LA BOÎTE A L’ÊTRE 9


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 9

LA ROUTE DU SEL 1

Le souffle qui poussière

aboie au long des chemins

le mors des errants

que le tant pousse ailleurs

Crie sois chien

mais jamais

non

jamais aux chaînes

Niala-Loisobleu – 25 Octobre 2014

Une foi en corps

j’ouvre ma Boîte à l’Être

pour me mettre à l’heur de ce que que j’ai prétendu être

N-L – 20/12.16

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Bruno Ruiz / Croire en tout


Bruno Ruiz / Croire en tout

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A part en Dieu, je crois en tout, en ce linge qui sèche au vent, ce rire quelque part au-dessus des toits rouges. Je crois en la magie des regards, lente comme cette lumière qui tombe avec douceur sur la Garonne, étrange comme le reflet d’un visage dans la vitrine. Je crois que les êtres sont nés pour vivre ensemble, que des racines s’enfoncent dans leurs histoires et que leurs branches noires cherchent une peinture pour survivre sous le ciel. Oui je crois en l’écureuil qui se presse dans l’arbre, en la statue qui me regarde au milieu du jardin public, au soleil froid qui m’enveloppe sur le carrefour. Je veux laisser derrière moi mes horizons qui se fatiguent. Simplement caresser l’édifice de cet instant, l’orchidée et l’enfant dans sa poussette, sa fièvre et ses petites lèvres qui dessinent déjà le mot merci. Merci d’être ici. Je crois en tout, même en moi quelquefois, quand le paysage m’embrasse.
En secret.

Bruno Ruiz, 2016

 

Plus dur encore qu’être simple :

s’y tenir…

N-L – 18 Décembre 2016

Ö FLUVIAL


The Farewell

Ö FLUVIAL

Pose où tu bouges

cheveux en roulé-boulé au creux de ta nuque

De ton aisselle je peigne le lobe d’un sein

ma langue pour ruban

J’entends battre l’écorce à la porte

j’ouvre l’orée des couloirs

aux fontaines et laisse les chevaux boire

Comme je t’entends, te vois, et te sens tout contre moi

de ce silence publié

mis à l’eau des perles

tes bras en collier autour du coeur

Mais bien sûr qu’à minuit rien ne mourra

de ce que nous avons voulu naître

J’entends nos bals rebondir

aux parquets des pistes

d’un ballon à l’autre de la route des crêtes

Rien à craindre

les boules des sapins ne sont autres que blanches

à

l’Arbre de Vie

Il neige au-delà des frasques, une virginale hyménée

dans l’encoignure d’un café noir

qui tient nos corps en cuillères, bien éveillés l’un dans l’autre

Pavées de ma jeunesse

les rues de Paris valsent

grand-écart d’un pas de deux

qui ne marche pas aux pas perdus des attentes

Nâitre qu’aquatique espoir

Est-ce qu’au pied de l’âtre

ce ne sont pas nos enfants-nés qui chantent de toutes les couleurs

du seul vert bu à tes yeux  l’Amour demeuré ?

Niala-Loisobleu

18 Décembre 2016

LETTRES DE PANDORA « 5 »


LETTRES DE PANDORA « 5 »

Ce matin Pandora

s’il-te-plaît boucle-là

au nom de tout, pour tout le rien qui s’étale à la hune…

Allez loup ya, Pandora, remballe ta boîte à malices, avec tes certitudes nouées à tes doutes, tes affirmations biffées de ratures, tes engagements désertés, c’te berceuse à mitraille, les serments de la trahison, tout le panel de l’imposture en baise-position, le blanc plus noir que mort-né mis en pro jet. L’haut-le-coeur  de l’hypocrisie quand du vomis jaillit de mes narines d’avoir qu’à repousser les couleuvres de promesses rampantes faites par intérêt…

J’veux qu’Léonard soit tout seul à dire

que la vie c’est plus fort que la mort
Alléluia

Il paraît qu’un accord mystérieux
Que jouait David plaisait à Dieu
Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ?
Ça fait comme ça :
La quarte, la quinte,
Le mineur tombe, le majeur monte,
Le roi surpris composant Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Tu voulais des preuves malgré ta foi.
Quand elle se baigna sur le toit
Sa beauté au clair de lune te subjugua
A un tabouret elle te lia
Ton trône brisa, tes cheveux coupa,
Et de tes lèvres tira cet Alléluia

