REPEIGNEUR MODE-D’EMPLOI
Le soir d’hier en se frottant les yeux fait vibrer le réveil. Au chevet marque-page, mes lunettes s’essuient les derniers lambeaux de brume suspendus aux branches. Un autre jour que rien n’abat. J’ai le présent d’une vieille mémoire attaché au coeur de chaque caillou qui en a marqué le chemin, les chiens ont eu beau changer leur pelage, rien n’a rasé leurs abois, mieux aiguisés, ils repartent m’aime crocs.
Routes d’Espagne venues des Indes, vos couteaux ont ce fil que le tant n’émousse jamais. La lutte pour la paix n’a de force qu’à la pratique des guerres, l’homme, pour être vrai, je veux dire pour se sortir de la banalité inscrite au Rôle des capitaines de profit, s’il n’a pas à risquer sa vie, s’endort aux bercements d’un train mono tonne, un con voie de gare âge. Et la guerre, c’est atroce, mais n’est-ce pas le seul révélateur de sa véritable nature ? Le salopard n’occupe plus toute la place, il laisse à l’intègre une arme pour combattre l’injustice. Je crois que c’est pour ça que j’aie pas la mémoire qui flanche.
Puis qu’est-ce que ça m’a donné de force d’aimer. Sans les torture vécues, je ne crois pas que j’aurai eu cette compréhension de ce qu’est réellement l’amour. Aux enfants, dans les écoles, on apprend plein de choses sur tout en général. Que reste-t-il au bout du conte qu’ils aient vraiment intégré ? Le sentiment c’est la fondation de toute construction, sans lui tu fais des maisons phénix qui sortent jamais de leurs cendres.
Mais les chants de batailles sont couverts de soldats inconnus. Un choeur en roués. Je reconnais que le massacre est le jeu de cons qui, sous différentes formes, est d’une actualité omniprésente. On le joue sans espéranto, mais bien dans toutes les langues vivantes.
Des canards, des oies et des poules, aux traces des chariots, et aux poussières des roulottes mêlent leur plumes aux couleurs du vent. Ces tons mimétiques qui bercent l’espoir qui s’est emparé de mes pinceaux, comme s’octroyant un doit divin que le devoir a créé.à l’unanimité des mécréants. Bleu liberté, ne perd jamais ses dents, il mord au sein cerise pour se nourrir non pas du laid du tripot page, mais du Beau qui sèvre l’inutile par le respect de soi-même.
J’ai de la couleur de tous ces violons que la souffrance a mis à la gorge des chemins pierreux. J’ai les rubans des jupons relevés pour qu’aux grands-écarts des accordéons pour que le bouton de nacre verse sa larme. Des pores pleins des épices véhiculées par les embruns. J’ai naturellement les quatre saisons en cinq continents dans le jour qui naît pas fini de commencer.
Paysan, un ch’val laboureur dans l’échine, j’mourais debout sans tirer sur une laisse pour aboyer. M’aime si ça n’aura servi qu’à moi.
Niala-Loisobleu
4 Janvier 2016

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