Ah mon Beau, ça peint et pas qu’un peuh !!!


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Ah mon Beau, ça peint et pas qu’un peuh !!!

Je me lève en chantant

je m’écoute

soudain

surpris

et cherche

ça y est

j’ai tout compris

dans mon sommeil

j’ai écrasé l’homme en habit-rouge

y en avait partout

le bonnet

la barbe

le renne

l’âne

le beuh

le moutard

collés aux parois des rochers en papier

Ah mon beau ça peint

et pas qu’un peuh !!!

Niala-Loisobleu

23 Décembre 2015

ETAT DES LIEUX 4


Catrin Welz Stein --tothelighthouse

ETAT DES LIEUX 4

Chemin tremblotant dans l’épaule, le long d’un long coude, monte la brume du matin rampant au sol.Quelques étoiles falotes se balancent entre les premières fermes du village. Suivies des aboiements de chiens qui tirent sur leur chaîne. Le jour qui se lève laisse le bois dans la pénombre au chevet des gouttes . La cheminée s’est endormie vers l’aube, sous le poids des rondins qu’elle a réduit en cendres.

Dans les plis des vêtements pendus aux couloirs de la vie, l’enfant n’a pas ôté les cailloux que ses doigts ont polis à force de prières. Ils reposent avec les morceaux de ficelles effilochés qu’un noeud retient à la filature de l’histoire. Mieux que des cadres, ils retiennent plus d’images du puzzle, qu’un album, où faute d’air, elles jaunissent aux érosions du temps. Ne laissant survivre que le bord blanc du cliché.

Ta poitrine en me battant au coeur, nourrit ta présence en dehors des repas. J’aime le balancement de tes seins au clocher de ta poitrine. Tantôt nonchalant, il m’emporte à l’intérieur du fourré, derrière lequel pousse mon rêve. Loin des bavards qui ne tarissent pas d’histoires sans goût. Ils ont l’instinct affuté tes seins. Je reste émerveillé, sans rien dire, en les voyant comme deux animaux que rien ne sépare. Ne rien laisser échapper de la moindre manifestation de leur environnement, me dis-je en souriant. Car ils sont bien les vrais géniteurs de mes plus beaux sourires. Ceux qui n’ont de parenté qu’avec le bonheur tranquille. D’instinct ils sentent les changements de temps qui vont survenir. Leur volume diminuant de chapitres, ou ajoutant les pages d’un tome supplémentaire.

Quelquefois, au bord du vent, ils se mettent à courir, se jetant en avant, joyeux de savoir qu’ils peuvent arriver les premiers au bout du sprint. Joueurs comme des chiots ils se roulent l’un sur l’autre, en se mordillant, sous d’inoffensifs coups de griffes.Ils se mordillent, et font des sauts en l’air en jonglant avec leurs balles.

Nous irons à la mer voir le gonflement des voiles, peut-être…

Le soir où poil galeux, comme un chien sans race, méprisé, laissé pour compte, je t’avais trouvé repliée sur le vide d’un bord de gare, j’ai vu un instant briller ton regard de cette envie de ne plus te déplaire. Le boulier a des constipations de calcul mental, pas facile d’être sur le m’aime fuseau horaire. Quand l’âme doit vivre de l’expédient de la littérature, la morsure du froid est profonde dès que la couverture se tire déposer les lunettes sur le livre fermé. Le seul rêve qui tienne ne peut provenir que de la page qu’on écrit soi-même.

Niala-Loisobleu

6 Octobre 2015

Catrin Welz-Stein 13

MATISSE PARLE


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MATISSE PARLE

Je défais dans mes mains toutes les chevelures
Le jour a les couleurs que lui donnent mes mains
Tout ce qu’enfle un soupir dans ma chambre est voilure
Et le rève durable est mon regard demain

Toute fleur d’être nue est semblable aux captives
Qui font trembler les doigts par leur seule beauté
J’attends je vois je songe et le ciel qui dérive
Est simple devant moi comme une robe ôtée

J’explique sans les mots le pas qui fait la ronde
J’explique le pied nu qu’a le vent effacé
J’explique sans mystère un moment de ce monde
J’explique le soleil sur l’épaule pensée

J’explique un dessin noir à la fenêtre ouverte
J’explique les oiseaux les arbres les saisons
J’explique le bonheur muet des plantes vertes
J’explique le silence habité des maisons

J’explique infiniment l’ombre et la transparence
J’explique le toucher des femmes leur éclat
J’explique un firmament d’objets par différence
J’explique les rapports des choses que voilà

J’explique le parfum des formes passagères
J’explique ce qui fait chanter le papier blanc
J’explique ce qui qu’une feuille est légère
Et les branches qui sont des bras un peu plus lents

Je rends à la lumière un tribut de justice
Immobile au milieu des malheurs de ce temps
Je peins l’espoir des yeux afin qu’Henri Matisse
Témoigne à l’avenir ce que l’homme en attend.