Je suis déjà venu m’étendre
Et j’ai marché dans cette chambre.
Car je vivais seul avant de te connaître.
Sur le porche j’ai vu ton fanal.
L’amour n’est pas marche triomphale.
C’est un froid et c’est un meurtri Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Jadis, tu ne me cachais pas
Ce qui se passe ici en bas,
Mais maintenant ce n’est plus le cas, n’est-ce pas ?
Souviens toi, lorsqu’en toi j’entrais
De même la colombe sacrée
Chacun de nos râles était Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Tu dis qu’en vain j’ai pris le nom
Mais je ne connais pas le nom
Et puis, qu’est-ce que ça peut te faire, au fond ?
Dans chaque mot brille une flamme
Et qu’importe que l’on proclame
Le sacré ou le meurtri Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

A faire de mon mieux j’ai cherché
Ne pouvant sentir, j’ai touché
Je t’ai dit vrai : je n’suis pas venu tricher.
Tout est allé mal et pourtant
Je viens devant le Dieu du Chant
Sans rien d’autre à mes lèvres que Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia

Et qu’on pour qu’on

Alléluia

on ne pleure pas que de ce qu’on reste indifférent

mais qu’on chante

Alléluia

tout l’espoir qu’au delà de tout on porte en soi !!!

So long Léonard

Niala-Loisobleu – 11 Novembre 2016

Lettre d’Albert Camus à René Char: « On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire »


Lettre d’Albert Camus à René Char: « On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire »

Tout ce qui reste des nuits de douleurs s’évapore en ce nouveau matin, où ton écriture d’hier n’annonce que lendemains. Je jette dans la corbeille le linge sale et l’abandonne à la lessive d’un recentrage. Trop de doutes inopportuns en se glissant perfidement dans nôtre clarté, ont profité des faiblesses d’un quotidien pervers. La bonté avance trop souvent l’étalon au sinistre couteau d’Achille.
Nôtre histoire tient toute sa gloire dans l’anormalité qui la distingue. Elle ne peut passer outre la souffrance du fait m’aime qu’elle est Amour.
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Albert Camus, restera comme une figure singulière dans la culture et l’histoire : immense écrivain, penseur à la fois engagé et en rupture avec son époque et, fait rare, homme d’exception, à la hauteur d’une oeuvre lumineuse et nécessaire. Son chemin aura croisé l’aventure d’un autre homme d’exception, René Char, poète sibyllin et résistant. Après la publication de L’homme révolté, attaqué de toutes parts, c’est dans cette amitié que Camus se réfugie, comme en témoigne cette lettre magnifique.

Paris 26 octobre 1951

Mon cher René,

Je suppose que vous avez maintenant reçu L’Homme révolté. La sortie en a été un peu retardée par des embarras d’imprimerie. Naturellement, je réserve pour votre retour un autre exemplaire, qui sera le bon. Bien avant que le livre soit sorti, les pages sur Lautréamont, parues dans les Cahiers du Sud, ont suscité une réaction particulièrement sotte et naïve, et qui se voulait méchante de Breton. Décidément, il n’en finira jamais avec le collège. J’ai répondu, sur un autre ton, et seulement parce que les affirmations gratuites de Breton risquaient de faire passer le livre pour ce qu’il n’était pas. Ceci pour vous tenir au courant de l’actualité bien parisienne, toujours aussi frivole et lassante, comme vous le voyez.

Je le ressens de plus en plus, malheureusement. D’avoir expulsé ce livre m’a laissé tout vide, et dans un curieux état de dépression « aérienne ». Et puis une certaine solitude… Mais ce n’est pas à vous que je peux apprendre cela. J’ai beaucoup pensé à notre dernière conversation, à vous, à mon désir de vous aider. Mais il y a en vous de quoi soulever le monde. Simplement, vous recherchez, nous recherchons le point d’appui. Vous savez du moins que vous n’êtes pas seul dans cette recherche. Ce que vous savez peut-être mal c’est à quel point vous êtes un besoin pour ceux qui vous aiment et, qui sans vous, ne vaudraient plus grand chose. Je parle d’abord pour moi qui ne me suis jamais résigné à voir la vie perdre de son sens, et de son sang. A vrai dire, c’est le seul visage que j’aie jamais connu à la souffrance. On parle de la douleur de vivre. Mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire. Et comment vivre dans ce monde d’ombres ? Sans vous, sans deux ou trois êtres que je respecte et chéris, une épaisseur manquerait définitivement aux choses. Peut-être ne vous ai-je pas assez dit cela, mais ce n’est pas au moment où je vous sens un peu désemparé que je veux manquer à vous le dire. Il y a si peu d’occasions d’amitié vraie aujourd’hui que les hommes en sont devenus trop pudiques, parfois. Et puis chacun estime l’autre plus fort qu’il n’est, notre force est ailleurs, dans la fidélité. C’est dire qu’elle est aussi dans nos amis et qu’elle nous manque en partie s’ils viennent à nous manquer. C’est pourquoi aussi, mon cher René, vous ne devez pas douter de vous, ni de votre œuvre incomparable : ce serait douter de nous aussi et de tout ce qui nous élève. Cette lutte qui n’en finit plus, cet équilibre harassant (et à quel point j’en sens parfois l’épuisement !) nous unissent, quelques-uns, aujourd’hui. La pire chose après tout serait de mourir seul, et plein de mépris. Et tout ce que vous êtes, ou faites, se trouve au-delà du mépris.

