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L’EPOQUE 2018 – ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT


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L’EPOQUE 2018 – ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT

 

Quand je vis la voiture s’arrêter devant l’atelier, je précédai la sonnerie de la grille d’une coudée d’intuition.

Bonjour je viens du passé, me dit le visiteur inconnu.

J’étais ami des ……… que vous avez bien connu, vous avez fait tant d’expositions ensemble, leur fille a posé pour vous, vous souvenez-vous ?

Ils sont morts tous les trois.

Dans mes yeux embués qui se retournent en arrière, devant moi les voici qui remontent, clairs et toujours joyeux. Amateurs d’Art, mécènes ce couple fut au premier rang de mes créations de salons internationaux. Leur fille en figure de proue….

Et plus de trente ans après, encore là, me voici repartant comme si c’était la première fois….en tant d’aime avec Barbara Auzou.

C’est un signe je crois.

 

Niala-Loisobleu – C’est vrai ça vient d’arriver le 23/04/18 à 14 heures.

 

 

 ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT

 

La lumière incendie ce qu’il reste d’absence
La couleur de l’instant se confond à demain
Je n’entends plus qu’un arbre au dessus de tes danses
Un sapin décoré de tes ongles sanguins
Entamons la chanson des enfants et des morts
Tout est beau tout est laid je ne sais plus rien dire
Peut-être un peu trop con pour accepter le pire
Le meilleur millénaire est celui où l’on dort

Je rêve seul dans les ruelles
Au seuil d’un vieux soleil tombant
Ce n’est pas que la vie est belle
Mais elle en a tout l’air pourtant
Je sors à peine de mes pleurs
Mes jérémiades musicales
L’eau fraîche a le goût du bonheur
Il n’y a rien de plus normal
Dire qu’il faudra que je meure

Je salue les passants d’un sanglot de fatigue
Sous le vent du sommeil aucun d’eux ne m’entend
Je me soûle en rêvant tout au bout de la digue
Je ne sais qui je suis je ne sais qui j’attends
Les fantômes fardés de mes fruits de mémoire
Se dessinent sans bruit sur les boucles de l’eau
Il ne manquerait plus qu’un oiseau vienne boire
Au cylindre de feu qui me sert de goulot

Les pianos s’accordent tout seuls
Les voix s’élancent du comptoir
Les lunes font ce qu’elles veulent
Le délire fait le trottoir
Faudra-t-il que la nuit s’avance
Jusqu’au midi du lendemain
Pour que le ciel auquel je pense
Trouve sa place dans mes mains
Et dans les yeux de ceux qui dansent

Pourquoi faut-il toujours que les matins s’écroulent
Au fil de ma spirale idiote et sans pitié
Au fond de mon cerveau j’ai des pierres qui roulent
Je ne suis plus très loin de ton château d’acier
La porte de tes seins m’accable de reproches
La porte de tes seins se ferme sur mes doigts
L’air chaud ne trompe pas je te sens tu approches
Pourvu que mon soleil soit resté dans ta voix
Et dans les yeux de ceux qui dansent

L.L.P – Louis Lucien Pascal

 

L’APPRENTI QUE JE RESTE


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L’APPRENTI QUE JE RESTE

 

Juste comme un brin

et fou comme un jeune chien

je marche sur la raideur de l’herbe gelée

quatre-feuilles au trèfle chauffées

Ô mon coeur je te crois

on a nulle part où aller que là où on naît

Ne te renies pas

demeures et bâtis fol

lucidement

le Bleu est l’île à dents…

 

Niala-Loisobleu – 7 Février 2018

DEBLAIEMENTS


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DEBLAIEMENTS

Premier matin sous l’eau qui lave. J’ai dormi dans la cabane, dormi comme je ne savais plus par où poser la joue. Les cailloux vous reconnaissent toujours au premier pas et avant que le pied se soit posé. Nul besoin de laisser-passer, d’instinct l’ordre recase tout en bonne et due place. L’essence de seul ce qui compte prend effet, la voie qui parle dit ce qui est.

                                À Juliette

Un jour, je sus peu à peu qu’elle venait à moi.
J’eus la bouche pleine de son amour.

