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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 3


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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 3

CHANT BLEU

S’il pleut dans ma mémoire c’est pour être au plus pré de toi ma folle herbe, comme en tendant les lèvres pour prendre ton pouls aux veines du plein champ.
Pourtant t’as pas la veine apparente, tu s’rais plutôt genre gros lot qui ne gagne qu’au jeu de cons. A désintéresser le voisinage, du plus intime au plus aveugle qui ne t’aura jamais découvert de l’intérieur.
C’est pas faute d’avoir du chien, c’est faute de trop l’sentir qui les éloigne les pratiquants du formatage personnel.
Mais c’est qui que ça repousse ?
Hein dis-moi, c’est qui en dehors du banal monté sur jambes ?
C’est vrai au sens du canon grec tu navarone pas pin-up, t’es pas sexy sexy, rien dans la ficelle-string ne t’y attache, tu n’as pas besoin d’bretelles pour empêcher ta poitrine de courir dans tous les sens, laissant à découvert toute l’artillerie en solo de batterie faire son boeuf avec les trompettes de l’amor.
Faut une âme d’artiste dérangé pour te dessiner sur le motif, nature authentique, plus qu’à poil, nue de vérité, sans rimmel et pâte à remodeler, sans prothèse à resserrer le sourire en tirant depuis le point d’assise, zygomatiques rivetées.
Ton tant c’est le contraire de la météo du pouvoir d’achat que tout candidat annonce, quelque qu’il soit, il te fout let au premier service, les primes de loyaux rendements c’est pas pour te refaire la garde-robe, t’as pas l’profil à t’balader en vous le valez bien

Et alors…

Tes cheveux d’herbe ma poitrine n’en tond rien,
avec chaque brin
elle gramine d’autres espaces défaits de clôtures.
Hors de ce monde on steppe
Tout gonflé de joues, le ciel sourit, visages en mouvement
sur lequel s’aère aux nefs les voies, je plane.
Innocent comme une fontaine qui pleurniche pas de son sort sur la table de l’écarté au ch’min d’faire casino
au milieu d’un lit de sentiments humains totalement à sec.
Des tâches de couleurs que tu m’envoies, j’expose aux cimaises de l’orée,
les images d’un tableau hors mesures qui ne peut se poser que chez nous.
A cause d’un format que les plafonds des constructions ordinaires des petits nains
ne peuvent accueillir, faute de hauteur au-dessus des plaintes.
Accrochée aux branches des toits, ta robe blanche fleurit le patio intérieur de ta p’tite-culottte d’une musique géranium, feu de tomettes aux tiges des belvédères
Quand tes cuisses guitares ouvrent les portes des chemins berbères
la grange au sel tend les bras pour que le delta compose son plan d’ô.
Mes doigts polissent les pierres pour te donner la douceur des paumes aux seins,
cette grâce qui coule de tes aisselles à faire sourdre la source bleue
l’oued qui va s’greffer aux chenaux du marais des salines
soulevant d’un horizon bouché un envol d’oiseaux aux couleurs d’un état long sublimant l’abolition du système maître trique
frissons du vent au mépris du quotidien.
Ne dis rien, je te respire au point d’épeler chacune des nages de ta langue,
au grand bain de ta baie où j’ai jeté l’encre de mes mots bleus.
Fidèle au vrai visage blotti au creux de ta boîte à peint

Ce matin dans un grand saut, je me sens que guitare et flammes and co

Niala-Loisobleu
17 Janvier 2015

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LA MEMOIRE DES MUSES 6


LA MEMOIRE DES MUSES 6

Jaillissant par la veine ouverte qui exulte sa sève, le Bleu qu’elle porte arrive à terme. Ma Muse tes rondeurs ont limé les angles d’un ponton démantibulé à coups de dents par l’amer d’un quotidien n’ayant d’autre langage que celui d’égrener l’heur au son du glas.

Miserere.

J’entends les mots de Georges Rouault rebattre à mes tempes.

Le vieux Maître béatifie ses putes en les bénissant de larmes de clown. Acrobates, danseuses, chevaux équilibristes, musiciens, de nos mains mettons le doigt à la parade, dans le regard des enfants assis sur les gradins du Grand-Chapiteau.

Un âne au bord de la noria de l’espoir tire le sot de côté. Maisons Sainte-Chapelle où la lune donne l’hostie. Corps célestes, seins phréatiques nappant le désert humain d’une rivière souterraine.

