BRIBES (XIII)


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BRIBES (XIII)

Ne pas sphère détourner

comme un avion pris en otage

Oiseaux passagers de l’Univers nous sommes pour terre des promesses qui n’engagent même plus ceux qui les formulent

Prétendre nourrir au synthétique bio

c’est gésir un plan de destruction massive

Et en roue de secours nous prendre pour une banane

c’est féconder  s’terril en posant  sur l’étiquette « Vignes du Saigneur »

Quand je t’ai choisi c’est assuré que t’étais sang pour sang nature et pas implant gouvernemental qui rapporte qu’aux copains qu’on paye grassement pour que rien ne change

Ainsi soit-île …

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2018

QUELQUE CHOSE EN NOUS DE TIENNE ICI


 

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QUELQUE CHOSE EN NOUS

DE TIENNE ICI

Il manque toujours une présence aux heures, qu’un hoquet d’être à soustrait. La voix chaude qui étaie tient sans se montrer un espace de réconfort. On comble en marchant dans les catacombes de la vie . Ici il fait soleil, glacial. Là-bas, il pleut pas plus chaud. Sur les serpents de fer les trains laissent pas tomber les vaches, y a toujours quelque chose qui meuh en Nous de tienne ici. La rivière tire son eau pour la conduire à la mer.

-Es-ce tu air ?

-Plus que ça m’aime ma Muse.

Ce coin de bruyère où tu fais poser l’embrun court en sentier le long de la falaise. Ton corps rocher socle ta pensée, les vagues y gerbent l’écume des jours à côté d’enfants que la poésie retient de mal grandir. Le sol de l’arène soulève la poussière de ton sabot qui ne cède rien à l’absurde comédie d’une proposition déguisée. Calomnie tu l’encornes, l’ignoble est mis à mort. Les mises en garde n’ayant qu’en vie d’occire sont pitoyables. La laideur fait boomerang, elle revient au galop comme la marée autour du Mont, dans la gueule du dragon mal venu.

J’entends d’ici ton sein battre à mon poignet…

Niala-Loisobleu – 2 Octobre 2018

DEDICACE à BARBARA


Liegende-Mutter

DEDICACE à BARBARA

 Nu

Nu, j’ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l’île de Malenfance
Dont nul n’est revenu
Nu, j’ai vécu nu
Dans des vignes sauvages
Nourri de vin d’orage 

Et de corsages émus
Nu, vieil ingénu
J’ai nagé dans tes cieux
Depuis les terres de feu
Jusqu’aux herbes ténues
Nu, j’ai pleuré nu
Dans la buée d’un miroir
Le coeur en gyrophare
Qu’est-ce qu’on s’aimait… Samu

Nu, j’ai vécu nu
Sur le fil de mes songes
Les tissus de mensonges
Mon destin biscornu
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
La chanson des canuts
Nu, j’avance nu
Dépouillé de mon ombre
J’voulais pas être un nombre
Je le suis devenu
Nu, j’ai vécu nu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d’une histoire
Qui n’a plus d’avenue

Nu, je suis venu
Visiter en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Nu, le torse nu
Je voudrais qu’on m’inhume
Dans mon plus beau posthume
« Pacifiste inconnu »

Allain Leprest

Je ne suis pas du Gendre à faire un modèle


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Je ne suis pas du Gendre

à faire un modèle

 

Des micas taupes dans les eaux humides des yeux du feu, font laser, monte la buée du sol entre les pieds de la table d’hôte

Là-bas un train de chalands aux confins des lanternes magiques a franchi le pont des brumes en un clin d’oeil

Quelques saules penchent leurs cheveux aux mains des femmes

C’est pour que l’anse de l’oseraie porte ses mèches en panier au moment où un clavecin égrènera les roses trémières, il ne faut pas laisser partir un été sous prétexte que l’eau tonne

Tes doigts ont essuyé mes sueurs froides d’un sein thermique en tapant sur la tête du clou rouillé de la rengaine dans la cire d’une chanson nouvelle

Dans la nacre de ton coquillage j’ai trouvé la mémoire des éléphants intacte, et suis passé outre le cimetière des idées visionnaires aux idées tendancieuses
Les projets entre un ban et une chaise ont ricanent musical Tu bruisses trop naturel avec tes feuilles vénitiennes pour que nous dérapions gondole super marché rayon farces et attrapes
J’avais au fond des doigts tant de bouts de ta poitrine que lorsque tu m’as ouvert tes cuisses j’ai vu ton jardin en perspective ouvrir sur de nouveaux continents
Imagines ce que je ne te dirai jamais en repentis tons rabattus, cela t’aidera à comprendre ce que je suis :  éjaculations tonitruantes des trois primaires natives
Niala-Loisobleu

16 Décembre 2017

 

INDEX DE NIALA


Devant des fausses interprétations faites sur ce que je peux écrire, je pose ce poème d’un grand poète libanais, pour éclairer ce qui semble échapper sur ce qui fait mon identité. Heureusement, reconnue et totalement partagée avec beaucoup d’autres artistes qui veulent exprimer librement leur refus de devenir esclaves d’une société robotisée.

Niala-Loisobleu – 21/04/16

Index des travaux du vent (aphorismes)

J’ai écrit mon identité
A la face du vent
Et j’ai oublié d’écrire mon nom.

Le temps ne s’arrête pas sur l’écriture
Mais il signe avec les doigts de l’eau

Les arbres de mon village sont poètes
Ils trempent leur pied
Dans les encriers du ciel.

Se fatigue le vent
Et le ciel déroule une natte pour s’y étendre.

La mémoire est ton ultime demeure
Mais tu ne peux l’y habiter
Qu’avec un corps devenu lui-même mémoire.

Dans le désert de la langue
L’écriture est une ombre
Où l’on s’y abrite.

Le plus beau tombeau pour un poète
C’est le vide de ses mots.

Peut-être que la lumière
T’induira en erreur
Si cela arrive
Ne craint rien, la faute est au soleil

Adonis

(Publié dans L’Orient – Le Jour du 12 mars 1998)

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