LE BEAU RESSENTI


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LE BEAU RESSENTI

 

Je traverse cette mitraille de grêlons

à côté le gros monsieur a quitté ses écouteurs

la foule est sortie de la tranchée

enhardie

Levez-vous et hurlez à dit le prompteur

 

Je rentre dans le silence de ton sacré

le prêche est en congé

Ta voix traverse le bruit cascadeur de l’hystérie collective

je pense encore à toi

tout s’en va toi tu restes là…

 

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2018

 

SERRE MONT


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SERRE MONT

 

En tirant sur la haie ils ont anéanti le bocage

rien ne me convaincra que l’espace vide rapproche

 

Au troisième rouleau le vague fait large

l’astérie constelle en troisième chevau-léger de l’attelage

chariot chariot chante le coton

 

A la station sème baby l’home

sur l’échelle de Jacob j’ai grimpé la grenouille

 

Le tant sera ce que nous en ferons

temps qu’a fer croix de bois je le jure

crachons sur les t’ombre…

 

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2018

 

 

Le Don des souffles


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Le Don des souffles

(…) Mais ininterrompue, que serait la poésie ? Le laisser-faire, le savoir-faire. C’est la fraîcheur que je souhaite maintenir pour qu’il n’y ait plus de hiérarchie entre tous les états d’une vie, poème ou non. Tout est plus modeste, presque banal, ou du moins peut l’être. On écrit, on  s’épuise.On n’écrit pas, on  se  ressource. J’aurais pu dire exactement l’inverse. La perte égale la  résurgence.  Ni  perte  ni  résurgence,  en  fait.  Je n’arrête rien, et dans ce permanent va-et-vient, cet équilibre instable, il n’y a que le présent qui se régénère. Je n’appelle pas autrement la poésie.

Quand je parle des vagues ou des branches, il est certain que je parle de moi : parlant de moi, je voudrais parler des vagues ou des branches.

Ce ne sont pas nos bras que pressent nos bras, ce ne sont pas nos mots que nos mots font entendre : le soleil lui-même, de qui est-il la lumière ?

 

Pierre Dhainaut

 

Des cases et des lettres beurk de nord mendie je t’attrape à plaine mains que c’est Beauce au moins là il y a pas l’ombre d’un arbre ils les ont tous coupés pour plus de quintal de fric au soleil non ne sont pas mes bras qui nagent c’est mon ventre qui gargouille…

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2018

LA LIGNE ROSE


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LA LIGNE ROSE

 

La nuit a gardé la main chaude au frais

l’animal virole son poil en se frottant au buisson

l’ouest tiré du sommeil trempe ses lèvres dans le chant des oiseaux

l’empreinte marche sur le sable vierge

l’haleine remontant  au sel se promet de donner vie à son rêve.

 

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2018

LE JARDIN


LE JARDIN

 

L’orage tient son impatience en point d’interrogation

D’un soleil fil à plomb

Ton débardeur baille à dessein

Le poids de la respiration prend l’air

Au cœur du timbre

Un jardin creuse sillon

Du ventre déchiré l’orange d’un rouge jaune tourné vers le bleu est sorti m’emmenant à l’atelier. A peine étais-je entré que le chevalet se dressait. Le tapis le démangeait. Jaloux de lui-même, la peau nue offerte au couteau en grand écart des trottoirs de la pénombre.

N-L – 08/06/18

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VERS LA MER


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VERS LA MER

 

Un bord de route quelques mots le vent est si doux, non la mer n’est pas loin

tu pouvais me laisser garder tes seins

je les aurais fait marcher dans le sable

Si je ris c’est simplement parce que je suis bien, garde-toI

Niala-Loisobleu – 07/06/18

RÊVES ASSUMÉS


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RÊVES ASSUMÉS

Que suis-je alors, lorsque je ne rêve plus ?
Un désir de pluie fine sur des fleurs fragiles ?
Une dune de sable sous une promesse inutile ?
Serais-je encore moi-même sans tant de larmes tues ?

Accrochée à des lunes d’une autre galaxie
Je balance sans fin entre Terre, Ciel et Ombre
Creusant, avec la mer qui verse de mes yeux sombres,
Des falaises de dentelle contre vents d’autres vies.

Les guerres intérieures ne signent d’armistice
Que sous l’étoile jaillie de tes lèvres passagères,
Puis dans l’aurore grisée des lumières de cimetières
Elles grondent encore plus fort de leur nouveau supplice.

De ta bouche coule encore l’instant de paix nocturne.
Je lèche le fil d’argent goûtant ta liberté.
Cet instant de mensonge que tu changes en pureté
Prolonge un peu mon rêve dans l’obscure commissure.

Non, je ne suis pas sûre d’être, si je ne rêve plus.
Peu importe les fleurs exorcistes des boues
Peu importe le sel et le vent qui le sculpte
Mes larmes abreuvent les rêves qui me tiennent debout.

Colette Grondin
Extrait de:

« Recueil en vers et contre tout »

A travers ses cils je laisse nager mon oeil aux poils lacustres de son train de bois. Les vaisseaux de guerre de l’armada nuageuse menacent des sabords, la gueule mise-à-feu en bordées défiant le crachoir. Quand l’ombre d’un regard fouineur colle à nos serrures nous sentons le sol perdre sa clef. Où que nous allions, là d’où nous venons reste et demeurera étranger au copié-collé d’un mode à ficelles ordonnancé par tout pouvoir. Notre rêve n’est-il pas d’abord l’aveu même de notre libre-arbitre. A l’intérieur duquel l’Amour majuscule. Au titre d’un Absolu, fait syllabe de notre souffle. Les assèchements respiratoires des aléas d’un quotidien prolifique en la matière ont beau faire, nos bouches trouvent l’une dans l’autre la langue du rêve assumé.
Niala-Loisobleu – 31 Mai 2018

GERONDIF


 

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GERONDIF

 

Au débardé d’où part le bateau

ramant de l’herminette

la vague précise

écume la vertèbre de la coque en ioulant comme le tit rôle lien

 

C’était un marbre

cas rare de besoin d’affection

chaud comme une pensée retenue de jésuite choisissant l’ortie

 

Au troisième coup de maillet

le burin ouvrit les placards de Barbe-Bleue, libérant en vestibules les longs corps y dort de l’anti-chambre – label bois-dormant

 

Le roseau sur l’évidé du sureau plia alors

ô grace à ailes

mouvant de pipeau les raideurs d’un serpent retenu dans la paralysie de l’indifférence

si tant est que l’artiste se fondit dans le mot d’Elle comme une seconde peau…

 

Niala-Loisobleu – 25/05/18

 

MOTS QUÊTE 


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MOTS QUÊTE

 

Couleur de zinc dans une blancheur hors mise

se promène au bord du lit d’un chaste état

parquet sera mots quête

nous avons les moyens de te faire parler

quand viendra le tant des lits las

seule à l’index

tu te terras

 

N-L – 21/05/18