Les blondeurs fauves ombrent le pubis du verger, les fruits d’Amour gorgés de soleil le jonche. Nous avons nos marques au fond de l’iris-mémoire, pour faire parapet aux ténèbres qui ont cette fâcheuse obsession inventée de toute pièce par l’homme en mal de dieu. Vertical bipède-lâche, non guerrier au bon sens initiatique du terme.

Niala- Loisobleu – 30 Juin 2016

 

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LA MEMOIRE DES MUSES 6

2016

NIALA

Acrylique s/toile 80×80

Adresse de mon site officiel: http://www.niala-galeries.com

30 Juin 2016

 

 

CARTELES HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC


 

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CARTELES HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC

 

Photo du profil de Jose Luis de Paul de la Serna
Pendant que la Mancha fête Cervantes et le Don Quijote
Jose Luis kaléidoscope le Moulin-Rouge
Aristide Bruant
écharpé rouge
pousse
la goualante à Jane Avril
T’as un beau Chat Noir
déballe tes cancans
Ma Goulue
Le Désossé
pédale en chaîne Simpson
au petit-casino
Quel catalogue
pluie de confetti
Henri de Toulouse-Lautrec
estampe
c’est beau le grand art
quand ça sort de la souffrance physique
d’un nabot
dans le grand-écart du manque d’ô
dense de l’alcool
Niala-Loisobleu _ 13/06/16

J’SUIS UN BEAU AH CON SCRUTEUR !


J’SUIS UN BEAU AH CON SCRUTEUR !

Cette maison nôtre qu’un végétal chlorophylle de senteurs étranges, tapisse l’aller-et-retour de mon train à travers un chant d’anémone sauvage. Sur des paroles battantes de pouls, au sang des veines, je vais étranger aux reflets des gorgones placées par les sectes démarchant, diseuses de bonne-aventure, ayant siège Boulevard du Crime. La paille de ton ventre nourrit ma litière de toutes escapades au-delà des interdits et fariboles recommandations d’ineptes du savoir-vivre. Il faudrait toujours faire le beau pour avoir un sucre, bah, j’ai de Quasimodo un air de profil qui me sied tout à fait.Un craint de beauté sur l’affaisse, du poil partout mieux que de la barbe de bio ce putain de vert-de-gris d’une centrale atomique consacrée à l’éclairage politique juste éteint ce qu’il faut pour tromper le possible électeur pris d’ébriété. J’veux pas plaire, j’veux pas m’vendre, j’veux que vivre comme l’enfant que l’amour oxygène, mon Bleu mettant ses suçons partout !

Niala-Loisobleu – 20/04/16

 

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Noir-Racine


Noir-Racine

 

Cela commence toujours par un mélange de noir et d’odeur.

On ne baisse pas la tête pour franchir le seuil. On appartient au monde de l’enfance. Les adultes, eux, courbent leurs épaules au passage.

*

D’abord, on est aveugle.
Le soleil tape trop fort dehors, les ouvertures sont minuscules dedans. On tâte du pied les grandes dalles du sol, irrégulières, toujours un peu humides malgré juillet. Ici, tout est mouillé. Les murs suintent, des fleurs d’écume y naissent qui s’effritent entre les doigts. L’odeur elle-même charrie du moite. Choux en fermentation, prunes pourries, pommes blettes. Les vaches, de l’autre côté de la cloison, piétinent la paille souillée d’urine. L’odeur est un couffin , un giron. On peut s’y abandonner, c’est chaud et suffoquant. Peut-être que cela empêche la peur d’entrer ? le temps de fuir ?

*

Lorsque les yeux s’habituent à la pénombre, on la voit. Proche du fourneau. Ses mains vont et viennent, comme toujours. La laine, entre ses doigts, est noire. La robe, noire. Le tablier, noir. On ne sait pas encore qu’on lui appartient. Que le noir-racine qui la tient debout a lancé des germes au-delà d’elle-même, sautant d’une génération à l’autre. Ceux qui se sont arrachés à l’ici n’y pourront rien. Dès l’origine, on a les pieds soudés à la terre, terre battue et rebattue, comme ceux qui n’ont pas de nom et pas d’histoire.

