LES MAISONS ET LES MONDES


LES MAISONS ET LES MONDES

Marguerite Yourcenar

 

 

Yeux ouverts des maisons clignant dans l’ombre claire,
Bouge aux yeux avinés, hospice aux yeux jaunis,
Maisons pleines d’horreur, de douceur, de colère,
Où le crime a sa bauge, où le rêve a ses nids.

Sous le fardeau d’un ciel qui n’est plus tutélaire,
Maisons des poings levés, maisons des doigts unis;
Les globes froids des nuits sous l’orbite polaire
Roulent moins de secrets dans leurs yeux infinis.

Emportés çà et là au gré des vents contraires,
Vous vivez, vous mourrez; je pense à vous, mes frères,
Le pauvre, le malade, ou l’amant, ou l’ami.

Vos cœurs ont leurs typhons, leurs monstres, leurs algèbres,
Mais nul, en se penchant, ne voit dans vos ténèbres
Graviter sourdement tout un monde endormi.

Marguerite Yourcenar

DIVERGENCE


IMG-2144

 

DIVERGENCE

 

D’un coup d’oeil rapide que reste-il après le tour du décor ? Il y a tout ce qui n’a rien à voir avec l’idée qui vous habite, des meubles, des objets, formant une ambiance qui est  étrangère au fond de la pensée, mais qui se fait aussi son véhicule. Chez moi peu de choses n’ont rien à voir avec ce que je suis. Même dans le réfrigérateur, on peut me trouver. Je suis un saucisson, un fromage qui pue, un vert de salade, un bocal de cornichons. Et là, présentement je me transbahute à côté des livres, de leur contenu, des sculptures, tableaux, dessins, souvenirs, relais, bornes de vie jalonneuses accompagnées de la présence de ceux qui se sont assis dedans. Avec qui j’ai fait l’amour sur un tapis, un fauteuil, une table, assis, debout, marchant…Vivants, de cette façon qui les caractérise, qui n’appartient qu’à eux. Surtout celles-là, les belles images, avec qui j’ai l’envie intacte. Depuis plusieurs semaines on m’a fait entrer dans une OBLIGATION DE PENSER. Entré dans une divergence causée par Noël. La fête chrétienne la plus païenne qu’il m’ait été donné de connaître. Mais je ne peux tomber dans l’excès contraire. La connerie a ce don de pouvoir se loger partout. Aussi je suis intimement parti à Millas. Je m’y reconnais en rien qu’à me taire pour mieux accompagner. C’est pourquoi je vous dirais pas. Je suis pas une émission people, vous avez ce qu’il faut, rien ne manque. Voilà et le reste, moi aussi ça fait plus qu’il ne m’en faut pour pousser de toutes mes forces ce jour à la porte.

 

DIVERGENCE

 Le cheval à la tête étroite

A condamné son ennemi.

Le poète aux talons oisifs,

A de plus sévères zéphyrs

Que ceux qui courent dans sa voix.

La terre ruinée se reprend

Bien qu’un fer continu la blesse.

Rentrez aux fermes, gens patients;
Sur les amandiers au printemps
Ruissellent vieillesse et jeunesse.
La mort sourit au bord du temps
Qui lui donne quelque noblesse.

C’est sur les hauteurs de l’été
Que le poète se révolte,
Et du brasier de la récolte
Tire sa torche et sa folie.

René Char

 

Mon grand-père m’a raconté ses Noël en tranchées. La sienne et celle de l’ennemi déclaré faisaient trêve pour une nuit. Imagines la fête, tu t’empiffres de casse-croûte à soldat, de cocktail à monter à l’assaut, parce qu’à l’aube tu tueras où tu seras tué… Là qui sait, la mise à jour fera en sorte de mettre un attentat quelque part. Faut prévoir les commémorations, c’est ça gouverner.

Je souhaite des jouets en bois d’oranger, l’olivier ça un côté casque bleu qui me dérange. Tu sais dans une nuit où y a plein d’étoiles, le gosse qui voit rien qu’il aurait pu demander à faire l’orgueil des parents, tranquille dans la pureté de cette chandelle à part, qu’on saura jamais qui c’est qu’à le briquet, mais qui finit toujours par allumer la joie de l’enfant.

