n’est guère.
Je voudrais me cogner à la fonte d’une chaudière et dire brûlez-moi,
m’égarer sous des murs de suie en ruines sans rien dire — égarez-moi — si l’on brûlait, si l’égareuse
pouvait enfin toucher mes poignets dressés dans la glace, mes genoux déboîtés par l’inutilité de la vitesse ou mes yeux devenus le dehors invisible de leurs
paupières.
Et encore je me disais que mort du moins glissant avec les caniveaux d’eau
pure, le granit des trottoirs, la lune aveugle sur les toits ; que mort sombrant avec la pente interminable de la rue où vous iriez à votre tour la nuit sans moi, perdue entre les
murs et les couloirs quand tout l’obscur remue et remonte pour respirer timide à la surface — au moindre signe réchappé de la profondeur décisive (une porte qui bat,
la lampe orange qui s’allume)
vous souririez songeant c’est lui comme autrefois qui m’appelle et qui m’accompagne.
J’ai disparu.
Non seulement de la surface où flotte et sombre vite
comme un sourire, mais de la profondeur de paix dans les pierres j’ai
disparu.
Ainsi l’eau quand se brisent le fond et les parois, le cœur, quand son noyau sous l’absence d’amour éclate, où le vide partout fait pente et perte se précipite —
écoutez-moi
parler encore un peu le cœur répandu dans ce vide qui gonfle comme un sac, se ferme comme un sac — au
sac les derniers débris de la voix, du cœur qu’on évacue.
III
On m’appelle.
On me tire.
Adieu.
N’écoutez plus.
Ma voix
comme un soir de vent radouci glisse vague mobile
et sans force de sable en travers de la route, sous la
canonnade liquide et l’herbe dans la bouche tremblante
de la pluie, et personne n’appelle et rien ne tire où s’accomplit le dernier tour du fil de la
bobine, et le vent radouci
comme un soir en travers ma voix dans la bouche liquide et sans force tremblant la canonnade de la pluie appelle et tire, et personne n’appelle et rien ne tire
adieu
jetez
la bobine quand tout le fil
aura cassé net sous les dents de la fileuse qui défile
et retrame le fil dans la voilure pour le souffle
en tous sens propulsant la masse du navire sans
écume ni rivage et presque sans
sans souffle mâts brisés pleins du crépitement tu
des signaux en arrière à rien — la soufflerie.
Adieu
n’écoutez plus.
On faisait autrefois des petites maisons pour que l’âme
des morts s’abrite en attendant la fin de la bobine,
des barques par l’extrémité du fil qui vibre encore
un peu vers la harpe du jour tirées
tirées entre les berges
les berges englouties
engloutis les roseaux et la face de l’estuaire
où flotte entre deux eaux comme au bout du film qui
s’achève un sourire pincé sur sa pauvre énigme.
Je sais, pour avoir si souvent dans les cabanes rituelles attendu près de vous la pluie étroite sur la toile, des moulins à prière autour suivant les derniers soubresauts du
son optique, je comprends maintenant que nous, vous et moi, nous des
autres je m’en doutais (mais pourquoi, mais comment, en quelle fausse profondeur d’écran perlé d’étoiles) n’aurons été là-bas que des doubles d’images
déjà
exténuées de copie en copie et disant vous, disant moi
ou si peu n’est-ce pas
mêlant ces lèvres d’émulsion sur une transparence inerte incombustible,
mais assez bien mimant le désir la douleur par bon cadrage, bonne lumière,
pour être au moins saisis du vertige de leur présence
ou d’un frisson de liberté dans l’emportement mécanique —
ainsi les personnages
des vieux films quelquefois protestent
comiquement
Je suis
sans conséquence,
et ces gestes ces cris bloqués vingt-quatre fois par virtuelle seconde,
à jamais pris dans la répétition nulle font signe aussi comme les astres,
supplient
du fond de l’impossible mort le temps
réel et déployé soyeux en nuages de les reprendre,
eux qui dans les ténèbres de cette lumière extérieure s’agitent,
se figent de nouveau hors des cercles de cercles où
toujours de nouveau comme en boucle au ralenti,
Dante reçoit le reçoit le premier salut de
Béatrice.
Disparu j’ai franchi.
Peu d’espace mais j’ai franchi
l’encerclement du révulsif
désir,
et la solitude à son tour je l’ai
franchie.
Ici
les images qui s’affaiblissent
cherchent l’œil sans foyer qui nous aura filmés dansant
sur la pente éternelle de la prairie avant
de nous projeter vous et moi dans l’épaisseur fictive.
Oh aidez-moi
à finir, aidez-moi,
que j’avance, que l’œil éclate et que je vous délivre
du temps lavé de moi comme une dalle où tremble encore votre image ;
que le ciel à portée de l’extrême impuissance de mes doigts
envahisse l’écran où vous demeurez prise — et paix,
paix comme avant que l’histoire n’ait commencé ;
crevaison, rebut du grand fond d’où sortirent nos souffles, nos visages ;
descente, déambulation dans la fin qui ne finit plus —
s’il vous plaît aidez-moi.
Attendez l’heure de la nuit
où l’œil juste avant l’aube un instant cligne et se renverse,
quand des pas, des voix, des ombres sans voix, sans pas, sans ombre glissent
par l’espace hors de l’espace enclos et déroulé —
alors n’ayez pas peur, écoutez-moi, glissez-vous, faites vite, mettez
simplement un peu d’air dans une boîte d’allumettes
et posez-la dans le courant
d’un ruisseau qui n’atteint la mer que noyé dans l’oubli,
dissous dans la force étrangère des fleuves,
et s’il vous plaît dites que c’est mon âme d’image qui vous aima
et qui morte s’égare entre les murs, contre l’oeil fixe, toujours plus loin de vous, de moi, de tout pour vous rejoindre.
Jacques Réda