Mes yeux n’ont qu’un chemin, ils te parcourent entière Gchaliand_feu_nomade
et mes rêves vacillent au creux de ta rivière.
Tes bras rives de douceur, à tes yeux, en cortège, des rêves de velours
toute l’eau des neiges fond aux perles de tes doigts
et tu offres ta grâce sans désir de retour.
Chacun de tes sourires déchire un peu de roche.

La fraîcheur des rivières au bord des yeux du jour
coule par tes reins fragiles oasis de faiblesse
la rose de ton cœur réclame sa chair de lune
l’amour perle au collier de ta gorge légère.

Je t’aime, la gorge nouée aux fibres de l’été
chaque aube m’éveille tes yeux au fond de mon regard
ma femme heureuse jusqu’au bord des paupières.

Nos rires feront trembler des miroirs d’eau légère

Ton corps offrit un été plus pur à mon corps privé
de sa saison.

Ta cuisse où perle le long filet de ta vie intérieure.
Et le merveilleux éclatement de ton ventre,
séjour nocturne d’obscures espérances
dans le jaillissement de la redoutable fleur
à jamais offerte
fruit de la seule apocalypse.
Toi
enfin nue.

Gérard Chaliand (In Feu nomade et autres poèmes, © Poésie/Gallimard, 2016, p.54-55)

Je vois du garenne se frotter les poils aux premières violettes sauvages. Le soleil en pleure, il a eu si peur. Aujourd’hui mon corps va pouvoir s’épuiser à remettre la cabane à flot. Le mât est à relever, toute ma pensée à hisser, la verticale attend que la plume dise le cri du lion. Le chenal tend la direction du large. Partons mon Coeur l’un vers l’Autre, nos mains sur  la m’aime rame.

Niala-Loisobleu – 31 Mars 2017

LA BOÎTE A LETTRES 13


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LA BOÎTE A LETTRES 13

LEVEES D’ENCRES

Je me regarde assis, debout dans ma démarche et j’entends couler tes mots d’un bout à l’autre du fil du téléphone, le gel d’hiver demande au garçon de ressortir un parasol, pendant que je vois l’anis  qui dans un coin de porte suce son verre herbacé. Il fait soleil comme quand par simplicité le père Noël n’a pas recours aux illuminations d’esprit…les mots frappent à la porte de l’encrier, j’aime cette photo-montage merci

Levées d’Encres

les magasins sprintent

plus que quelques heures avant ripailles

Sur mon frein tu vas et viens en prenant tout ton tant

Un pont ronronne tout contre la rivière

il fait le gros dos

c’est bon de glisser sur l’ô

Entre des feuilles mortes l’herbe s’est éveillée, elle a dessiné une robe de vie pour aller danser, sans perdre aucune de ses chaussure, puis sans demander une citrouille sur internet, elle t’a rejointe ailleurs, sans faire la vaisselle, ni balayer les râclures des mauvais esprits, après tout, les contes ça se règle mieux à l’amiable qu’avec un huissier…

Niala-Loisobleu – 23 Décembre 2014

Quant c’est pu l’heure que l’homme en habit rouge me pompe avec ses mirages, l’enfant que je reste aime remonter dans son grenier ouvrir le coffre à jouets. L’enfant met tellement d’innocence dans sa croyance que je ne veux en voir que l’aura. Tiens c’est pareil que la première fois où tu m’as donné tes seins à voir. Les mots me sont clos dans la gorge, tellement la tienne  avait pris toute la place . L’émotion ça n’a pas vices, c’est pur comme la première neige avant le passage des voitures. Oh, c’est vrai, ils peuvent dire de moi que je suis con, et alors, ça me rassure. J’ai plus peur d’être sec comme un arbre en plastique qui fait imitation nature dans un jardin à jamais suspendu.

Niala-Loisobleu – 24 Mars 2017

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L’Instant, entre et puis…


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L’Instant, entre et puis…

Ils sont là tout autour, des deux genres, habillés de leur humeur et j’en passe. Parfois, se poser ne serait-ce qu’une question, entraîne ailleurs, plus loin que la destination qu’on avait choisi d’atteindre.