1947 Louis Aragon. (1897-1982)

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LA GLACE SANS TAIN


leonor-fini-mutantes« LA GLACE SANS TAIN »

« Prisonniers des gouttes d’eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels. Nous courons dans les villes sans bruits et les affiches enchantées ne nous touchent plus. À quoi bon ces grands enthousiasmes fragiles, ces sauts de joie desséchés ? Nous ne savons plus rien que les astres morts ; nous regardons les visages ; et nous soupirons de plaisirs. Notre bouche est plus sèche que les pages perdues ; nos yeux tournent sans but, sans espoir. Il n’y a plus que ces cafés où nous nous réunissons pour boire ces boissons fraîches, ces alcools délayés et les tables sont plus poisseuses que ces trottoirs où sont tombées nos ombres mortes de la veille.
Quelquefois, le vent nous entoure de ses grandes mains froides et nous attache aux arbres découpés par le soleil. Tous, nous rions, nous chantons, mais personne ne sent plus son cœur battre. La fièvre nous abandonne.
Les gares merveilleuses ne nous abritent plus jamais : les longs couloirs nous effraient. Il faut donc étouffer encore pour vivre ces minutes plates, ces siècles en lambeaux. Nous aimions autrefois les soleils de fin d’année, les plaines étroites où nos regards coulaient comme ces fleuves impétueux de notre enfance. Il n’y a plus que des reflets dans ces bois repeuplés d’animaux absurdes, de plantes connues.
Les villes que nous ne voulons plus aimer sont mortes. Regardez autour de vous : il n’y a plus que le ciel et ces grands terrains vagues que nous finirons bien par détester. Nous touchons du doigt ces étoiles tendres qui peuplaient nos rêves. Là-bas, on nous a dit qu’il y avait des vallées prodigieuses : chevauchées perdues pour toujours dans ce Far West aussi ennuyeux qu’un musée ».

André Breton et Philippe Soupault, 1919
Texte extrait de « Les Champs magnétiques »

Leonor-Fini-Pour-Richard-Pa

Un plomb d’étain

Dépoli

Glisse le long du miroir

Le mercure

Reste

Le seul à bouger

Quel bleu nuit

Viderait mieux l’image de l’être invisible

que celui du cauchemar tirant son faire de l’étui ?

Parler dans sa bouche fait un bruit qui éteint tout dialogue

Avant tout la langue cherche l’autre pour s’exprimer

Que de maux noircissent la huppe de la colombe

A l’instant où elle déploie ses ailes

Simplement pour avoir raté son décollage

Dans  mon train de nuit j’ai voyagé surréalisme

Breton, Soupault, Léonor Fini

dans le compartiment

Entre griffes et soies, odeur d’aqueux de chat et mi-août

Tout le théâtre d’un quotidien dépassé

Se mentant sûr de sa vérité bidouillée

Guerre de religion

Exploitation individuelle et sociétale

Tyrannies

Trahisons et abus en veux-tu t’en aura

et bien plus que tu voudras en auréole

Et alors

André , Philippe

vous  vouliez que je les vive vos prédictions ?

Ben reposez tranquilles

J’ai pire

Seulement j’en démordrais pas

Mon bleu il ente

Il tisse rêve

Onirisme

Pas communisme, socialisme caviardisant

Dehors les maux

Genre UE, mondialisation, économie de marché

Je marche pas

En corps moins à l’économie

Migrans, islamistes  conquérants, barbares, fanatiques,

Ce mariage pour tous c’est du boniment

Aimer voilà ma seule épargne

Pas besoin de livrée pour ça

J’suis pas un produit domestique

J’suis

Rien qu’un chien et quand j’aime j’aboie !!!

Niala-Loisobleu

19 Août 2015

Fini-Leonor---La-peine-capitale---1969

https://www.youtube.com/watch?v=wMqt3cX2X7k

OU SONT NOS VOIES ?


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OU SONT NOS VOIES ?

Voici

la double-porte  qui se met en filet

entre-deux fois deux gonds

laissant juste un interstice entre l’huis et aile

au point d’empêcher l’entrée de plain-pied

Latérale attitude

d’un gothique flanc-baillant

qui ô givre à la jetée des colonnes

sur ce qui fut le jet de la flèche

en reléguant la nef aux bossoirs du déambulatoire

A quelques encablures de la cabane

Sablonceaux , Trizay

Aulnay

restent les épaves d’un roman pur

émietté dans les étapes de St-Jacques

dans une mer de verdure

Brouage

paît son sel

en se ramassant une sacrée gabelle

Pierres majestueuses dressées au milieu de chants qui s’élèvent en volutes

Les grimaces d’amours trompeurs

semblent s’être pétrifiées dans les tympans

vomissant des gargouilles

monstres d’un bestiaire humain

que les chapiteaux n’ont plus la force de porter

Le temps d’une évangélisation sincère

aurait-il été strangulé ?

Où donc est passé le souffle divin,

dans les sarcophages retournés

les croix de fer

les perles d’une couronne promettant de ne rien oublier

ou dans le remord des ex-votos ?

Il y avait dans cet amour trop de pureté

un état surhumain

porté troubadour par l’amour courtois

que l’homme ne peut tenir

repris le vulgairesa nature

incapable d’absolu

juste d’utopie au premier degré

où la transcendance ne franchit pas son seuil

Avortant de son rêve

la poésie

seule preuve matérielle nécessaire à sa propre croisade…

Niala-Loisobleu

12 Août 2015

Hand concept of FlewDesigns

https://www.youtube.com/watch?v=YnXpsJMqewo