Le sabre en lui pénétrant les reins le retourna, il avala sans boire l’eau de là. Une idée défaite du passé. Dans leurs étuis, les cuivres ternissaient sans plus se prendre la tête à vouloir retrouver l’âme des violons. L’ocarina colle aux quintes, de son air cucurbitacée qui aurait percé ses fonds de culottes, sur un piquet d’école trop fréquenté pour imaginer sans tirer avec une mention très bien.
Son choix presque à terme, juste à deux pas du mûr, montrait comment sans coup férir, on peut se sortir du bilieux mal fréquentable. L’ictère cornue de la famille du crotale au sein se reconnaît aux bonnets sortis du 95 qui, au premier signe de fugue, vous met en sur le carreau d’un direct à la mâchoire.
Marcel à force de vouloir offrir ses poils sur la poitrine plus loin que les avant-bras, au vu et au su d’un monde ouvert (que dans sa tête) comme un lit-clos en période de sommeil à la belle étoile, s’en était sans doute pas assez pris dans la tronche, pour qu’à chaque fois il remonte à l’assaut de l’infortune amoureuse. La pugnacité quand ça vous tient…
Tout en ayant un besoin de netteté, Marcel, sans que rien ne l’ait laissé paraître se mit à regarder les étiquettes, pour voir ce qui entrait dans la composition du plat du jour. Le profiteur se reconnaît des autres, à ce détail près, qu’il s’imagine pas un instant ne plus pouvoir se gaver de son légume préféré . Sa Grand-Mère à Marcel, lui avait montré les différentes espèces qui tendaient à s’avarier. Seulement voilà, la nouvelle culture, a changé la donne. Comment ne pas se faire piége? probablement une séquelle judéo-chrétienne, qui avait réussi à l’infiltrer, lui le mécréant consacré (il est prouvé que le vrai mécréant est un croyant souvent plus sincère qu’un pratiquant de la messe du Dimanche à 11h). Son vieux copain Achille, l’étalon, comme l’avaient surnommé les filles, ne manquait jamais de lui réitérer entre deux stations, lorsqu’il voyageaient ensemble au bord d’elles. Je tiens à ma santé, lui renvoya son image depuis la glace de sa toilette, ablution psychique. Si tu te mets à couvert, pour la sensation sortir est certes bien plus agréable qu’entrer.
A force du mirage des belles paroles, à part les chameaux que voyaient ses yeux ? Eh ben rien que des cars à vannes, sans qu’un chien s’y hasarde. Troublant, non ? En un éclair il foudraya d’un coup son emblème. Frappé par une brusque apparition du Vésuve, lui projetant un documentaire sur Pompéi, ses maisons closes ouvertes aux partouzes, et où, à présent, l’or gît sous la cendre, sans qu’un phénix ait remédié à la situation depuis l’Antiquité. Surprenant non ?
Ton oeil droit ne connaîtra plus d’amélioration, l’intervention subie il y a maintenant sept ans, a réussi en ce qui concerne la destruction de la capsule qui l’obstruait, mais a causé un affaissement de la rétine, qui en réduit la vision. Quant au gauche, c’est statu-quo, sa capsule ne s’est pas développée depuis ce même délai, restera-elle ainsi, ou proliférera-elle d’un coup, les deux sont possibles. On ne l’opère pas en l’état, chui là. Nous nous reverrons donc jamais, si rien ne se produit entre temps…..merci Docteur., cligna-t-il des deux, acide.
Marcel, s’arrêta un instant devant son passé. Il vit dans un coin de la vitrine, une image de cabane, qui se tenait à l’écart des belles peintures à faire croire et des mélis-mélos du Grand-Guignol du quotidien. Il entra et vit un espace ouvert donnant sur la mer. Il avança vers son vélo en chantonnant que la mer on en voit jamais l’bout en apprenant à la prendre par le bon.
Niala-Loisobleu – 14 Décembre 2017