Revenez bien vite, en tous cas. Je vous envie l’automne de Lagnes, et la Sorgue, et la terre des Atrides. L’hiver est déjà là et le ciel de Paris a déjà sa gueule de cancer. Faites provisions de soleil et partagez avec nous.

Très affectueusement à vous

A.C.

Amitiés aux Mathieu, aux Roux, à tous.

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Tant de bateaux  déraillent des gares pour se lancer à l’escalade de montagnes en papier, qu’ils se fourvoient et les fans de croisière prennent un Annibal domestique en croyant se distraire à l’ennui de vivre. L’abandon prend racine au bout de la laisse du tout tout devenu inutile.Sur son perchoir Machiavel enclenche sa boîte à musique en déposant une mouche sur la joue du laid. Le sourire d’Aurore, la petite fille de l’ascenseur, est imprimé dans ma pensée. Sa main qui me fait signe dans le couloir de l’amor, perce le tympan de cette église d’illuminés qui voudrait boucher la lumière en abandonnant ses seringues dans les escaliers. Sa mère dépérit derrière son masque de bienséance jésuite. J’ai failli ne pas me relever des détresses lancées par la voie des sirènes. Ton désarroi réel a su me montrer la réalité de ta force. Je ne m’excuserais pas d’avoir douté. Je ne veux pas entrer au confessionnal qui encense la lâcheté en la prolongeant par l’absoute.

Nous souffrirons jusqu’au bout la grandeur de Nôtre Amour puisque nous tenons à le VIVRE sans lui ôter l’épreuve au bénéfice du plaisir. N’oublies jamais que je tiendrai le voeu que j’ai fait de t’engrosser de l’enfance qu’on t’a avortée

Niala-Loisobleu – 25 Août 2016

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Parce ce que tout ce qui tombe n’est pas à rejeter…


Alexandra Eldridge  (U.S.A.1948)

 

Parce ce que tout ce qui tombe n’est pas à rejeter…

 

Les marches montent le ton, tiens c’est vrai cette nuit du bleu m’est revenu d’un vieux rock in chair.

Je m’en souviens comme si c’était hier de la voix de mon Père, chantant au-dessus de la veine qui gonflait le sein de ma Mère, où je buvais mes premiers pas vers un univers qui, j’y ai toujours cru, saurait se faire autre.

Combien de temps faut-il pour que le fût du canon se froidisse ?

Elle semblait venir de loin la voix off. Pourtant rien de plus près que le voisin de palier, un échantillon pris au hasard dans le collectif ambiant d’une indifférence épaisse

Haussement des pôles.

Un machiniste entre côté court et emporte le quidam et sa question, tous les deux habillés en costume de maréchal-des-logis, autrement dit le concierge.

A l’époque où nous avions pas encore 6 ans, mon Père, ma Mère et moi, on n’aurait jamais eu l’outrecuidance de prétendre à la majorité, surtout qu’à nous trois ç’aurait bien fait 18, mais pas 21 comme exigé alors.Il parait que pour le 21 c’est 4 fois qui faut.

Mais ai-je besoin d’un retour en arrière, et pour quoi faire ? D’abord j’ai toujours 6 ans. J’ai pas à regretter ça ou ci. Je suis pas interdit d’être fou, innocent, m’aime plus pur, plus puceau. Vous saurez jamais, j’peux pas expliquer, il n’y a que mon Amour qui sache, sans besoin de mots. Tout seul il comprend le silence avant que mes lèvres remuent, moi j’marche dans ses yeux comme quand on est pas à la place du mort. On a pas envie d’se cacher, et c’est plus que dur, ce monde il accepte pas ce qui sort de ses normes de catastrophes. Le grand jour, c’est pas convenable. Tiens imagines un fondé d’pouvoirs qui en abuserait devant les autres, et qui harcèlerait l’employée sur le bureau sans attendre la fermeture. Non c’est intolérable.Il faut une morale, d’ailleurs on pense à la réintroduire, c’est drôle ce mot il résonne un peu comme viol à la tire.