Penser à l’une ou l’autre, dit:  » je te sens, tu vas bien comment. »

Et le bruit d’une circulation difficile à débrouiller en distinction, au point qu’on finit par fermer les volets pour s’entrer dans son jardin que la mer borde de cette écume qui vous isole. Parfum boisé, la cabane sifflote, des oiseaux marins jouent à faire des châteaux, qu’est-ce que ça peut foutre que l’Espagne soit pas loin. Tu t’appelles Personne, tu ne ressembles pourtant qu’à une seule quand t’es Toi. Mais, il y a un mais.C’est pas tous jours.

Rien que voir les vagues me suffit pour voir naviguer la cabane en faisant la planche. J’ai pu qu’à planter le mât et carguer la voile. On appareille comme personne ne possède. Mais tu ris ah, l’aubaine !

Comme il y a la bonne et la mauvaise herbe, il y a le vivant en moindre quantité, qui le prouve sans flafla et l’autre, plus répandu, qui fait semblant, sauf pour faire chier, où là, il ne lésine pas ses efforts.

Ainsi la vie reprend les bonnes couleurs. L’espoir ne sent plus la merde journalière. Toutes les combines du pouvoir on s’assit dessus et on dégaze.. Il n’y a pas de plan B. Où tu te repeins où tu sors pas des désespérés qui vont devoir attendre leur mort, quelque soit le temps qui lui faudra pour arriver.

Loisobleu – 19 Février 2017

Les yeux dans mon Herbier où la sauvegarde de mon Jardin – 1


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Les yeux dans mon Herbier

où la sauvegarde

de mon Jardin – 1

CE VENDREDI  (N-L – 3 Octobre 2014)

Au tant passé présent, un champ s’aimé de petits cailloux répond
Pierre qui rouille n’a masse que dalle
Naître mousse a du Capitaine dans la voilure
Quand j’ai appris le Bleu
J’ai su que ma vie ne suffirait à le savoir
Rose est fait de blanc au laiteux répandu
Jaune cocu ?
Non c’est le soleil qui baise la lune sur la bouche
A marée basse comme hôte de marque
Après un parcours reste des vers à hâler voir
Rien n’entoure le monde d’un corset de rétention
A preuve
Selon le vent que où tu pisses
Ou t’es à rosée
Ou arrosé
Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes
Le kiosque du théâtre de verdure
n’est pas le clown blanc c’est l’Auguste
Chui là
Qu’à les yeux qui soulèvent les grandes godasses du chapeau qui pleure
Pour les journaux et les grands magazines
Remontez l’impasse de la cover-girl si vous pouvez
Un poète est toujours isolé mais jamais perdu
Sa folie lui tient compagnie
Aujourd’hui n’est qu’un Vendredi ordinaire
On est pas obligé de prendre du poison
On peut manger sein

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AU COING DE CE VENDREDI-CI  ( N-L – 27 Janvier 2017)

Quelques ans après mois, flux et reflux ont rincés la lisière des jours  de leurs écumes,  recousant l’écusson de la greffe. Sans quitter la branche, l’oiseau a du la serrer plus fort  de ses pattes pour garder le désir d’autres récoltes. Il avait été noté sur la feuille précédente que « Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes ». Indubitablement c’est ce qui a fait défaut. Où donc est passé l’aria ? On n’entend que les choeurs des sorciers faire tapage. L’Auguste s’est pris les grandes godasses dans le tapis.

Ce matin à la lecture de ce qui sortait des serres, je n’ai eu qu’une sensation contraire à mon habitude. Pas la plus petite présence d’insecte de ceux qui continuent à oeuvrer en se foutant totalement de l’oisiveté de sentiment d’alentours.