Niala-Loisobleu – 24 Décembre 2017

Côtes de Grave ou Entre deux mères ?


Côtes de Grave ou Entre deux mères ?

Au moment du nez qui gratte au pied, vas savoir si le géranium qui pousse en avant est mu par une pulsion libidineusement libertaire sur la fenêtre ou sèchent les petites culottes de la jardinière ?

On en était à disserter sur la sexualité des genres en général quand j’entrais dans mon bol l’émission de Radio-Catalunia du mâtin, en pleine promotion d’une marque de capotes en glaise qui auraient provoqué un incendie de forêt dans la marne.

Récurrente question que celle de l’indépendance. Pour l’union en particulier. Qui en prônant le mariage offre de fantastiques avantages fiscaux aux avocats spécialisés en affaires de divorce qui voudraient s’installer en Europe. La cohésion quand ça se met dans les parties, ça peut te les faire toutes bleues,et crois-moi ça fait mal. Que tu peux plus rien asseoir qui tienne debout.

Pierre Dac soulevant sa pierre tombale, me tendit une page de l’Os à Moelle…

Si le fa dièse devenait si bémol

Ce serait
tout simplement
terrifiant,
car pareil
bouleversement
réduirait
à néant
les traditions
et les conquêtes
de l’harmonie
universelle
et préétablie…
………………………………………….
Heureusement
il n’en est pas question ;
d’après nos renseignements
le fa dièse
n’a nulle intention
révolutionnaire,
et le si bémol,
content de son sort,
estime
que par les temps qui courent
mieux vaut demeurer
un bon petit modeste bémol
que de tenter le risque
de devenir
un présomptueux dièse.
………………………………………….
Ainsi donc
pareille éventualité
n’étant pas à envisager
chacun de nous
peut tranquillement
dormir
sur ses deux oreilles
ou sur celles de son voisin
si les siennes
sont indisponibles.

N° 83 – Vendredi 8 décembre 1939
p.959

Hélas nous ne vivons plus du tout dans le sens de l’humour. L’absurde fait notre seule et unique ambition. Dans les jours qui viennent on va trouver un nouveau mobile de haine. Le fascisme  est en passe de profiter de la crise de conscience universelle. Il n’y a plus qu’un pas pour rejouer la Guerre d’Espagne.

Pauvres de vous…

Niala-Loisobleu – 2 Octobre 2017

 

156726

 

 

 

 

DE FAIT


DE FAIT

Je jette la clef

trop de questions se placent en opposition

L’herbe verte d’ailleurs est aussi jaune qu’un réflexe de pave love sur une route à la rencontre de personne, ici…Je m’en taire pas, j’en hurle vieux loup sol y flore pour simuler votre parole se tenir.

Une foi dans ma tour, illusionniste, au moment du lapin qui sort, j’appellerai les tourterelles et les colombes à tendre le foulard sur mes yeux

Nous avons perdu la félicité indistincte qu’on voit aux bêtes, aux poissons enchâssés dans l’eau cristalline, aux bêtes des bois couleur de feuilles mortes, aux oiseaux ivres d’air. Nous sommes devenus pensifs et, par­tant, étrangers, frêles, frileux, vulnérables. Il nous faut une table, un toit, du feu, une maison. Nous nous souvenons parfois d’avoir été au monde pleinement, sans états d’âme, d’un très lointain commencement. Je rêve, pour finir, d’une lande ouverte à tous les vents où l’on verrait ce qu’il en est de nous et de tout et d’y être, avant d’avoir été.
Pierre Bergounioux

Retiré au sommet du rempart de ma montagne pelée, l’impatience de voir Anne déboucher, s’efface du guet

Du bateau de Py, restera le tant de mes derniers outrages à la raison du plus triste. Je manque de poids. L’érosion alimentée par l’Homme, d’essence usée par un mal d’estomac rongeur, aura eu gain de cause auprès des plaideurs.