LEVEES D’ENCRES
Je me regarde assis, debout dans ma démarche et j’entends couler tes mots d’un bout à l’autre du fil du téléphone, le gel d’hiver demande au garçon de ressortir un parasol, pendant que je vois l’anis qui dans un coin de porte suce son verre herbacé. Il fait soleil comme quand par simplicité le père Noël n’a pas recours aux illuminations d’esprit…les mots frappent à la porte de l’encrier, j’aime cette photo-montage merci
Levées d’Encres
les magasins sprintent
plus que quelques heures avant ripailles
Sur mon frein tu vas et viens en prenant tout ton tant
Un pont ronronne tout contre la rivière
il fait le gros dos
c’est bon de glisser sur l’ô
Entre des feuilles mortes l’herbe s’est éveillée, elle a dessiné une robe de vie pour aller danser, sans perdre aucune de ses chaussure, puis sans demander une citrouille sur internet, elle t’a rejointe ailleurs, sans faire la vaisselle, ni balayer les râclures des mauvais esprits, après tout, les contes ça se règle mieux à l’amiable qu’avec un huissier…
Niala-Loisobleu – 23 Décembre 2014
Quant c’est pu l’heure que l’homme en habit rouge me pompe avec ses mirages, l’enfant que je reste aime remonter dans son grenier ouvrir le coffre à jouets. L’enfant met tellement d’innocence dans sa croyance que je ne veux en voir que l’aura. Tiens c’est pareil que la première fois où tu m’as donné tes seins à voir. Les mots me sont clos dans la gorge, tellement la tienne avait pris toute la place . L’émotion ça n’a pas vices, c’est pur comme la première neige avant le passage des voitures. Oh, c’est vrai, ils peuvent dire de moi que je suis con, et alors, ça me rassure. J’ai plus peur d’être sec comme un arbre en plastique qui fait imitation nature dans un jardin à jamais suspendu.
Niala-Loisobleu – 24 Mars 2017

Elle
m’écrit ses cris sur papier libre 1
N-L. 23/02/17


CE VENDREDI (N-L – 3 Octobre 2014)
Au tant passé présent, un champ s’aimé de petits cailloux répond
Pierre qui rouille n’a masse que dalle
Naître mousse a du Capitaine dans la voilure
Quand j’ai appris le Bleu
J’ai su que ma vie ne suffirait à le savoir
Rose est fait de blanc au laiteux répandu
Jaune cocu ?
Non c’est le soleil qui baise la lune sur la bouche
A marée basse comme hôte de marque
Après un parcours reste des vers à hâler voir
Rien n’entoure le monde d’un corset de rétention
A preuve
Selon le vent que où tu pisses
Ou t’es à rosée
Ou arrosé
Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes
Le kiosque du théâtre de verdure
n’est pas le clown blanc c’est l’Auguste
Chui là
Qu’à les yeux qui soulèvent les grandes godasses du chapeau qui pleure
Pour les journaux et les grands magazines
Remontez l’impasse de la cover-girl si vous pouvez
Un poète est toujours isolé mais jamais perdu
Sa folie lui tient compagnie
Aujourd’hui n’est qu’un Vendredi ordinaire
On est pas obligé de prendre du poison
On peut manger sein

AU COING DE CE VENDREDI-CI ( N-L – 27 Janvier 2017)
Quelques ans après mois, flux et reflux ont rincés la lisière des jours de leurs écumes, recousant l’écusson de la greffe. Sans quitter la branche, l’oiseau a du la serrer plus fort de ses pattes pour garder le désir d’autres récoltes. Il avait été noté sur la feuille précédente que « Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes ». Indubitablement c’est ce qui a fait défaut. Où donc est passé l’aria ? On n’entend que les choeurs des sorciers faire tapage. L’Auguste s’est pris les grandes godasses dans le tapis.
Ce matin à la lecture de ce qui sortait des serres, je n’ai eu qu’une sensation contraire à mon habitude. Pas la plus petite présence d’insecte de ceux qui continuent à oeuvrer en se foutant totalement de l’oisiveté de sentiment d’alentours.
Soudain une question de cadre mise à l’évidence au menu des plats du jour d’hier me saute à la conscience. Voilà, plus besoin de chercher, j’ai trouvé. Il y a de l’étouffant dans mon air. Je le ventile en permanence par un système de vase communicant. Un garrot y fait caillot quelque part. L’air manque de retour. Mon tableau de vie s’est fait encadrer à son insu. L’oeuvre est sous une influence qui tait une partie essentielle du vrai auquel j’adhère. Car des vrais aujourd’hui il y en a des tonnes de versions. Atteinte en son âme par une emprise à ses choix de liberté communicative, mon oeuvre délire en partie toute seule. J’ai une part de mensonge à moi-même dans ma conviction. Cela débouche sur une privation créative. Le voilà l’effet cadre. La pensée mise en clôture dans une idée fixe d’amour absolu ? Je sens mal cette idée. Il faut la positiver.

Tiens la pie
s’est pris le ciel pour chaise
Dans le blanc accrochant du gris au dossier
d’un ciel immobile
qui s’étire
Les feuilles ô live tiennent le soleil aux fraîcheurs de l’ombre porteuse
Derrière le bout des clôtures le bruit s’est évanoui . Frissons d’un bon jour
La marche se rechausse d’un pas vif
Souffle le brail des doigts pressés au sein des aréoles. Laisse partir la douleur de ta respiration, l’éclosion de la fleur rosit la blancheur de tes lèvres
J’ai rêvé que je t’écopais les poumons pendant le retour à la maison.
N-L – 28/07/16
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