LES PEINES DE LA POÉSIE – SONNET


LES PEINES DE LA POÉSIE – SONNET

Alain Bosquet

Le commis voyageur en poèmes descend dans les auberges mal famées, sa marchandise étant suspecte aux yeux des citoyens, et seuls les repris de justice et quelques
souteneurs

lui trouvent des vertus qu’on peut dire interlopes.
Il l’échange parfois dans les salons obscurs contre la cocaïne ou les photos lubriques que les femmes sans nom prennent pour dénoncer

cet univers absurde.
Un commerce trop rare peut-il nourrir son homme ?
Aussi propose-t-il ou des
Renoir expertisés ou des
Van
Gogh

peints par lui-même, ou des bijoux de bonne source, tandis qu’au fond de sa valise le poème succombe avec lenteur de n’être jamais lu.

Alain Bosquet

 

 

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J’étais à peine, oh oui vraiment à peine sorti de l’Atelier

qu’un Enfant-Bleu m’attrapant par son absence de parole me dit:

  • Ne t’arrête pas ton langage d’amour me donne une existence…tu ne veux quand même pas m’effacer aussi ça ?
  • Non lui répondit mon cheval, ne t’inquiète pas, il va continuer…une Sérénité l’attend

N-L 6 05/04/18

 

 

Le terme épars – Poéme


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Le terme épars – Poéme

Si tu cries, le monde se tait : il s’éloigne avec ton propre monde.

Donne toujours plus que tu ne peux reprendre.
Et oublie.
Telle est la voie sacrée.

Qui convertit l’aiguillon en fleur arrondit l’éclair.

La foudre n’a qu’une maison, elle a plusieurs sentiers.
Maison qui s’exhausse, sentiers sans miettes.

Petite pluie réjouit le feuillage et passe sans se nommer.

Nous pourrions être des chiens commandés par des serpents, ou taire ce que nous sommes.

Le soir se libère du marteau, l’homme reste enchaîné à son cœur.

L’oiseau sous terre chante le deuil sur la terre.

Vous seules, folles feuilles, remplissez votre vie.

Un brin d’allumette suflit à enflammer la plage

où vient mourir un livre.

L’arbre de plein vent est solitaire.
L’étreinte du vent l’est plus encore.

Comme l’incurieuse vérité serait exsangue s’il n’y avait pas ce brisant de rougeur au loin où ne sont point gravés le doute et le dit du présent !
Nous avançons, abandonnant toute parole en nous le promettant.

René Char

Telles les couleurs que l’enfant roule dans ses billes à l’abri de la règle du professeur, les tubes de peinture ont des cris qui poussent le bouchon à les dévisser. Qui atteindront-ils ? Le lin peut tendre sa toile au châssis, sans que l’effet mouchoir qui peut semer la peur ne puisse être écartée. Ainsi on voit disparaître le nord en plein ciel. Alors le sens initial part en vrille, claudique, l’interprétation passe la ligne jaune, doublant dangereusement la ligne droite. Comment ? En passant à contre-sens tout simplement. J’ai vu la foudre fendre en deux ma volonté de ne rien changer de ma foi. La bonne et la mauvaise. Comme si j’avais pu imaginer tromper l’image encrée en émoi. Oui un brin d’allumette suffit à enflammer la plage. Notre livre reste prologue, jamais ses pages ne se feront épilogue de ma propre volonté. Ma Vie, moa constructor, je me love à ton arbre. Ce dernier Dimanche a comblé son vœu : plus qu’un printemps il n’a été que Nous par la Beauté qui en émane. C’est dur pour vivre, dit le négro spiritual en chantant que le bonheur ça passe chaque jour par blanc et noir.

Niala-Loisobleu – 27 Mars 2017

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