J’te poste à penser


 

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J’te poste à penser

 

Le quai de ces jours mal lunés devient boueux. L’amer passe au-dessus des bottes au point de vous faire la pensée chuintante. Sale effet visqueux où en dehors de la sensation tentaculaire on dégringole dangereusement dans la déconne. Le vice sans fin, ouah courage, fuyons ! Quand l’Atelier me regarde rien qu’avec des repoussements basés sur des arguments valables, genre y fait trop froid, je dis attention Loiso, danger, jette rapidement cette vérole sans te gratter, car plus tu t’ongles plus elle cavalera.. Bien sûr la période récurrente d’une merde qui me collera jusqu’au dernier jour, favorise haut la main ce genre de siège de Troie. Le mauvais ch’val, j’vous l’dis.. On a beau connaître l’histoire à fond, quand c’est Verdun qui vous est arrivé un jour, tu pouvez être le plus fort, tu pourrez plus trancher les alignements de croix qui hantent la douceur pastorale de ta campagne..Mais seulement j’te l’dis dans les yeux, j’t’émascule l’oeil du vice catin, je t’r’crache ton venin aux sourires, en un mot j’t’emmerde, tu peux me traîner ton ombre, j’en sors ta schizophrénie pour que tu joues tout seul avec. Chouette, tu vas pouvoir jouir. Le soleil tu l’as amputé le jour où tu en as parlé. Faudrait que j’vive dans le marécage de ta pensée pour le reste de mes jours ? Ben dis donc doux, doux, tout doux salope, pas pour mon paysage ton enfer, le maudit te va comme un gan, garde-le. Il y a dans cette saloperie terrestre assez de gens propres pour passer au-dessus du purin en volant. L’enfant est beau parce que son innocence lui interdit rien de croire. Ne me vole pas ça enflure ignoble !

Niala-Loisobleu – 28 Décembre 2017

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Pour voir clair devant…


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Pour voir clair devant…

-Quelqu’un voit-il un filet, un râteau, une nasse ?…Un truc avec un long manche qui n’attrape pas les filles, voire qui les repousse.

Du soleil à la seconde suivante au milieu de la bourrasque, il est normal de penser vivre dans cet état ne peut coller, en raison de circonstances trop contraires. L’époque est au bizarre, ouais je sais. Seulement comme j’ai sorti Macron de ma vie dès le premier jour, en refusant de voter pour ce leurre soi-disant seul à pouvoir éviter le pire. La Marine, en l’occurrence, j’allais pas me faire Gribouille. Non le problème ne vient pas de Jupiter – faut vraiment avoir une idée de soi mégalo, pour oser pareil ressemblance – non, le truc qui tourne pas rond c’est dans ma ligne droite, en particulier pas en Général..

Je vais refaire un passage at-home. La cabane est dans un mauvais vent. En peinture je vais tenter d’écrire bleu, 24 h ou plus selon le diagnostic. L’examen de santé ne souffre plus d’attente.

Niala-Loisobleu  – 20 Juillet 2017

ETRANGES SONT LES VOIES NOCTURNES DE L’HOMME


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ETRANGES SONT LES VOIES NOCTURNES DE L’HOMME

Ce matin me voici à écrire à la mélancolie qui habille un quotidien de tant de circonstances atténuantes, que je la montre pour qu’on sache sa part de vérité. Son juste lamento, sans que je n’ai perdu mes ongles à lacérer le mauvais sort, au nom de ce qui en nous doit vivre au premier rang sans céder à une souffrance indiscutable.

Toi qui a mal je ne t’en aime que davantage. Et moi l’ara-qui-rit, je choisis un des plus noirs oisos qui soient :

Georg Trakl

Poète des lacs sombres, des décadences et des transgressions, Trakl est le poète contemporain le plus dérangeant. Étranges sont ses voies nocturnes, et il reste un étranger pour tous. Maléfique sa poésie, éclatante et perverse son écriture.

« Qui pouvait-il bien être ? » demandera Rilke juste après la mort de Trakl. « Je suis à moitié né, je suis complètement mort », disait lucide Trakl.

Trop de réponses vont tuer la réponse, on peut juste s’approcher un peu de ce poète en éludant sa complexité et son sens du religieux très personnel, Pain et vin, ceux de la religion mais aussi ceux qu’il apportait aux prostituées les soirs d’hiver passent dans son œuvre.

Mais plus encore la neigeuse nuit, est dans ses mots qui sont « une croix de sang dans l’éclat des astres ». Il se voyait comme un pauvre Kaspar Hauser, l’homme sans identité, l’étranger total.

Une poésie noire et glacée

Issue des débris pourrissants de l’Europe austro-hongroise, de la joyeuse apocalypse viennoise, du nihilisme féroce berlinois, une poésie noire et glacée a vu le jour : la poésie expressionniste de langue allemande. Pressentant les bruits terrifiants de la grande « guerre-boucherie » qui s’avance dans les tranchées des têtes, toute une génération de peintres, d’écrivains hurlera avant de disparaître, broyée devant la bêtise coagulée en haine répandue. Il aura retransmis le crépuscule métaphysique de l’Occident.

D’ailleurs « Occident » est l’un de ses plus beaux textes. Il est profondément l’homme du déclin et il n’aura de cesse de décliner.

Trakl est né à Salzbourg le 3 février 1887, il est mort le 3 novembre 1914 à 27 ans.

Il était pharmacien militaire, pour mieux se rapprocher de ses drogues. Sa vision de la boucherie de Grodek, entre le 6 et le 11 septembre 1914, le marqua au tréfonds. Il fera une tentative de suicide pour ne plus voir au fond de lui tous ses corps déchiquetés, ces dormeurs sombres au front fracassé.

Trakl est mort autant d’overdose de cocaïne une nuit de 3 novembre 1914 à l’hôpital psychiatrique de Cracovie que d’overdose du monde en sang. Il demeure, sans doute le plus grand de ces sacrifiés, comme Franz Marc, August Macke, qui surent jusqu’aux bouts des « champs d’horreur » parler de beauté. Nul n’aurait connu sa poésie et son théâtre sans le dévouement de son éditeur Ficker. Et depuis il est le soleil noir de la poésie allemande. En 1925 ses restes sont ramenés en Autriche près d’Innsbruck, pas si loin de vienne qu’il détestait. Une seconde vie commence dans la conscience littéraire européenne. Il devient la voix du malheur dans l’écrin du lyrisme proche de Novalis, avec des formes qui semblent rassurantes, – sonnets, quatrains -, mais qui pervertissent le genre.(Source Esprits Nomades)

Mélancolie

L’âme bleue s’est refermée muette

Dans la fenêtre ouverte tombe la forêt brune

Le silence des bêtes sombres ; dans la profondeur meule le moulin

sur le chemin,, les nuages dévalent,

Ces étrangers dorés. une cohorte de coursiers

jaillit rouge dans le village. Le jardin brun et froid

L’aster tremble de froid, sur la clôture peinte tendrement

l’or des tournesols est déjà presque enfui.

La voix des jeunes filles, la rosée a débordé

dans l’herbe dure et l’étoile blanche et froide.

Au milieu des ombres chères vois la mort peinte

chaque face pleine de larmes et fermée sur elle-même.

Georg Trakl

Je n’ai de mal que d’aimer tant le bonheur passe par la souffrance combattue .

Niala-Loisobleu

13 Novembre 2015

The%20Workshop[1]

https://www.youtube.com/watch?v=qzOmPUu-F_M