*

Avec la première chasse au cétoine, la première pêche au vairon, on est ferré. Le trident s’est planté là où ce n’était pas prévu, dans la chair fraîche, à même la gorge.

Les poissons ne crient pas, juste quelques sursauts sur la berge, quelques torsions dans la poêle. Les insectes, les papillons meurent en silence, leurs ailes déchirées sous les coups maladroits du filet.

*

La langue du monde n’a pas de bouche.
Les lèvres de celle qui cache ses larmes sont cousues. Son savoir est muré, enfoui sous un amas de « chemises de peau » et jupons superposés.

Dans l’ombre stagnante de la maison, se glissent parfois d’étroites lueurs, des lézardes bleues.

*

Il faut courir.
Droit vers ce qui brille, écaille ou élytre.
Traverser le silence exorbitant de ce qui ne cesse de bruire, sans énoncer une parole.
Obéir à la voix sans contour, s’éloigner de, s’avancer vers, reculer, approcher, clairière ou grotte, on ne sait.

Courir chaque été, dans la dévorante battue, sans savoir où mène cette errance, sans la moindre assurance de recevoir la manne — quelques secondes d’apesanteur, quelques grains d’extase fissurant la nuit.

Mais l’on revient, chaque soir, vers elle et ses genoux usés. On réintègre le cœur du sombre, le vieux berceau noir qu’une vie entière ne suffira pas à déchiffrer.

*

Jusqu’au jour où, sans qu’on l’ait vu venir, c’est l’heure. La chute dans le temps. Non pas le temps qui suspendait le souffle dans la course vive, dans l’éperdu vagabondage, mais celui qui fait eau de toutes parts, emportant les choses, les instants, les êtres.

Loin.
Loin de soi, loin de la silencieuse aux mains agiles. Loin des seuils séparant l’ombre de la lumière. Loin de la paix qui peut-être est l’autre nom de la mort.

*

L’exil a la couleur de l’encre, l’odeur du papier. Bâtons répétés obstinément, lignes de lettres et bientôt de mots, jetés d’une rive à l’autre, par-dessus l’absence .

Tandis que la main s’enhardit, la toute-de-noire-vêtue décline.

On ne saura rien du sang répandu qui a noyé son âme, de la boue des tranchées pétrifiée dans son corps, ensevelissant l’aimé, puis le frère trop jeune, puis les rêves.

*

Les mots ont des dorures de cétoine, des pigments de truite arc-en–ciel. Sous leurs masses immobiles vibre la vie, il suffit de les soulever, un à un, avec précaution, comme on lève les pierres au fond de la rivière pour voir apparaître ce qu’on ignorait.

Les mots gonflent dans la gorge, là où d’anciennes morsures ont laissé leurs cicatrices.
Les mots roulent comme des larmes sur la page.
Les mots déferlent et courent sur le moindre brin d’herbe.
Le monde est rempli de signes.

Lire, écrire. Même emportement.
Lire, écrire. Contre l’obscur.

*

Avec l’âpre espoir de passer le seuil sans baisser la tête.

.

FRANCOISE ASCAL

http://remue.net/spip.php?article2517

 

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Soir d’un Jour de Vie


Soir d’un Jour de Vie

Ce soir je sens de la fatigue saine, l’intensité ne donne pas aux do la même portée. Le ciel qui devait venir tout droit du Léman a été neutre, le vent en revanche relevait du guerrier, froid et sec sans manquer de coeur, qui s’apprête à se mettre au voyage d’une initiation.

Nous étions à deux pas des arènes où des traces profondes restent accrochées aux pierres, St-Eutrope balançant sa noble flèche en pendule n’a pu demeurer inopérante, d’elle émane ce mystère permanent, surtout celui du Roman où l’infinité avec rien dépasse l’entendement. L’humilité ça sent le pain sortant du four par le soupirail planqué au pied d’une façade arrogante.

Un peu de Madagascar, du Nord et du Sud énormément d’Andalousie.

La table de ferme, rectangle long, est devenue un parfait cercle par le Centre d’intérêt.

J’ai retenu cette constante : tellement bien qu’a aucun moment je n’ai senti être en demande.

Pas de citrouille invoquée, le bon génie chacun avait le sien dans la chaleur de son coeur, quel voeu pourrait-on faire quand la simplicité  craque son bois entre les jambes de l’âtre ?

Niala-Loisobleu

28 Février 2016

 

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