Je parle tout seul à nous deux. Que je peigne ou que j’claviote, faut pas faire attention, sans prévenir, j’la sors oiseau, arbre à faines, petites maisons blotties, roulottes sur le cheval d’une guitare. J’voyage toujours, parce que j’ai vu trop de gens vieillir de jamais être sortis de leur sédentarité fixe. Quelle drôle d’idée. J’en ai les bras qui tombent. Comme des seins déchus de reconnaissance. Parce que tout ce qui tombe n’est pas à rejeter. Au contraire, tiens à voir toutes les taches de couleurs qui sont par terre au pied du chevalet, j’pourrai jamais nier qu’elles sont mon ciel à ailes toutes seules.

J’suis un petit bateau  qui nage d’avoir appris de mon Père à respecter par libre choix, agir contre le béni oui-ouisme, tenir la tête droite en aimant ce qui est digne et mordre ce qui charogne.

Niala-Loisobleu – 21 Juin 2016

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Les couleurs que l’oiseau porte dans ses vols ne sont pas de plumes en cage


Les couleurs que l’oiseau porte dans ses vols ne sont pas de plumes en cage

Jupiter le Grand Bénéfique voilà des mois qui m’a foutu en quarantaine, j’suis tricard du bonheur renvoyé, enfin celui qu’on doit trouver en équilibre sur l’autre plateau de sa balance par rapport à ce qu’on a mis du sien. Aujourd’hui bien que ce soit pas plus Dimanche qu’hier, le vent passe juste ses bruits de claquements sous les portes. La mauvaise alène, la celle qui coupe les signes normaux de la chaude présence, laisse juste les cuirs de ses erreurs grammaticales. Faut corriger la barre. Cappadoce ? Oui,  la transposition tire de la dérive. Sortir d’une opacité byzantine où le brouillard avale les repères, par la voie claire d’une cheminée des Fées c’est revenir à la base de mes débuts sur le pavé parisiens.

Quand j’ai senti que la peinture manquait de sa poussée pigmentaire naturelle je n’ai pu me cacher que le minerai ne décollait plus de la gangue. Le végétal qu’avait-il fait des talents naturels de l’Arbre à Médecine ? Quelle pâleur pour des primaires !

Les couleurs que l’oiseau porte dans ses vols ne sont pas de plumes en cage.

La métaphysique du vol contient des spécificités qui ne sont en rien comparables à une couleur passée comme la série exsangue « Les Feux de l’Amour » qu’on balance comme si l’éternité était de cette vie. A moins de considérer que l’amour est l’archétype du faux  il n’y a pas un baiser dedans (en dehors du gogo téléspectateur) qui soit vrai.

La Mémoire des Muses c’est pas mon histoire ancienne c’est mon journal de bord de chaque jour avenir avec ses maisons qui volent de luminaire en luminaire. Fleurs sauvages non porteuses de senteurs artificielles, mains tenant.Une générosité sans 49.3 au pied du lit.

Niala-Loisobleu – 11/05/16

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« Passer au dessus »


« Passer au dessus »

A te regarder dans la glace du quotidien, l’image en partie déformée par l’interposition de l’évènement te glisse l’imbroglio de la pensée des autres, ton égo s’éparpillant comme une explosion d’engin explosif en t’associant à tous les rôles. On tue plus facilement qu’on aime. La mort aux trousses le lambda se tourne vers tous les asiles, sans s’arrêter au fait que de tous ceux qui s’offrent sur le marché il est le seul qui puisse devenir sûr, s’il le désire et fait en sorte que. Je suis agnostique, donc n’ai pas besoin du secours d’une église. Il me semble pourtant qu’avant de mettre un nom sur un être suprême, la moindre des choses c’est d’avoir d’abord mis le sien en acte responsable.Mettant sur le tapis mon statut de vivant dans cette participation collective à un vaste enterrement de la piété, je choisis de défendre la foi et la croyance, l’espoir n’étant rien d’autre qu’amour.

Je passe au dessus.

J’aime !

Niala-Loisobleu – 28/03/16

 

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