FAIRE A N’OEUF


can-tho-delta-mekong-marche-flottant-fruit-commerce-noworries.jpg

FAIRE A N’OEUF

Ce bord  d’Iroise aux herbes de chemins beaux se tient noué au carrefour d’un anglo et d’un normand , libre d’ancrage à l’enseigne hypermarché, quelques mètres retiennent la barque au sec, les yeux écoutent en rassemblant ce qui leur reste de liquide pour flotter  hors de la retenue.

– Tiens un Minquier !

– Cest quoi, dis Monsieur un Minquier ?

– Un morceau d’archipel, profond tas de cailloux, plus grand qu’une table chevalière, qu’un autel, un dolmen, une pyramide, un lieu sacré entre deux éléments, recouvert de transparence liquide, un bateau démâté d’hélice et tout en voiles hissées, un peu comme un radeau démédusé, le regard sans ombre, le cap espérant de ceux qui savent que conter pour laver le noir, un coin de hauts-fonds remué par le courant qui s’accroche. Cette cabane éventrée, verdoiement du souffle, matin de pause avant  qui mimétise pour échapper au prédateur du jour

– Dis donc Monsieur, tu crois que ton histoire peut tenir debout, d’où tu sais des choses qui remuent comme ça ?

– De les Marines, d’un air  du péri avec lequel il arrive qu’on se demande pourquoi n’âger qu’en refusant son total de naissance c’est tout couver à n’oeuf.

Archipel mouillage de mes pores d’attaches, fais-moi marcher flots tant…

Niala-Loisobleu – 11/09/18