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LA SUEUR DU MONDE…


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LA SUEUR DU MONDE…

Mon pin quotidien. Ses aiguilles ont hissé au long des mois 24 années, sans trêve comme au lin des champs on sait le tendu de la toile sur un châssis en pin. Maritime appareillage, du mouillage de Moëze-Oléron passant le Pertuis d’Antioche vers  les anglo-normandes d’Iroise, traversées atlantiques. Autre peur, la grande celle-là, celle de surmonter sa peur pour trouver le courage. La rue tangue, mon esprit cherche ses jambes, l’amour en découverte je suis le marin du peint essuyant la tempête. Je graale au clavier tempéré pour un accord des on du pauvre, cachalot venu échouer  à la marée montante. Le soleil est jaune je me demande juste lequel ?

Niala-Loisobleu – 04/12/18

 

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Ça grince dans les mâts, le fracas des voiles, tout qui déchire l’horizon. Nous sommes au bout des lassitudes, à défaire des vieux cordages. Nous nous interrogeons sur ce poids de trop de solitude sur nos épaules. On prépare toujours quelque part des brasiers. Des lampes s’allument sur la grève endormie. Je marche parmi vous, distribuant le café chaud du poème. Seul, je sais que je n’avance pas ou si lentement. J’embrasse vos sentinelles dans l’ombre. On ne sourit plus autour des abattoirs. Sentez-vous la sueur du monde ? La joie sonore de l’appel qui nous unit ?

Bruno Ruiz (2018-LA SUEUR DU MONDE…)

 

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DANS LA MARCHE


René Char

DANS LA MARCHE

 

Ces incessantes et phosphorescentes traînées de la mort sur soi que nous lisons dans les yeux de ceux qui nous aiment, sans désirer les leur dissimuler.

Faut-il distinguer entre une mort hideuse et une mort préparée de la main des génies? Entre une mort à visage de bête et une mort à visage de mort?

*

Nous ne pouvons vivre que dans l’entrouvert, exactement sur la ligne hermétique de partage de l’ombre et de la lumière. Mais nous sommes irrésistiblement jetés en avant.
Toute notre personne prête aide et vertige à cette poussée.

*

La poésie est à la fois parole et provocation silencieuse, désespérée de notre être-exigeant pour la venue d’une réalité qui sera sans concurrente.
Imputrescible celle-là. Impérissable, non; car elle court les dangers de tous. Mais la seule qui visiblement triomphe de la mort matérielle. Telle est la Beauté, la
Beauté hauturière, apparue dès les premiers temps de notre coeur, tantôt dérisoirement conscient, tantôt lumineusement averti.

• Ce qui gonfle ma sympathie, ce que j’aime, me cause bientôt presque autant de souffrance que ce dont je me détourne, en résistant, dans le mystère de mon cœur :
apprêts voilés d’une larme.

La seule signature au bas de la vie blanche, c’est la poésie qui la dessine. Et toujours entre notre cœur éclaté et la cascade apparue.

Pour l’aurore, la disgrâce c’est le jour qui va venir; pour le crépuscule c’est la nuit qui engloutit. Il se trouva jadis des gens d’aurore. À cette heure de tombée,
peut-être, nous voici. Mais pourquoi huppés comme des alouettes?

René Char

 

 

 

Ô combien tu m’es de commune présence aujourd’hui encore René…je te croise vêtu de jaune aux quatre coins de l’hexagone et c’est beau comme l’espoir remis au fronton de la devise républicaine qu’un triste sire et sa cour piétinent.

Abus de pouvoir allant jusqu’à interdire l’intention .

Vos allégations minimisantes sont en train de vous rentrer dans la gorge…petit-ministre de l’Intérieur, lèche-bottes à la solde du Roi des Riches…

 

-Un petit-jaune ?

-Oh oui et à la notre !!!

 

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2018

 

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