Aux vents va  la charpente marine battue par l’indifférence…

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 201

 

113598442

 

Suave mari magno


Frida kahlo

Suave mari magno

Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent. Il est doux aussi d’assister aux grandes luttes de la guerre, de suivre les batailles rangées dans les plaines, sans prendre sa part du danger. Mans la plus grande douceur est d’occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d’où s’aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent ça et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s’épuisent en efforts de jour et de nuit pour s’élever au faîte des richesses ou s’emparer du pouvoir.

Ô misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles! Dans quelles ténèbres, parmi quels dangers, se consume ce peu d’instants qu’est la vie! Comment ne pas entendre le cri de la nature, qui ne réclame rien d’autre qu’un corps exempt de douleur, un esprit heureux, libre d’inquiétude et de crainte ?

Lucrèce, De Natura rerum

 

Eh Bouffi, comment tu bandes, à part où au né on ? Ta bébête monte est en s’elle où en poigne de la veuve, le malheur fait ton harmonie toi c’est de haine pas d’amour que tu jouis. Dingue comme  tu trouves ça bon la souffrance des autres, quel panard, t’en as la bave qu’éjacule précoce ma salope d’enflure  !

A la guère comme amour espèce de monstre mol !

Niala-Loisobleu – 03/04/16

 

https://www.youtube.com/watch?v=5xWv_xDwaUo

 

 

 

 

Le sans d’encre est-il l’expression écrite de la double-croche, l’écriture 007 ?


Le sans d’encre est-il l’expression écrite de la double-croche, l’écriture 007 ?

Ce faisant sauter d’un Bond, Mata a ri quand elle s’est fait coiffer au poteau par le poilu avec son étrille. Mouvance du geste d’entretien classique à portée du Sergent-Major du 3° Hussard, formé au Cadre Noir. Quand le kama-sutra frise la métaphysique, il est fort et même plus que possible que la position ne soit pas comprise par l’ensemble des habitués de la secte du Phallus-le-dire-avant. Probable que les canins chercheront où est l’os, en se grattant les balloches face au rébus. Bah fis-je à mon fidèle destrier, l’essentiel c’est que ton picotin soit toujours à base de ce bon son qui ne viendra pas foutre de colorants dans le crottin. En tant que moineau j’y tiens.

Bref, restons à nos moutons, dehors le vent est si fort que perdre le fil ne pourrait que rendre la scène non navigable.

J’ai dormi comme un changement d’heure que tous les ans c’est pareil mon horloge interne n’entend que par bribes. Il lui faut rater plusieurs trains avant de se rendre compte que le métro ne fonctionne que sous taire. Grâce aux manches dans ses tunnels. Du faux-aveugle à la guitare en play-back du mime de lady Châtelet, dame-pipi du fort home des Halles, la carambouille fait florès. De l’haleine au saucisson à l’ail du premier, à la main baladeuse du dernier, le politain est le roi du bonneteau poli son.

Le sans d’encre va d’un bout à l’autre de la capitale, correspondances pour les gares, banlieues et grandes-lignes + aéroport si affinités pour s’envoyer en l’air. Combien de problèmes de robinets fuient ainsi dans cette vie de merde, qu’il fasse beau dehors où tempête au-dedans. Ici l’ombre ne cesse de répéter le speaker dans le bulletin de santé de la bibi-ci, en envoyant ses messages personnels aux employés de la lumière.

Il y a la mer et la vague, rarement précise pour les petits-baigneurs qui se sont précipités dans un embouteillage de départ vingt-quatre-heures moins une avant de se retourner dans la même attente aux péages retour à la case départ. C’est le serpent qui te mord l’aqueux après t’avoir laissé croire que pour toi l’Eve dans les paumes ça faisait bleu la pilule en moins. La vie alors ça s’rait un mirage ?

Fou pour fou, o.k. prenons-le alors ce meilleur appareil Dassault et débarrassons-nous de cette idée reçue que la vie c’est une peine qu’on doit rembourser, y en marre d’être pris pour des cloches. Sonnons, sonnons clairs les mots bleus !

Niala-Loisobbleu – 28/03/16

 

Christian Schloe  Deep Sleep