Soudain une question de cadre mise à l’évidence au menu des plats du jour d’hier me saute à la conscience. Voilà, plus besoin de chercher, j’ai trouvé. Il y a de l’étouffant dans mon air. Je le ventile en permanence par un système de vase communicant. Un garrot y fait caillot quelque part. L’air manque de retour. Mon tableau de vie s’est fait encadrer à son insu. L’oeuvre est sous une influence qui tait une partie essentielle du vrai auquel j’adhère. Car des vrais aujourd’hui il y en a des tonnes de versions. Atteinte en son âme par une emprise à ses choix de liberté communicative, mon oeuvre délire en partie toute seule. J’ai une part de mensonge à moi-même dans ma conviction. Cela  débouche  sur une privation créative. Le voilà l’effet cadre. La pensée mise en clôture dans une idée fixe d’amour absolu ? Je sens mal cette idée. Il faut la positiver.

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JE SUIS FILS DU CANIVEAU


 

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JE SUIS FILS DU CANIVEAU

J’ai grandi comme un fruit sauvage déposé par le vent, graine épluchée d’une trémière par la liberté d’un oiseau et larguée dans la fissure d’un trottoir en béton. De l’eau claire du caniveau, j’ai gardé l’accent des marchandes de quatre-saisons. Le teint d’un jardin maraîchin, les fragrances grimpantes de la couleur, le vert acide d’une cressonnière aiguisant la voix du rémouleur. La rue me donna très tôt l’allure contraire du portefaix qui plie sous l’accablement d’une vie de regrets. J’ai gardé cette transparence de l’espoir du carreau des salines. Vitrier d’un chemin écarté  du négatif. Pourtant la spécificité d’un bonheur simple ne se trouve nulle part aux étals de cette  rue du Commerce soit-disant humaine.

La peur qu’un état de guerre met dans le quotidien est faite de multiples frustrations psychiques et de privations physiques. Ce qui peut expliquer qu’entre deux trottoirs j’ai choisi de marcher sur celui qui n’est pas à l’ombre.

Rue du Bac, la Seine, le Pont-Royal, Le Louvre, bon jour voici les Tuileries. Mon innocence d’enfants a perçu le rougeoiement du feu cuisant la terre, tuiles et tomettes dans toute la symbolique du voyage initiatique.

Le Bleu est entré dans mon âme pour ne plus jamais ressortir de moi.

L’Amour que la souffrance met au monde doit posséder des chromosomes en supplément. Qui donnent une perception différente du genre humain. De la lucidité-innocente au point de voir que tous les vices humains sont incapables de le réduire à néant.

Tout ce temps que j’ai passé à ne recevoir rien d’autre que le besoin de donner, ça rend le paysage de la vie identique, à mon sens, à ce qui a du présider à son idée première. C’est impossible que dans son élaboration on ait pu décider de ce qui en fait le quotidien de la réalité cauchemardesque. Je ne crois pas en dieu. Sans doute que mon sens du sacré vient de là. Ma foi étant entièrement libre.

Niala-Loisobleu – 21 Décembre 2016

Le Bateau-Ivre-Ouvert


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Le Bateau-Ivre-Ouvert

Un jour d’eau montée trop haut

Décembre 1982

je flottais de part et d’autre

hors de ma maison et de ses peintures

Rien de billet d’espoir à mettre en bouteille

que le désarroi entrouvert sur le marin cimetière

J’en aurais perdu des choses chair dans ma putain de vie

mes enfants etc…

à part mes illusions qui, elles, me suivent fidèlement

Au détour d’une Place au sec

je fis

alors

en renaissance

(une parmi d’autres)

l’Atelier du Duodénaire

Jacques Goguet vînt s’y inscrire avec sa fille Marie-Christine

pour apprendre de moi à dessiner, ce qui disait-il manquait à son art de photographe, au sommet de la couleur du N&B . Humble comme peu, grand comme effacé, cet invisible personnage à l’oeil planté dans l’humanité m’a remis sur pied.

Ce soir grâce à l’Exposition que le Musée d’Art et d’Histoire de Cognac lui consacre, j’ai revécu de très forts moments d’un authentique échange humain.

Merci Jacques

Marie-Christine quel plaisir de vous avoir accompagné

Dans cette cette vie de merde, vous êtes de l’exception qui confine à l’espoir !

Niala-Loisobleu – 6 Octobre 2016

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L’Atelier du Duodénaire à Cognac en 1982