Que de Toi le Matin s’avance
Entre braise et fumée reste l’ocre clair de la pierre à feu
mon vélo ne s’est jamais senti de changer de braquet
plutôt que de tomber
j’ai monté à pieds le long du minéral couloir de sève
et du murmure lointain de ta gorge
me suis réhydraté à ta langue
Le barrage qu’un cas tort avait tenté dans les méandres
n’avait pu résister au fil de nôtre amour
L’écluse qui a son chemin de peupliers
a d’abord su qu’il fallait apprendre à nager au canal
avant de construire les premières marches des échelles à poissons
contre toute logique les petits rhésus essaiment les images de communion perdues d’avance
priez pour rien
fête pour tous
Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leur corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi
pèse sur le plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz
Au matin d’un rêve poursuivi
la corde à linge n’a pas pris la robe blanche au collet
elle flotte bien au devant de l’haveneau qui ratisse la première vague
le plancton de service les deux bras tendus à Jonas
ne baleine pas la poitrine de l’air libre
laissant chaque pli de l’accordéon danser au bout de chaque téton durci
L’enfant-Lumière de la hune de son grand arbre sent venir l’amour
sans livre de bord
sans notice de montage
hors d’emploi du temps
en toute absence de tant de cuisson
Sa force vient du vide
mémoire du silence
où les marteaux forgent la roue primordiale du Centre du Cercle
Aujourd’hui je n’ai rien fait
mais tu m’es apparue de tant de bras noués
qu’à mes racines des bourgeons sont sortis
Niala-Loisobleu – 26 Août 2016

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